Cours d'escrime médiévale ?

L'escrime à l'usage du sport et de la guerre !

Modérateur : L'équipe des gentils modos

philippe l. de la r.
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jeu. juil. 02, 2009 7:31 am

frère inquisiteur a dit :

... et ils ont raison à mon sens




Ce n'est pas mon avis,...


Le combattant sportif du XIVème ou du XVème ne se posait sans doute pas ce genre de questions,... pas plus que les auteurs de ces manuscrïpts.


Il s'agit vraiment d'une attitude et un questionnement trés "moderne".





La pratique des tournois comporte des "biais", nous le savons tous. Mais elle permet d'expérimenter une opposition forte des volontés. En ce sens elle est utile au chercheur, qui doit néanmoins être conscient des biais de cette pratique
Le loup, qui reste dans sa tanière, ne ramène pas de viande!!!<img src="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" alt="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" style="border:0" />
philippe l. de la r.
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jeu. juil. 02, 2009 7:34 am

frère inquisiteur a dit : En fait, le seul problème coté « chercheur » c’est qu’on a du mal à comprendre l’intérêt d’une pratique sportive qui nous semble loin de ce qui devait se faire, et que l’on y associe le therme « medieval ».



La même chose sans le qualificatif médiéval ne posera pas de problème.



Et le fait que vous centriez l’équipement sur une période est une bonne chose, dommage de ne pas adopter la même démarche dans la gestuelle. Ceux qui l’ont fait sont parfois passé du côté des chercheurs ;) .




Comme indiqué supra, c'est une démarche,... Cela se fera donc au fur et à mesure,... et pas necessairement à la même vitesse pour tous le monde,...



Pour ce qui est de l'intéret de la pratique, je te retourne la question : l'intéret de qui? Du pur universitaire? du technicien? du sportif qui veut gagner un tournoi?; du sportif qui veut se rapprocher de l'historicité? du surfeur qui passait part là?

La question de l'interet de ces tournoi est subjective. Elle sera fonction du "groupe" voir de l'individu.



Maintenant tu dis :
..., d’une pratique sportive qui nous semble loin de ce qui devait se faire,...

Il pourrait être constructif que tu décrives ici (en entrant dans les détails) ce qui a ton sens "devrait" se faire,...





tiens par exemple, si tu devais "manager" l'organisation d'un tournoi à pied type fin XIVème,... comment ferais-tu ?
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frère inquisiteur
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jeu. juil. 02, 2009 8:09 am

philippe L. de la R. a dit :



Pour ce qui est de l'intéret de la pratique, je te retourne la question : l'intéret de qui? Du pur universitaire? du technicien? du sportif qui veut gagner un tournoi?; du sportif qui veut se rapprocher de l'historicité? du surfeur qui passait part là?

La question de l'interet de ces tournoi est subjective. Elle sera fonction du "groupe" voir de l'individu.


Je parlais de l’intérêt pour la progression et la compréhension des AMHE. Si ce qui plait au sportif c’est la pratique d’un art martial en armure et à l’épée (sans tourner autour des manuscrits et autres sources), pourquoi lui accoller le qualificatif de medieval ? Ca peut très bien être autre chose, une pratique inspirée qui est propre a elle même, et cela est tout à fait respectable ! (et l’essentiel reste de se faire plaisir dans ses loisirs).

Ce n’est pas l’armure et l’arme qui font que les arts martiaux sont affilié à une époque. C’est le geste.


philippe L. de la R. a dit :

tiens par exemple, si tu devais "manager" l'organisation d'un tournoi à pied type fin XIVème,... que ferais-tu ?

Je me baserais sur des écrits relatant de tels tournois, sur différentes sources. Et j’essayerais d’y coller au mieux.


Après, tout dépend de l’objectif de ce tournois et du type de ce tournois. Si il a un rôle pédagogique, les combats seront peut être plus préparés (voir arrangés) pour la sécurité, tout en conservant la gestuelle.


