Chausses lacées début XIIIe - Oui mais pas que...

[Yvan de Tergate]

Quelques nouveaux exemples de chausses non lacées sur lesquelles je suis tombé récemment.

Bible glosée - Troyes - 1200-1225


Goliath.
Bible - Avranche - 1210-1230


Et les maladroits du jour !
Bible - Avranche - 1210-1230

[Bouchard]

Cool ! Des heaumes sympathiques aussi!

[barisart]

J'ai expérimenté les chausses lacées un temps en combat, c'est faisable mais à mon avis c'est mieux en riveté c'est pourquoi j'ai laissé tomber les miennes .
Par contre pour la période de transition du début du XIII°, je pense que la coexistence dans une même classe sociale (pour laquelle donc n'est-ce-pas les problèmes de budgets sont les mêmes) c'est peut-être bien simplement du à l'habitude des cavaliers: la communication avec le cheval se fait moins bien jambes maillées que jambes "lacés" (demandez aux cavaliers XV° les soucis avec les grêves fermées -j'aime pas trop le XV° c'est pour ça que je me marre)
Donc j'imagine que comme toujours pour faire changer les habitudes il aura fallu du temps.

Ce n'est qu'une idée...

[Bouchard]

Mais la monte médiévale avec les jambes tendues en avant limite l'usage des jambes puisqu'il n'y a pas de contact mollets/flancs.
Ca ne devait donc pas être une gêne à mon avis et la coexisatence de deux chausses de types différents revient peut être seulement au délai de remplacement du matériel ancien par du matériel dernier cri.
S'Il y a cette gêne aujourd'hui c'est simplement parce que les cavaliers montent de manière moderne en pratique (la très large majorité en tolut cas).

[barisart]

Tu as raison aussi, je pense qu'en fait toutes les explications s'additionnent plutôt que de se contredire.

J'ai trouvé une image de fin XIII° avec des chausees lacées et des plates dessus (ceci pour dire que la cohexistence a été longue).

Maintenant les jambes tendues en avant n'est-ce pas seulement pour la charge? (raison mécaniques évidentes). Il faudrait voir si les cavaliers montent jambes tendues vers l'avant au pas par exemple (désolé pour le HS)

Encore une réflection dictée par le bon sens: et si c'était simplement des préférences personnelles? (Il existe parfois des réponses simples aux questions compliquées )

[philippe le rouge]

Je rejoints Yarwann

Le débat de coexistence "chausse fermées chausses ouvertes ?" revient, à mon avis, au même que "chapel plat ou chapel rond ?" " trou d'aération des heaumes rond ou carré?" "gambison à moufle, à gant ou mains libre?" "haubert ou haubergeon pour du sergent?"
...

- Premier aspect, l'artisan:
Les haubergiers ont appris à faire des chausses lacées et transmis longtemps cette pratique, d'autres ont modifiés la façon de les faire, et on eu le droit de le faire, n'oublions pas qu'en cette période, l'artisanat est fortement règlementés et surveillé, la libre entreprise n'existe pas, le maître et l'ouvrier ne font pas toujours ce qu'ils veulent, ils doivent soumettre les nouveautés à des juges, d'où des écarts de productions significatifs entre les villes d'un même domaine.

- deuxième aspect, l'utilisateur:
Nous avons, aujourd'hui des considérations qui sont énormément esthétiques, on veut avant tout tendre à une certaine apparence.
L'utilisateur de l'époque, lui a des considérations pratiques et personnelles: Un combattant préfèrera une protection plus optimale, alors qu'un autre favorisera la mobilité, ou encore tout simplement une question de poids, un ou deux kilo peuvent faire une différence de confort.

Si l'on veut reproduire le chevalier de Truckmuche qui vécu à Pétaouchnock, mieux vaut reproduire les sources s'y reportant, mais en se donnant les moyens de le faire jusqu'au bout.
Si on veut reproduire un homme d'arme sans plus de détail que la date, faire en fonction de ses convenances personnels et choisir dans les sources, en évitant les particularités.

Mais ce n'est qu'un humble avis...

[Yvan de Tergate]

Pour recadrer le débat, l'origine de mon post n'est en aucun cas de prouver que le 5 avril 1211 tous les chevaliers sont passés des chausses lacées aux chausses pleines.

Le propos est au contraire d'apporter des sources de chausses pleines début XIIIe pour combattre l'idée qu'à cette période seules les chausses lacées sont admises.

La coexistence durant le XIIIe ne fait aucun doute, il n'y a même pas débat sur cette question. La vraie question de ce post est : à partir de quand commence cette coexistence.