Les mérovingiens: des rois fainéants

Vie, coutumes, institutions, pouvoir et organisation de la société au Moyen-Age

Modérateur : L'équipe des gentils modos

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brusledoictz
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ven. janv. 21, 2011 11:31 am

kalima a écrit :Wiki s'utilise donc avec prudence et distance, en exerçant son esprit critique car, dans certains cas, c'est une bonne base de travail.
Ces conseils sont valables pour n'importe quelle encyclopédie, soit dit en passant.
Brusle-Doictz, artillier aux Lances de Bretagne - Goafiou Breizh.
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Smali
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ven. janv. 21, 2011 1:21 pm

A notre niveau on ne peut pas vraiment faire la part entre le "vrai" et le "faux" sur tous les points. Donc je préfère user d'Universalis ou d'encyclopédies recommandées que des outils ou il faut vraiment faire attention.
pjl
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ven. janv. 21, 2011 1:28 pm

falstuf a écrit :A notre niveau on ne peut pas vraiment faire la part entre le "vrai" et le "faux" sur tous les points. Donc je préfère user d'Universalis ou d'encyclopédies recommandées que des outils ou il faut vraiment faire attention.
A votre niveau !!!!!!!!!!!!!!!
J'en déduit que vous n'avez pas appris à avoir l'esprit critique ?
Quand à Universalis et les autres encyclopédies, ce sont des ouvrages "grand public".
J'espère que vous avez d'autres références plus pointues.
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guillaumedebeaufort
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ven. janv. 21, 2011 5:16 pm

Suite à ma déplorable réponse d'hier, je tenais à m'en excuser (un peu) et remercier Kalima et les autres aussi pour le travail qu'elle a fait à ma place.
Merci.
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kalima
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ven. janv. 21, 2011 5:52 pm

guillaumedebeaufort a écrit :Suite à ma déplorable réponse d'hier, je tenais à m'en excuser (un peu) et remercier Kalima et les autres aussi pour le travail qu'elle a fait à ma place.
Merci.
Moi, je dirais surtout que tu dois t'excuser pour avoir oser montrer ton derrière à une dame qui ne te l'avait pas demandé (reprends tes messages) :lol:
Bon, blague à part, ce n'est pas bien méchant et le "merci" suffit, les excuses (un peu) ne sont pas nécessaires, en ce qui me concerne.
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Smali
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ven. janv. 21, 2011 7:05 pm

J'avais pas fait attention au petit smiley qui montre ses fesses :)
hengist

sam. janv. 22, 2011 12:10 am

bon jeune padawan tu filera illicoto à ta BU éplucher les derniers numéros 2010 de la revue "l'Histoire" (que chaque mois tu devrais lire soit dit en passant pour te forger une vaste culture historique faite par des universitaires) car dans l'un d'entre eux se trouve des choses intéressantes... Après sors toi les doigts et tape "mérovingiens " dans le catalogue en ligne de ta BU....
Modifié en dernier par hengist le sam. janv. 22, 2011 12:12 am, modifié 1 fois.
hengist

sam. janv. 22, 2011 12:11 am

Universalis [...] ouvrages "grand public".
[img]smile/eek.gif[/img] [img]smile/eek.gif[/img] [img]smile/eek.gif[/img]
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Smali
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sam. janv. 22, 2011 12:42 am

J'avais déjà retenu le numéro ^^ mais merci de me le rappeler (j'lai un peu zapper)

J'ai un bouquin assez synthétique et précis que je lis en ce moment, et quelques autres références; maintenant plus qu'à trouver un commentaire bien complet sur Eginhard.
hengist

sam. janv. 22, 2011 7:45 am

cherche l'ouvrage d'où est tiré l'extrait qu'on te donne à étudier
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Smali
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dim. févr. 06, 2011 12:29 pm

J'ai fait mon exposé à l'oral comme prévu et j'ai su répondre pratiquement à toutes les réponses de la prof, bref. Je vous laisse découvrir par vous même mon travail (ne prenez pas garde aux fautes d'orthographes, je n'ai pas pris la peine de me corriger).

Le texte :
Texte n° 3 : les Mérovingiens, des rois fainéants.

