Re: recherche de musique
Posté : mar. oct. 18, 2011 3:33 pm
Opposer un point de vue à un autre n'est-ce pas le propre de la discussion ?... Aussi:
S'approprier et revisiter tout ou partie d'un répertoire de musique ancienne, puis le jouer en public en y mettant tout son talent, sa virtuosité et sa technique peut s'avérer sans aucun doute une "performance" (c'est le cas ici). Mais voilà, cela ne suffit pas. Aussi est-il sage de s'imprégner des mœurs, des goûts, des esthétiques, de l'état d'esprit, de la philosophie, des préceptes religieux ou autres, etc., dominant pendant la période historique concernée.
Pour cela les écrits d'époque (bien qu'interprétables eux-aussi surtout en ce qui concerne le M.Â.), et sur les divers aspects sociétaux précités s'adjoindre les conseils d'historiens avisés et tenir compte du résultat des récents travaux de chercheurs spécialisés est loin d'être superflu, bien au contraire !... le statut et la nature seuls du musicien ne sont pas une garantie et ne prouveront jamais rien en matière de crédibilité de restitution. Et même si l'on observe toutes ces recommandations, il est de bon ton de faire usage d'une grande modestie lorsqu'on prétend "connaître" et restituer un répertoire, et cela particulièrement pour les plus anciens comme celui du Moyen Âge.
Cela semble a priori assez incompatible (voire antinomique), et encore faudrait-il pouvoir définir de quels "clous" il s'agit et où les situer.
Un autre point de vue pourrait-être le suivant: l'ensemble Ony Wytars (dont je connais également le travail et possède aussi quelques enregistrements) s'est approprié le répertoire médiéval, comme vous le faites vous-même et comme peut le faire chacun de nous à sa façon. Mais de toute évidence nous ne pourrons jamais faire autre chose que des propositions de restitutions de ce répertoire, pour la bonne raison que nous n'avons pas de modèle.Stéphane a écrit :Merci cher camarade pour ces précisions. Il est vrai que le terme "parfaitement" est un peu fort, mais en tous cas, quand on écoute leur travail (sur les 5 albums que j'ai), je pense qu'ils connaissent le sujet(...)
S'approprier et revisiter tout ou partie d'un répertoire de musique ancienne, puis le jouer en public en y mettant tout son talent, sa virtuosité et sa technique peut s'avérer sans aucun doute une "performance" (c'est le cas ici). Mais voilà, cela ne suffit pas. Aussi est-il sage de s'imprégner des mœurs, des goûts, des esthétiques, de l'état d'esprit, de la philosophie, des préceptes religieux ou autres, etc., dominant pendant la période historique concernée.
Pour cela les écrits d'époque (bien qu'interprétables eux-aussi surtout en ce qui concerne le M.Â.), et sur les divers aspects sociétaux précités s'adjoindre les conseils d'historiens avisés et tenir compte du résultat des récents travaux de chercheurs spécialisés est loin d'être superflu, bien au contraire !... le statut et la nature seuls du musicien ne sont pas une garantie et ne prouveront jamais rien en matière de crédibilité de restitution. Et même si l'on observe toutes ces recommandations, il est de bon ton de faire usage d'une grande modestie lorsqu'on prétend "connaître" et restituer un répertoire, et cela particulièrement pour les plus anciens comme celui du Moyen Âge.
Stéphane a écrit :(...) ce qu'il leur permet d'être "dans les clous" en terme d'interprétation mais aussi de se donner des libertés: n'oublions pas que toutes les interprétations, tous types confondus, sont du fait d'artistes et non d'historiens.(...)
Cela semble a priori assez incompatible (voire antinomique), et encore faudrait-il pouvoir définir de quels "clous" il s'agit et où les situer.
CQFD donc ! Pourquoi alors toutes ces justifications, si l'objectif (respectable au demeurant) des musiciens de Ony Wytars n'est pas de tenter une restitution plausible.Stéphane a écrit : (...) Et puis je ne pense pas que ces gens soient des "Ayatollah" de la musique médiévale, sinon comment expliquer sur une pièce la présence du tambourin polytimbrale de notre cher Carlo Rizzo (et là Aldac, tu as raison sur l'anachronisme), mais ce n'est pas le propos de cet ensemble.