Poids réel des épées XIIe-XIIIe

deny de cornault · mar. août 23, 2011 11:14 am

entre l'outil qui traverse les siècles de père en fils et l'épée qui traverse les siècles de père en fils, il y a une certaine marge, qu'il vaut mieux ne pas franchir

imaginez, ça donnerait raison à tous les playmo en armure XIV-XVème qui se battent à l'épée viking "héritée" !!

treps · mar. août 23, 2011 11:36 am

deny de cornault a écrit :entre l'outil qui traverse les siècles de père en fils et l'épée qui traverse les siècles de père en fils, il y a une certaine marge, qu'il vaut mieux ne pas franchir

imaginez, ça donnerait raison à tous les playmo en armure XIV-XVème qui se battent à l'épée viking "héritée" !!

Je rejoins Deny, déjà que pout l'outil je suis plus que sceptique, ne serait-ce que parce qu'un outil s'use si l'on s'en sert et que les outils sont fait pour servir. Les outils tranchants s'émoussent et doivent être réaffutés, voir re-forgés et re-trempés pour certains (burins, ciseaux, gouges et autres bédanes par exemple), il suffit de voir sur un chantier comme Guédelon pour se rendre compte que les outils font des aller-retours incessants chez le forgeron, et celà n'est pas lié à une mauvaise qualité mais juste à un usage normal. Je pense qu'il y a une confusion, ce sont les formes qui ont traversés les siècles, pas les outils en eux-mêmes... Et il en va de même pour les épées.

Ensuite, pour revenir à ce que disait adlaric, comparer le travail d'un forgeron aujourd'hui avec celui d'un forgeron à la fin du Moyen Age n'a pas de sens. Ne serait-ce que parce que les notions de travail, de rendement et de rentabilité ne se présentent absolument pas de la même façon qu'aujourd'hui.

Enfin se baser sur les prix actuels de produits destinés à un marché de niche (et de loisir qui plus est) pour en déduire les prix de l'époque n'est absolument par pertinent, puisque là encore, la notion d'offre et de demande n'est pas comparable... Il est avéré que l'épée (même s'il y a plusieurs gammes et qualités) est un objet qui reste malgré tout très courant et ne devait donc pas coûter aussi cher que certains le pensent...

Bruno

medieviste · mar. août 23, 2011 11:47 am

Si, les épées qui ont traversé les siècles, ça existe, et y en a un paquet. Mais c'est plus compliqué que ça : seule la lame a traversé 200 à 300 ans en moyenne, mais la garde et le pommeau ont été remis au goût du jour. Oakeshott en a identifié plusieurs qui ont ainsi été relookées 300 ans après leur forge.

Pour le prix, même damassé, ça reste abordable à l'époque, on ne va pas recommencer le débat sur les épées à trois sous de certains soldats. A l'époque, on damassait ou on corroyait de toutes façon presque tout, c'est le seul moyen d'obtenir de l'acier de qualité. Un exemple, j'ai un ami qui a chez lui des clous du XVIIe pour tenir un bête escalier...les clous sont damassés ! Et c'est le XVIIe !

Ensuite, les forgerons actuels ne sont pas les forgerons médiévaux, Vanderlick encore moins puisqu'il ne forge pas d'épées médiévales : je n'ai pas trouvé de modèles conformes à des pièces archéo dans ses productions et il confond allègrement les styles et les siècles. Ceci dit, on n'est pas là pour débattre de ce frgeron, le débat a lui aussi déjà eu lieu sur ce même forum et le verdict était sans appel...

Enfin il serait en effet sage de revenir au sujet initial qui concerne le poids des épées de guerre aux XIIe et XIIIe siècles. Un sujet sur la qualité des aciers peut être ouvert à part, de même qu'un 2e sur Vanderlick si le besoin s'en faisait réellement sentir.

percheval · mar. août 23, 2011 6:01 pm

De voyage à Leeds et visitant le Royal Armouries (je me la pète!

), je suis tombé sur le bouquin Weapons, A visual History of Arms and Armour qui pioche dans la collection du musée et pour les models XIII, XIIIeme les poids donnés pour deux épées en bonne état sont proportionnellement plus important que celles des XIVème et XVème, pour une épée à une main on avoisine les 1kg et des brouettes. Enfin après pour l'équilibrage je ne sais pas...

sergentdarmes · dim. août 28, 2011 1:11 pm

Un autre livre qui donne le poids et les dimensions des différentes parties des armes est : Europaïsche hieb- uns stich-waffen aus der sammlung des museum für deutsche geschichte, qui décrit les armes avec une minutie toute communiste allemande non dénazifiée (puisque le bouquin a été conçu en Allemagne de l'est).
Comme la collection englobe des armes du XIXème siècle, on peut oberver que la différence de poids entre des épées à une main du XIII et XIV ème et les sabres de cavalerie de l'époque napoléonienne est minime (- de 100 grammes). De même les sabres de cuirassiers avec leur fourreau métalliques sont, à 3,125 kg presque aussi loirds que des batardes du XVème.