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Modérateur : L'équipe des gentils modos

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vuillem
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ven. févr. 15, 2008 3:18 am

Le Décliqueteur a dit : le fait que le fermier n'a peut-être pas envie de voir sa moisson annulée pour des fouilles archéologiques.
Là encore c'est une fausse idée. Il n'y aucun fermier qui perd une moisson à cause d'une fouille archéo. Les archéologues ne sont pas idiots (en France, en tout cas) et sont tout à fait conscients de la valeur des choses. Les découvertes en plein champ n'appellent pas à une fouille préventive (c'est à dire à une fouille rapide de sauvetage). En plus, si on veut fouiller une parcelle, en général, on trouve une compensation à l'exploitant. Il peut y mettre du bétail qui est déplacé quand les archéo interviennent, ou tout simplement se faire défrayer. Et puis, si le site est d'intérêt, la parcelle peut être racheter par une collectivité territoriale au propriétaire. En plus, cela n'empêchera pas l'exploitant d'y coller ses vaches ou ses moutons. Enfin, en général, les décapages programmés (fouilles prévues dans le temps, permettant de mettre en place ce que je viens d'énoncer) font rarement plus de 1 à 2 hectares, pour 3 semaines à 2 mois d'intervention par an. Je ne connais pas beaucoup d'agriculteurs dont l'exploitation fait 2 hectares...
ils se voient offrir des compensasions monétaires pour ce qui était autrefois de la polution de champs agricoles...
Tu es sérieux là ? Tu penses vraiment que les agriculteurs descendent de leur tracteur lorsqu'ils déplacent une monnaie pendant les labours. Tu crois qu'il la voit ? Bien sûr que les murs, les statues, et tout ce qui est un peu lourd et un peu dur leur pose un problème. Mais ce n'est franchement pas ce qui se retrouve sur le marché de l'objet archéologique.Même un bacinet, je pense qu'il se fait hacher par les socs avant même que l'agriculteur se rende compte de ce qui se passe.
Et puis franchement, de la "pollution" agricoles ? Si les objets archéo provoquaient une telle pollution, je pense qu'on pourrait multiplier par 10 ou par 100 le nombre d'archéologue en France. Les agriculteurs tuent beaucoup plus les sols avec les engrais et leur pesticides que le mobilier archéologiques.

Ce n'est pas contre toi, mais franchement, il faut arrêter avec les idées reçues. NON les archéologues en France n'empêchent pas les gens de travailler. NON, depuis au moins 10 ans (renseignement pris auprès de l'INRAP) il n'y a pas eu un seul promoteur ou une seule boite de BTP qui a fait faillite à cause d'un chantier de fouille préventif. NON, les archéologues n'affament pas les agriculteur sous prétexte de sauvegarder le patrimoine. NON les archéologues ne passent pas leur temps à courir après les "vilains" détectoristes et autres pilleurs de site. OUI, il arrive encore que certains chantiers de préventif retardent des chantier de BTP, mais c'est devenu très rare. OUI, il existe des archéologue véreux qui se mettent de côté une petite collection. OUI, c'est illégale en France de prélever du mobilier archéologique pour le mettre en vente, c'est passible d'amendes et de prison (réponse au Furet). OUI, la recherche en archéologie est parfois pourrie par des carriéristes et des puants prétentieux (comme dans toutes recherches et dans de nombreux milieux professionnels). Enfin, OUI, une archéologie public d'état est un choix moral et politique(notre archéologie est enviée par un certain nombre d'archéologue dans le monde).
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Réchignac
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ven. févr. 15, 2008 3:44 am

Je suis d'accord sur le fait que l'on sorte une pièce de son contexte on perd des infos. Je crois que c'est évident et la question se pose même pas.
Mais de là à dire que la pièce de vaut plus rien je ne suis pas d'accord.
On fait quoi de l'étude de la pièce elle même, de sa technique de fabrication, sa matière, sa finition etc. L'étude seule de la pièce , même sortie de son contexte, nous apporte aussi des infos importantes.
Et ça peut rentrer dans un cadre d'archéologie expérimentale.
Je travaille justement sur ce genre de truc avec un chercheur du CNRS pour pouvoir sortir certaines reproductions en utilisant des techniques trés spéficiques.
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Isarn
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ven. févr. 15, 2008 4:30 am

vuillem a dit : Les agriculteurs tuent beaucoup plus les sols avec les engrais et leur pesticides
Et t'écris ligne suivante qu'il faut arrêter avec les idées reçues ...
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désolé pour le hors sujet ...
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vuillem
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ven. févr. 15, 2008 7:10 am

Isarn a dit :
Et t'écris ligne suivante qu'il faut arrêter avec les idées reçues ...
Image
désolé pour le hors sujet ...
[HS aussi] Pas si reçu que ça, je source avec des chercheurs de l'INRA : http://www.dailymotion.com/video/x1ds9p ... d_politics [HS fini]
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laetitia
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sam. févr. 16, 2008 3:52 am

Oui, mais bon, les sites en montagnes fortifiés sont rarement labourés, mon gars :) Si on randonne dessus allègrement ce n'est pas pour la platitude et l'accessibilité des sites [img]kator/smiley29.gif[/img]
Et ceux qui viennent les piller, n'en sont pas même les propriétaires.

