Le futur des AMHE

L'escrime à l'usage du sport et de la guerre !

Modérateur : L'équipe des gentils modos

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mink
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mer. mai 21, 2008 5:15 am

Pierre Al a dit : Escrime avec des armes du moyen age (j'aime l'appelation, on en a plein la bouche :)) : Ben, escrime avec des armes du M.A. ;) On pourrait a la rigueur parler d'escrime néo médiévale si on voulait etre gentil... Mais ya que dans notre milieu que ca se fait (genre si j'utilise un katana avec des techniques de rapière XVIIème siècle, je fais quoi ??? ;))
Je suis pas sûr que cette question ne touche que les arts martiaux occidentaux... Il y a quelques styles modernes au nunchaku, par exemple. En fait, essayer de faire des techniques de kendo avec un katana serait le même genre de choses en un peu moins évident.



Puisqu'on en est à tout mélanger, qu'est-ce qu'on fait si on explique des techniques de kenjutsu avec le cadre théorique de la rapière? Parce que j'ai de plus en plus tendance à faire ça, moi :)




AMHE : Techniques basées sur l'étude de sources historiques et UNIQUEMENT sur des sources historiques. Ca exclue de facto le "combat libre", la "frappe confiance" et autre choses du même acabit.
Il y aura toujours un peu de connaissances importées d'ailleurs dans les AMHE, non? Ne serait-ce que parce que les manuels ne sont en général pas d'une précision infinie...
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pierre al
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mer. mai 21, 2008 5:44 am

La pollution est inévitable. Cela dit, comme le disait un historien célèbre "on ne peut pas etre objectif en histoire, mais on se doit d'etre impartial".





Dans notre cas, ca demande de ne pas introduire des notions techniques spécifiques aux AMO par exemple. Prendre un support pédagogique, par contre, s'il marche, pourquoi pas ...







Il y a quelques styles modernes au nunchaku, par exemple.


Oui, mais je défie quiconque de les faire rentrer dans le patrimoine du kobudo d'Okinawa :)


En fait, essayer de faire des techniques de kendo avec un katana serait le même genre de choses en un peu moins évident.


Le kendo étant une création du XIXème, et la fédération clamant haut et fort que le kendo N'EST PAS un art martial au sabre, le souci se pose surtout chez les non pratiquants qui fantasment sur l'activité...


Ne serait-ce que parce que les manuels ne sont en général pas d'une précision infinie...




J'entends ca régulièrement ces derniers temps...





D'abord, les manuels sont plus précis qu'on ne l'imagine


Ensuite, les sources se croisent et doivent se croiser, sans arret


Enfin, ce n'est pas parce qu'il y a un trou dans un domaine qu'on doit remplacer ca par une équivalence. Si je fais une analogie:





Un historien étudie le cadre socio économique d'un domaine du XIVème siècle. S'il a des blancs, il ne va pas les combler avec des données socio économiques d'une dynastie chinoise ou d'un Daimyo Japonais.... ;) Il va au contraire admettre le blanc et chercher a croiser son corpus avec d'autres sources pour tenter de le combler, tout en proposant des hypothèses qui vont et restent dans le sens de son étude.





Idem pour nous.
L'occultisme, c'est la métaphysique des idiots.





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mink
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mer. mai 21, 2008 7:33 am

Il y a quelques styles modernes au nunchaku, par exemple.
Oui, mais je défie quiconque de les faire rentrer dans le patrimoine du kobudo d'Okinawa :)
Certes, ce que je voulais dire c'est que partir d'une arme et essayer de réinventer les techniques ça n'est pas seulement une particularité liée aux armes européennes. C'est juste que dans les autres cas les traditions "vivantes" sont généralement bien plus abouties (du point de vue de la pratique) que ce qu'on a pour le moment en AMHE au sens historique strict, ce qui fait que les nouveaux sont moins tenté de se mettre à improviser.


