Othon a dit :
Par analogie, c'est comme si on refilait à un soldat moderne une arme comme un fusil à pompe ou un MP5 parcequ'il n'y aurait plus de FAMAS disponible. Bien sur, cette comparaison n'est pas géniale, et elle défini un truc très peu probable, toutefois c'est une façon pour moi d'illustrer le terme "épée du pauvre".
Ton exemple contredit un peu ta position avec des armes de performances moindre mais de prix ou de sophistication importants.
La kalach et ses avatars iraient mieux comme exemple. Regardes, les Afghans te sortent des kalach construites dans des caves pour 10€ (paraît-il). Ca c'est de l'arme de pauvre en regard des 10 à 15000 euros d'un FAMAS équipé aujourd'hui et encore, je ne suis même pas certain que cela comprenne l'optique et l'interface électronique. Mais même ces kalach, ça reste une arme de riche pour le pillard tchadien du Tibesti qui incendie les voitures perdues du Dakar pour revenir prélever des ébauches de poignard dans la tôle, etc.
Les "armes de pauvres", c'est toujours en relatif que ça s'aprécie, d'autant qu'on peut être pauvre et tout miser sur son arme selon les cultures.
Les vraies armes de de pauvres, ce sont des armes brutes (self weapon) et sans sophistication genre les pieux écossais, les casse-têtes et épées en bois durci des Germains, fronde, etc... Mais ne nous y trompons pas ça tue quand même ! Et très bien d'ailleurs le meilleur combattant contre cataphractaires c'est un goth à poil avec une masse en bois comme quoi !!! Ca préfigure les techniques d'infanterie antiblindés.
Et à la limite, les Huns étaient de pauvres nomades en regard de la richesse de l'empire romain, ça ne les empêchaient pas de manier un arc d'une sophistication et de performances au moins comparable à ceux des Romains orientaux, notamment Syriens, les plus réputés.
Sinon, il y a les outils détournés...
On dit souvent qu'une vouge ou un fauchard sont des armes de pauvres. Je ne dirai pas ça parce qu'un soc de charrue métallique est très coûteux. Tous les paysans n'en ont pas même à la révolution française. Le détourner pour en faire une arme est un acte d'une désespérante nécessité.
Simplement, on gagne du temps et du travail sur la production de l'arme.
Autre arme de pauvre, la reconversion d'armes de riche obsolètes ou altérées éventuellement ?
La pauvreté du soldat s'exprimera plus facilement par ses protections corporelles que par son armement à mon avis. Maintenant, il y a des édits et des règlements donc ce n'est même pas sûr qu'un même batteur d'armure fasse des pièces "pour pauvres" de mauvaise qualité (mais moins décorées ou complètes oui). En revanche que certains soldats n'aient qu'un casque alors que d'autres ont plus de pièces, ok.
Maintenant, attention, une armée qui rentre de campagne enrichie peut voir le niveau d'équipement de ses hommes augmenter a posteriori mais pas forcément. Le ramassage sur le champs de bataille est une donnée que je ne sais pas trop analyser. Pour ma période, on a des barbares qui prennent les casques romains mais en cours de route ils arrachent le plaquage en métaux précieux et jettent le casque de fer sur le bord de la route alors qu'ils n'en ont pas. Donc, dire que le soldat, maître du champs de bataille, s'équipe en prélevant sur les morts est toujours délicat. Y'a qu'à voir tut ce qui se retrouve dans les charniers de Visby.
A+