Quand je parle d'un objet perdu pour l'histoire, je parle de sa datation.
Si tu trouve un couteau, par exemple, sorti de son contexte, mais qu'en étudiant sa forme, sa matière tu arrives à le dater, je dirais que l'objet en lui même est un artefac fort passionnant, mais qui n'apprend rien historiquement parlant : on se base sur des connaissances déjà acquises.
Imaginons un couteau XVe un peu révolutionnaire en forme, qui aurait été façonné au XIVe en fait, dans une région donnée. Il aurait pu nous renseigner sur l'inovation de l'objet, la diffusion d'une forme au niveau régional, etc... En fait, si tu apprends sur un objet des choses à partir de sa forme, c'est qu'il n'a pas un apport réel historiquement parlant puisque juste consommateur de connaissances établies sur d'autres sites ou d'autres sources ayant été étudié scientifiquement, dans les règles de l'Art.
Maintenant, sa valeur pour les les collectionneurs ou les amoureux de l'histoire matérielle que nous sommes est indéniable, mais jamais nous ne saurons ce qu'aurait pu apporter cet objet dans les connaissances. Et c'est cela que je trouve dommageable. Combien de trésors archéologiques on été baillonnés de ce qu'ils avaient de plus interressant à nous dévoiler ? C'est de morale historique que je parle.
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le décliqueteur
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sam. févr. 16, 2008 11:11 pm

T'inquiètes Viullem, je ne le prend pas personnel, et je ne peux qu'appuyer vos affirmations. Mais le principe de discution étant l'échange de point de vue, je ne pouvait laisser passer ''tout'' les collectionneurs d'antiquités pour de vilains hors-la-loi.

Laetitia, mes pensées vont pas mal dans le sens que tu exprimes, bien que je me fasse l'avocat du diable. Disons que j'ai surement été très naïf comme acheteur, lorsque j'achetais des artefacts européens, en croyant les affirmations des vendeurs. Si je comprends bien, vous n'en voulez pas aux collectionneurs... Mais quant aux antiquaires... C'est pas le leiux où l'on doit s'attendre à la plus grande franchise... On le sait avant d'y entrer... Jusqu'à ce l'objet ait usé de son charme... En fait... L'iéal est de ne pas y aller me direz vous... Mais ça fait partie de mon travail d'accessoiriste que d'aller trouver les objets particuliers qui me sont demandés... Et il y a une chose que beaucoup ignore... Au Québec, généralement c'est comme ça, puisqu'on n'a pas de grosses boîte de production Holywoodiennes, les objets loués pour la production sont retournés au locateur et le reste du matériel acheté, quant à lui, est rfevendu à 50 %... Et ces ventes sont accessibles aux collabarateurs et sous-contractuels. J'vous dis pas, j'ai fini avec le cardiograme qui a servit à Roy Dupuis pour le film ''Manières de mourir'' et plein d'autres accessoires aussi insolites les uns que les autres. Alors du coup... On se ramasse avec beaucoup de chose et l'on ne s'en rend même pas compte... Sauf lorsque vous devez les ranger... Après un rush d'ateliers, jumelé à un gros retours de location de matériel, le ménage et le rangement est un projet d'une pleine semaine de travail !!! Et vous savez quoi... Image C'est toujours à recommancer... Image

Le Décliqueteur
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pierre al
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lun. févr. 18, 2008 6:48 am

il n'y a pas eu un seul promoteur ou une seule boite de BTP qui a fait faillite à cause d'un chantier de fouille préventif.
Je tiens a légèrement corriger ceci. Mon paternel a été gentillement mis a la porte de sa boite de BTP en 95, suite a un arret de trois chantiers de parking sous immeuble existant... pas de boulot, trésorerie en flux tendu= compression de personnel cadre.

Et j'ai deux ou trois exemples de boites qui ont été coulées avec ces conneries... oh, pas des gros morceaux, ou même des PME de 50 ouvriers... par contre, un carreleur nommé "lopez X et fils" a fermé boutique en 2002 à Viroflay suite a un chantier stoppé...



Je peux aussi citer ma propre expérience familliale, ou le département a dépossédé pour que dalle (une compensation minable ne remplaçant en rien la valeur affective et familiale) un oncle d'une partie de sa maison (les dépendances, donc le garage, l'atelier et les petites écuries).

Donc les choses sont loin d'etre aussi merveilleuses et parfaites.
L'occultisme, c'est la métaphysique des idiots.





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vuillem
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lun. févr. 18, 2008 7:46 am

Je n'ai jamais le contraire de ce que tu viens d'énoncer, c'est malheureux. Et malheureusement aussi les politiques n'ont pas encore réussi à mettre en place un cadre législatif suffisamment fort pour faciliter les choses. Depuis 2003, c'est même radicalement l'inverse.
Et j'ai deux ou trois exemples de boites qui ont été coulées avec ces conneries
Maintenant, si tu considères que l'archéologie préventives, c'est une connerie, j'aurai quand même une ou deux remarques, qui me semblent être bonnes à dire ici et non en MP:

1. Si l'archéologie préventive est une connerie, alors qu'elle représente 95% des opérations d'archéologie en France, pourquoi ne dis tu pas qu'il faut tout simplement arrêter de faire des fouilles
2. Peut-être parce que tout simplement qu'en tant que prof d'histoire, tu ne veux pas scier la branche sur laquelle tu t'es assis
3. Et puis, pour quelqu'un qui fait de son métier et de son loisir l'étude et la médiation du patrimoine historique, je te rappelle quand même que c'est aussi ces "conneries" qui alimentent allègrement tes manuels d'histoire et tes données de recherche. Tu serais un peu plus ennuyé si tu n'avais pas d'épées archéo correctement datées et conservée à reproduire...

