Quelques définitions et "technique" peuvent aider à s'y retrouver dans ces écheveaux de soie".
Schappe et bourrette. Les cocons inutilisables en filature (cocons percés, tachés etc.), les fils cassés lors de la filature, les blazes dégagées sont réunis, lavés et partiellement dépouillés de leur séricine. Ces filaments courts sont ensuite cardés et peignés à la manière de la laine et convertis en filés de fibres. Les fibres les plus longues donneront la schappe, les plus courtes la bourrette.
NB: SI, effectivement, on ne trouve pas de shappe ou bourrette dans les pièces de musée, c'est que on montre au public "les belles" pièces". En moyenne, ce sont aussi ces tous beaux textiles qui sont étudiés.
=> avant d'affirmer que ces matières n'étaient pas utilisées, il faudrait être un peu plus prudent.
C'est nettement plus tardif, certes, mais on a plus de documents "quotidiens": comptes de dépenses et inventaires notariés du XIVème peuvent donner des pistes, dont l'utilisation de la bourrette et de la shappe pour, en tout cas,
provisoirement et sous toute réserve de "trouvailles" à venir, la confection d'accessoires: demi-ceints, petites bourses.
Je n'ai pas plus d'information, dans l'immédiat et pour l'instant, donc je ne vais pas déclarer avec force que ces soies n'étaient PAS utilisées pour un tissu.
NB: ces accessoires en shappe ou bourette semblent avoir été utilisée, au XIVème, pour des personnes middle class à upper middle class, ce qui peut donner une idée de leur "budget".
Soie sauvage:
voir Wiki:
La soie est une fibre textile d'origine animale produite par de nombreux arthropodes, araignées1 et chenilles de certains papillons notamment (Yponomeutes, bombyx). Celle qui sert à produire des tissus de soie est issue du cocon produit par la chenille (ver à soie) du bombyx du mûrier (Bombix mori) pour la soie de culture, et du ver a soie Tussah (Plusieurs espèces de chenilles du genre Antheraea) pour la soie sauvage2.
Allons voir à tussah: Soies sauvages, tussah. On désigne sous ces vocables les soies tirées d’insectes qui vivent à l’état sauvage ou semi-domestiqué, qui sont de race différente du Bombyx mori. En Mandchourie et en Inde, la soie sauvage connue sous le nom de tussah (ou tussor ou tassar) est produite par une chenille qui vit sur des chênes. L’Inde produit également deux variétés locales : l’éri et le muga. (
http://www.texti.net/intersoie/du_fil.html)
On en apprend un peu plus ici:
http://en.wikipedia.org/wiki/Wild_silk dont certaines variétés de soies souvages recherchées pour leur couleur propre.
On a tendance à oublier que l'Inde exportait AUSSI chez nous, pas forcément que les produits tinctoriaux et les épices...
On peut parfaitement admettre que ces soies sauvages aient été, la plupart, moins appréciées des "grands (très grands)" qui sont quasi les seuls à voir laisser des traces et des textes sur leur sujet.
Je ne sais pas si on peut être affirmatif en déclarant que "il n'y avait pas du tout de soie sauvage" non plus. Tout dépendra du "porte monnaie" et de l'usage de ce textile.
NB: on a des traces archéologiques très anciennes dans le bassin méditerranéen (bande de veinards: leurs sols gardent mieux les "restes" textiles!).
DONT des soies dites "sauvages", soit des soies pas du fameux bombyx chinois (identifiable parce que la fibre est décreusée).
Ces soies auraient été exportées... pendant "un moment", mais ont sans doute perdu en "statut" face à la soie chinoise, qui fascine encore tout le monde: dixit Luce Boulnois spécialiste des "routes de la soie".