« La famille des Mérovingiens, dans laquelle les Francs avaient coutume de choisir leurs rois, est réputée avoir régné jusqu’à Childéric, qui, sur l’ordre du pontife romain Etienne, fut déposé, eut les cheveux coupés et fut enfermé dans un monastère. Mais, si elle semble en effet n’avoir fini qu’avec lui, elle avait depuis longtemps déjà perdu toute vigueur et ne se distinguait plus que par ce vain titre de roi. La fortune et la puissance publiques étaient aux mains des chefs de sa maison, qu’on appelait maires du palais et à qui appartenait le pouvoir suprême. Le roi n’avait plus, en dehors de son titre, que la satisfaction de siéger sur son trône, avec sa longue chevelure et sa barbe pendante, d’y faire figure de souverain, d’y donner audience aux ambassadeurs des divers pays et de les charger, quand ils s’en retournaient, de transmettre en son nom les réponses qu’on lui avait suggérées ou même dictées. Sauf ce titre royal, devenu inutile, et les précaires moyens d’existence que lui accordait à sa guise le maire du palais, il ne possédait en propre qu’un unique domaine, de très faible rapport, avec une maison et quelques serviteurs, en petit nombre, à sa disposition pour lui fournir le nécessaire. Quant il avait à se déplacer, il montait dans une voiture attelée de boeufs, qu’un bouvier conduisait à la mode rustique : c’est dans cet équipage qu’il avait accoutumé d’aller au palais, de se rendre à l’assemblée publique de son peuple, réunie annuellement pour traiter les affaires du royaume, et de regagner ensuite sa demeure. L’administration et toutes les décisions et mesures à prendre, tant à l’intérieur qu’au dehors, étaient du ressort exclusif du maire du palais.

Cette charge, à l’époque où Childeric fut déposé, était remplie par Pépin, père du roi Charles, en vertu d’un droit déjà presque héréditaire. Elle avait été en effet brillamment exercée avant lui par cet autre Charles dont il était le fils et qui se signala en écrasant les tyrans, dont le pouvoir cherchait à s’implanter partout en France, et en forçant les Sarrasins par deux grandes victoires -l’une en Aquitaine, à Poitiers, l’autre sur la Berre près de Narbonne, à renoncer à l’occupation de la Gaule et à se replier en Espagne ; et celui-ci l’avaient lui-même reçue des mains de son propre père, également nommé Pépin ; car le peuple avait coutume de ne la confier qu’à ceux qui l’emportait par l’éclat de leur naissance et l’étendue de leurs richesses.

Elle avait donc été tenue pendant quelques années, sous le règne de Childéric, par Pépin concurremment et en plein accord avec son frère Carloman, qui, comme lui, en avait hérité de leur père et de leur aïeul. Mais bientôt Carloman, pour des raisons inconnues -cédant sans doute à l’attrait de la vie contemplative- avait abandonné le lourd fardeau du gouvernement d’un royaume temporel pour aller se reposer à Rome ; il y avait pris l’habit religieux et avait construit au mont Soracte, près de l’église de Saint-Sylvestre, un monastère où, en compagnie de ses frères venus à sa suite, il avait joui durant quelques années du repos souhaité (...)

Pépin ayant été élevé, par l’autorité du pontife romain, de la maire du palais à la dignité royale, régna seul sur les Francs une quinzaine d’années.(...) Il mourut à Paris d’hydropisie, laissant deux fils, Charles et Carloman à qui, par la volonté divine, fut dévolue sa succession ».