Ne serait-ce que parce que les manuels ne sont en général pas d'une précision infinie...
J'entends ca régulièrement ces derniers temps...



D'abord, les manuels sont plus précis qu'on ne l'imagine

Ensuite, les sources se croisent et doivent se croiser, sans arret

Enfin, ce n'est pas parce qu'il y a un trou dans un domaine qu'on doit remplacer ca par une équivalence.




Ca dépend si le trou empêche d'utiliser le reste du domaine ou pas. Il y a quand même, à mon avis, une spécificité des activités physiques comme les arts martiaux, qui est que la finalité est quand même de faire le mouvement, avec toutes ses composantes, et avec une certaine efficacité.





Quand le manuscrit I.33, par exemple, est presque muet sur les déplacements, on ne peut pas se permettre de laisser le blanc. On doit admettre le blanc, mais au bout du compte il faut bien mettre quelque chose dedans, qui vient forcément d'ailleurs.





Bien sûr, cet ailleurs peut être d'autres manuels de traditions similaires, mais ça n'est pas forcément possible, ça dépend du nombre, de la qualité des autres sources, de l'homogénéité du style...





Pour tout ce qui concerne la biomécanique, même dans les manuels les plus tardifs on a du mal à trouver des informations précises. Ca me paraît naturel que quelqu'un qui a quelques années de kenjutsu derrière lui se repose sur quelques habitudes posturales acquises, tant que ça ne rentre pas en contradiction avec les sources.





A mon avis, c'est une illusion de croire qu'on peut tout faire en partant des sources uniquement. La vraie contrainte, c'est de vérifier que les sources sont une descrïption crédible de ce que nos interprétations nous mènent à pratiquer. Donc si quelqu'un dit qu'il pratique suivant le manuel XXX, est capable de faire les techniques décrite, que les descrïptions dans le manuel décrivent bien ce qu'il fait, et que je vois des bouts de kenjutsu dedans... Ben je vais avoir du mal à prouver que personne ne le faisait à l'époque, donc c'est valide.
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pierre al
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mer. mai 21, 2008 12:11 pm

donc c'est valide.




C'est une hypothèse valide, mais ca n'en fait en rien une vérification historique du geste.





Pour la gestuelle, sans vouloir faire du mauvais esprit, on se rend vite compte si un geste marche en faisant des déplacements A, B ou C. La déduction m'apparait comme moins grave en terme de recherches que l'introduction...





Et si le blanc persiste, et ben on est humble et on admet qu'on peut pas le combler...
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agarwaen
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mer. mai 21, 2008 12:12 pm

Pierre Al a dit : Un historien étudie le cadre socio économique d'un domaine du XIVème siècle. S'il a des blancs, il ne va pas les combler avec des données socio économiques d'une dynastie chinoise ou d'un Daimyo Japonais.... ;) Il va au contraire admettre le blanc et chercher a croiser son corpus avec d'autres sources pour tenter de le combler, tout en proposant des hypothèses qui vont et restent dans le sens de son étude.



Idem pour nous.




Et qu'est-ce qui permet à l'historien de faire des hypothèses ? Les théories économiques fondées sur l'observation d'éléments concrets rencontrés dans des situations analogues bien que non-identiques et qu'une démarche scientifique a permis d'élaborer.





Idem pour nous.
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pierre al
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mer. mai 21, 2008 12:39 pm

Non, pas idem. C'est même l'inverse. Les historiens fuient l'acculturation. Ce ne serait pas utile de faire un cours d'anthropo historique, mais disons juste qu'on ne peut appliquer des modèles similaires a des cultures étrangères. Le "concept" est une notion étrangère a l'historien. Par exemple, on ne peut parler d'impérialisme avant que ce terme existe. Mais c'est compliqué et ca demanderait une discussion en personne, plutot qu'un média aussi médiocre en terme de contact qu'internet.





Si l'on parle des styles orientaux, on doit aussi comprendre que ces styles ne se pratiquent pas dans le même cadre, pas par les mêmes personnes, pas avec les mêmes armes et pas avec la même morphologie. Difficile dans ces cas de faire coller les mêmes modèles.