Si le but est de faire plaisir aux combattants ou de designer un vainqueur, pour le combat civile, c’est conciliable avec un matériel sécurisé, sans faire « trop » d’entorse à l’historicité (masque d’escrime, shinaï ou épée en bois). On est juste quitte pour des bleus et des bosses.


Pour le combat en armure, j’estime ne pas en connaître assez, mais pour l’instant, ça me semble trop dangereux pour en faire un tournois avec les techniques d’époque. Je m’abstiendrais donc au lieu de montrer un sport (aussi sympathique soit il), qui n’a rien de XIV°.
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pierre al
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jeu. juil. 02, 2009 10:19 am

Le combattant sportif du XIVème ou du XVème ne se posait sans doute pas ce genre de questions,... pas plus que les auteurs de ces manuscrïpts.

Il s'agit vraiment d'une attitude et un questionnement trés "moderne".


Jouer avec les règles est aussi vieux que le phénomène de compétition lui même. La lutte contre cette exploitation est aussi vieille que ce phénomène.... Les récits de duels des ducs de Milan ou les organisations de joutes du nord en sont remplies... de l'utilisation d'artifices (armes piégées) au détournement des règles (ah, mais c'est le nombre de touches qui compte).


Ce n’est pas l’armure et l’arme qui font que les arts martiaux sont affilié à une époque. C’est le geste.


Le geste est justement fortement conditionné par l'armure, c'est ce qui fait du harnishfechten quelque chose de si différent du combat a pied classique. Donc c'est la combinaison d'un geste traditionnel, concu en fonction d'un équipement et d'un outil particulier qui font l'art martial historique.



Ce qui fait que faire du combat sans armure en armure est aussi dénué de fondement que de dire qu'on fait du combat en armure, mais sans en avoir.... ou plus carricatural, faire du combat monté, mais sans cheval.


si tu devais "manager" l'organisation d'un tournoi à pied type fin XIVème,... comment ferais-tu ?


Déja, savoir de quel type de tournoi, où il se déroule, entre qui, et avec quel public. Parce qu'entre les flandres et l'italie du nord, il y a un océan de pratiques différentes... Pour le "re" citer en exemple, le combat aux trois pointes, c'est quelque chose de bien particulier, et qui se pratique a la fin XIVème.


La pratique des tournois comporte des "biais", nous le savons tous. Mais elle permet d'expérimenter une opposition forte des volontés.


Ca m'intrigue (vraiment). Pourquoi l'évènement "tournoi" est il indispensable a cette opposition forte ? Une série de sparring d'une heure trente, avec repos de 5 min entre les assauts, ce n'est pas une bonne opposition ?


En fait, le seul problème coté « chercheur » c’est qu’on a du mal à comprendre l’intérêt d’une pratique sportive qui nous semble loin de ce qui devait se faire, et que l’on y associe le therme « medieval ».



La même chose sans le qualificatif médiéval ne posera pas de problème.



Et le fait que vous centriez l’équipement sur une période est une bonne chose, dommage de ne pas adopter la même démarche dans la gestuelle. Ceux qui l’ont fait sont parfois passé du côté des chercheurs .




Pas mieux
L'occultisme, c'est la métaphysique des idiots.





Vous qui cherchez une discussion consensuelle, ne me répondez pas !
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frère inquisiteur
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jeu. juil. 02, 2009 10:37 am

Pierre Al a dit :
Ce n’est pas l’armure et l’arme qui font que les arts martiaux sont affilié à une époque. C’est le geste.


Le geste est justement fortement conditionné par l'armure, c'est ce qui fait du harnishfechten quelque chose de si différent du combat a pied classique. Donc c'est la combinaison d'un geste traditionnel, concu en fonction d'un équipement et d'un outil particulier qui font l'art martial historique.



Ce qui fait que faire du combat sans armure en armure est aussi dénué de fondement que de dire qu'on fait du combat en armure, mais sans en avoir.... ou plus carricatural, faire du combat monté, mais sans cheval.




