Médiévaleuse approximative de la première heure et demie (début années 90), apprentissage du combat avec des rails de chemin de fer de chez les CFC grande époque, costumes de playmo-rôliste que j'étais, je me mis à réouvrir des livres, vous savez ces vieilles choses que plus personne n'utilise, je fus parmi les premiers vers 1992 à posséder ce qui à l'époque était le Très Saint Livre, l'Encyclopédie Médiévale de notre bon Eugène... et petit à petit, rencontrant enfin Duby, Desforges* ou Le Goff, je pointillonnai de plus en pis. Nous apprîmes à réaliser de petites choses avec nos doigts graciles, expérimentâmes les premières forges, les premières porées et hypocras made in Jeanne Bourrin, les premiers bobos en cousant le cuir, les premières coutures pharaonnesques de tentes médiévales maison... le patron à l'instinct d'une cape, puis d'une aumusse, puis d'un surcot, etc, etc... Puis je revis La Passion Béatrice, Le Nom de la Rose, ces sortes de choses, qui avaient plus jeune nourri "mon" Moyen-âge un peu mieux encore qu'Excalibur ou Brave Heart bien qu'à l'inverse de certains que je connais ces films m'aient fait amplement rêver en leur temps...
Puis, je devins comédieeeeeeenne. Ce qui ma foi occasionna un laxisme fort répréhensible, dans certaines circonstances, dans l'exactitude historicisante de nos accoutrements spectaculaires. En même temps, des sources iconographiques de trouloulous de rue, si c'est pour qu'on soit tous avec les mêmes rayures Manessiennes... beurk. (ça n'engage que moi, mon cher et tendre adore

Les spectateurs de nos sottises quoi qu'il en soit, en jugent d'eux-mêmes tout au long des années qui se suivent et se ressemblent. On bosse 'achement. Avec des mauvais musiciens qui n'aiment pas l'Histoire et qui mordent, bien sûr, pour être sûrs de ne pas plaire au public. (LE Goupil for example)
Il nous arrive pourtant parfois lors de missions spéciales spectaculo-pédagogiques de nous laisser glisser de notre mieux dans des affutiaux plus sourcés, mais ne venez pas inspecter les coutures intérieures de près je vous prie.
Quand je dis "nous" je parle des Bonnie and Clyde du med franco-belge, Clyde étant le chevalier Gabriel-Anne de la Capelle mon doux sire, 23 ans de médiévaleries cette année, ayant fait ses armes et sali ses heuses chez Gilles Raab** il y a des lustres, en passant par la Sainte-Croix ou la Malemort, puis venu me rejoindre en Franche-Comté il y a huit ans au moment où nous créions la Compagnie de la Lune d'Ambre.
L'étude quant à elle, de la société médiévale, de l'humain qui y vivait et de ce qu'il pouvait bien avoir dans le bu, ça, je pense pouvoir en redire à certains qui sont parfois beaucoup plus mieux bien habillés que moi et qui ont fait eux-mêmes, avec des années d'études opiniâtres de l'Histoire médiévale, leurs courses à Pontoise.
Valà. Bon c'est très très résumé hein !

*Edit : vous aurez rectifié de vous-même, j'ai écrit Desforges, j'étais en même temps en train de festoyer quelque peu donc distraite, je voulais bien sûr parler de Madame Régine Pernoud, pas de la romancière Régine Desforges !
**Edit 2 : Rétablissement de l'orthographe de Monsieur Raab.