Prenons l'exemple du kiai. Beaucoup on crus bons de pousser des cris dans leur pratique des AMHE, comme en kanjutsu, parce que dans leur esprit, il s'agissait d'une donnée absolue: On crie en se battant.





Or, le cri, au MA, dans la culture qui voit les manuscrits se développer, le cri, c'est très négatif. Le souffre, la respiration bestiale, le cri lui même bestial, c'est porteur d'une symbolique paysanne, et négative dans le cadre culturel qui nous importe. De plus, il n'est pas une seule fois question, sur plus d'une soixantaine de sources médiévales, de cris avec les frappes... Même si ca peut parraitre efficace, bien, ou utile, ca ne respecte donc pas la démarche, puisqu'on en a pas de sources. Comme toutes les données en anthropo, le kiai s'avère donc une donnée relative a sa culture, et non pas absolue applicable a "l'Humanité".







Et qu'est-ce qui permet à l'historien de faire des hypothèses ?




L'étude objective (!), impartiale et surtout permanente des sources (au sens large). Point a la ligne. Le reste n'est pas de l'histoire, mais de l'érudition, et de la conjecture.
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salsvedro
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jeu. mai 22, 2008 3:55 pm

Les AMHE vont se démocratiser et sortir un peu de la reconstit.





C'est mon vote et j'espère qu'ils vont se démocratiser.





Je commencerais d'abord par Mink !


La différence entre Bolognaise et Meyer, c'est que l'un a perduré dans la sauce et l'autre non ( ce qui est meilleur , pour ceux qui n'ont pas compris ).





Pour Pierre Al , l'assault ( alias sparring ) n'est en aucun cas une finalité . C'est un outil pédagogique supplémentaire très important* et c'est ce que chaque pratiquant doit commencer à faire (avec encadrement) dès sa première heure de combat afin d'éliminer rapidement l'illusion et surtout de poser cette satanée pierre blanche qui lui permettra de voir et de se souvenir du chemin parcouru . Concernant la compétition , je suis contre mais hélas et pour le moment, c'est le seul endroit


où CONFRONTER ce que l'on pratique . Pour ma part , j'aimerais plutôt partir dans un modo d'ECHANGE mais voila , ce n'est pas si évident que cela en a l'air .





*Mise en situation dans un esprit de jeu et non de confrontation .





Pour le moment , je vois que la reconstitution nuit au combat . Pourtant, on a besoin de la reconstitution pour avoir la démarche "réelle" et curieuse du pourquoi et des réponses à nos questions . L'un ne va pas sans l'autre .J'ai l'impression qu'il y a un amalgame entre realité et pratique d'un "art" de combat , tout comme l'utilisation d'une arme à la manière d'un maitre et "d'un joueur de base ball ". On a exactement les mêmes amalgames en combat pieds- poings.





Pour l'amalgame :


Nous n'arriverons pas à connaitre quel est la réalité historique d'un combat mediéval à moins de trouver des "cobayes" prêts à donner leur vie pour la recherche , comme dans le combat pieds-poings où la dérive finale est une copie erronée d'un combat réel** "en cage ou non". Il reste heureusement la richesse de la technique ce qui est tout .





**on oublie trop souvent qu'un combat réel est une agression et que notre ami





l'agresseur n'est pas là pour nous simplifier la vie ( et "pan" dans le dos) . Alors tout art martial confondu , il y a une différence entre pratique , compétition et réalité . Je rappelle souvent que la liste de combattants qui se sont retrouvés sur le bitume est longue , avec ou sans palmarès .





De l'utilisation :


Comme en combat à mains nues , un coup de poing qu'il soit technique ou non, n'a au final ( dans un combat réel ) aucune importance. Ce qui compte c'est de ne pas être celui qui finit au sol . Qu'on manie une épée à la manière de Liechtenauer ou tout autre "maitre" d'escrime médiévale , ce qu'on a entre les mains reste une épee , et on n'est pas pour autant meilleur ou plus à l'abri d'un batteur qui nous mettra un mauvais coup .





