ArweniaH a dit :
Ce que j'apprends sur les autres auteurs ne m'étonne pas. Et je vais te dire, je suis soulagée, de fait, d'avoir retiré les premiers chapitres de mon roman d'un forum. Sans aller jusqu'à la parano, certains m'ont dit de faire très attention à ne pas être plagiée, et du coup, je n'ai pas posté davantage que le 3e chapitre (que j'ai supprimé d'ailleurs, envoyé à la corbeille du forum). L'auteur du Mans est venu à la pêche aux infos il y a combien de temps ?
Je ne connais pas encore son pseudo d'écrivain mais ça fait bien deux mois maintenant qu'il a remis son manuscrit et ça faisait 2 ans qu'il fouinait. Mais bien qu'ayant toutes les clés en main dès le départ, il a encore fait du roman arthurien pur jus.
Au Véme siécle, l'amour courtois et le romantisme n'ont pas encore été inventé. Par contre, c'est une période de brassage culturel exceptionnel. Le castrum de Brest est défendu par des cavaliers romains maures qui vont s'installer dans la région (les mauri osismiaci dont l'emblème est un "ying yang" 400 ans avant son adoption par les Song en Chine. Une hypothèse est que ce sont des manichéens). Le préfet de Rennes règne sur des létes (colons-déportés) germaniques (Francs ? Saxons ?).
Mais, imagines ce que peuvent donner des unions entre Gallo-romains aux femmes soumises et où tout le droit est concentré sur le Pater familias et des peuplades germaniques où les femmes peuvent hériter, ne peuvent être répudiées sans compensation, etc... Tu as aussi, dans les anciennes lois des Bretons d'Armorique, des codes pour s'arranger et mettre fin aux terribles vendettas qui déciment les familles/clans (Kenedl). Dans cet esprit de solder les querelles, ou de s'en prémunir, la seule faute punie de mort est l'adultère en flagrant délit sinon même le meurtre est puni par une compensation à la famille de la victime et encore si tu réunis assez de témoins prêts à jurer que tu es innocent, tu y échappes.
Ce droit est garanti par un juge coutumier, le machtiern. Mais les anciens fonctionnaires romains sont toujours là et tu auras peut-être à plaider ta cause devant un tribunarius dans une ou plusieurs basilica (cités administratives) ou à payer une amende au fiscarius.
-Donc, la guerre et la justice ce ne sont pas celles des chevaliers même si un observateur fin notera que le féodalisme se met doucement en place à ce moment là.
-L'art d'aimer, c'est Ovide et pas la parabole gay de l'amour courtois du XIIIéme. Il y a deux façades de l'amour, l'aspect abrupt du Pater familias qui règne sur la famille, soumet les femmes de la maison à sa volonté, les cloître à la gréco-romaine et tout ça pour garder la face. Eventuellement, s'il est complétement gay, il va même "s'arranger" avec sa femme pour avoir des héritiers voire en adopter. Et puis tu as l'aspect du mec avec ses sentiments, son amour pour une femme qui n'est pas forcément la matrone qu'on lui a mis entre les pattes via mariage et cet amour ne peut s'exprimer que dans la stricte intimité. En réaction, le christianisme offre un vrai rôle aux femmes (à l'époque) qui vont largement le promouvoir - séduites par les avantages de la morale chrétienne de l'époque semble t-il - et il est vrai qu'on a des monastères mixtes et des "servantes de messe" encore à cette époque.
-La vie de château, c'est dans des halls en bois aux toits de chaumes avec un fossé et une palissade de bois voire éperon barré ou un hillfort en Bretagne (insulaire) ou un crannog en Irlande. Les villes sont désertées en partie mais des familles sénatoriales gallo-romaines persistent à y vivre.
-La nourriture c'est plutôt celle d'Apicius en réservant les produits méditerranéens à l'élite etc... Vive la cuisine au garum !
-Les voyages aussi c'est spécial. Il faut 7 jours de cheval pour joindre Vannes et Paris au minimum (par les voies romaines encore en état et à la belle saison). Mais c'est sans compter les règles légales d'hospitalité des Francs qui peuvent te rallonger le voyage assez considérablement. En revanche la côte de Bretagne insulaire n'est qu'à 24H de Bateau d'Alet.
-L'argent c'est devenu hyper rare, les échanges se font donc beaucoup avec du troc et l'unité monétaire pour évaluer la valeur est : l'esclave mâle ou femelle (servus et ancilla sensiblement le prix d'un cheval). Effectivement, les poules ce sont des "pièces jaunes"
Bref, tu es dans un monde à la mad Max. L'ancien ordre garantissant la civilisation a disparu à petit feu mis à part quelques notables qui s'y raccrochent et profitent de la nostalgie ou de la fierté à être romain pour prolonger le mythe. Après la chute de Rome en 476, les Bretons sont les derniers citoyens romains libres de domination barbare et ils en sont conscients. Les villes, trop chères à entretenir, sont en partie désertées. Les anciens esclaves/peuples soumis se réveillent et prennent lentement mais brutalement le pouvoir bien que les traces d'un long melting pot soient tout de même réelles.
Des bandes de brigands composées d'anciens soldats, de gardes de grands domaines et de chefs locaux écument la campagne et se proclament rois. Mais un seigneur de la guerre reste un seigneur de la guerre, jaloux du pouvoir des voisins, méfiant envers sa famille et ses héritiers. Alors, ce sont les crimes dynastiques qui se multiplient - meurtres et incestes à la belle-soeur -. Ce sont aussi les voisins qui trinquent dans des expéditions de pillage pour lesquelles les Bretons sont passés maîtres sur le continent. Malheureusement on est toujours le voisin de quelqu'un...Même les rois Francs n'arrivent pas à réduire des Bretons qui resteront indépendants pendant plus de 900 ans.
A+