J'avais à la tête le combat civile où la tenue joue peu (mais joue quand même). Ok avec toi, d'une façon générale, c'est geste + tenue.
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mink
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jeu. juil. 02, 2009 11:08 am

La pratique des tournois comporte des "biais", nous le savons tous. Mais elle permet d'expérimenter une opposition forte des volontés.


Ca m'intrigue (vraiment). Pourquoi l'évènement "tournoi" est il indispensable a cette opposition forte ? Une série de sparring d'une heure trente, avec repos de 5 min entre les assauts, ce n'est pas une bonne opposition ?

Ce qui n'est pas faux c'est que dès que tu as une règle de sparring convenable, ça devrait être assez trivial de le pratiquer sous forme de tournoi. Ca devrait même ne rien changer, normalement, c'est juste l'ordre des combats...





Le truc c'est que pas mal de sparring se déroule avec des règles de "bonne volonté" qui impliquent que chacun cherche non pas à gagner mais à faire de "beaux" gestes. Ca en devient presque coopératif (je suis provocant exprès là ;) ) vu que la paire de combattants cherche à montrer un beau combat. De là vient l'acharnement à supprimer les coups double en sparring, côté "techniciens", par exemple. Et oui, on les voit pas dans les manuels les coups doubles :)





Après, en tournoi quand les gens cherchent à gagner et à pourrir le combat de l'autre, il y a un risque que ce soit moins beau mais je peux comprendre que le sentiment d'opposition soit plus fort. Il y a aussi des gens qui ont besoin d'avoir la victoire finale en ligne de mire pour donner le meilleur...
philippe l. de la r.
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jeu. juil. 02, 2009 11:09 am

frère inquisiteur a dit :



Je parlais de l’intérêt pour la progression et la compréhension des AMHE. Si ce qui plait au sportif c’est la pratique d’un art martial en armure et à l’épée (sans tourner autour des manuscrits et autres sources), pourquoi lui accoller le qualificatif de medieval ? Ca peut très bien être autre chose, une pratique inspirée qui est propre a elle même, et cela est tout à fait respectable ! (et l’essentiel reste de se faire plaisir dans ses loisirs).

Ce n’est pas l’armure et l’arme qui font que les arts martiaux sont affilié à une époque. C’est le geste.


C'est bien pour cela, que les combattants sportifs étudient les techniques des manuscrïpts,... et les presentations des "chercheurs" (pas uniquement français, je le concède,...)

Les gestes, ils les ont!!! et ceux sont les même que les vôtres, mais dans un contexte différent,...






Je me baserais sur des écrits relatant de tels tournois, sur différentes sources. Et j’essayerais d’y coller au mieux.

Après, tout dépend de l’objectif de ce tournois et du type de ce tournois. Si il a un rôle pédagogique, les combats seront peut être plus préparés (voir arrangés) pour la sécurité, tout en conservant la gestuelle.

Si le but est de faire plaisir aux combattants ou de designer un vainqueur, pour le combat civile, c’est conciliable avec un matériel sécurisé, sans faire « trop » d’entorse à l’historicité (masque d’escrime, shinaï ou épée en bois). On est juste quitte pour des bleus et des bosses.



Pour le combat en armure, j’estime ne pas en connaître assez, mais pour l’instant, ça me semble trop dangereux pour en faire un tournois avec les techniques d’époque. Je m’abstiendrais donc au lieu de montrer un sport (aussi sympathique soit il), qui n’a rien de XIV°.

Etonnant, vous etes prêt a faire des concessions, à faire des adaptations (Shinaï lesté, tenue non-historiques) pour votre pratique ,... mais vous refusez aux autres, le fait de faire des adaptations et des mises en sécurité du même ordre,...





Le combattant du XIVème ou du XVème (en armure) lors des tournois à pieds, n'oubliait pas subitement ce qu'il connaissait comme techniques "pour tuer" (avec ou sans armures): ça demeurait son fonds de connaissances,... (ainsi que ça "mémoire musculaire")


En outre, il n'est pas certain que sous pretexte que l'on a retrouver des manuscrïpt sur les techniques "à jouer" en armure, celles-ci étaient connus de tous,... Par contre on avait déjà eu suffisamment de guerres en armures pour que chacun sache comme joyeusement s'étriper,...