Pour essayer d'être clair , des maçons sans aucun bagage martial peuvent être d'une efficacité redoutable .





De la pratique réelle du combat à l'épée:


on n'en fera jamais , avec ou sans armure . Ca ne change strictement rien . On restera au "simulacre" comme pour le combat pieds-poings et c'est tant mieux . Il manque au réel la violence et la barbarie du combat et c'est quand même , quoi qu'on en dise , une grosse part . Et personne n'est prêt à accepter de mettre l'autre en danger hormis s'il est inconscient de ce qu'il a entre les mains ou de lui-même***.





***ce qui est une mauvaise pratique car le combat éveille (normalement) à la connaissance de soi .





AVoir des hematomes n'est pas synonyme d'une bonne pratique . En règle générale et on retrouve cela parmi de véritables instructeurs et entraineurs, on préfère garder le "poulain" hors blessure et en pleine confiance plutôt que de le blesser ou de le mettre dans le doute avant un combat ( il aura aprés le combat tout le loisir de compter les bleus ) . C'est une dérive qu'on retrouve trés souvent à cause de la demande .





Qu'on ne parle pas d'estoques car elles sont redoutablement dangeureuses et font mal même en shinai . De plus , pratiquer des estoques donne de très mauvaises habitudes qui nuisent à des rencontres courtoises , car une fois qu'on les enlève , on sent


bien que l'escrime n'a plus lieu d'être (on est comme baïonné et figé dans sa pratique ).





Pour finir , je regarde les ouvrages de combat d'escrime médiévale comme les livres de combat moderne en tout genre dans nos rayons de librairie . Il y a beaucoup de tout à prendre et à laisser , que ce soit du grand maitre de ci ou de ça .


Dés que j'entends parler de désarmement à mains nues contre une


dague ou de self-defense , je cours dans l'autre sens, c'est un mythe . Je préfère parler de pratique martiale dans le cadre d'une recherche personnelle et spirituelle.





ps : j'en profite pour remercier toutes les personnes qui depuis plus longtemps que moi travaillent sur l'art martial européen de près ou de loin , éevocateur ou reconstituteur , bon ou mauvais pratiquant. Car sans eux, on en serait encore à croire que les peaux rouges karateka en Gevaudan ont existé .Merci encore pour le chemin parcouru .
Quand tu me regardes tu as peur ,  , patita patata .





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pierre al
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jeu. mai 22, 2008 5:11 pm

l'assault ( alias sparring ) n'est en aucun cas une finalité


Ca dépend pour qui. Pas mal de groupes, sérieux au niveau des recherches, font du sparring le centre de gravité de leur pratique.


Qu'on manie une épée à la manière de Liechtenauer ou tout autre "maitre" d'escrime médiévale , ce qu'on a entre les mains reste une épee , et on n'est pas pour autant meilleur ou plus à l'abri d'un batteur qui nous mettra un mauvais coup .


Rappelons que nous ne parlons pas de pratique globale de l'épée, par exemple, mais d'une pratique axée sur un savoir ancien. Dons l'existence même de styles multiples est une réalité. Nous ne cherchons pas a manier l'épée de la manière la plus efficace possible, nous cherchons a pratiquer en accord avec les instructions des auteurs d'antan.


Pour essayer d'être clair , des maçons sans aucun bagage martial peuvent être d'une efficacité redoutable .


Oui, mais ce n'est pas d'efficacité dont nous parlons dans les AMHE. C'est de pratique sourcée. Ce n'est pas de "combat a l'épée" mais de "combat a l'épée sourcé"


AVoir des hematomes n'est pas synonyme d'une bonne pratique .


Amen. Cela dit, il faut toujours s'attendre a prendre des coups, ce ne sont pas des cours de chatouilles.