Eginhard, Vie de Charlemagne, éd. L. Halphen,

Paris, 1981, p. 12-15.
L'exposé :
Les mérovingiens, des rois fainéants


Longtemps resté sombre, la période Mérovingienne s'éclaircit de plus en plus et nous dévoile autre chose qu'une « légende noire » ou une image de « rois fainéants ». Cela entre autre grâce à une diversité de sources nous permettant de mettre en relief les écrits des historiens de l'époque, tel Grégoire de Tours ou Eginhard. Le texte ci-contre est tiré de « la vie de Charlemagne » écrit entre 830 et 836 par Eginhard. Il s'agit d'un modèle politique sous forme biographique destiné aux successeurs de Charlemagne. Ce livre est alors un panégyrique du dit empereur, il glorifie non seulement sa vie, mais aussi celle de ses aïeuls et les valorises en créent un contraste mensonger entre lui et ses opposants. Eginhard est né en 775 et mort en 860. Élève d'Alcuin, il étudie à l'école Palatine et prend ensuite part à l'académie et à ses débats. Il est admis à la cour de Charlemagne quand celui-ci à cinquante ans et bien que dans un premier temps reste en second plan sur la scène politique, il joue par moment un rôle de premier plan grâce à l'avènement de Louis le Pieu qui lui permet d'être son secrétaire particulier.
Lorsqu'il écrit son livre, l'empire des Francs est ravagé par des guerres intestines: la femme de Louis le Pieu à un fils de lui, Charles, elle désire qu'il ait une part de l'héritage. Part que l'empereur octroie mais qui mécontente ses trois autres fils qui voient leurs terres réduites, une révolte éclate alors en 830 et une deuxième en 833 où Louis est vaincu et destitué par Lothaire puis restauré en 834 par Pépin et Louis mécontent. Un accord de partage est décidé en 838.
Ce document fait partie de la première partie du livre « la vie de Charlemagne », on y distingue deux parties dominantes: la première ne concernant que le premier paragraphe et traitant de la période Mérovingienne ainsi que de son organisation politique; la second traitant du début de la période Carolingienne et de l'accession au pouvoir des Péppinides jusqu'à la succession de Charlemagne.
Après avoir lu ce texte, nous remarquerons une certaine partialité de l'auteur en faveur de la famille des Pippinides et de leurs descendants. Nous nous interrogerons donc sur les motivations d'Eginhard à écrire « la vie de Charlemagne », et pourquoi il affirme que ce livre n'est que pure vérité.

Soit, en quoi et pourquoi légitime-t-il l'assise du pouvoir Carolingien ?

Nous étudierons tout d'abord le pourquoi de la montée en puissance de la famille des Pippinides et comment elle a remplacé celle des Mérovingiens dans un cadre politique. Puis nous traiterons pourquoi ce changement de pouvoir comprend plus qu'un intérêt matériel, mais aussi spirituel.

Bibliographie:
Régine le Jan, Origines et premier essor 480-1180, Carré Histoire
Revue « Histoire », Les Mérovingiens, n°358
Eginhard, « Vie de Charlemagne », traduit par Louis Halphen, Les belles lettres
Louis Halphen, « Etudes critiques sur l'histoire de Charlemagne », Librairie Félix Alcan
Première partie:

