Forum des Guerriers du Moyen-Age

Je commençais à croire que tu avais trouvé le moyen de clôner ?!? Reste que j'aimes bien tes tutoriels, alors merci encore !!

Le Décliqueteur

Ne parles pas d'une chose qui pour certain serait un malheur comparable aux sept plaies d'égypte réunies.

Bon je viens de faire une découverte édifiante et peu connue :

Mettre des gants protège les doigts ! ...


Bref, j'arrive désormais à tailler mes allumettes au couteau sans mettre en péril mon intégrité physique !

Bon, j'ai pas encore le truc pour aller très vite, mais ça devient correct. Par contre, Tripat, j'ai essayé à la serpette côté plat et je vois pas du tout comment tu fais ! Un savoir faire de l'ancien temps certainement !

T'as vu ça ? comme il n'y arrive pas, par méchanterie il me traite de vieux !
Mais je ne t'en veux pas, tu y arriveras petit scarabée, si tu arrètes de picoler, bien sûr.

Une mention de "chenevotes", les grosses fibres de chanvre étaient utilisées pour faire des allumettes soufrées :

François Villon, 1461 dans "Les regrets de la belle Heaulmiere" :

"Ainsi le bon temps regretons
Entre nous, povres vielles sotes,
Assises bas, à crouppetons,
Tout en ung tas comme pelotes,
A petit feu de chenevotes
Tost allumées, tost estaintes;
Et jadis fusmes si mignotes ! ...
Ainsi emprent à mains et maintes."

Et en effet, on les allume vite et on les éteint vite ces trucs là... de là à trouver pertinente la comparaison, je ne me prononcerais pas, par solidarité avec la gent féminine !

Dans un bouquin sur le feu à travers les âges il est fait mention de l'usage de ces "allumettes" pour l'époque Gallo-romaine, mais c'est affirmé sans source.
As tu des infos Orchis?

Quel bouquin ? titre, date, auteur ? ça m'intéresse !

Dans les sources textuelles, le poète Martial dans les Epigrammes (fin du premier siècle après):

Trouvé par Tripat [12,57]:
Nec cogitandi, Sparse, nec quiescendi
In urbe locus est pauperi. Negant uitam
Ludi magistri mane, nocte pistores,
Aerariorum marculi die toto;
Hinc otiosus sordidam quatit mensam
Neroniana nummularius massa,
Illinc balucis malleator Hispanae
Tritum nitenti fuste uerberat saxum;
Nec turba cessat entheata Bellonae,
Nec fasciato naufragus loquax trunco,
A matre doctus nec rogare Iudaeus,
Nec sulphuratae lippus institor mercis.

« A Rome, il n'est pas possible au pauvre de penser ou de se reposer. Impossible de vivre en paix le matin à cause des maîtres d'école, la nuit à cause des boulangers, toute la journée à cause des marteaux des chaudronniers. Ici un changeur inoccupé fait rouler sur sa table crasseuse des piles de pièces à l'effigie de Néron. Là un ouvrier espagnol bat du sable d'or et frappe de son maillet sa pierre usée. Rien n'arrête la troupe fanatique des fidèles de Bellone, ni le naufragé verbeux à la poitrine entourée de bandages, ni le juif auquel sa mère a appris à mendier, ni le colporteur chassieux qui vend ses allumettes soufrées. »

et ma source initiale, même ouvrage :

[1,42] (XLI)
"Urbanus tibi, Caecili, uideris.
Non es, crede mihi. Quid ergo? uerna,
Hoc quod transtiberinus ambulator,
Qui pallentia sulphurata fractis
Permutat uitreis"

«Tu te crois spirituel, Caecilius. ce n'est pas vrai, crois-moi. Qu'es-tu donc ? Un bouffon. Tu es le même que le marchand ambulant transtévérin qui échange des allumettes soufrées contre du verre brisé. »

En fouilles il a été trouvé ça, en pin maritime 2e siècle après :

Dans ce sujet sur le feu d'un forum sur l'époque romaine :
http://www.leg8.org/viewtopic.php?t=211 ... d5896e667f

Voilà tout ce que j'ai ! Si d'autres personnes ont d'autres sources, je suis bien entendu preneur !

Stéphane.

Merci!

Le bouquin dont je parle c'est:
La Grande Aventure du Feu : Histoire de l'allumage du feu des origines à nos jours
Bertrand Roussel / Paul Boutié

http://www.amazon.fr/Grande-Aventure-Fe ... 841&sr=1-3

Par contre il faut que je le récupère pour retrouver le passage exact :-/

C'est bon, je connais le passage... très bon livre ! Le meilleur ouvrage généraliste disponible sur la production du feu. Complet, très bien illustré, bonnes explications...
(c'est normal j'y ai (un peu) participé ! )

C'est Bertrand Roussel qui m'a mis sur la piste des allumettes soufrées il y a quelques années...

on s'est tapé un bon délire avec ça à Loches avec Etienne de Champaigne et sa douce Ysabeau: à 2h du mat' on s'est retrouvé à n dépiauter des buches autour d'un feu pour faire les tiges, et le lendemain il s'est éclater à faire la recouvrement au souffre

Spécial dédicace pour Orchis;

Il me restait un bout de ferraille et je me suis dis pourquoi pas inventer un fondeur de soufre (oui je sais, ça n'existe pas ! du moins je crois.)
Donc voilà une sorte de cuiller sur pivot, ce qui permet de ne pas "caraméliser" le soufre. Pour le reste, regardes !

Quel beau "fondeur de soufre" ! idéal pour décaler la cuillère de la flamme si ça chauffe trop et pour l'y remettre si ça refroidit... Même si c'est de l'élucubration, c'est à mon avis extrêmement pratique ! Moi je galère un peu à éteindre et rallumer mon feu à chaque fois.

Bref, très joli et très fonctionnel, comme souvent !

J'ai trouvé une mention très très intéressante dans "les allumettes du feu divin pour faire ardre les cueurs humains en lamour de Dieu" 1538 :

Il y est dit :
"... [blabla métaphore entre dieu qui allume et les allumettes normales... Dieu ]... a voulu faire nouvelles allumettes tels quelles nont aucunement este de parties petites coupures de papier tainctes en souffre dequoy coustumierement est ce feu usuel et artificiel allume car sont de plus grosse etoffe et matiere meilleure. Nul ignore que il y a certaines allumettes desquelles a present beaucoup de gens usent et sont de menus boys sec et tendres et deliees vergettes. Les aultres de gros fil double plonge aux extremités dicelles en souffre."

Donc bon, c'est du 16e mais je trouve ce passage assez clair sur ce qu'est des allumettes : des trucs qui brulent bois ou ficelle, avec du soufre au bout. De toutes façons on peut pas faire autrement pour allumer du feu de façon civilisée !

Si vous avez plus ancien, je suis preneur !

Je comprends rien au phrases en vieux françois ici présent, mais a te lire, Orchis, je comprends que les mèches des bougies sont souffrés ? c'est bien cela ?

Euh, non, pas que je sache... ça enlève le principe de la mèche car le soufre reste dur et ça doit puer sévère !

C'est juste qu'il a été fait des allumettes soufrées (qui permettent de faire une flamme vive à partir d'une braise d'amadou) avec des matériaux comme du bois, du gros fil et même apparemment du papier, même si je ne sais pas encore ce que ça veut dire vraiment à cette époque.