Qu'on ne parle pas d'estoques car elles sont redoutablement dangeureuses et font mal même en shinai . De plus , pratiquer des estoques donne de très mauvaises habitudes qui nuisent à des rencontres courtoises , car une fois qu'on les enlève , on sent

bien que l'escrime n'a plus lieu d'être (on est comme baïonné et figé dans sa pratique ).


C'est là que se différencient les AMHE d'autres pratiques. Si l'estoc est dans les sources, alors on DOIT pratiquer l'estoc. Avec des épées comme les federschwert, c'est amplement faisable (et avec un shinai, ca passe aussi....)




Pour finir , je regarde les ouvrages de combat d'escrime médiévale comme les livres de combat moderne en tout genre dans nos rayons de librairie . Il y a beaucoup de tout à prendre et à laisser , que ce soit du grand maitre de ci ou de ça .


Et encore. Non, on ne fait pas son marché dans les AMHE pour faire "le plus efficace possible". On tend vers un systeme, que l'on cherche a uniformiser par la recherche et l'interprétation d'un texte d'époque (voire de plusieurs textes apparentés scientifiquement)



De plus, ces ouvrages ne se lisent pas comme des ouvrages d'AM modernes. Les codes culturels sont différents, l'organisation souvent BEAUCOUP plus élaborée dans les traités que dans un quelconque manuel moderne. Rappelons que ce sont tout SAUF des recueils de techniques les unes a la suite des autres... Derrière chaque propos, les auteurs ont généralement le souci de faire transparaitre des "principes", de grandes idées directrices qui fondent leur technique et la sépare des autres. Toute la difficulté est de comprendre ce concept avec les mots de l'époque, la culture de l'époque, le regard de l'époque. En anthropo, on appelle ca une approche émique de la situation.




Dés que j'entends parler de désarmement à mains nues contre une

dague ou de self-defense , je cours dans l'autre sens, c'est un mythe .


Je ne suis pas aussi catégorique. Si c'est un mythe, il est présent dans toutes les traditions martiales du monde. Sinon, il faut saisir que d'une part, nombre de ces exercices sont pédagogiques. D'autre part, beaucoup de contres main nue contre dague se font en armure, ce qui change, encore une fois, toute la logique et toute la dynamique.




Je préfère parler de pratique martiale dans le cadre d'une recherche personnelle et spirituelle.




Tout dans la culture martiale de l'époque tend a montrer qu'il n'y a aucune recherche spirituelle dans les AMHE a l'époque... juste un art corporel destiné a se battre. Pas de spiritualité martiale, pas de spiritisme, par de religiosité spécifiquement martiale.
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canilhac
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ven. mai 23, 2008 11:39 am

Tout dans la culture martiale de l'époque tend a montrer qu'il n'y a aucune recherche spirituelle dans les AMHE a l'époque... juste un art corporel destiné a se battre. Pas de spiritualité martiale, pas de spiritisme, par de religiosité spécifiquement martiale.




Jeune chevalier, apprends à aimer Dieu et à honorer les dames et parle bien des gens. Sois viril, comme un homme doit l’être. Ainsi ton honneur croîtra au dessus de la chevalerie, et apprends l’art qui fait la parure et dans la guerre te mène à l’honneur” Hans Talhoffer 1443 .





Dans ce poème qui est l’introduction à l’enseignement apparaît le code d’honneur de l’esprit chevaleresque.


1 - Avant l’apprentissage des armes et des parades le ”jeune chevalier” doit apprendre a “aimer dieu” , être spirituel.


2 - Apprendre aussi à se connaître : Au XVe La virilité désigne la fermeté et l’énergie, c’est à dire prendre en main sa vie avec responsabilité et honneur, en ayant une juste et sage conduite.


3 - ensuite vient l’apprentissage social et temporel : “honorer les dames”, “parler bien aux gens”, la conduite est l’attitude, la manière de se tenir physiquement, psychologiquement, moralement donc socialement.