« La fortune et la puissance publiques étaient au mains des chefs de sa maison [du roi], qu'on appelait maires du palais » (l.5 à l.6)
Remarquons ici l'interversion qu'Einhard fait entre les pouvoirs originel du roi et les pouvoirs des maires du palais: les maires du palais anciennement des fonctionnaires administrent le palais du roi et le remplaçant aux tribunaux lorsque celui-ci est absent. Ils ne jouent avant le VIIème siècle qu'un rôle politique mineur, ne prenant le pouvoir que progressivement, cet essor est lié à celui de l'aristocratie et à la réduction du pouvoir royal: celui-ci étant distribué aux aristocrates afin de maintenir leurs fidélités, les deux phénomènes sont liés. Il est distribué sous forme de terres, d'argent et d'honneurs, plus un noble à de terres et d'hommes, plus il est puissant. Une des autres principales fonctions des maires du palais est la gestion de l'ensemble des domaines fiscaux qui s'ajoutent à leurs propres gestions de leurs domaines personnels, il alors est le délégué des principales familles aristocrates. Les maires de palais sont au titre de un par palais, et donc par capitale, par exemple après le mort de Clovis en 511, chacun de ses fils choisit une capitale et désigne un maire, Thierry choisira Reims, Clodomir Orléans, Clotaire Saissons et Childebert Paris.
Des groupes de familles se profilerons pour hérité de la charge de maire du palais, on voit se profilé à partir du VIIème siècle deux groupes de parentés détenant d'une part successivement la mairie du palais de Neustrie-Bourgogne, avec le groupe Erchinoald – Ebroin – Leudesius, et le groupe Waratton - Bertharius. D'autre part pour l'Austrasie se sera le groupe Arnoulfides-Pippinides. La puissance du roi n'étant pas à son comble (Clothaire II est trop jeune pour régner et Bathilde, sa mère, occupe le rôle de régente, qui ne peut l'exercer qu'avec le soutient de l'aristocratie), Einhard fera la réflexion [en parlant de la famille des Mérovingiens] « Mais, si elle semble en effet n'avoir fini qu'avec lui [Childebert III], elle avait depuis longtemps déjà perdu toute vigueur et ne se distingué plus que par ce vain titre de roi » (l.3 à l.5). La régence n'essaye alors plus que de maintenir le pouvoir uni et donc de faire taire les révoltes ou les dissensions entre les familles, tout en se protégeant des aristocrates grignotant toujours plus de pouvoir. L'écartement du pouvoir des rois mérovingiens se distingue à partir du moment où Périn II vainc les Neustro-Bourguignons à Tertry en 687 et devient alors princeps Francorum, c'est à dire prince des Francs, réunissant alors tout le royaume. Cependant, Einhard ne parle que par allusion des Pippinides avant Pépin le Bref, « en vertu d'un droit presque héréditaire » (l.21), cette période n'est pas prestigieuse en soit car Pépin II n'a pas une autorité totale sur l'Empire: les provinces sont pratiquement autonome, la Rhénanie n'est pas totalement rallié à Pépin, il n'a pas les moyens de s'imposer en Neustrie et le fait donc par un réseau de fidélité qui ne marche que relativement... à cela ajoutons le fait qu'il c'est imposé au pouvoir par opportunisme et grâce à un coup du sort... Bref un passé qui ne mérite pas d'être divulgué. Notons qu'Einhard avait des sources concernant cette période, il s'agit bien d'un choix délibéré. On remarquera que suite à ce vide historique, il ne cite que les grands noms de la fondation carolingienne et cela à travers un épisode des plus connus de leurs temps, c'est à dire les faits d'armes de Charles Martel et la dépossession de Childéric lorsque Pépin le Bref remplissait le rôle de maire du palais.
Une autre manière de légitimé la prise de pouvoir carolingienne sera de vanter les exploits de Charles Martels (déjà amplifié et diffusé de son temps par des propagandistes):
« Elle avait été en effet brillamment exercée avant lui par cet autre Charles dont il était le fils qui se signala en écrasant les tyrans, dont le pouvoir cherchait à s'implanter partout en France et en forçant les Sarrasins par deux grandes victoires » (l.21 à l.24).
