Distance de tir d'une arbalète.

Arcs et arbalètes au Moyen-Age

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pierre al
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mer. avr. 06, 2011 10:13 am

C'est comme le carreau d'arbalète qui traverse une statue en bronze...
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medieviste
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sam. avr. 09, 2011 11:02 am

pierre al a écrit :C'est comme le carreau d'arbalète qui traverse une statue en bronze...
Je proteste avec la dernière énergie : c'est tout à fait possible ! Par exemple, avec une statue grandeur réelle de chevalier playmobile !
Ben oui quoi, après tout "statue" peut désigner kékchoze de tout petit !

OK, OK je sors !
jmc
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sam. avr. 09, 2011 8:10 pm

medieviste a écrit :Historiquement, les historiens s'accordent à parler de 330 m en tir tendu pour l'arbalète de guerre, ce qui est impressionnants.
Quant à la puissance, 300 à 400 livres semblent sinon une bonne moyenne, du moins un minimum pour l'arbalète de guerre (je parle uniquement du XIIIe siècle, ma période de prédilection, pour le XVe, je crois que c'est encore pire !)
J'ai vu une arbalète de guerre reconstituée par Historia Vivens dans le style fin XIIIe, dont l'arc composite (corne-bois-parchemin) était d'une section historique (donc massive) de 340 livres. Ca reste maniable, le gars arrive à la tendre (mais pas 36 fois non plus !) et la puissance d'impact est impressionnante, même si l'arbalète est à 100 % incapable de taverser un bouclier de 1,5 cm d'épaisseur (se planter dedans oui, dépasser de quelques cm de l'autre côté oui, mais traverser, faut pas pousser !)
C'est une reconstitution, mais faite sérieusement selon les sources, et l'étude des sources notamment textuelles de l'époque confirment ce type de puissance.
Maintenant c'est comme tout, les arbalètes vers 1250 ne sont pas toutes à 400 livres de puissance et 330 m de portée en tir tendu, ça peut être plus, ça peut être moins.

Ceci dit, si l'arbalétrier est rémunéré en moyenne 30 à 48 deniers/jour contre à peine 8 deniers/jour pour l'archer, c'est probablement parce que son arme est "à peine" plus puissante et plus précise que l'arc (mais moins rapide). A peine...
Il y a un truc qui me démange depuis que ces lignes sont écrites , un tir tendu de 330mètres n'est pas réalisables avec une armes à poudre moderne , la trajectoire du projectile à de la flèche... avec une arbalète , il faut un tir indirect en cloche.
Je ne suis pas persuadé qu'une arbalète de 300livres puisse envoyer un carreau à cette distance mais avec 1000livres voir plus oui.

Qui sont tes historiens? Quelles sont tes sources?
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medieviste
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dim. avr. 10, 2011 6:10 am

Ben je me base sur les dires des historiens de l'armement, Gaier, Verbruggen, Contamine, Nicolle, Fino, Lehnart etc.
Leurs sources sont apparemment certains textes d'époque (XIIIe) mentionnant les distances de tir des arbalètes de guerre.
Ceci dit, avec un arc puissant (70 à 100 livres) on peut atteindre difficilement les 100 m en tir tendu.
Ca ne me semble pas impensable que l'arbalète de 300 à 400 livres atteigne 330 m en tir tendu.
Ceci dit, c'est comme tout, ça mériterait d'être expérimenté pour vérifier !
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le furet
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dim. avr. 10, 2011 10:58 am

70-100livres, c'est puissant pour le XIIIéme siécle ? Non parce que c'est assez ridicule par rapport aux simples arcs de guerre de la guerre de 100ans. Alors quel intérêt pour une arbalète avec tellement de potentialités (diverses d'ailleurs) si elle ne peut dépasser l'arc ?

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Gilles du Hautbois
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ven. avr. 15, 2011 11:09 am

Se focaliser sur la puissance (tension à pleine allonge) seule sans considérer la course d'accélération efficace (allonge-band) n'apporte aucun élément de comparaison.

Voir le sujet ici:
viewtopic.php?f=25&t=7691

Entre un arc de 100 lbs et 24" de course et une arbalète de 400 lbs et 6", on a des paramètres d'énergie et vitesse comparables, donc des portée maximales et distances de tir tendu proches.
De même pour comparer les arbalètes primitives à larges arc en bois, mais de puissance modeste avec les arbalètes tardives à arc en acier très puissantes mais assez "rigides", il faut une idée des courses de chacune. La première permet probablement une plus grande allonge.
La portée n'est donc pas du tout proportionnelle à la puissance seule.
De plus, c'est sans parler du type de projectile. Entre un bodkin lourd et un volet, le but n'est pas le même, l'un sacrifie la portée pour la pénétration, l'autre vole loin.

Un arc de 70 à 100 lbs est loin d'être ridicule. C'est même je pense une puissance correcte pour le XIIIème siècle, probablement pas au top de ce qui se pouvait se faire, mais plus qu'il n'en faut pour chasser et suffisante pour traverser un combattant peu protégé. Même en comparaison avec des armes plus tardives, plus puissantes, on est par exemple déjà dans la gamme basse des arcs récupérés sur le Mary Rose, estimés entre 80 et 180 lbs, considérés en gros comme l'aboutissement des arcs de guerre de cette époque (tout le monde n'est pas forcément d'accord sur ces éléments mais ça donne une idée).

Des portées de 300-350 m pour des arbalètes puissantes me semblent tout à fait crédibles mais en aucun cas en distance de tir tendu. C'est physiquement irréaliste. A 100 m je veux bien mais dès 150-200 m il doit y avoir déjà un abaissement très net.

Concernant la précision, en effet 2 cm à 150m, ça fait riche. C'est à la portée des armes à feu moderne, par le calibrage industriel précis (charge de poudre, masse et géométrie du projectile, longueur du canon,...) et donc la répétabilité des tirs qui permet un réglage fiable. Même si l'on pouvait voir la cible à cette distance, la dispersion des tirs avec une arbalète ou un arc suite aux divergences des caractéristiques des projectiles, de guidage au départ, du positionnement de l'arme,... rend l'espoir de toucher la cible assez illusoire. Toucher une cible de taille humaine est déjà pas mauvais dans ces conditions.
Gilles, des hauts et sombres bois du Morvan. Archer messin 1250-1280.
http://archerssirecontet.virtuaboard.com/portal.htm
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philippe le rouge
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lun. déc. 12, 2011 7:40 pm

C'est peut être une traduction littérale malheureuse : Un sous accroché à la cible, celui qui le touche le gagne, sachant que c'est quisa infaisable, la dépense est minime, mais l'entrainement et la persévérance est au maximum, au M-A, un sous, c'est pas négligeable.
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