Brasure en joaillerie...

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De Heer van Liere
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ven. juil. 13, 2007 10:38 am

Pour les spécialistes de la repro de bijoux... ( Steeve ? ) Image

Comment faire une brasure 'med' ? :sarcastic:

Quels matériaux d'apport, quel type de flux ?
Par exemple pour travailler sur du laiton ?

Et puis tant que j'y suis... Comment faire un plaquage or ?
Pas en évaporant un amalgame au mercure quand-même ? Beurck !

Faut... Tricher ? Galvano ?
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brunal
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ven. juil. 13, 2007 3:06 pm

Alors, selon "Ancient jewellery" par Jack Ogden (British museum press, isbn 0-7141-2060-X)

Tradu/résumé
Deux possibilités attestées pour souder de l'or :

- La méthode couillue : chauffer TRES soigneusement les deux parties à joindre, et arrivé pil poil à la bonne température, le métal va fondre un petit peu, et les deux morceaux vont se souder. et laisser refroidir juste après

- La méthode, titbit : appliquer un alliage d'or et d'argent (ou or et cuivre) a la jonction des parties à souder, qui fondra avant le reste et assurera la soudure. Dans les temps anciens (ndt: l'antiquité sans doute) un alliage apparaissant naturellement d'électrum (alliage d'or et d'argent) était utilisé pour souder l'or.

L'alliage de soudure était appliqué sous forme de poudre ou paillettes entre les parties à joindre, et le travail chauffé. La chaleur elle même pouvait être produite par un petit four, ou au moyen d'une lampe à huile, plus un tuyau pour diriger la chaleur
Il explique aussi comment souder les très petits composants : une bouillie d'alliage cuivreux et d'eau ou colle est appliquée là où l'on va placer les elements. Ils tiennent tout seuls sur ce mélange, et il n'y a plus qu'a chauffer pour qu'en fondant le cuivre soude tout en place...

Désolé, il ne parle pas de laiton

Pour le plaquer or, pas de mention.
Mais du peu que j'en sais l'application de feuille d'or fine (mais plus épaisse que le placage à la feuille actuelle) par martelage sur le support et éventuellement collé en place

Le placage à la feuille actuel, c'est très fine feuille d'or, et colle en peau de lapin. J'ai un vieux bouquin qui explique, mais il n'y a pas d'ISBN dessus

Pour tricher par électrolyse, faut le bon bain électrolytique, j'ai ça enfoui quelque part dans un très vieux science et vie, si vraiment il faut le retrouver (et p-e sur un vieux mac aussi)
De nouveau en ligne :
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l'encyclopédie médiévale de Maciejowski, (pas finite, hein)
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pic
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ven. juil. 13, 2007 3:49 pm

chez castruc, on peut acheter des petits paquets de feuilles d'or avec les instructions etc. ensuite, il doit y avoir sur le net des méthodes plus ou moins histo pour les coller.
Si elles sont moins fines qu'avant, elles le sont déjà pas mal, autrement, on peut toujours continuer de les affiner en tapant dessus en intercallant une feuille de calque entre chaque.

pour le plaquage en electro, je crois que le mercure reste de rigueur :(
et c'est vachement long
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De Heer van Liere
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ven. juil. 13, 2007 4:14 pm

Merci Bruno pour ces références intéressantes !

En fait, suite à l'article sur notre bon Champaigne dans HIM, j'ai voulu tenter le coup ! Le résultat est motivant... Mais avec des moyens modernes...

Comme Steeve annonce que le système de 'chalumeau' atteint les 1300 °C, j'imagine de la brasure 'forte' cuivre/phosphore sur le laiton...
Mais... En utilisant de la brasure moderne ? Avec ou sans flux ?
Ou alors, en effet, avec des petites tiges de ? cuivre, laiton, alliage avec de l'or...

Et comme dans l'article, on parle de plaquage à l'amalgame, ce qui doit être histo-correct mais inacceptable actuellement; je ne crois pas non-plus que la feuille soit la méthode utilisée...
Notamment pour les pièces émaillées...
Même avec un passage au brunissoir ( dent, cornaline, etc. ) après...

D'où ma seconde question.

J'aurais pu poser ces questions à Steeve directement par mail, mais elles peuvent motiver des candidats-joailliers sur le forum alors...

Et puis, peut-être y a t'il ici d'autres joailliers dépassant les 300°C que le sire de Champaigne ?


