[hygiène] pierre d'alun

la louvette · sam. juin 03, 2006 4:15 pm

Sait-on tout simplement si la pierre d'alun a servi comme déodorant ou comme composante d'une préparation à cet effet ?
Je veux dire, au moyen-âge bien sûr... tous siècles et régions confondus, on ratisse large.
Quoi qu'il en soit j'ai souvent des costumes anciens entre les mains, (non, que du 19ème, désolée...) et l'odeur de transpiration y est souvent encore ancrée profondément.
Je me souviens de la chaude odeur âcre des dessous de bras de ma nounou, quand ce n'est pas macéré de plusieurs jours c'est tout à fait supportable (je cours pas après non plus hein)
Tout ceci pour dire que notre nez est à rééduquer, c'est comme pour le goût, on résistait mieux je crois à pas mal de choses, voire même on les appréciait, alors dans le tout histo qui obsède certains, pourquoi pas l'odeur vraie des choses ?

hémiole · dim. juin 04, 2006 4:15 am

Bah oui mais tu comprends, sur les enluminures, y'a pas d'auréoles sous les bras

Plus séreusement, il y a effectivement une différence entre la préoccupation de l'hygiène et le tout asceptisé de notre époque ...
On cherche peut être trop à recadrer des préoccupations modernes sur la mentalité médiévale.
Bon, bien sûr si quelqu'un trouve une source, ça reste intéressant

le grand faucheur · dim. juin 04, 2006 6:31 am

enfai j'avais fait le raisonnement inverse un pe trop loin, ne voulant pas rester dans le conceptre de l'homme médiéval qui pue et qui est sal... j'ai cherché ce qui pouvait être utilisé, enfin moiperso je m'en fiche de sentir la transpi en camp... c'était surtout pour pas faire "je pue c'est med"

our les fringues XIXème, perso je pen que par exemple sous le roi soleil on était plus crade qu'au moyen age contrairement à ce qu'on pense... mais le XIXème je sais pas, pet être qu'avec l'extension des villes, donc des gens qui habitent en ville, on a de moins en moins l'habiude de se laver dans la rivière du coin etc.. enfin je pense qu'on doit surement pouvoir faire un rapport avec l'évolution de la société, des moeurs...

yrwanel · dim. juin 04, 2006 4:39 pm

Une piste et un bouquin: Propre et le sale (le) L'hygiène du corps depuis le M A; Vigarello G., collection Points - histoire

Où l'on apprend que le MA était une période "propre" suivant nos critères...
Acessoirement, ce livre est intéressant parce qu'analysant la notion d'hygiène en fonction de la perception du corps en relation avec son envronnement.

la louvette · lun. juin 05, 2006 8:00 am

Ca n'a pas vraiment à voir, mais pour répondre à ta question : oui, on est plutôt propre au 19ème, toutes classes confondues, tu sais par contre dans ma campagne il y a des vieux ermites, ou des familles où les poux courrent à vue, et où les dents se raréfient dès l'adolescence... Tout n'est pas question d'époque, loin de là.

le grand faucheur · lun. juin 05, 2006 8:55 am

ouais je connais ça aussi dans la campagne bressane...

heinrich · sam. juin 10, 2006 11:43 am

Moi j'utilise un savon de marseille avec un linge en lin tout simplement avec de l'eau fraiche tous les matins et soir. Le savon est tellement dûr qu'il ne s'use plus et est quasi-éternel.

talhefer · dim. juin 11, 2006 3:30 pm

Je suis d'avis avec "la louvette".
Pour vous donner un exemple, mon arrière-arrière grand mère ne s'était quasi jamais lavé les cheveux de sa vie, de peur d'"arrapar una freidura" (prendre froid en patois Occitan). Je précise que c'était une auvergnate, le climat explique peut-être cela.

ça nous laisse imaginer qu'au moyen-âge, ça devait être pareil. Néanmois ils n'étaient pas sale pour autant. L'odeur de transpiration, ou quelques odeurs que ce soit, ne les incomodaient peut être pas, ça faisait parti du quotidien. Après, je pense que lorsqu'ils étaient couvert de terre ou de boue, après avoir bossé dans les champs, bon, ils devaient quand même bien se dépatouiller la frimouse un peu.

Pour un soldat, je ne pense pas que la toilette matinale quotidienne était de rigueur. Vous savez, la pietaille dormait toute habillée dehors, sous un arbre avec un couverture... alors le coup de savon d'Alep sur le visage... lol

Mais bon, faut relativiser, moi aussi je prends une douche quand je peux sur un camp, moi aussi je me donne un coup de rasage (après 3 jours quand même..lol), je me lave les mains, etc etc... Louvette l'a bien dit, nous ne sommes pas "habitué" à vivre comme ça, un minimum de confort sur les camps c'est pas mal non plus..

Allez tcio @+

le grand faucheur · dim. juin 11, 2006 3:43 pm

ouais mais par contre je suis sure qu'ils ne sont pas passé à côté de ça, tout ceux qui font du camping quand il fait un tantinet froid s'en sont rendu compte (en touzs cas moi oui, passé une nuit a greloter dans mon sac de couchage parce que ça caillais et que j'était habillé) quand on dors habillé on a plus froid, parce qu la transpi de la journée se refroidit, pareil quand on et propre on a moins froid...

smaragde · lun. juin 12, 2006 2:37 am

Talhefer a dit : Je suis d'avis avec "la louvette".
Pour vous donner un exemple, mon arrière-arrière grand mère ne s'était quasi jamais lavé les cheveux de sa vie, de peur d'"arrapar una freidura" (prendre froid en patois Occitan). Je précise que c'était une auvergnate, le climat explique peut-être cela.

