Question cuir baudrier

Ermanamer · mar. mars 29, 2011 8:08 pm

Bonsoir,
Ma question concerne la réalisation d'un baudrier pour "accompagner" un fourreau tout début XIIIème.
Mon "choix" se dirige vers un baudrier en "langue de serpent ", mon personnage étant d'Alsace, dans le "Saint Empire".
Voilà ma question, appel au spécialistes des baudriers en "Lds" :

Quelle épaisseur de cuir utiliser pour la réalisation de ce baudrier?

Il s'agit bien évidement d'être le plus histo possible, mais aussi d'avoir les retours d'expériences, quelle épaisseur pour garder une souplesse pour le nœud de fermeture tout en gardant assez d'épaisseur pour la solidité et le maintien du fourreau.
Merci d'avance pour vos réponses.
Ermanamer

medieviste · mar. mars 29, 2011 9:40 pm

Question épineuse.
J'ai un baudrier réalisé par un archéologue professionnel, Holger Ratsdorf, qui ne jure que par des cuirs très fins. Son baudrier est en cuir super fin, 1,5 mm max j dirais, et très souple, en tanné végétal of course.
Ceci dit je ne l'ai pour ainsi dire presque jamais porté, trop fragile.
Personnellement, j'utilise des cuirs solides, pas trop épais sinon on n'arrive pas bien à faire le noeud, mais 3 mm me semble pas mal. Le tout est d'avoir un cuir souple.
Qu'en était-il à l'époque ? Mystère et boule de gomme, on n'a quasiment aucun baudrier d'époque XIIIe intact, et les rares exemplaires conservés, je n'ai pas la moindre info sur l'épaisseur ou la qualité du cuir...

Sinon en terme de retour d'expérience, mes baudriers finissent toujours tôt ou tard par avoir des problèmes au niveaux des yeux dans lesquels passent les lanières du noeud : les fentes finissent à l'usure par s'agrandire, voire se déchirer. Ceci dit, c'est à mon usage, à savoir un usage d'époque : quotidien. Et ça se produit au bout d'environ 2 voire 3 ans. Donc en le portant en usage de reconstitution (quelques W-E par an) ça ne devrait pas bouger avant deux bonnes décennies, à condition bien sûr d'avoir un bon cuir et de l'entretenir !

reorgwenn · mar. mars 29, 2011 9:48 pm

En faisant une couture au fil de lin poissé sur le pourtour des yeux ça ne serait pas plus solide?

medieviste · mer. mars 30, 2011 6:00 am

'tention, hein, j'ai bien parlé d'usure sur un usage hyper intensif, avant d'user les yeux faut quand même porter le baudrier pendant pas mal d'années ! Pour un usage normal de reconstitueur on peut pas parler de problème.

La question se pose plutôt pour l'époque : quelle épaisseur de cuir était utilisée et comment faisaient-ils ?

bernhardt · mer. mars 30, 2011 8:34 am

Je rejoins Médiéviste sur l'épaisseur du cuir, 3 mm me paraît une bonne chose. Si les "yeux" s'usent, rien n'empêche de les réparer, par exemple en changeant la pièce (on répare bien les chaussures). Je ne fais pas un usage intensif de mon baudrier et ça fait un peu plus de 5 ans que je l'ai, il n'est pas encore bon à jeter, loin de là.

thibaut de brabant · mer. mars 30, 2011 9:08 am

medieviste a écrit : La question se pose plutôt pour l'époque : quelle épaisseur de cuir était utilisée et comment faisaient-ils ?

Je dirais qu'ils faisaient comme avec les godasses. Ils les changeaient régulièrement.
Quelqu'un ayant besoin d'un baudrier avait une épée (ou alors il était très c..

), donc probablement quelqu'un d'assez aisé. Donc quand le baudrier était mort, il le changeait.
Du moin c'est comme ca que je vois les choses.

De plus, je me demande souvent quel était le temps moyen de port de l'arme?!
Bon, quand ils partaient a la tatane, pas de problème, ils avaient leur lame.
Mais en civile? Était il armée en non-stop? A toute époque ? (je ne pense pas)
A l'exception du soldat de métier type mercenaire, qui portait une épée a l'année longue?

Ermanamer · mer. mars 30, 2011 8:24 pm

Bonsoir,
Merci pour vos réponses, merci Médiéviste pour cette réponse détaillée!
J'opterai donc pour du 3mm environ. Avec mon utilisation plutôt "légère" je ne devrais pas avoir de problème avant un moment.
Ermanamer

medieviste · mer. mars 30, 2011 9:25 pm

thibaut de brabant a écrit :De plus, je me demande souvent quel était le temps moyen de port de l'arme?!
Bon, quand ils partaient a la tatane, pas de problème, ils avaient leur lame.
Mais en civile? Était il armée en non-stop? A toute époque ? (je ne pense pas)
A l'exception du soldat de métier type mercenaire, qui portait une épée a l'année longue?

Ca c'est une question pertinente !
Je me suis déjà penché sur la question : pour un chevalier, difficile à dire. Mais le soldat de métier, qui doit arpenter le domaine régulièrement pour veiller à l'ordre, la surveillance, l'intendance, la justice, le contrôle des axes de circulation (navigables ou routières) la perception des taxes, ce type-là à mon avis devait porter l'épée quasi quotidiennement. L'armure, j'en doute (encore que...) le casque probablement (encore que...) mais son arme, ça oui.
'fin bref, ça soulève des questions qui dépassent largement le cadre du sujet-titre ('tention, Bouchard-la-Baffe veille !

) mais on n'aura probablement jamais de réponse précise excepté nos propres hypothèses édictées en fonction de nos logiques.

coldtracker · dim. avr. 03, 2011 8:49 am

Effectivement, je pense notamment aux gens de milice comme les chevaliers du guet....C'est du quotidien pour ces nobles fieffés à la ville d'office....