Accident-handicap- us et coutumes

Vie, coutumes, institutions, pouvoir et organisation de la société au Moyen-Age

Modérateur : L'équipe des gentils modos

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yrwanel
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ven. févr. 10, 2012 2:07 pm

Quel était la place de la personne handicapée au Moyen Age?
Quel pouvait être son "statut"?

Y avait-il, en cas "d'accident", une évaluation (laquelle) et une réparation?
Une éventuelle réinsertion, une adaptation du poste de travail?
Une législation?

Si vous pouviez me donner quelques pistes....

Merci d'avance!
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Che Khan
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ven. févr. 10, 2012 3:41 pm

Yo

Je ne connais pas trop le sujet mais ce que je peux te dire c'est que les guildes de métiers avait mis en place un système "d'Aide Sociale" pour leur membre (Maladie, décès / participation financière aux frais funéraire, peut être faillite). Un système que l'on pourrait assimiler à l'ancêtre de notre "sécurité Sociale".

BàT
Che Khan, archer 'tatar'
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yrwanel
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ven. févr. 10, 2012 6:13 pm

merci! c'est déjà une très belle "piste". [img]images/icones/icon7.gif[/img]
Restent ceux qui n'émargeaient pas à une guilde..
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De Heer van Liere
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ven. févr. 10, 2012 7:26 pm

Question 'statut'; comme pour les mendiants, un signe ( des petits lions.. ) devait être apposé sur les vêtements des simples d'esprit à Gand... ( XVème ).

L'info est issue d'un bouquin que je n'ai pas mais qui devrait être assez intéressant pour ta recherche, au vu de son titre en tous cas :

BEEK H.H., Waanzin in de middeleeuwen, beeld van de gestoorde en bemoeienis met de zieke, Harlem, 1969.

http://openlibrary.org/books/OL21072197 ... deleeuwen.

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Ecce Brabantorum Dux militiae, leo dictus et Deus armorum !
Les Francs Compaings Brabançons, reconstitution historique du Brabant Ducal.
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yrwanel
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ven. févr. 10, 2012 8:23 pm

merci!
va falloir que je me mette au néerlandais. [img]smile/yawn.gif[/img]

J'ai un bouquin sur les marginaux au MA, sur les "monstres" (comportant les handicaps..), => je vais y retourner...
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bellabre
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ven. févr. 10, 2012 9:57 pm

Je ne connais pas trop le sujet mais ce que je peux te dire c'est que les guildes de métiers avait mis en place un système "d'Aide Sociale" pour leur membre (Maladie, décès / participation financière aux frais funéraire, peut être faillite). Un système que l'on pourrait assimiler à l'ancêtre de notre "sécurité Sociale".
Tu trouveras ca dans les confréries et Tiers ordres mis en place par les Franciscains à partir du XIIIe.
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Che Khan
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sam. févr. 11, 2012 8:41 am

Yo


La confrérie des Charitables :

http://confrerie.homeftp.net/

Née dans le Nord-Pas-de-Calais au Moyen-Âge, cette confrérie continue sa mission aujourd’hui en respectant toujours leur devise : « exactitude, Union et Charité ». Il a existé en tout 95 confréries des Charitables dans la région de Béthune, dont certaines sont encore actives. Elles assurent une partie du travail des pompes funèbres mais ne se substituent en aucun cas à eux dans l’organisation complète des obsèques.
La confrérie d’hier…

La confrérie des Charitables de Saint Eloy a été fondée en 1188 alors qu’un épidémie de peste ravageait les villes de Béthune et Beuvry. Elle est née de deux maréchaux-ferrants qui se sont rencontrés à la fontaine de Quinty à la frontière des deux villes et qui ont eu la vision céleste de Saint Eloy, patron des forgerons. Celui-ci leur demanda de s’occuper des malades, d’assister les pauvres en leur offrant du pain, de consoler les mourants et d’inhumer les morts et de leurs offrir une sépulture.

De nombreux habitants de Béthunes et Beuvry ont rejoint cette confrérie et, ensemble, à force de bonté et de persévérance, on réussi à éradiquer la peste mais on continuer à exercer leurs missions.
En 1853, car ils refusaient de se mettre sous la tutelle de l’église, la confrérie décida de devenir essentiellement laïque.
Modifié en dernier par Che Khan le sam. févr. 11, 2012 8:57 am, modifié 1 fois.
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Che Khan
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sam. févr. 11, 2012 8:48 am

re yo


LA CONFRERIE SAINT ANTOINE DE LUMIU :

http://cerhl.blogspot.com/2009/02/la-co ... lumiu.html

un extrait :

Les confréries se réunissent régulièrement. Après une prière collective, l’assemblée se préoccupe du sort des membres de la communauté, c’est une véritable société de secours mutuel, pour leurs membres dans le besoin et plus généralement pour les déshérités. Les malades sont visités et aidés (la confrérie fonctionne comme une assurance sociale), certaines confréries gèrent d’ailleurs des hôpitaux. Pour les décès, toute la confrérie s’assemble afin d’assister à la cérémonie funèbre et payer l’enterrement. Le grand moment est évidemment la fête du saint patron. Elle se prépare plusieurs mois à l’avance et mobilise tous les membres.
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Che Khan
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sam. févr. 11, 2012 8:53 am

re re yo

Encore trouvé sur le net :

Au fil des générations et sous l’inspiration chrétienne, ces organisations professionnelles développent une protection sociale. Les cotisations, les dons de toutes sortes servent à organiser l’aide aux malades, aux vieillards, aux veuves, aux orphelins. Les caisses permettent également d’assurer les frais d’enterrement des membres de la confrérie ou de leur famille. La confrérie des orfèvres (évidemment plus riche), fonde même un hôpital à Paris en 1399. Elle ne fut pas la seule.

Il faut donc bien diriger ses cherches vers les confréries de métiers.

BàT.
Che Khan, archer 'tatar'
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yrwanel
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sam. févr. 11, 2012 12:25 pm

Quelle mine d'informations!

Grand merci!

Je me demande SI ces confréries, en cas de handicap suite accident ou âge, reclassaient les handicapés...Donc si il y avait un maintien d'une activité dans un cadre économique;

Les pertes de la vue étaient souvent recyclées dans des activités ne nécessitant que la perception tactile: filage (y compris les hommes et les personnes âgées), f
Idem, suite à un accident (provoqué par un tiers), y avait-il des indemnités de "réparation du dommage corporel"?

J'ai des textes pour les scandinaves, wisigoths, mais après: que dalle!
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bellabre
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sam. févr. 11, 2012 12:44 pm

Il te faut aller voir dans les ouvrages spécialités ;)
Les confréries/guildes/scola sont des mouvements très hétérogènes. Chacun a sa particularité. Difficile d'en dresser une typologie :)
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aurélien
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sam. févr. 11, 2012 1:08 pm

Essaie de trouver les statuts des confréries ou fraternités. C'est surtout en Italie du nord à partir des XIIIe siècles, et surtout XIVe et XVe qu'ils commencent à se classer plus spécifiquement par métier et corps de profession.
Catherine Vincent est l'historienne qui a le plus travaillé sur les confréries à la fin du Moyen Âge, tu peux rechercher chez A. Vauchez également, dans son ouvrage sur les laïcs au Moyen Âge :)

EDIT: mais j'ai peur que ce soit difficile de répondre à ta question sur les handicaps.
Les confréries permettaient de recréer des cellules et liens d'appartenance entre les personnes d'un même métier/quartier/etc. Il y a beaucoup de nuances selon les régions qu'on considère. Même si les statuts permettent de retrouver quelques lignes directrices, la question me paraît trop précise et insoluble.
Y avait-il, en cas "d'accident", une évaluation (laquelle) et une réparation?
Pas que je sache.
Une éventuelle réinsertion, une adaptation du poste de travail?
réinsertion, adaptation du poste de travail ... Ce sont des mots du XXIe siècle. Je ne les ai jamais croisés dans la période médiévale. On peut à quelqu'un ayant subi un accident des tâches avec une pénibilité moindre mais après, je n'en sais rien. Ca doit dépendre de beaucoup de l'accident, du handicap occasionné, etc. Une gestion vraiment au cas par cas difficilement généralisable.
Une législation?
Cf. statuts particuliers des confréries. La société médiévale est organisée moins selon un droit général applicable à tous mais selon des corps et cellules qui ont pour beaucoup une législation et des pratiques spécifiques. Donc, il faut considérer la région, la ville, le métier, la confrérie, etc.

Donc, une législation générale: non. :)
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yrwanel
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sam. févr. 11, 2012 1:19 pm

merci!

J'ai déjà des pistes concernant les léproseries où les gens étaient "mis au travail" afin de faire tourner la communauté d'une part, et pour les maintenir dans une "activité socio-économiques", ce en fonction de leurs aptitudes résiduelles => "adaptation" du poste de travail (mais pas plus d'indications que cela...)=> cela faisait une forme de revalidation ou de maintien des aptitudes résiduelles.

Réparation du dommage corporel, là c'est une autre paire de manche...je doute un peu que quelqu'un qui provoque un accident avec lésions consécutives n'aie pas à dédommager la personne lésée.

Je ne suis pas persuadée, non plus, que tous les "malades-handicapés" se retrouvent tous aux porches des églises.

Le secteur textile (que je connais le moins mal) permettait des formes de maintien de ré-insertion "professionnelle" avec des hauts et des bas, suivant, bien sûr, les évolutions technologiques lesquelles ont tendance à mettre pas mal de monde en inactivité, handicapés ou pas, du reste...
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aurélien
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sam. févr. 11, 2012 3:30 pm

yrwanel a écrit :Réparation du dommage corporel, là c'est une autre paire de manche...je doute un peu que quelqu'un qui provoque un accident avec lésions consécutives n'aie pas à dédommager la personne lésée.
Justement ! J'ai souvenir d'avoir lu, je-ne-sais-plus-où mais j'espère que quelqu'un va pouvoir venir préciser que, dans ce genre de litiges, c'est directement la corporation/confrérie/fraternité à laquelle appartient le bonhomme lésé qui va demander réparation pour lui et se charger ensuite de sa prise en charge.
Les actions intentées en justice le sont dans le cadre des cellules de vie, plus rarement le fait d'initiatives individuelles.
Je ne suis pas persuadée, non plus, que tous les "malades-handicapés" se retrouvent tous aux porches des églises.
J'ai beau relire le topic, je sais pas où on a écrit ça ou le laisser entendre [img]images/icones/icon18.gif[/img]
En fait, pour schématiser, on s'occupe de plus en plus à mesure qu'on s'avance vers le bas Moyen Âge de ses "propres pauvres" (proprius pauper). Chaque confrérie prend en charge de plus en plus "ses" pauvres/éclopés/diminués/etc. Et le système de "caritas" donné par l'Eglise prend une dimension moindre.
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bellabre
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sam. févr. 11, 2012 4:23 pm

Je rejoins Aurélien. De toute manière, ce n'est jamais un individu qui en cas de litige affronte seul la chose, mais toujours une communauté.
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