La place de la guerre chez les francs est dominante, elle joue pour les puissant un double rôle: la légitimation de leurs pouvoirs par la force, c'est à dire par leurs puissance guerrière (stratégie, capacité au combat...). Un homme fort est libre et peux protéger ses fidèles. D'autre part, il y a une légitimation par les richesses, un roi qui conquière des terres et des trésors doit ensuite le partager, et plus il a de terre et d'argent, plus il a d'influence et donc de puissance. Un grand guerrier est alors un homme qui peut vous protéger et vous apporter de grandes richesses. Comme le dit Einhard [en parlant des rois mérovingiens] « il ne possédait en propre qu'un unique domaine et de faible rapport »(l.12), bien qu'amplifiant, il relève le peu de notoriété et de puissance que ceux-ci avaient à la fin de leurs règnes par rapport aux maires du palais, cela dut en partie aussi à cause de leurs manque de présence lors des batailles et de leurs relative passivité guerrière. C'est pourquoi il valorise les prouesses guerrières de Charles Martels déjà fort loué, sauf que le point passé sous silence n'est autre que les raids sarrazins ont perduré encore cinquante ans après les fameuses batailles de Poitier et de Narbonne ayant stoppé leur invasion. De plus, à coté de cela les « tyrans » voulant prendre le pouvoir ne sont autres que le maire du palais Raganfred et le roi mérovingien Chilpérique qui se sont soulevé contre les Pippinides. Victoire qui ne fut pas de tout répit car en premier lieu Charles se fait battre et c'est seulement à partir de 716 à Amblève qu'il les bats pour la première fois, puis le 21 mars 717 à Cambrai, la guerre se clôturant au bout de quatre ans en 719. Chilpérique meurt en 721 et sera le dernier roi à s'opposer aux Pippinides, les suivants ne seront que des rois « fantoches ». Les résistances futurs ne seront elles, que régionale, il matte alors les rebellions en Bourgogne, Provence, Frise, Bavière, indirectement le duché de Wurzbourg. Mais même là, Charles n'est que prince et non roi, il ne peut changer directement son titre car cela entrainerai encore d'avantage de désordres interne et externe. Son fils Pépin III lui succède et devient roi en 751, on remarque le caractère héréditaire du titre.
« Elle avait donc été tenue pendant quelques années, sous le règne de Childérique, par Pépin concurremment et en plein accord avec son frère Carloman, qui comme lui, en avait hérité de leur père et de leur aïeul. » (l.29 à l.31);
Le fait que le titre se transmet de père en fils permet une stratégie sur le long terme de l'accaparation du pouvoir « suprême »; Charles Martel prépare donc le terrain à ses successeurs, il ne se jette point sur le trône sans tenir compte des conséquences: il doit unir le royaume et garder le soutient de Rome. Projet difficile qu'Einhard ne relève que partiellement, il ne nous parle que des prouesses guerrières de Charles et non de sa stratégie politique: afin d'unifier le royaume, en plus de devoir mater les rebellions, il doit entretenir les nobles qui le soutiennent et cela par la donation de terres ou autrement dit, pour tenir le pays soumis, il utilise ses liens de fidélités et s'appuie sur des hommes de confiance à qui il concède des terres en échange d'un service militaire. C'est une des premières formes d'utilisation de la vassalité et du bénéfice dans le domaine public. Quels sont les terres qu'il offre et comment ? Ce sont les terres des vaincus ou des terres ecclésiastiques sécularisées; il donne donc les charges épiscopales à des hommes sûr (et pour qu'ils soient sûr) et permet alors un contrôle plus étendu et plus efficace dans tous le royaume. Pour ce qui est d'obtenir le soutient de Rome, il va par exemple soutenir les actions de Boniface en Germanie. Cependant, même si il ne prend pas la place sur le trône, il le laisse vacant pendant sept ans pour prouver la futilité de celui-ci. Quand il meurt en 741, Carloman et Pépin se partagent le royaume « en pleine accord avec son frère Carloman » (l.30), pendant une dizaine d'années. Suite à quoi après le retrait de Carloman de la scène politique, Pépin quelques années plus tard fait parvenir au pape Zacharie un courrier l'interrogeant « au sujet des rois qui en Francie n'exerçaient pas le pouvoir, s'il était bon qu'il en fut ainsi », le pape concède à la demande et le sacre en 751 à Soissons. »Pépin ayant été élevé, par l'autorité du pontife romain, [de la fonction]de maire du palais à la dignité royale ». (l.37 à l.38).

