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Posté : mer. juil. 25, 2007 10:31 am
par olivier de graharz
A mon sens les arbalétriers montés tiraient essentiellement cheval à l'arrêt.

Posté : mer. juil. 25, 2007 11:41 am
par brunal
Le furet a dit :

Tout le doute est dans ce verbe "discharge". Tire t-il son carreau à cheval avant le choc ou l'enléve t-il simplement ?




De ce que je connais de l'emploie de ce mot, le sens de "tirer" m'apparait comme plus approprié plutot que "enlever"

Posté : mer. juil. 25, 2007 3:10 pm
par pierre al
faudrait surtout que je regarde le texte original, parce que la trad de mark rector elle commence un peu a sentir le moisi par endroit.





Edit





Planche 267





Die illenden- Wie sich ainer halten sol in der flucht mit der armprost





Planche 268





Der wyl den under das pfert Renen- Hie hatt der den geschossen und stoszt


Im den Spiesz mit dem Armbrost hinweg und wurt in ergryffen by dem halsz





Planche 269





Hie wyl der den Recht empfahen mit dem Spiesz- Wie sich ainer halten sol mit dem Spiesz gegen ainem mit ainem Armbrost.





On notera que les arbalétriers ont des chevaux qui lèvent un antérieur, ce qui est souvent, dans les livres d'armes, une illustration de la marche au pas.


Sur la planche 167, par contre, le cheval est représenté comme le sont ceux qui galopent.

Posté : jeu. juil. 26, 2007 2:19 am
par le furet
exact





267 marque la fuite de l'arbalétrier





Les suivantes semblent présenter une technique d'esquive-réception de charge.





Faudra voir avec les Hackamores si quelqu'un d'assez fêlé veut tenter la manoeuvre. En tout cas, visuellement, ça ne doit rien avoir à envier aux maîtres de Kung Fu. Ces gravures m'ont permis de prendre conscience de l'existence des arts martiaux montés.


Merci qui?


Merci Talhofer (et Pierre Al)!

Posté : sam. nov. 03, 2007 6:49 pm
par guillaume de raderay
[quote]





J'ai lu tous les posts sur l'arbalète, y compris les anciens rappelés par Che Kan. J'ai aussi comme livre de chevet principal sur ce sujet la thèse de Valérie Serdon. Mais les propos qui suivent sont plus issus de mes essais/expériences que de mes lectures, celles-ci n'apportant pas à ce jour toutes les réponses... ça ne vaut donc pas parole d'évangile, mais bon, l'histoire vivante, c'est ça aussi, non ?


NB : je suis piéton, pas cavalier. J'anime une troupe qui aborde le médiéval principalement par l'arbalète (Diaboli Arma) : cf pour ceux que ça intéresse mon post de présentation





La petite languette de fer, un ressort courbe qui passe au dessus de la noix et qui semble être une invention du XIIIe s, permet toutes les fantaisies de tir : arbrier orienté vers le bas (depuis les hourds ou les machicoulis), arbrier incliné sur le côté pour présenter l'arc de façon verticale (à mon avis seule solution pour utiliser certaines meurtrières étroites). Il peut bloquer suffisamment le carreau pour éviter que les tressautements liés au déplacement d'un cheval ne le fasse bouger.


Quasiment toutes les arbalètes XIV et XVe s que j'ai pu voir en sont équipées.





Armement d'une arbalète par un cavalier monté : à la main, je n'y crois pas, même avec un arc bois (je parle d'un arc à lamelles de bois = arc composite mélant bois, corne et cuir comme en archerie). Les arcs composite en arbalestrie atteignent des épaisseurs impressionnantes comme le montrent les enluminures. Il y en a une exposée au Musée des Invalides : datée du 15e s, son arc fait plus de 8 cm d'épaisseur, elle s'arme d'ailleurs au cranequin.


La mienne a un arc au + épais seulement 5 cm et si elle s'arme (assez) facilement à la main, sans s'aider du pied à l'étrier (de l'arbalète !) c'est difficile à envisager.


Quant aux arbalètes à une main, je n'en ai vu que 2 fois : aux Invalides, celle de Catherine de Médicis, et chez un antiquaire, un modèle 17e s à jalet (arbalète tirant des balles - souvent de terre - apparue au 16e s). L'efficacité de ce genre de "pistolet" reste à démontrer... même en combat rapproché !


Assurément, ce n'est pas ce matériel qui équipait les arbalestriers montés.





Alors, quels mécanismes sur leurs grandes arbalètes ?


Cranequin : certains cranequins vus à Castelnaud la Chapelle et au musée de l'armée (Invalides) ont l'air légers, néanmoins je ne pense pas qu'un cavalier puisse être efficace avec cet outil. L'échevaux de corde peut jouer des tours, en se coinçant sur l'arbrier. Et puis - et cette fois, je reviens à mes lectures - le cranequin, c'est pas avant le 15e s. Je crois donc plus à l'usage du pied de biche que l'on accroche ensuite à la selle. Dans l'ancien post rappelé par Che Kan, on voit un arbalétrier 14 ou 15e s galopant avec son arme prête à tirer : on ne voit pas son mécanisme d'armement, hélas, mais l'arbrier est plutôt fin, caractéristique des arbalètes à pied de biche. cf les nombreux modèles visibles à Castelnaud. Avantage : c'est léger ! (ce qui est appréciable pour un cavalier); Inconvénients : gare au choc de détente, aux vibrations et... aux doigts ! Voilà pourquoi très souvent les arbriers sont plus épais en leur milieu, là où l'on pose la main (gauche) en support. L'ergonomie n'était peut être qu'intuitive à l'époque, mais elle existait !

