pas tout à fait d'accrod. Pour moi le problème fondamental de l'ouest est que la religion catholique n'a pas été capable d'intégrer ou d'accepter le principe même de frapper sur la tête du voisin à grands coups de battes.
Certes elle dit que c'est pas bien, mais elle n'explique pas comment intérioriser la haine de l'autre etc
Cette affirmation est un peu beaucoup simpliste. L'église n'a ni à accepter, ni à intégrer, ni même à porter de jugement sur l'apprentissage des arts martiaux pour la bonne raison que ce n'est pas son rôle.
En effet la pratique d'un ou de plusieurs arts martiaux peut avoir plusieurs buts:
-La guerre. Une guerre peut être juste ou injuste, mais c'est de la politique et l'Eglise n'a fondamentalement aucune raison de donner son avis dessus, sauf bien sûr lorsque ses intérêts (ceux de la chrétienté, comprenons) sont menacés. Et là, l'on sort complètement du domaine des arts martiaux.
-L'autodéfense. Que dire contre un type qui apprend à se défendre parce que les routes ne sont pas sûres? Rien, évidemment. Mais il n'y a rien non plus de spirituel là dedans. On peut lui enseigner la mesure dans ses actes, mais notre société athée le fait tout aussi bien: rappelez vous du concept très républicain de "légitime défense". L'Eglise, elle, dit: "aimez vos ennemis"; châtier son ennemi n'est pas une marque de haine puisque c'est une façon de l'aider à corriger ses défauts. J'aime donc tout autant mon ennemi en répondant coup pour coup à ses attaques, mais je n'ai aucune haine à nourrir envers un type qui, comme moi, est une créature de Dieu et est destiné au salut éternel.
-Le crime. Le crime est un acte antisocial par nature et contraire aux commandements de Dieu -notez au passage que nulle religion ne devrait dicter de règles aux sociétés puisque si l'on suit la logique jusqu'au bout les deux, si elle sont bonnes, devraient se rejoindre sur bien des points- mais si l'on peut parfois trouver des fondements spirituels ou politique au crime, cela concerne généralement des groupes qui pensent avoir le droit (politique ou religieux) avec eux.
-Le sport. A moins de prendre la flamme olympique pour une nouvelle divinité et la coupe du monde de rugby pour une grand-messe, je ne voit pas où est la spiritualité là dedans.
En bref la pratique d'un art martial n'est ni un bien ni un mal en soit, mais cela peut être utile. Après, la façon dont-ils sont utilisés, c'est un autre problème, mais qui relève rarement, on l'a vu, du domaine de l'Eglise. Pour prendre une analogie, c'est comme lorsque la loi interdit le port d'une arme blanche, ce n'est pas la bonne cible, et pourtant l'on espère de la sorte diminuer le nombre de crimes (et, hasard, ça ne marche pas! quelle surprise!). L'Eglise n'a donc absolument pas à s'occuper d'arts martiaux: son rôle est de s'occuper des âmes, et l'on n'arrive pas au salut par les arts martiaux!
De plus l'Eglise est supposée prêcher l'amour du prochain, alors elle n'a pas à expliquer comment intérioriser la haine de l'autre. L'autre est mon prochain et je ne peut haïr celui qui est mon égal devant Dieu.