Je n'ai pas de sources à te proposer disant que des seigneurs "pas trop riches" avaient les moyens et je n'en ai pas non plus sur les tarifs de la soie.Yvan de Tergate a dit : Par contre, ta remarque sur le fait que même les chevaliers peu fortunés y avaient accès m'intéresse.
Au stade actuel, c'est juste un raisonnement :
- comme tu le dis, les sources sont très nombreuses qui mentionne des articles en soie et des articles très variés. Si on a autant de sources, il me semble que ça dénote un usage "relativement" courant (je mets bien des guillemets et des réserves partout).
- on utilise de la soie de façon avérée pour "housser" des chevaux, et pas seulement celui du duc ou du prince. Autant un noble richissime et tape-à-l’œil peut se permettre la « fantaisie » de décorer son cheval personnel de matériaux extrêmement couteux, autant quand on commence à voir ça pour une suite entière, et compte-tenu du nombre de mètres qu’il faut par cheval, ça semble un indice qu’il s’agit d’une matière plus « abordable ».
- Au XIIIème, on a une production européenne de soie déjà bien implantée, notamment en Italie et c’est quand même beaucoup moins loin et moins dangereux que l’Iran ou, pire, la Chine (les méros importaient de Chine, eux), avec des routes commerciales bien marquées. Ca diminue fortement le prix des choses, ce genre de proximité.
- ne pas oublier qu’il n’y a pas de la soie mais des soies. Le prix va varier considérablement en fonction de la qualité/ rareté de la matière première (or il y a des cocons « 2ème choix » et, même dans un cocon top, certaines parties sont plus belles et couteuses que d’autres), du tissage choisi et de sa « productivité », des motifs éventuels, des autres matériaux (sur un brocart, on aura du fil d’or ou d’argent et des dessins complexes => le prix flambe), de la couleur, …
Autant un velours de soie (une technique totalement nouvelle pour le XIIIème et importée d’Iran) ou un brocart va être hors de prix, autant il me semble qu’une soie unie, avec un tissage « facile » et productif (tout est relatif) et une matière 1ère d’une qualité moyenne est la portée d’un bourgeois ou d’un petit noble. D’ailleurs, il faudrait que je vérifie mais les bourgeois, voire même des artisans cossus portant de la soie, ça me dit quelque chose. Il faut que je vois si je retrouve quelque chose.
La pièce ci-dessous (un brocart de soie et argent italien du XIIIème/ XIVème), c’est pour les gens TRES riches mais quel rapport entre ça et une « vulgaire » toile de soie unie ?