Alors, et cet avis ne s'arrête pas à Pierre-Al, pensez que l'archéologie ne sert à rien, faire disparaître la valeur scientifique des choses pour en faire une valeur pécuniaire ou pour protéger des intérêts financiers, c'est aller dans le sens inverse de ce que la plupart d'entre nous essaye de défendre derrière l'idée de la médiation historique pratiquée dans nos asso ou dans nos boulots. Et si ce que je dis ici vous semble inepte, à mon avis, et je l'ai déjà dit, vous feriez mieux de changer de loisir (et de métier pour certains).
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pierre al
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lun. févr. 18, 2008 1:04 pm

Le fait que ce soit mon métier ne m'empèche pas de dire que l'histoire ne sert strictement a rien (et ne venez pas avec les histoires du "connaitre son passé/sa culture/son patrimoine"). Personne n'a jamais pu me donner une réelle utilité à l'activité d'historien. La preuve en est de l'inculture catastrophique de la population (francaise ou autre) en matière d'histoire, de patrimoine. (Et même au sein des institutions dédiées aux sciences humaines)

Et le fait que j'aime mon métier, et que j'aime trouver des choses n'en fait en rien quelque chose d'utile. Je considèrerais meme que chercher sur la manière dont on se foutait sur la gueule avant, meme si je le mets en rapport avec la société curiale du XVème..... eh bien c'est super naze comme sujet. Ca me passione moi. Je le fais partager parce que j'adore parler de moi et extérioriser mes idées... mais ca n'est fait toujours pas quelque chose d'utile... j'ai finalement une vision très américaine de la culture: ce n'est en rien une donnée fondamentale d'un etre humain. C'est un luxe, une passion PERSONELLE. Et si j'ai la chance de gagner ma vie en exercant une passion, j'aurais bien tord de m'en priver... ca me permettra de gagner de l'argent et de faire ma vie en faisant ce que j'aime, pour continuer, pendant mes temps vacants, a faire ce que j'aime... C'est tout ce qui compte... Parfois, j'ai l'impression que la motivation du plaisir perso ne compte plus. Or, c'est le moteur principal, a mon sens, d'une activité qu'elle qu'elle soit. Bien plus qu'une quelconque "utilité"

Je me répète donc, l'histoire ne sert strictement a rien, c'est un luxe que s'offre notre société pour encore et toujours parler d'elle même.

Ne me faites pas dire que ce que je n'ai pas dis, ce n'est absulement pas anormal comme logique, c'est même profondément humain. Tout autant que quelqu'un qui désire avoir un "petit bout d'histoire chez lui". Ou quelqu'un qui achète un "petit bout d'histoire" par curiosité, pour ne pas avoir une réplique mais quelque chose de vrai, pour éventuellement s'en servir comme presse papier, ou meme pour le reproduire et offrir des pièces historiques a d'autres.

Maintenant, comme je ne suis pas archéologue, je poserais une seule question:

Quelle est l'ampleur de la perte de données due aux détournements d'artefacts ? Pas la perte théorique, mais la perte réelle, les vrais manques a "gagner" qu'on peut analyser ?

En tant qu'historien des textes (et culturel, mais rien que ce terme, ca mériterait des années de parlotte) je ne peux que parler des données écrites, et la réponse a ma question est :

Négligeable.

La seule réelle perte qu'on peut donner, c'est celle due aux destructions au cours de l'histoire des documents sur les arts et techniques... Et vous savez quoi ? C'est normal que les gens aient foutus à la benne des documents dont ils ne se servaient plus. Est ce que je conserve les notives des appareils électroménagers cassés ? Non. C'est pareil pour les anciens.

(Pour donner une idée, le taux de perte des documents d'arts et techniques se chiffre a plus de 96 %... )

Par contre, l'archéo, j'en sais trop rien, donc je pose la question.

Enfin, je ne dis pas que l'archéo préventive est une connerie, je dis que s'il faut choisir entre les fouilles et la survie sociale/financière/ouvrière de personnes vivantes, je choisirais toujours la survie des gens... même en face du patrimoine. Meme en face d'une potentielle découverte qui me servirait au niveau de mes recherches. D'abord parce que j'ai vécu l'autre coté de la situation, et que ce n'est pas rose, et que ca dépasse de loin les simples logiques financières. Ensuite parce que j'accorde plus d'importance aux gens qu'a l'histoire. Ou à l'Histoire.