Que fait le combattant sportif moderne : il étudie les techniques historiques de combat (avec ou sans armures), mais il le fait pour ensuite les adapter dans un contexte de règles "comptables et sécuritaires" pour gagner (pas juste pour la beauté du geste, effectivement).





Maintenant si au lieu de gloser, qqun me met dans les prochains posts, des éléments "concrets" relatifs à un manuscrïpt de combat sportif medieval (règles de sécurité, organisation, décompte des points), on pourra peut-être faire avancer la discution sérieusement,...
Le loup, qui reste dans sa tanière, ne ramène pas de viande!!!<img src="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" alt="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" style="border:0" />
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frère inquisiteur
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jeu. juil. 02, 2009 11:20 am

philippe L. de la R. a dit :



C'est bien pour cela, que les combattants sportifs étudient les techniques des manuscrïpts,... et les presentations des "chercheurs" (pas uniquement français, je le concède,...)

Les gestes, ils les ont!!! et ceux sont les même que les vôtres, mais dans un contexte différent,...


C'est pas ce que j'ai vu en tout cas lors des différents tournois et videos... tu as une video de tournois avec la gestuelle qui va bien avec ?


philippe L. de la R. a dit : Etonnant, vous etes prêt a faire des concessions, à faire des adaptations (Shinaï lesté, tenue non-historiques) pour votre pratique ,... mais vous refusez aux autres, le fait de faire des adaptations et des mises en sécurité du même ordre,...

Les concession ne sont pas sur le geste. Et celles faites sur l'équipement ne font pas changer de "catégorie" de pratique. I.E On reste habillé en civil pour du combat civil.
philippe l. de la r.
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jeu. juil. 02, 2009 11:26 am

Pierre Al a dit :
Le combattant sportif du XIVème ou du XVème ne se posait sans doute pas ce genre de questions,... pas plus que les auteurs de ces manuscrïpts.

Il s'agit vraiment d'une attitude et un questionnement trés "moderne".


Jouer avec les règles est aussi vieux que le phénomène de compétition lui même. La lutte contre cette exploitation est aussi vieille que ce phénomène.... Les récits de duels des ducs de Milan ou les organisations de joutes du nord en sont remplies... de l'utilisation d'artifices (armes piégées) au détournement des règles (ah, mais c'est le nombre de touches qui compte).


Donc ce type d'attitude est "historiquement" sourceable!!!!!!

Rien de nouveau sous le soleil,...

Et ce faisant, nous ne faisons que reprendre de vieilles habitudes,...




Ce n’est pas l’armure et l’arme qui font que les arts martiaux sont affilié à une époque. C’est le geste.


Le geste est justement fortement conditionné par l'armure, c'est ce qui fait du harnishfechten quelque chose de si différent du combat a pied classique. Donc c'est la combinaison d'un geste traditionnel, concu en fonction d'un équipement et d'un outil particulier qui font l'art martial historique.



Ce qui fait que faire du combat sans armure en armure est aussi dénué de fondement que de dire qu'on fait du combat en armure, mais sans en avoir.... ou plus carricatural, faire du combat monté, mais sans cheval.


J'y ai précédemment déjà répondu : un doublet mal cousu, aura les mêmers inconvénients qu'une armure mal-ajusté!!!

Avec une armure à vos mesures, vous n'aurez pas les problèmes d'une armure indienne ou pakistanaisaise faites à 3000 unités,...



Je le répete la différences essentielle (avec du bon matos et pas une armure achétée pour le prix d'une paire de gantelets) entre le HARNISH et le BLOSS sont :

1)les zones que vous allez ciblé et comment les atteindre

2)les zones qui sur vous sont protégées

3) les qqes clés que l'on peut faire sur un gars en armure et celles que l'on a plus de mal à faire.