ça nous laisse imaginer qu'au moyen-âge, ça devait être pareil. Néanmois ils n'étaient pas sale pour autant. L'odeur de transpiration, ou quelques odeurs que ce soit, ne les incomodaient peut être pas, ça faisait parti du quotidien. Après, je pense que lorsqu'ils étaient couvert de terre ou de boue, après avoir bossé dans les champs, bon, ils devaient quand même bien se dépatouiller la frimouse un peu.

Pourtant nombre de représentations et de textes nous confrontent à un MA propre (mais peut-être pas pasteurisé, n'est-il pas?).

Cette habitude s'est perdue par la suite, principalement suite aux interdits religieux (étuves) et de l'évolution de l'image de soi (les plus dentellés qui ne lavaient que se qui se voyait, et encore).

Le summum de la crasse est après le MA, et a duré assez longtemps.

la louvette · lun. juin 12, 2006 2:38 pm

Là je crois qu'on est tous d'accord, et je précise : le summum de la crasse chez les nobles, plus la peine de reparler des bains de Louis XIV ou de l'absence de cabinets à Versailles, ce fut fait et refait.
La nuance est comme toujours dans le contexte, il est ridicule et pas historien d'édicter des généralités, "ils se lavaient" ou "ils ne se lavaient pas", car comme c'est démontré ici tout est question de ressenti personnel de chacun.
J'ai pour ma part l'habitude d'emmener des lingettes pour bébé, c'est pas écolo mais je ne m'en sers qu'en campement, ça sauve bien la situation quand même.
Sinon, je me fais de temps en temps quand j'ai un feu et un baquet une marmite d'eau chaude et hop! toilette sous la tente!

Dans divers ouvrages médiévaux il y a des descrïptions de règles d'hygiène apparemment très répandues, ne serait-ce que de ne pas se présenter en société avec les endroits apparents sales (visage, mains).

Pour ma part je me suis fâchée tout rouge sur une costumière d'un film ou nous apportions notre aide en saltimbanques (contexte fête de village au moyen-âge), qui voulait "salir" les costumes de mes intervenants. Tous les autres figurants étaient en haillons dégueulasses, pour aller à la danse !
Je lui ai expliqué que les habits du labeur ne sont pas les "habits du dimanche", et que les paysannes (voire même les hommes) savaient repriser un trou.

smaragde · mar. juin 13, 2006 2:58 am

Les interdictions des bains publics concernaient plus que les nobles, il me semble.
D'ailleurs, les nobles n'avaient-ils pas plutô des bassines privées pour leur bains?

Bref, tout ça pour dire que la crasse, ils savaient bien s'en défaire (et improviser du savon avec du suin et de la cendre, en cas de voyage).

J'appuie aussi ton raisonnement sur l'entretien des vêtements: on savait se servir de ses 10 doigts, et au prix du vêtement, on le faisait durer (plusieurs générations, s'il le fallait).
Mes condisciples sont souvent estomaqués de savoir que je fait mes vêtements moi-même, ou mon "cartable" (une gibecière, en fait).
Raaah, ces jeunes de la génération "shopping"

PS: je précise, pour le milieu des condisciples: je suis étudiant ingénieur civil, donc pas des manuels à la base.

yrwanel · mar. juin 13, 2006 3:13 pm

Ne fût-ce que Paris, au MA, contenait un nombre impressionnants d'étuves (bains publics avec eau chaude comme son nom l'indique).
Bon, on ne faisait pas que se laver, c'était des lieux de rencontres et de délassements (avec quelques dérives coquines, ma foi: je sais qu'il existe des enluminures faisant foi, mais je sais plus où dans mon brol).

Au fil du temps le clergé s'est élevé contre ses "lieux de turpitudes"... et a tempété dessus, préférant des gens sales physiquement et "propres" de 'âme (c'est sans doute cela l'odeur de sainteté....). Ce courant anti-bain public s'est notablement aggravé à la naissance de la Réforme, au point que cela a abouti à une fermeture totale des étuves.

Sous la Renaissance, on ne se lavait que ce qui dépassait des vétements: figure, mains. Voir un courrier d'Henri IV à une de ses maitresses "ne vous lavez pas Madame, j'arrives dans 15 jours". Faut croire que sur ces entrefaites les notions olfactives avaient évolué...

marie des fontaines_ · sam. juin 24, 2006 2:47 am

Melissandre a dit :

Pourrait-on savoir où ça s'achète ?

Je les trouve en magasins BIO

clothilde l andelysienne_ · sam. juil. 11, 2009 12:50 pm

Perso, j'utilise la pierre d'alun comme déo depuis longtemps. C'est super efficace et très pratique.
Elle n'empêche pas la transpiration du tout ce qui peut surprendre un peu au début mais aucune odeur de fauve à déplorer, même avec une chaleur à tomber et plusieurs heures de macération dans le costume en plein cagnard.
Rien non plus quand on "retrouve" ledit costume oublié dans un sac plusieurs jours après l'avoir porté...
Côté pratique, il suffit de l'humidifier et de la passer sous les aisselles.
En plus c'est super économique vu que la pierre se dissout très lentement et 100% naturel.
Côté histo, par contre, aucune idée.
Je l'achete là http://www.savanah-beaute-decoration.co ... e=209&lg=1 en même temps que le savon d'Alep.