Encore une fois, je ne dis pas que l'archéo c'est mal. Que les fouilles c'est mal. Mais le ton qui est parfois pris dans ce topic laisse penser que ce sont les choses les plus importantes du monde. Alors que c'est loin d'etre le cas. Mettre dans la balance une entreprise de carreleurs pro et une fouille préventive, ca ne devrait même pas etre envisagé.


Pour en revenir aux détectoristes, je pense que le ofnd du sujet, c'est de savoir si la personne X fait ca pour elle, ou pour délibérément gagner sa vie en revendant des objets a un rythme industriel.

On sait tous que parier sur la conscience des gens ne marche pas. Légiférer a outrance ou punir non plus, ca ne fait que décaler le marché du "toléré" au "illégal, mais ca continue quand meme"... la meilleure solution reste, a mon sens, d'accepter le fait que ca existe, qu'on pourra pas empècher les gens d'avoir un détecteur et de se balader, ni de ramasser leurs objets... par contre, créer une réelle dynamique de contre partie, finalement, créer un marché officiel de ce genres d'objets, ca permettrait au moins, non pas de le réguler, mais de savoir ce qui transite,d'ou ca vient, et vers où ca va. Créer un marché, et pas tenter vainement de le résorber (ca marche jamais...)
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le décliqueteur
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lun. févr. 18, 2008 9:49 pm

''Est ce que je conserve les notives des appareils électroménagers cassés ? Non. C'est pareil pour les anciens.''

Je suis peut-être fou... Mais moi si. J'ai de belles radios à transistors, que si des personnes comme moi n'avaient pas pris la peine de garder, ne m'aurais pas parmis d'explorer la complexité que pouvaît revêtre une radio à lampe, malgré sa simplicité au premier coup d'oeil par exemple... Les frigidaires des années 60... Quel plaisir que de récupoérer une porte et en faire un sas de vaisseau spatial ou de sous-marin... J'ai le premier ordinateur apple sortie, comme encore le vic20... Un atari, etc. Image

''On sait tous que parier sur la conscience des gens ne marche pas. Légiférer a outrance ou punir non plus, ca ne fait que décaler le marché du "toléré" au "illégal, mais ca continue quand meme"... la meilleure solution reste, a mon sens, d'accepter le fait que ca existe, qu'on pourra pas empècher les gens d'avoir un détecteur et de se balader, ni de ramasser leurs objets... par contre, créer une réelle dynamique de contre partie, finalement, créer un marché officiel de ce genres d'objets, ca permettrait au moins, non pas de le réguler, mais de savoir ce qui transite,d'ou ca vient, et vers où ca va. Créer un marché, et pas tenter vainement de le résorber (ca marche jamais...)''

Ça reviens à ce que j'illustrais, en mentionnant l'exemple étatique de la légalisation de la piraterie. Alors que devant son impuissance à la neutraliser, l'État institutionalisait l'activité corsaires finalement... On doit d'ailleurs, à quelques uns de ces derniers, de nombreuses découvertes maritimes comme des expansions coloniales, ou des explorations inestimables.

Reste qu'à mon avis, tout ceci témoigne de la discorde qui subsiste même entre professionnels liés à l'histoire... D'ailleurs, les historiens n'ont de cesse que de se contredire... Image Il devient plus qu'évident que lkes adeptes du loisir historique (en son sens le plus englobant possible, si on considère le fait d'aimer ce qu'on fait et d'en user à titre de passe-temps ou de passion comme point commun). Si les professionnels visés ne s'entendent véritablement pas sur le contenus de ce que les intéressés à vivre l'histoire s'efforcent de représenter, comment peuvent-ils en venir à s'entendre entre eux sur le ''Comment il est résonnable de présenter l'histoire'' ?

Ha la culture européenne... Là je vais généraliser gros comme le bras, mais on dirais qu'en littérature et écriture, vous aprenez à argumenter en priorité. Tant que votre discours se tient, que vous n'entrez pas en contradiction, même si vous avez tords, tout va. Le discours et l'argumentation l'emporte. Ne serais-ce que pour prouver que vous n'aviez pas tord dans le cheminant de vôtre raisonnement. J'aimerais bien savoir comment vous percever la version américaine française (surement comme le reste la concernant, assez unique en son genre... et surement obstinée et débrouillarde), quoi qu'on arrive difficilement à se reconnaître, notre enseignement en littérature étant basé sur un amalgame des grands classiques français, britaniques et américains à la fois. Bref, vous êtes créatures de multiples courants littéraires au cours de votre longue histoire... Ici, on voit la littérature de ceux qui ont influencés les grands courants, on n'apprenais pas jusqu'à récemment qu'on pouvait êtres aussi génbérateurs de courants artistiques. Au niveau musical, je crois pouvoir faire réfférence à Félix Leclerc, dans les années 60-70... C'est aujourd'hui seulement qu'on se rend compte qu'il ré-introduisait alors chez vous le courant des chansonniers, seuls, guitare en main, sur scène.

