Et c'est avec des raisonnements comme celui-ci que vous comptez rendre les "archéologues" (au sens large, c'est pour ça qu'il y a des guillemets) sympathiques et faire comprendre au grand public qu'il ne faut pas hésiter à déclarer et à coopérer ?
Peu me chaut d'avoir l'air sympa. Je n'ai pas fait un doctorat pour être aimé. Je l'ai fait pour faire avancer la recherche et pour travailler sur un sujet que je maitrise et dans lequel je suis bon. Et je rejoindrais le goupil sur ce point : il existe des millions de publications, en français ou dans d'autres langues, dédiées à l'histoire et au passé. Les miennes aussi, pour préciser, commencent à sortir. Achetez les, et on sera en paix (et pour préciser, je ne touche RIEN dessus).
Soit dit en passant, le mot "carrière" vous choque ? C'est un sacerdoce, chercheur ? C'est criminel, vouloir faire une carrière universitaire ? Et de le faire pour soi ? Si tout le monde faisait un peu preuve de franchise, du hobbyiste au professionnel en passant par le détectoriste pilleur et son pote le détectoriste d'opportunité, la situation serait peut être plus saine, à défaut d'être acceptable.
De plus, je ne demande pas aux gens de coopérer, la loi s'en charge pour moi. Et, je le rappelle juste au passage, encourager en public un comportement contraire à la loi, c'est illégal. Le jour où la loi permettra aux gens de creuser où ils veulent pour "rendre service" et de conserver des objets anciens, je n'aurais plus rien à dire.
Félicitations.
Tu t'y prends vraiment super bien pour te mettre à dos des gens (dans le hobby de la reconstitution historique) qui, spontanément, devraient être tout acquis à la cause "archéo".
C'est sûrement grâce à ce genre de réaction que "les universitaires" sont tellement bien perçus dans le hobby ...
L'histoire à vécu avant le hobby de la reconstitution et elle vivra après. C'est peut être dur pour certains à admettre, mais les professionnels de l'histoire n'ont pas besoin de vous. Certes, avec une coopération intelligente, ils pourraient avancer plus vite. Mais à quel prix ? Celui d'accepter qu'un comportement destructeur de sources soit autorisé ? celui d'accepter d'être rabaissé constamment dans son travail et son métier, sous prétexte qu'on serait des "monopolisateurs" de savoir ? Posez vous la question ? Si certains universitaires n'aiment pas le milieu, ce ne serait pas un peu de la faute du hobby ? De gens qui arrivent devant quelqu'un qui a dédié sa vie entière à un sujet pour lui expliquer "bob, tu ne sais rien, moi, je travaille dessus depuis 3 ans en mi temps, je vais t'expliquer"... vous réclamez du respect, mais vous n'en avez pas un atome pour les gens comme moi, ou pour leur statut et leur métier. Comme je le disais et que je rappelle ici, les universitaires n'ont pas besoin de votre amour mais il ne faut pas, en retour, s'attendre à ce qu'on fasse cadeau de nos travaux.
Je ne dois RIEN, de mes recherches actuelles, aux amateurs d'histoire. RIEN (même si on peut me rétorquer que l'amour de ces sujets est venu de plein de médias, la télé en faisant partie). Mon savoir, je l'ai acquis en travaillant, mes diplômes, aussi peu valables que puissent être certaines formations en France, sont également le fruit de mon travail et de mes recherches. Donc je contrôle mon savoir, le moment et la manière dont je le partage. Et je le partage. Il y aura toujours des esprits chagrins, qui trouvent qu'on ne bosse pas assez pour eux, que nos travaux sont trop complexes, trop fouillis, trop espacés. C'est pas grave. Mon boulot continuera d'exister après tout ça.
Pour revenir sur les publications, les grands éditeurs publient tous les ans des monceaux de rapports de fouilles, pour la France ou l'étranger... rien que Brepols suffit à occuper une vie. Mais c'est évident, c'est parfois compliqué... peut etre parce que c'est un..... métier ?
PS: mon ton peut laisser penser que j'ai une haine des reconstituteurs et de leur milieu. Il n'en est rien. J'entretiens des relations très cordiales avec pas mal de personnes issues de ce milieu. Mais ces gens me respectent, moi et les gens qui sont dans ma situation. Ce qui me casse royalement les pieds, ce sont ceux qui viennent expliquer que des amateurs peuvent faire aussi bien (voire mieux) que des professionnels d'une discipline et qu'ils doivent le faire, sous prétexte que tout ne peut pas être fait selon "leur" rythme". Ca, ca m'énerve.
PPS: oui, goupil, c'est un raccourci de parler du monde universitaire, je sais, il y a de tout, des gens compétents et des connards, des mandarins nuls et des mandarins réellement géniaux (mais méprisants) etc etc...