la pêche en eau douce

Vie, coutumes, institutions, pouvoir et organisation de la société au Moyen-Age

Modérateur : L'équipe des gentils modos

MONNETS20

mar. sept. 25, 2007 8:40 am

Je recherche pour mon fils ( 11 ans) des infos sur les techniques de pêche en eau douce ( lac, étang, rivière) au haut moyen age.
A votre avis plutôt foene ou fouene, filet ou ligne.
Quelle matière.
C'est pour son personnage.
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le furet
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mar. sept. 25, 2007 9:17 am

Warulfe Garoux a dit : Je recherche pour mon fils ( 11 ans) des infos sur les techniques de pêche en eau douce ( lac, étang, rivière) au haut moyen age.
A votre avis plutôt foene ou fouene, filet ou ligne.
Quelle matière.
C'est pour son personnage.
Nasses en osier et cordeaux en lin sont attesté et pour un enfant, valent mieux qu'un foëne

Image
1315 Psaultier de la reine Mary

Image
1374 Missel, Bologne

Désolé, ce n'est pas ta période, mais c'est tout ce que j'ai.

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Grég le furet


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MONNETS20

mar. sept. 25, 2007 10:36 am

Merci pour ces deux enluminures.
J'ai trouvé 3 hameçons, sur la base joconde "musée denon à chalon sur saone", datant de l'age du fer, ils sont en bronze.
Il ont d'autres modèle datant de l'age du bronze ou du 16e siècle, mais à part ces 2 modèles, rien entre ces deux périodes.
Un L:40mm, Ep:1mm
Un L:27mm, Ep:1mm
Un L:14mm
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le furet
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mar. sept. 25, 2007 1:38 pm

Je t'ai dit une bêtise, cordeaux en chanvre, pas en lin.
Grég le furet


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Estienne le Fouineur
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mer. sept. 26, 2007 4:15 pm

Un article en godon très complet:

http://www.regia.org/fishing.htm
MONNETS20

mer. sept. 26, 2007 5:27 pm

Merci Estienne, je vais bien trouver quelqu'un capable de me le traduire. Encore une superbe source.
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frêre maxime
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jeu. sept. 27, 2007 1:27 am

Warulfe Garoux a dit : Merci Estienne, je vais bien trouver quelqu'un capable de me le traduire. Encore une superbe source.
alalallala!!je vais essayer de te retrouver un article du mag "moyen-age magasine" qui traite le sujet de la peche en eau douce et je tacherai de t'en tracer les grandes lignes dès que possible!
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Le Goupil
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jeu. sept. 27, 2007 5:09 am

Y'a pas mal de trucs concernant la pêche au début XIe dans les publis des fouilles de Charavines...
www.eutrapelia.fr

Non non, les M2chants ne sont pas morts ! Tels les 4 Cavaliers de l'Apocalypse, nous œuvrons dans l'ombre... Tremblez, mécréants !!!
SARTAGO DELENDA EST !!!
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jeu. sept. 27, 2007 8:22 am

Je m'en doute gougou, mais pour les trouver... [img]kator/smiley19.gif[/img]
Avec la doc de Estienne j'ai le système de fixation hameçon/plomb. Par contre, utilisait-il un flotteur? Si oui en quelle matière?
Il me semble que le liège est arrivé plus tardivement en Europe.
Flotteur en os en corne? Quelle forme?
Voili, voilou, je sais, je suis ch.... avec mes questions à la c...
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le furet
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jeu. sept. 27, 2007 8:51 am

Warulfe Garoux a dit : Je m'en doute gougou, mais pour les trouver... [img]kator/smiley19.gif[/img]
Avec la doc de Estienne j'ai le système de fixation hameçon/plomb. Par contre, utilisait-il un flotteur? Si oui en quelle matière?
Il me semble que le liège est arrivé plus tardivement en Europe.
Flotteur en os en corne? Quelle forme?
Voili, voilou, je sais, je suis ch.... avec mes questions à la c...
A une conf', l'intervenant avait cité en vrac Grosses galles de chêne, noix, vessie natatoire, vessie de gibier, flotteur de fucus (mer), cales de bois, outres gonflées (baleine, îles grecques), Peaux de phoques gonflées (Baleine, inuits et scandinaves), barrique (baleine, XVéme, basque).
Le liége existe en Europe du sud tout de même (latin : suber) mais je n'ai pas de source pour son usage.