Maintenant avec une bonne armure vous pourrez faire les mêmes gestes que sans!!! Si vous n'y parvenez pas, c'est que vous avez acheté de la M****E,...


si tu devais "manager" l'organisation d'un tournoi à pied type fin XIVème,... comment ferais-tu ?


Déja, savoir de quel type de tournoi, où il se déroule, entre qui, et avec quel public. Parce qu'entre les flandres et l'italie du nord, il y a un océan de pratiques différentes... Pour le "re" citer en exemple, le combat aux trois pointes, c'est quelque chose de bien particulier, et qui se pratique a la fin XIVème.


Je vais être sympa : je vous laisse le choix,...

Mais en échange j'espère du concret,...


La pratique des tournois comporte des "biais", nous le savons tous. Mais elle permet d'expérimenter une opposition forte des volontés.


Ca m'intrigue (vraiment). Pourquoi l'évènement "tournoi" est il indispensable a cette opposition forte ? Une série de sparring d'une heure trente, avec repos de 5 min entre les assauts, ce n'est pas une bonne opposition ?


En fait, le seul problème coté « chercheur » c’est qu’on a du mal à comprendre l’intérêt d’une pratique sportive qui nous semble loin de ce qui devait se faire, et que l’on y associe le therme « medieval ».



La même chose sans le qualificatif médiéval ne posera pas de problème.



Et le fait que vous centriez l’équipement sur une période est une bonne chose, dommage de ne pas adopter la même démarche dans la gestuelle. Ceux qui l’ont fait sont parfois passé du côté des chercheurs .


Pas mieux

Pour la gestuelle, la réponse a déjà été faire, re-lisez,...!


Le pourquoi du tournoi, MiNK y a répondu,...
Le loup, qui reste dans sa tanière, ne ramène pas de viande!!!<img src="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" alt="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" style="border:0" />
philippe l. de la r.
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jeu. juil. 02, 2009 11:32 am

frère inquisiteur a dit :



C'est pas ce que j'ai vu en tout cas lors des différents tournois et videos... tu as une video de tournois avec la gestuelle qui va bien avec ?


Non pour moi you-tube n'est pas une source,...

Si tu as l'occasion vient faire un tour en Belgique à FOREST en Septembre : tu pourras discuter avec les combattants et les voir essayer de mettre leur techniques en oeuvre (avec des adversaires

non coopératifs,...)


Les concession ne sont pas sur le geste. Et celles faites sur l'équipement ne font pas changer de "catégorie" de pratique. I.E On reste habillé en civil pour du combat civil.

A partir du moment, où tu étudies une techniques lethale sans la portée à terme, avec un adversaire qui ne manifeste qu'une opposition modérée, sans le sentiment de risquer ta peau et de devoir en prendre une,... tu fais des concessions sur Ton Geste,...


(mais comme tout le monde,...)
Le loup, qui reste dans sa tanière, ne ramène pas de viande!!!<img src="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" alt="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" style="border:0" />
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pierre al
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jeu. juil. 02, 2009 12:36 pm

J'y ai précédemment déjà répondu : un doublet mal cousu, aura les mêmers inconvénients qu'une armure mal-ajusté!!!

Avec une armure à vos mesures, vous n'aurez pas les problèmes d'une armure indienne ou pakistanaisaise faites à 3000 unités,...



Je le répete la différences essentielle (avec du bon matos et pas une armure achétée pour le prix d'une paire de gantelets) entre le HARNISH et le BLOSS sont :

1)les zones que vous allez ciblé et comment les atteindre

2)les zones qui sur vous sont protégées

3) les qqes clés que l'on peut faire sur un gars en armure et celles que l'on a plus de mal à faire.

Maintenant avec une bonne armure vous pourrez faire les mêmes gestes que sans!!! Si vous n'y parvenez pas, c'est que vous avez acheté de la M****E,...