Pic, pour un plaquage par galvanoplastie; il n'y a pas d'usage de mercure, mais d'une solution de sel d'argent...
Il y a des kits en ventes mais... Ca compte pas... C'est de la triche ! [img]smile/biggrinking.gif[/img]
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pic
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ven. juil. 13, 2007 4:21 pm

merci :)
comme quoi, quand on sait pas...

le HIM, c'est quel n°, je l'ai vu mais je n'arrive plus à mettre la main dessus, et ça m'ennerve [img]smile/mad.gif[/img]

de plus, pour le plaquage, il y a des endroits impraticables pour le brunissoir sur un bijou, non?
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De Heer van Liere
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ven. juil. 13, 2007 4:38 pm

C'est dans celui de juin-juillet, le n°14; "Le Roi Arthur"...
pour le plaquage, il y a des endroits impraticables pour le brunissoir sur un bijou, non?
Ben oui, c'est pour ça que le plaquage semble plus logique que la feuille.
Mais au vu de l'outillage de Steeve et de ce qui est expliqué dans l'article, il passe au brunissoir pour assurer une meilleure cohésion après le plaquage...
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pic
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ven. juil. 13, 2007 4:40 pm

re merci, je voulais dire "pour la feuille".
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brunal
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ven. juil. 13, 2007 5:18 pm

PIC a dit : chez castruc, on peut acheter des petits paquets de feuilles d'or avec les instructions etc. ensuite, il doit y avoir sur le net des méthodes plus ou moins histo pour les coller.
Si elles sont moins fines qu'avant, elles le sont déjà pas mal, autrement, on peut toujours continuer de les affiner en tapant dessus en intercallant une feuille de calque entre chaque.
Vi, vi, les miennes viennent de chez casto aussi, mais elles sont bien PLUS fines que celles d'époque ! Et non plus épaisses :p
En fait faudrait en mettre tout plein l'une sur l'autre, genre 10 à 20 paquets de feuilles actuelles, environ, au pif, pour avoir un équivalent avec une ancienne.

Maintenant, on les applique et elles prennent la forme toute seules, à l'époque on martelait/brunissait pour forcer à prendre la forme. (et éventuellement, on enlevait le dessous et ça tenait tout seul).
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sam. juil. 14, 2007 5:50 am

En premier lieu, pour répondre à la question de Marc:

pour la brasure, la principale difficulté est de préserver la brasure de l'oxydation due à la chauffe, et là deux "manières" de faire :
comme le dit Brunal avec
un alliage d'apport (généralement or, argent et cuivre (le plus couramment utilisé))
+ produit fondant (pour baisser la T° de fusion de l'alliage, qui est déjà plus bas que la T° de fusion du métal des pièces à braser, ici en l'occurence : le laiton) :
Borax, utilisé depuis le milieu du XII° environ, ou avant cette période,et là c'est pas simple (mais 100% histo, et ça marche !):
mélange de graisse, savon et cendres.
Donc, pas de brasure sans "fondant/anti-oxydant" !
Brunal à dit : Il explique aussi comment souder les très petits composants : une bouillie d'alliage cuivreux et d'eau ou colle est appliquée là où l'on va placer les elements. Ils tiennent tout seuls sur ce mélange, et il n'y a plus qu'a chauffer pour qu'en fondant le cuivre soude tout en place...

Désolé, il ne parle pas de laiton
Ca marche aussi avec celui-ci, ou même le cuivre, argent, or.
Technique utilisée pour la "granulation": soudure (on parle plus de "collage" que de soudure) de petites sphères de métal sur un support du même métal, sans apport d'alliage, juste avec une colle organique (et c'est là l'important !).Les molécules de chaque surface vont se mettre à bouger sous l'effet de la chaleur et entrer en contact, d'où le nom de "collage" par fusion.

Pour la dorure, deux méthodes attestées:
dorure à l'amalgame: mercure (vif-argent) et or, dépôt au pinceau puis chauffe et brunissage.
L'electrolyse (bien vu Marc !) fait appel à des sels d'argent ou d'or et à un courant électrique.
L'amalgame au mercure est encore utilisé à l'heure actuelle (une seule entreprise sur Paris...), autorisé légalement (avec toute les normes de sécu, y compris environnementale), mais la loi dit:
"Un dirigeant ne peut forcer ses ouvriers à utilisé ce procédé"
Tu m'étonnes !!!:gluk:
Dorure à la feuille, et là je me permet de te reprendre Brunal:
les feuilles d'or ou d'argent de l'époque peuvent atteindre quelques microns seulement, cf les dorures à la feuille des enluminures de l'époque.
Technique utilisée pour atteindre de si minuscules épaisseurs ?
Là, faut venir me voir en animation ! ;)
Mais Pic est sur la voie avec les feuilles de calque....
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De Heer van Liere
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dim. juil. 15, 2007 1:49 pm

Merci Steeve ! :clap:

Je vais tester la dorure à la feuille.

Je ne suis quand-même pas certain de la tenue à l'usure sur un bijou comme l'anneau d'une bague, par ex. ... Image

Pour le borax, j'imagine que c'est en poudre, comme pour la forge.

Voilà, maintenant tu es certain qu'il y a quelqu'un qui attendra avec impatience la suite de tes tutos sur ton site ! [img]smile/pouceup.gif[/img]
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brunal
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dim. juil. 15, 2007 2:56 pm

oui, la dorure à la feuille c'est bien pour le toit des invalides, des cadres de tableau, des petites parties sur des figurines, sur des chocolats...
Mais sur quelque chose qu'on frotte, ça ne tiendra que peu de temps.
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lun. juil. 16, 2007 6:31 am

Il est vrai que les dorures à l'amalgame ou par électrolyse résisteront mieux aux épreuves du temps.
Mais bon, à voir ....
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