Deuxième partie

Seul l'autorité du pontife romain peut légitimé officiellement la prise du trône par Pépin. A savoir qu'il se fera oindre par deux fois, la seconde en 754, par Etienne II, avec ses deux fils, Bertrade et les grands du royaumes; assurant ainsi l'hérédité au sein de la famille carolingienne et la primauté de la haute aristocratie des proceres, c'est à dire des grands. Les deux étant désormais lié à l'exercice du ministère royal.
Cependant, pourquoi légitimé le changement de monarque par l'autorité papale ? Tout d'abord prenons le fait que nous sommes à peine sortie de la domination mérovingienne, il faut alors reprendre une symbolique que tous comprennent et acceptent: les Mérovingiens fondent la légitimité de leur famille sur le pouvoir magique de leur sang et donc suivant Augustin, de par la correspondance entre l'ordre céleste et l'ordre terrestre, le pape étant capable d'assurer sur terre l'ordre voulu par Dieu; alors la légitimation du pouvoir royal ne peut qu'être fait avec l'accord du Pape, sinon c'est de l'usurpation, car Dieu à travers le Pape donne son accord. D'où le fait qu'Einhard indique seulement le fait que cela soit le changement d'état effectué par le Pape sur Pépin seulement et non du fait que se soit l'ensemble de la famille Carolingienne qui est ainsi oint. « Charles et Carloman à qui, par la volonté divine fut dévolue sa succession » (l.39 à l.40), soulignons ici le fait qu'Einhard parle de « volonté divine », à chaque succession du trône si l'on peut dire, les héritiers le sont par la « volonté divine ». Le Pape ayant transmis les pouvoirs à Pépin, pouvoir étant d'ordre Divin signant la dominance du pouvoir spirituel sur le temporel, alors tous les descendants se doivent de faire respecter la volonté divine, cela notamment par la concorde de la famille « Divine ». Rappelons qu'Einhard écrit dans une période de troubles, entre les différents fils de Charlemagne se battant pour un intérêt purement foncier (qui est lié au pouvoir). Il appel donc à la concorde royale.
Au second plan, cette volonté Divine est insinué divers événement, comme la dévotion de Carloman:
« Mais bientôt Carloman, pour des raisons inconnues cédant -sans doute à l'attrait de la vie contemplative- avait abandonné le lourd fardeau du gouvernement d'un royaume temporel pour aller se reposer à Rome; » (l.31 à l.33). Carloman qui en 742 lance une réforme de l'Eglise avec l'aide de Boniface, afin de moraliser le clergé, d'extirper les traces de paganisme et d'approfondir la foi chrétienne des populations. Il est dès lors reconnu comme le chef de l'Eglise Austrasienne, c'est à lui qu'incombe notamment la nomination des évêques. Einhard enterre encore une fois une partie de l'histoire et en invente une autre partie : (l.33à l.35) « Il y avait pris l'habit religieux et avait construit au mont Soracte, près de l'église Saint-Sylvestre, un monastère, où, en compagnie de ses frères venus à sa suite, il avait joui durant quelques années du repos souhaité ». Carloman n'a pas finis sa vie politique ici, car le roi lombard Astolf, menacé par Pépin, lui demanda d'intervenir pour empêcher l'expédition franque. Carloman échoua et Pépin jugea préférable de l'installer dans un monastère près de Lyon, où il mourut peu après. Einhard valorise toujours plus l'intérêt religieux et ne met pas seulement en valeur par simple prestige les prouesses martiales de Charles Martel contre les Sarrazins. Il n'arrête pas une simple invasion, il arrête une invasion Sarrazine attaquant la chrétienté, c'est alors le défenseur de la Chrétienté. Ses différents point justifie aux yeux d'Einhard une prédestinée des Pippinides au pouvoir divin : Ils sont les défenseurs de la chrétienté, leurs aïeuls sont pieux et agissent en toute concorde pour l'accomplissement de la volonté Divine, ils affirment sur le domaine terrestre, le pouvoir de l'Eglise par la donation de terres (comme les états pontificaux), la construction de lieux de cultes et aident la bonne compréhension et l'expansion de la parole Divine à travers l'Europe.
A coté de cela les mérovingiens sont humilié de par leurs coutumes et le fait que la volonté divine ne s'exprime plus par eux. (l.2 à l.4) « sur l'ordre du pontife romain Etienne, fut déposé, eu les cheveux coupés et fut enfermé dans un monastère ». Les cheveux sont pour les germains un symbole de puissance, sans cheveux un homme perd tous ses pouvoirs. Par ailleurs, on voit ici un symbole plus fort encore qui est celui de Pape retirant le pouvoir Divin du roi mérovingien. Cette réputation de roi non pieux, tient déjà d'avant Eginhard, Grégoire de tour dans ses dix livres d'histoire avaient déjà fortement participé à leurs discrédit « Chilpéric avait en aversion les intérêts des pauvres. Il blasphémait continuellement contre les prêtres de Dieu et rien ne l'amusait davantage que de ridiculiser les évêques et de se moquer d'eux. » Dix livres d'histoire, VI, Grégoire de tour. La seconde image négative que l'on aura des mérovingiens sera celle des rois fainéants, tenant aussi de Grégoire de Tour, puis plus tard d'Einhard « Quand il avait à se déplacer, il montait dans une voiture attelée de boeufs, qu'un bouvier conduisait à la mode rustique » (l.14 à l.15). A la base un symbole de prestige, Einhard en fait un symbole de honte et d'extrême paresse. Pour les mérovingiens un chariot tiré par des boeufs pouvait représenter le transport de quelque chose de très précieux, ici le roi. Cependant, cent ans après, seul les paysans usent des boeufs pour de déplacer, ce n'est donc plus un symbole de prestige, par ailleurs si on imagine en plus un roi allongé, allant d'une lenteur infernal à « l'assemblée publique de son peuple » (l.16), ce type de roi devient alors l'objet de moquerie pour les Carolingiens. Dernier symbole à relevé, « la fortune et la puissance publique étaient au mains des chefs de sa maison, qu'on appelait maire du palais » (l.5 à l.6) ou « il ne possédait en propre qu'un unique domaine, de très faible rapport » (l.12) et le pire de tous (l.10 à l.11) « Sauf ce titre royal, devenu inutile, et les précaires moyens d'existence que lui accordait à sa guise le maire du palais ». Le roi mérovingien de part sa paresse n'a plus de terres, de richesses, et donc plus de pouvoir, il est à la merci du maire du palais. Image exagéré, sauf pour les derniers rois mérovingiens qui n'étaient là que par le bon vouloir des maires du palais et à titre de symbole. Les mérovingiens sont de par leurs impiétés, leur impuissance, leur pauvreté présenté par Einhard comme indigne de figurer sur le trône, et qu'il était donc temps que les Pippinides prennent la place.

Conclusion: Oral
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