Posté : dim. nov. 04, 2007 6:55 am
par medieviste
Guillaume de Raderay a dit :

La petite languette de fer, un ressort courbe qui passe au dessus de la noix et qui semble être une invention du XIIIe s,




J'ai déjà vu cette petite languette sur les arbalètes d'Adrover, qui ne sont pas du tout historiques mais d'inspiration.


Cependant je n'en ai jamais vu sur les arbalètes d'époque (cf, collection du château de Castelnaud en Dordogne)


Sans doute ai-je mal regardé aussi.





As-tu des sources précises sur cette languette ?

Posté : dim. nov. 11, 2007 7:24 pm
par guillaume de raderay
Medieviste : je suis sûr que Valérie Serdon en parle de ce ressort, de cette languette. Il faut que je retrouve où dans cet énorme pavé.


Je vais chercher, promis.


En attendant, je viens de refaire un tour sur mes photos de Castelnaud. Toutes n'en sont pas équipées, mais certaines si. Il est possible que sur celles qui n'en n'ont pas, le système assez fragile, soit cassé. Certaines présentes des trous ds les arbriers à l'arrière de la noix qui pourrait être l'emplacement de la pointe qui tenait la languette.


Impossible d'arriver à mettre une photo en direct sur ce forum : ça me dit à chaque fois fichier introuvable (?) Mais je peux t'adresser par email une photo qui prouve l'existence de cet accessoire au moins donc sur certaines arbalètes XVe s exposées à Castelnaud.


Si OK, donne moi un email par MP : la photo qui tend à prouver que tu as effectivement mal regardé à Castelnaud est un fichier de 2.2 MO. En agrandissant, on voit nettement la "chose", mais il faut agrandir...

Posté : ven. nov. 16, 2007 7:28 pm
par guillaume de raderay
MEDIEVISTE : je n'ai pas encore retrouvé le chapitre décrivant la languette ds la "bible Serdon",mais photo à l'appui, regardez ds son livre les planches logées entre les p 159 et 160 : figure 120.


Là, pas besoin d'agrandir la photo comme sur celle de Castelnaud que j'ai proposé de vs envoyer par email, on la voit très nettement, sur un modèle tardif 15e ou 16e s qui se situe au musée Unterlinden de Colmar; ça devrait donc pas vous estre difficile d'aller vérifier sur place !





Cordialement

Re: Arbalétriers montés.

Posté : jeu. févr. 09, 2012 8:56 pm
par Gabrielo di Napoli
et que pensez vous de la possibilité d'arbalète à main? On n'a dans notre troupe un gars qui en possèdent une, fait avec des matériaux d'époque, mais pas sourcé. Toutefois si l'armement se fait à la main, l'arme a assez de puissance pour percer un corps.

Re: Arbalétriers montés.

Posté : jeu. févr. 09, 2012 11:18 pm
par bellabre
Tu as les arbalétriers vénitiens stradiotto qui sont réputés justement pour tirer montés (CONTAMINE (P.), La Guerre au Moyen Age, Paris, Presses Universitaires de France, 1999, p.245).
Après j'ai vu quelques images d'archers montés, mais elles sont très rares.

Re: Arbalétriers montés.

Posté : ven. févr. 10, 2012 12:45 am
par Gabrielo di Napoli
Si tu en as je suis preneur ;) mais je parlé monté oui, mais avec arbalète à une main, du moins que l'on peut recharger à cheval et ensuite tiré en tenant la bribe.

Re: Arbalétriers montés.

Posté : ven. févr. 10, 2012 10:12 am
par bellabre
Image
Bréviaire d'été de Renaud de Bar (Metz - environ 1302)

Chez Eodhel, sur mediaephile:

Image
Français 6465, fol. 154v, Bataille de la Vienne (879) vers 1455-1460

Image
Français 2675, fol. 150, Bataille de Crécy (1346) - 2nd quart XV

Tu as une arbalète sur la gauche, montée.

Re: Arbalétriers montés.

Posté : ven. févr. 10, 2012 3:06 pm
par arthenius
heu sur la droite l'arbalete montée :D

Re: Arbalétriers montés.

Posté : ven. févr. 10, 2012 3:17 pm
par Che Khan
Yo
bellabre a écrit :Tu as les arbalétriers vénitiens stradiotto qui sont réputés justement pour tirer montés (CONTAMINE (P.), La Guerre au Moyen Age, Paris, Presses Universitaires de France, 1999, p.245).
les "Stradiotto" ( ou estradiot) me semble être plus des archers légers à cheval que des arbalétriers à cheval.

C'est, en général, des troupes mercenaires utilisées par la "République de Venise" et provenant de ses possessions balkaniques. De ce fait, les "Stradiotto" ont un look très proche des "cavaliers des steppes" dont ils ont copiés l'équipement et les traditions équestres. Il n'y a donc aucun étonnement de les voir tirer à l'arc en mouvement.

Bien à tous.

Re: Arbalétriers montés.

Posté : ven. févr. 10, 2012 4:43 pm
par Gabrielo di Napoli
Merci beaucoup :) mais je ne vois toujours pas d'arbalète a main :sarcastic: