Trouver un cheval "médiéval" ... autant chercher le graal
L'institutionnalisation de l'élevage équin a, même avant la création des haras nationaux, été un enjeu important en raison de ses répercussions militaires. Jules César avait été impressionné par la cavalerie gauloise et la qualité de ses montures, mais on ne retrouve la première fonction équivalente au garde des haras (comes stabuli) que sous Clotaire Ier, au vie siècle.
Charlemagne, décide par ses lois capitulaires, que tous les poulains de l'année devaient être vus.
Au Moyen Âge, l'élevage en France est florissant en raison d'une part, des encouragements royaux à l'importation de reproducteurs allemands hollandais et danois et d'autre part, à un solide élevage privé, chaque seigneur ayant à cœur de développer dans son fief un élevage à des fins militaires.
Les croisades sont également une occasion de rapporter du sang d'Afrique et d'Asie mineure à l'élevage français.
On en retrouvera une forte influence en pays Limousin.
Après la guerre de Cent Ans, la centralisation de l'État diminue les conflits armés seigneuriaux et, avec eux, l'intérêt de l'élevage féodal.
À la Renaissance, les guerres italiennes, puis les guerres de religion poursuivent la décimation du cheptel, à tel point qu'Henri IV diligente une enquête par des commissaires royaux afin d'établir des haras. Cette enquête ne débouchera pas sur une solution concrète et c'est Colbert, sous Louis XIV qui créera une des plus anciennes administrations françaises, les haras nationaux.
Par arrêt du Conseil du Roi du 17 octobre 1665, les bases de cette structure sont posées.
Les grands principes en sont la répartition sur le territoire d'étalons royaux confiés à des garde-étalons, l'approbation des étalons privés et les encouragements aux jumenteries.
En 1715, la construction du Haras du Pin, premier haras royal, commence le développement des haras nationaux en France, indissociable de l'absolutisme, touche toute la société puisque l'état tente de contrôler et de centraliser l'élevage des chevaux.
Les éleveurs privés se sentent dépossédés, le royaume de France a alors besoin de chevaux pour remonter ses troupes, et l'élevage est surtout orienté sur la qualité des étalons, les juments n'entrant pas en ligne de compte (ce qui est une erreur), contrairement à ce qui se passe en Angleterre : les haras français ne recèlent que des étalons.
L'idée dominante semble être qu'en croisant un grand et bel étalon à une petite jument, le produit sera amélioré car l'étalon est dominant. De plus, les haras recherchent un type de cheval, ils ne raisonnent pas en termes de races mais en termes de type, ce qui provoque la disparition de certaines races par le croisement.
En 1717, la structure administrative est précisée et renforcée. Le surcroît de pouvoir donné aux garde-étalons entraîne des abus et une généralisation de la corruption qui rend l'institution impopulaire au point que, lors de la Révolution française la Constituante supprime purement et simplement les haras nationaux en 1790.
Le grand écuyer du roi est l'un des premiers à fuir lors de la Révolution.
Ils sont rétablis en 1806 par Napoléon, mettant les haras sous la tutelle du ministère de l'intérieur.
Article détaillé : Haras sous le Premier Empire.
Mac-Mahon fait voter le 29 mai 1874 la loi organique des haras, dites loi Bocher.
De cette loi datent l'organisation du corps des officiers des haras et l'organisation en circonscriptions.
L'émergence des blindés dès le début du xxe siècle siècle fait décroître la demande militaire et voit les missions des haras se recentrer vers l'agriculture.
Depuis les années 60, l’élevage est réorienté vers le loisir et la compétition.
Les haras nationaux gèrent les registres des races asines et chevalines présentes sur le sol français.
En 1999, les haras nationaux, qui étaient gérés directement par le ministère de l'Agriculture sont regroupés au sein de l'établissement public « les Haras nationaux ».
En 2003, la signature d’un contrat d’objectif 8 sur une période de cinq années modifie fondamentalement la structure des Haras.
Aujourd’hui, les Haras nationaux sont des prestataires de service auprès des éleveurs, organisations socio-professionnelles et collectivité territoriales.
Leurs frais de fonctionnement sont toutefois régulièrement montrés du doigt par le Ministère des Finances : on estime que les Haras nationaux coûtent environ 45 millions d'euros par an au contribuable français.
Le redéploiement de l’activité des Haras nationaux en territoire est d’ailleurs programmé pour le Haras national de Blois ; celui-ci est réalisé pour le Haras national d’Annecy (contact désormais à Chazay sur Ain).
Le siège des Haras nationaux était situé aux Haras de Pompadour, en Corrèze. Le siège de l'Institut français du cheval et de l'équitation est à Saumur, et d'importants services liés aux Haras sont installés au Haras national du Pin.