IL semble ici qu'il suffirait de reconnaître que chacun à ses mandats bien propres, liés à l'histoire. Que les archéologues, historiens, conservateurs, collectionneurs, etc., ont chacuns leurs perceptions et approche quant à l'histoire, qu'aucun n'a entièrement raison... Comme entièrement tord dans ces visions. Qu'ils profitteraient bien plus d'une mise en commun des connaissances et expériences, que d'une recherche à savoir lequel à l'approche idéale. Ce qui, d'une vision qui peut paraître simpliste, ne fait qu'empêcher les choses d'avancer rondement. En cumulant les énergies plutôt qu'en les disperçant, l'histoire ne pourrait qu'être mieux servie.

Le Décliqueteur
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vuillem
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mar. févr. 19, 2008 10:34 am

Je vais le temps (et du retard dans mon boulot) pour bien détailler et bien nuancer mon point de vue. Je fais ça parce que je pense que nous arrivons à un point critique de la discussion qui nécessite de bien rentrer dans le détail et l'analyse de la situation. J'invite tous les lecteurs, en particulier ce qui ne comprennent pas mon point de vue, à essayer de me lire jusqu'au bout.

Je tiens avant tout à dire, pour aller dans le sens de Pierre-Al que oui, effectivement, la vie des gens est plus importante que la compréhension du passé et que bien évidemment moi aussi je considère que c'est un drame lorsqu'une opération archéologique retarde un chantier, provoquant la perte d'un emploi. Je tiens juste à ajouter que cela est extrêmement rare.

Justement, effectivement aussi, l'archéologie, comme d'autres pratiques scientifiques sont un luxe, qu'un pays occidental comme la France, peut se permettre de se payer. Et ça tombe bien, malgré les menaces de récession et la morosité ambiante, il semble quand même que notre pays reste quand même dans le haut du pavé international. Et pour ce qui aurait peur du coût ce luxe, en 2005, le budget total de l'archéologie en France (collectivité, université, CNRS et archéo préventive) était inférieur à 0,01 % du budget du ministère de l'équipement.

Maintenant, je voudrais expliqué pourquoi je suis si prompt à défendre mon point de vue. D'abord, et très honnêtement, parce que l'archéologie en France, en tant que science, est née dans la douleur et la contestation. L'archéologie est née parce que les archéologues sont des militants. La reconnaissance au statut de science s'est fait dans le courant du XXeme siècle. Pour l'archéologie médiévale, il a fallut attendre les années 50-60 pour qu'on envisage de faire de l'archéologie. Les premières fouilles de château dates de la fin des année 60. Pendant toute la deuxième moitié du XXeme siècle, les archéologues français se sont battus pour faire reconnaître l'importance des fouilles de sauvetage, en particulier en zone urbaine: Beaubourg, la place de l’Hôtel de ville, le Campo Santo d’Orléans, le Parvis de Notre Dame-la-Grande à Poitiers, les Thermes de Bourbonne-les-bains, sont tous partis à la benne dans l’indifférence quasi générale, c'était dans les année 70-80. Beaubourg et la fontaine des Innocents, c'était le cimeterre du Paris médiévale, presque rien n'a été fouillé... Il a fallu attendre la fin des années 70 et le début des années 80 pour qu'on crée des postes d'archéologues départementaux, qu'on crée une association loi 1901 pour prendre en charge les négociations avec les promoteurs et les fouilles de sauvetage: l'AFAN. Au début du XXIeme siècle, l'AFAN avait entre 1500 et 2000 salariés en CDI et en CDD et réalisait 95% des fouilles archéologiques en France. La situation n'étant plus tolérable, l'état français a créé un établissement public, l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP). Il a fallut 30 ans pour reconnaître que l'archéologie était un vrai métier. Il a aussi fallut 30 ans pour que l'état français mette en place une loi et un établissement prenant en charge les fouilles préventives,( opérations obligatoires puisque la France a signé le traité de Malte en 1941 , engageant l'état à protéger son patrimoine). Quel intérêt ? La fin des négociations sans fin retardant les chantiers de BTP, l'anticipation des grands chantiers (autoroute, TGV, etc...) permettant ainsi aux archéo de travailler très en amont des aménagement, la mise en place d'une taxe finançant l'INRAP, etc...

Malheureusement, la loi qui a fondé l'INRAP a mal prévu le financement de la structure. La taxe prélevé aux aménageurs ne suffit pas à financer la totalité de l'INRAP qui est en constant déficit. Alors, en 2003, le gouvernement décide d'ouvrir le marché de la concurrence en archéologie préventive, provoquant une nouvelle fois la grogne des archéologues. Au passage, ce marché vaut environ 100 Millions d'euros, soit à peu près rien.


Donc, oui, je suis militant. Et comme tout militant, je défends mes idées, sans consensus mou. Et oui, c'est de la politique. Alors pourquoi autant d'énervement de ma part ? Et bien, deuxièmement, je suis spécialistes de la métallurgies et des objets métalliques en archéologie. Et je m'insurge contre le discours ambiant qui consiste à dire que les archéologues disposent de plein d'objet, donc on peut en prendre sans scrupule. On dit aussi que les musées cachent le mobilier métalliques et que seuls les archéologues y ont accès. Il faudrait peut être songé à ce que j'ai expliqué plus haut. L'archéologie et l'étude des archéométaux est une science particulièrement jeune en France, et qui a toujours manqué de moyens. Et si il existe si peu de documents accessibles au grand public, c'est peut être tout simplement parce qu'il n'y a pas assez de matière pour les écrire ces bouquins. On commence a peine à avoir les moyens de faire des synthèses aujourd'hui. Pourquoi je râle même quand un détectoriste ramasse une boucle en bronze ? Parce qu'il imagine qu'il ne fait de mal à personne. Mais existe-t'il vraiment une publication française concernant des boucles médiévales découvertes en France ? A ma connaissance, il n'y en a pas. Et pourquoi ? Tout simplement parce que les études sont en cours et que les moyens dont on dispose maintenant permette de mieux étudier ce mobilier. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de boucles en archéo, je dis juste qu'il n'y avait pas vraiment avant les moyens de faire ces études.