Pour terminer “le mènera à l’honneur”, et parvenir à L’honneur qui est une forme élevée de dignité morale.





Nous retrouvons, là le principe fondateur de L’éthique chevaleresque, la prouesse (connaissance de soi et spiritualité), la courtoisie (apprentissage social et confiance en soi), et l’honneur qui est l’accomplissement de soi et le chemin vers la sagesse.


L'éthique est bien un ensemble de valeurs et de vertus basé sur les lois civile, morales mais aussi religieuses et spirituelles.
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amaury
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ven. mai 23, 2008 11:55 am

En ce qui concerne la spiritualité, le débat est ouvert mais tu ne convertira pas Pierre Al ;)





Je suis un tenant de l'existence d'une certaine spiritualité dans l'art du combat médiéval mais j'y attache un grand nombre de réserves. Ce qui est sûr c'est que tous les combattants n'avaient pas la même vision des choses et que l'esprit chevaleresque lui-même est une notion des plus variables... :)
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canilhac
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ven. mai 23, 2008 12:07 pm

comme aujourd'hui cela n'a pas changé


chacun à une approche personnelle en ce qui concerne l'éthique ou la spiritualité.
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pierre al
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ven. mai 23, 2008 1:43 pm

Jeune chevalier, apprends à aimer Dieu et à honorer les dames et parle bien des gens. Sois viril, comme un homme doit l’être. Ainsi ton honneur croîtra au dessus de la chevalerie, et apprends l’art qui fait la parure et dans la guerre te mène à l’honneur




Je ne le répèterais jamais assez, cette phrase est un topos littéraire commun a TOUS les ouvrages allemands de type "manuel". Comme de dire qu'on étudie 50 ans, qu'on aime dieu, qu'on sert son suzerain. C'est une formule TOUTE FAITE. Ce n'est en rien une preuve donc d'une spiritualité typiquement martiale, et c'est là le fond de ce débat.





Aucune preuve n'existe, permettant de que les AMHE aient développés une spiritualité qui leur soit propre. La seule qui est présente est celle qui est liée a la culture judeo chrétienne médiévale.





En l'absence de ces preuves, et de sources sur la pratique martiale, on ne peut rien dire sur cette spiritualité. Le ton profondément concret des sources ferait meme dire le contraire, dans le domaine des hypothèses.
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ven. mai 23, 2008 4:18 pm

Raymond Lulle dans le livre de l'ordre de chevalerie(1275)


Parle d'ethique et de spiritualité de la chevalerie.





L'Ordène de chevalerie (Hues de Tabaries) montre auusi l'impact d'une spiritualité propre . L’aspiration chevaleresque est une donnée inhérente à toute l’humanité, une manière dont chaque civilisation à tenté de s’élever. Elle transcende toutes les traditions religieuses, sans en rejeter pour autant aucune.


Saladin , devenu chevalier, professe une grande admiration pour l'institution chevaleresque malgré sa religion.
darth blade
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ven. mai 23, 2008 6:16 pm

Je pense que il faut distinguer chevalerie et AMHE. Comme il faut distinguer bushi et les écoles d'escrime japonaises d'avant Edo. Le bushi est un pratiquant d'escrime, il doit théoriquement suivre un code de conduite. Mais pas tout les pratiquants d'escrime japonaise devaient suivre ce même code. Sinon on en revient à du :





Tous les oiseaux ont des yeux, Or moi j'ai des yeux. Donc je suis un oiseaux.





Je pense qu'il faut pas associer trop de choses, ou en tout cas ne pas dire que c'était une généralité, car on ne peut qu'émettre des hypothèses à ce sujet.
† _)/RT]-[   ß|_/_) |¯-_ †


Thomas
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pierre al
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sam. mai 24, 2008 12:55 am

La chevalerie n'est pas une spiritualité martiale, elle est avant tout un ordre social. La spiritualité qui s'y est greffée est avant tout d'ordre littéraire (ramon lull n'y fait pas exception). L'étude concrète de la chevalerie montre beaucoup plus une caste attachée a une société rurale qu'elle protège qu'a un ensemble d'individus interessés par un mysticisme commun acquis par les armes.