Voilà, jen'en sais pas plus

Sion, le flotteur n'est pas nécessaire, tu peux pêcher avec un simple hameçon leste auquel tu fixe une petite plume et que tu agite (palangre).

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Grég le furet


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jeu. sept. 27, 2007 9:06 am

Merci furet pour ces conseils avisés.
J'essaie de bricoler quelque chose pour ce week-end, le corps de ligne sera en lin (je n'ai pas de fil de chanvre), un hameçon de 40mm, le lest sera probablement un vrais plomb (je n'ai pas de calcaire sous la main), j'essayerai les 2 méthodes avec ou sans flotteur.
je teste et je donne les résultats en debut de semaine.
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Le Goupil
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ven. sept. 28, 2007 5:59 am

Concernant la pêche au XIIIe et au début du XIVe, extrait de : Le quotidien au temps des fabliaux, par Danièle Alexandre-Bidon et Marie-Thérèse Lorcin :


"Dans une société où un repas de poisson est exigé tous les vendredis et en Carême, la pêche est une activité indispensable, concessionnée aux riverains des ruisseaux. Les métiers du poisson, pêcheurs ou poissonniers, traduisant l'importance dans la société médiévale de cette consommation alimentaire (et vestimentaire, comme en témoigne le « cuir de poisson» et la « peau de marsouin» cités par le Dit du mercier) ont laissé leur empreinte dans les calendriers sculptés dès le XIIe siècle, à Vézelay, dans les vitraux commandités par les corps de métiers, à Chartres, au XIIIe siècle, et dans les enluminures des psautiers et des livres d'heures de la seconde moitié de ce siècle. Dès le début du XIVe siècle, le produit de leur travail est étudié dans les traités d'agronomie, tel celui de Pierre de Crescens, ainsi que dans les Tacuina sonitatis, qui consacrent plusieurs notices au poisson frais, salé ou au vinaigre.
La pêche laisse aussi des traces perceptibles dans les fouilles archéologiques, où sont retrouvés en très grand nombre, par tamisage, mandibules, écailles, os et arêtes de poissons (40 000 pour la seule France du Nord, du Xe au XVIIe siècle), mais aussi hameçons, poids de filets, flotteurs et même foënes, le « foisne » mentionné par le fabliau de L'Oustillement au vilain. De cet ustensile en forme de trident, utilisé depuis la préhistoire et manipulé comme un harpon, les fouilles médiévales ont en effet révélé un spécimen du XIe siècle à The Nazeing Hoard (Essex), en Grande-Bretagne. Comme aujourd'hui, le pêcheur à la ligne utilise une gaule et un fil auquel est accroché un hameçon, gainé de cuir ainsi que l'ont montré les fouilles de Dublin (République d'Irlande). Si la pêche à la main n'exige en général rien de plus que de l'habileté, parfois l'aide d'une épuisette, la pêche en barque requiert, quant à elle, des rais et filets variés aux noms zoomor¬phiques, « éperviers », « araignées », « carrelet », quelquefois emmanchés, telle « trubble » ou « trugle ». L'efficacité déjà redoutable de cette collecte entraîne une coupe claire dans la faune aquatique, au point que la pêche doit être réglementée dès 1289 afin de ne pas épuiser les gisements piscicoles. Les étangs sont ensemencés, puis périodiquement vidés et nettoyés ; ils se multiplient justement au XIIIe siècle, au détriment des terres mises en culture. Des pêcheries sont organisées dans les biefs des moulins, qui en tirent revenu, mais aussi au centre des fleuves, en ville comme à la campagne. Quelques sites médiévaux, préservés par la montée des eaux, ont livré de telles installations, ainsi à Opole, en Pologne, ou dans l'estuaire de la Severn, en Angleterre, où les nasses d'osier, toujours ancrées au sol, ont permis d'en relever le plan en V largement évasé et d'observer les levées de terre qui délimitaient les espaces de travail, fixés par clayonnages ou piquets.