De plus, contrairement à la rumeur général, les archéologues ne s'intéresse pas qu'au plus beau ou au plus gros, ils s'intéressent à tout. Du petit déchets de métallurgie qui ressemble à rien, au gros canon en fonte, en passant par le simple carreau d'arbalète ou la petite applique décorative. Pour comprendre une société, on ne se limite pas uniquement à sa production de prestige, mais bien à l'ensemble de sa production.

Mon troisième point de vue et la synthèse de deux précédents. L'archéologie a toujours milité pour exister et pour avoir les moyens de son existence. Etre archéologue aujourd'hui, c'est à la limite du sacerdoce... Demandé au Goupil ce qu'il en pense. Personnellement, j'ai fait 9 ans d'étude et je gagne aujourd'hui 700 euros par mois dans un boulot à mi-temps en médiation archéo. Le reste de mon temps je le passe à faire de la recherche bénévolement: fouilles, études, publications, colloques... tout ça sur mes fonds propres. Je ne suis peut être pas le plus malin, ni le plus doué. Certains d'entre nous s'en sortent: 1 poste au CNRS tous le 2 ans, quasiment plus de poste à l'université, 1 à 2 postes en collectivité territoriale tous les 2 ans. L'INRAP recrute entre 100 et 200 CDD par an et quelques CDI (qui sont les CDD les plus vieux). Mais à la différence des étudiants en histoire, nous n'avons pas la possibilité de nous rabattre sur l'enseignement dans le secondaire pour avoir un emploi. Pourquoi cette situation ? Parce qu'on donne de moins en moins de moyen à la recherche (pour ceux qui ne le savent pas encore, le CNRS comme il est aujourd'hui va disparaître), de moins en moins de moyens à la culture (des baisses de budget de 30 à 40 % par endroits), on déstructure l'université dans laquelle les sciences humaines comme l'archéologie sont en ligne de mire et seront les premières à sauter. Alors, quand je lis qu'on doit laisser et ouvrir le marcher du patrimoine archéologique, qui est une position hautement idéologique, je ne peux que m'insurger. Parce que derrière ça, c'est la même idéologie libérale qui est à l'origine de la situation de l'archéologie française. Et donc, face à une idéologie, je ne peux répondre que par l'idéologie. Et pour moi, l'objet archéologique n'a de valeur qu'au niveau scientifique, il n'en a pas sur un marché. Je conspue la recherche de profit personnel avec l'objet archéo (qui va du ramassage pour le plaisir perso à la vente organisée) parce que c'est la même démarche et la même idéologie que veut qu'aujourd'hui les problématiques de l'archéologie disparaisse du paysage français, pour faire la place à plus de concurrence et plus de marché. Oui, c'est politique. Je ne peux pas accepter ni défendre un discours, ni une idéologie qui va dans le sens inverse de l'intérêt de l'archéologie.

Et c'est en ça que je considère que, Pierre-Al, tu scies la branche sur laquelle tu es assis. Croyez-vous franchement que vous pourrez faire de meilleurs reconstitutions avec moins d'archéologies scientifiques ? Croyez-vous franchement que la société continuera à s'intéresser à son passé si vous lui servez un discours qui dit radicalement l'inverse ? Je ne suis pas d'accord avec Pierre-Al sur le sens qu'il donne à l'histoire. Pour moi, l'histoire a un rôle social, au même tire que la sociologie, la philosophie, etc... (lis donc L'histoire (du moyen age) est un sport de combat, de J. Morsel accessible en ligne) Quel paradoxe de servir un discours aussi libéral et aussi rétrograde lorsqu'on est soit même chercheur et prof d'histoire !
Quelle est l'ampleur de la perte de données due aux détournements d'artefacts ? Pas la perte théorique, mais la perte réelle, les vrais manques a "gagner" qu'on peut analyser ?
Pour répondre à ta question, et bien on en sait rien. Parfois, il suffit de quelques objets pour découvrir des choses totalement inattendus. Alors si c'est objets sont récupérés pour être mis sur la cheminée.... Un exemple, la seule pile à godet médiévale découverte complète France, a été trouvé par un détectoriste, qui comprenant qu'il avait une chose rare a essayé de la revendre au conseil général... Pour éviter le procès, le monsieur à "gentiment" donné l'objet. Seulement, on ne sait rien de sa datation ni de son lieu exacte de découverte. Alors oui, on peut la regarder sous tous les angles, c'est bien pour faire de la reconstitution, mais pas top pour faire de l'archéologie.