Raymond Lulle dans le livre de l'ordre de chevalerie(1275)

Parle d'ethique et de spiritualité de la chevalerie.


Deux choses sont a retenir. le "libre de la cavalleria" est une oeuvre LITTERAIRE, qui expose une vision idéalisée de la société. Tout comme le "Liber de Moribus" de Jacques de Cessoles. Ces oeuvres exposent des modèles, et non des faits. De plus, le littéraire occupe une place spécifique dans la chevalerie du MA, comme le rappelle a souhait Johan Huizinga :


Le Bas Moyen âge est une de ces périodes où la vie sociale des classes supérieures est presque entièrement devenue un jeu de société. La réalité demeurant violente et cruelle, les élites se reportent sur une contemplation du beau et le rêve de l’idéal chevaleresque s’inscrit peu à peu dans la vie quotidienne. Tous récitent leur existence en portant le masque de Lancelot. Il se met alors en place un grand jeu de dupe dont tous sont conscients, et ce jeu permet de supporter l’insécurité ambiante, rendant ainsi la société légèrement démente


Secondement, Lull écrit dans le cadre d'une justification nécessaire de la chevalerie, souvent avec l'argumentation inverse de celle de Jacques de Vitry. Ca n'est fait pas une réalité pour autant, loin s'en faut. Encore une fois, les sources matérielles et leur analyse conjointe remettent en question ces idées de chevalerie unie dans un même combat mystique.




L’aspiration chevaleresque est une donnée inhérente à toute l’humanité




On fait souvent des amalgammes assez graves entre les chevaleries. Les "chevaliers" iraniens n'ont pas grand chose a voir avec ceux d'allemagne, les chevaliers chinois non plus. Et nous ne parlerons pas de samourais.





En fait, c'est ce que je signalais plus haut: Il n'y a pas de donnée inhérente à l'humanité. Pas d'idée ou de concept supérieur qui attendrait dans l'inconscient qu'on se l'approprie. Tout est assujetti a la culture en place, et aux aléas divers de la population (qui peut partir sur plusieurs siècles dans toutes les directions). Il n'y a pas UNE chevalerie qui se déclinerait dans toutes les cultures, mais des phénomènes propres dans CHAQUE culture qui se manifeste par divers aspects. La chevalerie occidentale s'est développée par un role social prépondérant, une mainmise militaire et économique (quoique a relativiser).





En un mot, la "chevalerie spirituelle" n'est pas une réalité historique, mais un fait social moderne, qui s'incrit dans la recherche fumeuse de "valeurs passées".





Enfin, et ce sera mon dernier mot la dessus, je ne répèterais jamais assez que les sources des AMHE ne font jamais acte d'une mysticisme ou d'une spiritualité propre. On assiste pas a une recherche de la vérité par le biais de la pratique martiale, ou d'une amélioration de l'individu par ce même biais.





En fait, les sources des AMHE pourraient se diviser en deux groupes distinct, dans le cadre de cette analyse:





1: les sources curiales


2: les sources non curiales.





Les premières se carractérisent pas un souci de la mise en forme, des formules littéraires extrèmement courantes et a la mode, des phrases fleuries.


Les secondes par une absence de mise en forme.





Souvent, on attribue a la mise en page fleurie des premiers un carractère mystique, alors qu'il n'en est rien.





Prenons par exemple les animaux symboliques de Fiore et Vadi. On considère souvent que fiore fait une analogie avec des animaux pour appuyer une spiritualité qui lui est propre. Or, cette symbolique est tout sauf mystique, notamment parce qu'elle obéit a une codification des vertus ultra éculée qui remonte aussi loin qu'Isidore de Séville. C'est comme si on disait que les icones sur les lecteurs DVD relévent d'un mysticisme ambiant.
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