On pêchait par nécessité, chez les menus, comme par plaisir, chez les nobles. La consommation des poissons offre cette même dualité, à la fois viande de pénitence et plaisir des sens. Hormis la morue ou le hareng séchés, préparations peu gratifiantes, le poisson est une nourriture estimée, de même que les fruits de mer, en ville comme au château ; accompagné de sauces savoureuses, à base de jus de fruits et d'épices, comme le safran, préparé en rôt, en tourte ou en pâté (Des trois dames qui trouvèrent l'anneau), le poisson fait partie des mets de fête des tables aristocratiques ; marinades et escabèches, friture macérée dans du vin ou du vinaigre, caractérisent plutôt les repas de tavernes. Mais les fabliaux ne disent pas toujours desquels il s'agit, se contentant de les qualifier de « grands» (Vessie du prêtre). L'anguille, capturée à la nasse puis cuite à la broche, se place au sommet de la hiérarchie des poissons, où, dans les livres de cuisine médiévaux, s'échelonnent le saumon, la lamproie, la truite, pêchée à la main puis marinée et mise à grésiller dans de l'huile, l'alose à chair grasse, rôtie, les brochets, préparés au gril, les carpes et les tanches. Les maquereaux sont préparés à la sauce de Tournai (et arrosés de cervoise, selon le fabliau du Vilain de Farbu), les anchois et sardines farcies aux herbes, la raie se cuit à l'eau et se mange à la sauce à l'ail, comme la morue ; le thon est simplement bouilli, mais il s'accompagne d'une sauce aigre au poivre jaune, tandis que les soles sont servies à la sauce à l'orange, luxe suprême. Les moules, de mer ou de rivière, devaient être appréciées jusque sur les tables des nobles, car elles illustrent de manière hyperréaliste les marges du livre d'heures de Catherine de Clèves, vers 1440, à la page consacrée à saint Ambroise : une vraie douceur.
L'archéologie précise le détail de la consommation de poissons. Les fouilles de la rue de la Collégiale, à Paris, permettent d'identifier huit espèces différentes pour le XIIIe siècle, et, pour le siècle suivant, celles du boulevard Saint-Michel, du Louvre et de Vincennes pas moins de vingt taxons, en général pour moitié d'eau douce et pour moitié de mer, ces derniers en accroissement constant entre XIIe et XIVe siècle. En France du Nord, les résultats dépendent, logiquement, de la situation de la ville par rapport à la mer : ainsi Compiègne ne livre pas plus de quatre taxons marins tandis qu'Abbeville - comme Paris, grâce au chasse-marée - en connaissait seize, dont le turbot, et Lille ou Beauvais de onze à quinze. Le site de la rue Saint-Remy, à Meaux, a montré que les Meldois des XIIIe-XIVe siècles consommaient du barbeau, du brochet, mais aussi de la raie, des fruits de mer, et peut-être de la morue. À Abbeville, les 5 000 restes de poisson permettent d'identifier vingt-six espèces différentes, parmi lesquelles la fameuse anguille de la Somme. À Bruxelles, les analyses ostéologiques ont démontré qu'étaient en outre consommés du rouget et même de l'esturgeon, que seul le Fabliau de Cocagne cite : mais ici, ce n'est pas un rêve !
En France du Nord, on mange même de la baleine, dont les artisans récupèrent les os pour en faire des jetons de compte ou de jeu, des pièces d'échecs et même des figurines-marionnettes, dont un spécimen, conservé au musée d'Amiens, provient de fouilles de cette ville menées au XIXe siècle. Ce mammifère marin vient en effet s'échouer sur les côtes normandes et est ensuite convoyé par charrois jusque vers Saint-¬Denis : sa graisse sert de lard en Carême (c'est le « crapois » du Dit de la maille). La fouille démontre enfin que d'autres pêches étaient pratiquées par les ruraux comme par les urbains : les escargots (petits-gris et escargots dits de Bourgogne étaient consommés à la table du vigneron de Battant, à Besançon), la grenouille (Bruxelles, rue d'Une Personne, Compiègne), capturée à la fois à des fins médicinales et alimentaires. Elles devaient être mangées sautées, comme en témoignent les traces de découpe. Enfin, la consommation de tortue ne se dément pas aux périodes médiévales."
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Le Goupil
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ven. sept. 28, 2007 8:32 am

De rien mon Wawa !
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eodhel
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ven. sept. 28, 2007 10:19 am

Super instructif en tout cas !
Le Goupil a dit :[...] pas moins de vingt taxons,[...]
Mais... ahem... C'est hors sujet, je sais bien... [size=0]et en ce n'est pas très usité et pas difficile à caser dans la conversation, Vulpes vulpes , mais on dit un taxon (ou taxum), des taxa,[/size][img]kator/smiley1.gif[/img]
<span style="color: #0000ff;">Mediaephile  </span><a href="http://mediaephile.com" target="_blank">http://mediaephile.com   </a> Si ceux qui disent du mal de moi savaient ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage. S.Guitry
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