Maintenant, je vais être clair avec vous. J'ai bien conscience qu'on arrivera jamais à endiguer des marchés qui sont légaux ou illégaux. Alors, effectivement, il faut bien arriver à les tolérer, et, entre nous, cela ne m'empêche pas de dormir. Mais comme certains ne supportent pas l'illégalité du chauffard qui roule au dessus de limitation de vitesse, moi, je ne supporte mal l'illégalité des détecteurs de métaux mal employés. Et je défends mes convictions avec militantismes. C'est une position tout aussi idéologiques que certaines que j'ai lu ici.

Et c'est là que pour moi il y a un problème. Bien sûr qu'il y a des collectionneurs et ils ont tout à fait le droit d'exister (personnellement, je collectionne les lampes design des années 70), bien sûr qu'on ne pourra pas arrêter le marché.... MAIS nous sommes sur un forum de reconstitution historique. Nos venons y parler de nos loisirs et de nos métiers lié à a reconstitution. Cette dernière repose malgré tout sur le travail des archéologues, l'étude scientifique du mobilier, etc... Il est pour moi inconcevable qu'on puisse se dire amateur du patrimoine, qu'on puisse vouloir transmettre l'histoire, qu'on veuillent éclairer les gens ou tout simplement reconstituer des objets, etc... en soutenant un discours qui prône la destruction pure et simple des données scientifiques intrinsèques au mobilier archéologique. Mon point de vue dépasse le simple pragmatisme de l'existence de ces destructions, de ces marchés, etc... Nous nous devons d'avoir une position militante qui défend la valeur historique du patrimoine. A quoi bon se moquer comme certains le font des associations ou des pro qui évoquent un Moyen-Age fantasmé si on n'est pas nous même capable de défendre l'idée de l'authenticité du patrimoine. La science doit avancé et nous avec. Les reconstituteurs ne sont pas des archéologues, mais la reconstitution ne prend de sens que si l'archéologie existe et progresse. D'ailleurs là aussi je m'insurge: qui sont les reconstituteurs qui peuvent se permettent de dénigrer les archéologues, voir pire, qui pense pouvoir leur apprendre leur métier.

Je n'en démordrai pas, ici, sur ce forum, je ne laisserai jamais passé un post qui plébiscite le pillage illégale du patrimoine. Maintenant, chacun est libre de vivre sa vie. Je respecte tout le monde, même le pire des pilleurs de site archéo, parce que je considère, au même titre que Pierre-Al, que l'histoire, l'archéologie et le patrimoine sont des valeurs morales qui ne sont pas nécessaire à la survie des êtres humaines. Par contre, je suis profondément convaincu que l'archéologie, en tant que science, est nécessaire à une société moderne.
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pierre al
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mar. févr. 19, 2008 11:06 am

Disons que j'ai pas mal d'échos sur la manière dont peut fonctionner l'archéo dans d'autres domaines que le médiéval, et dans d'autres pays que la france. C'est pour ca que, de mon niveau éloigné de la source matérielle, mise a jour et pressée de ses conaissances par l'archéologue, je pense que la solution de protectionisme étatique n'est pas la bonne.

Comme tu le dis, et je pense qu'on est tous daccord, la fuite d'objets est inévitable. Le pillage inévitable aussi. Tout est de savoir où se situe la limite. Tu sembles avoir une politique de T-0, ce que je respecte, même si je suis pas daccord avec.

Si comme tu le dis, le mobilier et les artefacts en métal sont rares, trop pour des analyses et des banques de données riches, il faut en effet s'interesser au débit des objets détournés... Mais que faire ? Surveiller les sites avec des forces de l'ordre ? Engager des sociétés de sécu ? Fliquer tous les objets qui sortent et entrent du territoire ?

Je ne crois pas aux vertues de l'interdiction, tout comme je ne crois pas a la libre régulation du marché. Par contre, accepter ce marché et faire avec me semble (encore une fois) une solution à envisager. Ce qui impliquerait que les archéologues soient non seulement en amont des fouilles, et des découvertes, mais aussi sur le marché des objets trouvés, pour s'y immerger et le connaitre. C'est ce que se fait par exemple dans le domaine de la statuaire sumérienne (a petit niveau bien sur, les USA restent les gros flics du domaine)

Je ne pense pas scier la branche de mes activités. A court terme, je suis INTIMEMENT persuadé que le monde de la culture en France va mourir, obligatoirement, et qu'il n'y a pas d'échappatoire. Peut etre pour renaitre sous une forme plus efficace, peut etre pour n'etre remplacé par rien. Je ne suis pas devin. Ce que je sais, par contre, c'est que je ne peux RIEN faire pour le changer, que personne ne peut RIEN pour changer ceci. Le CNRS (puisqu'on en parle) est pourri de l'intérieur, réglé par une non volonté de performance, il se complait dans une médiocrité ambiante tous les jours que dieu fait. J'en sais quelque chose, je l'ai vu de mes yeux. J'ai vu des dizaines de personnes, que je ne nommerais pas, ne RIEN glander de la journée, occupée a débattre toute la journée de la profonde qualité des sièges de bureau. Des chercheurs n'ont jamais rien publié de leur vie, RIEN DE RIEN. Parce que personne n'est la pour les surveiller. Et le pire, c'est qu'ils se gargarisent de leur haute position, de leur incommensurable excellence. Ils continuent a refuser de parler anglais, de lire les revues étrangères, ils continuent d'imaginer qu'ils sont au faîte de la recherche alors que bon nombres de pays nous devancent depuis une bonne décénie. Ils préfèrent débattre durant trois jours de colloque sur des questions de forme de rédaction d'articles au lieu de parler du fond même de leur activité...