Oui, mais non. Une armure reste une armure, et elle pourra etre d'aussi bonne qualité qu'on veut, il y a des gestes qu'on ne pourra pas faire, et des clés qui marcheront différemment, et des logiques qui changeront. Il y a des concepts de harnish qui ne marchent pas sans armure, et des concepts de bloss qui ne marchent pas avec une armure. Donc, non, ton argument systématique depuis 2 ans ne me convainct toujours pas... C'est dommage d'ailleurs, il y avait encore une fois a dijon Daniel Jaquet qui refaisait un atelier sur le combat en armure... et c'est le genre de choses qu'on a encore remarqué, a savoir que c'est pas du tout pareil de bouger avec une armure et sans.



Pour l'éternelle question du sparring, ce que je vois depuis plusieurs années ne me fait pas vraiment penser a des gens cherchant le "beau combat" ou opposant une force "modérée". C'est même plutot le contraire... Donc je ne suis pas convaincu par la différence.


Je vais être sympa : je vous laisse le choix,...

Mais en échange j'espère du concret,...


Mais aucun souci, très cher. Le combat aux trois pointes est le type de tournoi le plus pratiqué dans l'italie du nord, et déborde sur l'aire francaise. Il consiste a s'affronter au cours de trois engagements, avec trois armes différentes. Classiquement, on a trois lances montées, trois épées et trois dagues. On a des divergences entre les cités. Parfois, l'épée est remplacée par la hache, parfois la dague par la hache. La règle est simple: Trois engagements successifs, et on compte celui qui s'en prend le plus dans la gueule.



On en a une belle descrïption dans une lettre du conseiller du duc de milan pour le duel d'un des élèves de Fiore, donc voici une traduction réalisée par moi:


« Oh mon Magnifique élevé et extraordinaire seigneur. Je me suis proposé pour décrire à votre magnificence ce qui s’est produit ici afin que votre magnificence puisse voir comme si cela était arrivés sous ses yeux. Il était proposé à l'allemand Sirano de donner trois coups de lance effilée, trois de hache, trois d'épée et trois de dague. Il choisit alors personnellement comme adversaire Giovannino de Baggio, de Milan, un jeune plein de courage, de belle contenance, pour qu'il satisfasse son désir…

…Ils courent ici et là sur le champ pour habituer les chevaux au parcours et à se mouvoir en toute sûreté. Le très illustre Duc, l'illustrissime dame Duchesse, et l’illustre seigneur et père de votre magnificence le Conte Antonio d'Urbino, regardaient cela dans une tribune revêtue d'or. A coté j'ai vu d’autres personnes qui ne valent pas peinent de se rappeler […]

Sirano, dont le cheval était sans protections, demande à ce que le destrier armé de Giovannino soit déshabillé. Après avoir ainsi perdu du temps il appelle au duel : Alors ils mettent le heaume, en saisissant les lances les armures et les boucliers rutilants, sans cacher leurs armoiries.

Après s’être assurés que le terrain était sûr, Ils éperonnent férocement les chevaux, se heurtent à toute bride mais inutilement. Au second et au troisième assaut Giovannino frappe Sirano à l'épaule sans provoquer quelque blessure. Au quatrième, Sirano, heurte férocement Giovannino sur son heaume, le forçant ainsi à pencher vers la jambe de son cheval.

Après ces assauts, en voulant d’un commun accord s’affronter d’une autre manière, et poussés d’une grande ardeur, ils augmentent la distance à parcourir et éperonnent les chevaux avec les pointes aiguës des éperons. Ils se lancent courageusement à bride abattue l'un contre l'autre. Le cheval de Sirano prit alors un chemin oblique, en se refusant de courir pendant que les deux courageux hommes se heurtaient. Le destrier de Sirano, plus par désir de sa propre ruine que par peur, sortit donc de la ligne droite et reçut le fer dans le flanc. Ceci lui arracha les viscères et ressortit par l’arrière train. Sirano gisait à terre pendant que la lance de Giovannino restait fixée dans le cheval et comme Giovannino ne pût l’ôter de son bras, il tomba à terre. Et ainsi, mon magnifique seigneur, voici la fin du combat à cheval. Dans au milieu du champ on place deux chaises couverte de soie où les adversaires se reposent, assis.

