Posté : mar. juil. 15, 2008 1:20 pm
Tout à fait d’accord avec le Furet, et il me semble qu’un tel débat avait d’ailleurs eu lieu dans un autre topic, du style « à quelle époque auriez-vous aimé vivre » ou quelque chose comme çà…
Mais pour revenir au propos précédents, et en essayant de ne pas tomber dans le trip de Corwinna, les modos apprécieront…
Je ne suis pas spécialiste en linguistique, mais au moyen-âge, les érudits souhaitaient être les meilleurs élèves du latin, la France étant la sœur aînée de l’Eglise. Mais le latin a donné naissance à deux langues distinctes en France, le français et l’occitan. Langues qui, il me semble, se déclinaient elles mêmes en « parlés » régionaux ou locaux… Il me semble aussi que plus on « s’enfonçait » dans la campagne, plus on devait se trouver être confronté à des « dialectes » inconnus ou mal compris, etc. , alors qu’en milieu urbain, il était moins difficile de communiquer du fait qu’on utilisait davantage la langue la plus parlée pour le faire, ne serait-ce que pour commercer…
Au fil du temps, un lien étroit s’est créé entre la langue, l’Etat et le français, lien construit dans le temps autour d’événements clés comme des guerres et de grandes conquêtes territoriales, la révolution,…
Les guerres du XIXe ont modifié la « politique » linguistique et les langues des régions frontières ont été jugées traîtres comme le corse, l’alsacien, le basque,.. , celui qui parlait une autre langue que le français étant forcément un espion…
Une crise majeure fut bien la perte de l’Alsace - Moselle qui conduisit à la reconstruction d’une nation sur une France amoindrie, reconstruction dont l’un des piliers était la langue française, jusque dans les campagnes reculées. L’école de Jules Ferry a donc fait en son commencement de la purification linguistique, faisant découler tout ce qu’on a connu d’anti « tout ce qu’on voudra » (pour ne pas rentrer dans un débat de ce type)…
Au moyen-âge, contrairement au XIXe, et peut être encore moins dans les campagnes qu’en ville, je ne pense pas, faute d’intérêt porté par les grands de l’époque, qu’on se préoccupait de parler « officiellement » une langue plutôt qu’une autre, surtout dans des territoires mouvant aux limites de certaines régions, voir « pays », par exemple d’un village situé aux limites de la France, de la Flandre et de l’Empire… Ils avaient certainement l’idée d’appartenir à un groupe, mais sans recourir à la maîtrise d’une langue aux dépens des autres…
Reconnaissons que la France possède et a toujours possédé un patrimoine culturel linguistique. Toutes les « langues de France », qui existent depuis le moyen-âge (et même bien avant sans doute), et surtout dans les zones frontières, qui sont des lieux de passage et de grande vitalité, permettent de faire du commerce avec les « pays » voisins.
Que ce soit au moyen-âge, au XIXe ou maintenant, dans les campagnes ou en ville, il y a donc toujours eu un réel intérêt économique du plurilinguisme en France.
En définitive sans avoir déraper (car sobre peut-être ), je suis sur le fonds d’accord avec vous Coprolithe et Corwinna (sans Z )…
Un bémol et une petite critique sur le développement des voies ferrées en France (ou en Europe d’ailleurs) : le XIXe c’est bien 1 siècle entier, donc 100 ans… Entre 0 km de voies ferrées en 1800, 400 km en 1840 et des milliers de km en 1899, faut faire la part des choses… Quant à venir visiter des cathédrales dans les arrière-pays, c’est un peu juste… Enfin bref...
Mais pour revenir au propos précédents, et en essayant de ne pas tomber dans le trip de Corwinna, les modos apprécieront…
Je ne suis pas spécialiste en linguistique, mais au moyen-âge, les érudits souhaitaient être les meilleurs élèves du latin, la France étant la sœur aînée de l’Eglise. Mais le latin a donné naissance à deux langues distinctes en France, le français et l’occitan. Langues qui, il me semble, se déclinaient elles mêmes en « parlés » régionaux ou locaux… Il me semble aussi que plus on « s’enfonçait » dans la campagne, plus on devait se trouver être confronté à des « dialectes » inconnus ou mal compris, etc. , alors qu’en milieu urbain, il était moins difficile de communiquer du fait qu’on utilisait davantage la langue la plus parlée pour le faire, ne serait-ce que pour commercer…
Au fil du temps, un lien étroit s’est créé entre la langue, l’Etat et le français, lien construit dans le temps autour d’événements clés comme des guerres et de grandes conquêtes territoriales, la révolution,…
Les guerres du XIXe ont modifié la « politique » linguistique et les langues des régions frontières ont été jugées traîtres comme le corse, l’alsacien, le basque,.. , celui qui parlait une autre langue que le français étant forcément un espion…
Une crise majeure fut bien la perte de l’Alsace - Moselle qui conduisit à la reconstruction d’une nation sur une France amoindrie, reconstruction dont l’un des piliers était la langue française, jusque dans les campagnes reculées. L’école de Jules Ferry a donc fait en son commencement de la purification linguistique, faisant découler tout ce qu’on a connu d’anti « tout ce qu’on voudra » (pour ne pas rentrer dans un débat de ce type)…
Au moyen-âge, contrairement au XIXe, et peut être encore moins dans les campagnes qu’en ville, je ne pense pas, faute d’intérêt porté par les grands de l’époque, qu’on se préoccupait de parler « officiellement » une langue plutôt qu’une autre, surtout dans des territoires mouvant aux limites de certaines régions, voir « pays », par exemple d’un village situé aux limites de la France, de la Flandre et de l’Empire… Ils avaient certainement l’idée d’appartenir à un groupe, mais sans recourir à la maîtrise d’une langue aux dépens des autres…
Reconnaissons que la France possède et a toujours possédé un patrimoine culturel linguistique. Toutes les « langues de France », qui existent depuis le moyen-âge (et même bien avant sans doute), et surtout dans les zones frontières, qui sont des lieux de passage et de grande vitalité, permettent de faire du commerce avec les « pays » voisins.
Que ce soit au moyen-âge, au XIXe ou maintenant, dans les campagnes ou en ville, il y a donc toujours eu un réel intérêt économique du plurilinguisme en France.
En définitive sans avoir déraper (car sobre peut-être ), je suis sur le fonds d’accord avec vous Coprolithe et Corwinna (sans Z )…
Un bémol et une petite critique sur le développement des voies ferrées en France (ou en Europe d’ailleurs) : le XIXe c’est bien 1 siècle entier, donc 100 ans… Entre 0 km de voies ferrées en 1800, 400 km en 1840 et des milliers de km en 1899, faut faire la part des choses… Quant à venir visiter des cathédrales dans les arrière-pays, c’est un peu juste… Enfin bref...