Bref, c'est un vrai carnage. Et je ne peux pas imaginer que ces gens (qui sont l'administration liée au patrimoine) soient aptes à gérer quoi que ce soit, surtout pas un patrimoine, même hors de toute considérations d'utilité.


Enfin, pour répondre a la question semi posée : Je fais le métier que je fais parce que je ne suis pas mauvais à le faire. Et parce que j'ai fais des études qui ne me permettent de faire QUE ca. Pas parce que j'estime avoir une mission d'éducation ou de "sauvetage du monde". Si j'avais le choix, aujourd'hui, je ferais une prépa et une grande école de commerce, voire même une école militaire. Surement pas histoire. Ce qui ne m'enpèche pas de faire correctement mon travail. Pour le lendemain, advienne que pourra.
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vuillem
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mar. févr. 19, 2008 11:22 am

Je crois que tu définis très bien notre opposition. La différence entre toi et moi, c'est que je ne laisse pas scier par les autres la branche sur laquelle je me suis assis.

Maintenant, quant à ton expérience du CNRS, c'est comme partout, il y a des glandeurs et des incompétents... Mais c'est toujours extrêmement crispant de lire que tu généralises systématiquement ton expérience personnel. Pas de bol pour ton père, mais la défense du patrimoine ne fait pas que des chômeurs, pas de bol pour ton labo de recherche aussi, moi,je connais un certain nombre de labo où la somme de boulot fournis ne serait pas fait par les 9/10 de la population, surtout vu les salaires qui y
sont distribués. Un seul exemple, que je n'érige pas en généralité, mon ancien directeur de recherche (un historien) considère que le dimanche matin suffit pour ce reposer. Le reste du temps c'est boulot. Les vacances, depuis que je le connais, il les passe sur des sites où il fait des relevés, pour alimenter son travail. Et ce monsieur a fêté ses 70 ans l'année dernière... Ses journées de travail ? 8H-20H, 30 mn pour manger.
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pierre al
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mar. févr. 19, 2008 11:50 am

Je ne pense pas généraliser. Qu'un évènement ai lieu isolément, ok. Que trois évènements aient lieu dans le même coin sur le même thème, c'est beaucoup plus étrange. Et je ne crois pas aux coincidences malchanceuses.

C'est comme les labos. Pour donner un exemple, on est venu m'expliquer trois semaines après mes débuts que je "bossais trop" (je n'exagère rien) et que du coup, on en demandait plus à mes voisins de bureau. Et je ne suis pas le seul, loin de là, a avoir vu ou vécu ce genre de considérations. Le dernier colloque de médiévistes auquel j'ai assisté, ce n'étaient pas la minorité qui avait ce genre de discours, c'était 90 % des participants.

Je retournerais alors le problème, en disant que ce n'est pas forcément le labo dans lequel je bosse qui est une exception.

Pour la branche, les choses sont simples : je ne peux RIEN faire pour chenger les choses, comme je le disais précédemment. Je ne sais pas pour l'archéo, mais dans le domaine de l'histoire, 95 % des postes décisionnels sont pris par des normaliens. Donc des gens qui s'auto protègent entre eux. Je ne peux pas jouer dans la même cour, je ne peux rien faire, si ce n'est espérer que tout ne se casse pas la gueule avant que je parte.
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laetitia
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mer. févr. 20, 2008 12:33 pm

La planète est en train de mourrir... Pourquoi lutter ?... C'est inéluctable. Je vais acheter une entreprise qui déforeste à tour de machine et pille la mer de ses richesses... au moins j'aurais fait mon blé avant qu'elle rende l'âme...

"Le mal a gagné quand les hommes de bien baissent les bras"

Plus sérieux : ne rien interdire sous pretexte que ça encourage... Mouais... Quand tu laisses à un marché s'installer, il se développe.
L'utilité de l'histoire ?
D'après tes exemples, on pourrait se poser d'autres questions : pourquoi apprendre le français académique ?... Le langage SMS suffit à communiquer.
Et si ce n'est pour la survie économique de quelques uns, pourquoi le travail d'un carreleur serait plus important que celui d'un archéologue ? On vivait très bien sur la terre-battue après tout.
Si l'économie et le moyen de subsistance des gens doit primer sur tout, et ne pas coexister avec d'autres aspects de notre vie qui nous différencient de l'animal (survie/bouffe/abri), nous arrivons dans une politique ultra libérale qui est à l'origine même de ce que tu dénonçais Pierre-Al.
Beaucoup de Cynisme dans tout cela. Beaucoup de généralisation. Je n'aurais pas les mêmes exemples de fonctionnement de labo à citer que toi...
Laetitia


Fief et Chevalerie

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"A Vaincre sans péril, on triomphe quand même." (B. M.)
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