Peu après ils saisirent les haches et chacun traverse le champ en avançant l’un contre l'autre : Giovannino frappa Sirano à la tête et Sirano frappa avec le manche de la hache sur l’épaule (s’étant en effet trop approché de l'ennemi). A travers l’espace large de quarante pas, ils ne cessent de se rencontrer. Sirano blesse Giovannino au fémur et Giovannino blesse Sirano à la tête […] mais Giovannino, insensible à la blessure au fémur, par un coup semblable frappe Sirano au tibia, lequel estropie Sirano. Il frappe de nouveau Giovannino à la tête sans lui faire aucune blessure. Après un bref intervalle, ils prennent les épées.

La forme de leurs épées est différente de celles que l’on utilise d’habitude pour la guerre. En effet ces lames ont une de base robuste et large et ils jouent en blessant seulement d’estoc. Avec une grande force et un fort engagement de la même manière ils frappent par trois fois.

Après un autre intervalle de temps, ils combattent ensuite avec la dague ce qui provoque une très grande clameur. Ils sortent ensuite du champ après avoir loué Dieu qu’aucun d’entre eux n’ait répandu de sang.

Ceci, mon magnifique seigneur, est du aux armures protectrices du sang de l’homme, qui repoussent les coups, y compris ceux que certains portent avec de forts estocs! Je souhaite que vous en ayez de semblables, on dit que ceux qui l’ont ne craignent même pas la colère de Vulcain. »






On remarquera que les mecs n'arrivent pas a se blesser de tranchant ou d'estoc, et que c'est le choc de la hache qui les ébranle... Conclusion a laquelle est arrivé l'ami daniel lors de ses recherches sur les collections d'armures et d'armes d'allemagne et de suisse, ce qui a renforcé son argumentaire disant que le blossfechten n'est utile en rien lors d'un engagement en armure.
L'occultisme, c'est la métaphysique des idiots.





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alexander
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jeu. juil. 02, 2009 4:00 pm

Pierre Al a dit : Et quand à mon "niveau" de pratique, si les gens qui me connaissent et m'ont vu bouger ont envie de me jetter des fleurs, ou de se payer ma tronche, qu'ils se lachent.... :)


Dernier trophée à Dijon 2k9: une lèvre supérieure marquée à vie par une certaine grille de masque ;)


Mink a dit :Les deux groupes se rejoignent sur la notion de "sparring" (que je ne sais pas trop comment bien traduire en français), qui est un combat ayant un vainqueur inconnu au départ et se déroulant en sécurité.




Sparring = Assaut en français. Un assaut/parring à la base ce n'est pas forcément fait pour désigner un vainqueur...D'ailleurs la majorité des groupes pratiquant les AMHE font quasiment toujours des assauts/sparrings sur la base d'échanges libres.





En fin de compte ce qui est intéressant dans un échange (sparring ou compétition) c'est ce que les personnes impliquées peuvent en retirer pour enrichir leur pratique, quelqu'en soit l'issue.





Alexander
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gaëtan
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jeu. juil. 02, 2009 6:50 pm

Re Salut Philippe,








Je crois que la différence fondamentale entre nos approche tient à la place qui est faite à la compétition/ sparring.


Je crois comprendre que dans ton approche, l'archéologie du geste permet "d'excaver" des techniques qui peuvent être exploitées dans le cadre d'opposition telles que des tournois.





De notre point de vu, nous mettons en évidence deux choses. D'abord que le combat en armure pratiqué avec des techniques de blossfechten et en ayant les deux mains sur la fusée est a priori un non sens. D'autre part, même dans le cadre de tournois historiques en armure, les règles étaient différentes (ex: épées aiguisées dans le pas d'arme de sandricourt, dans le petit jean de saintré, les bretteurs vont jusqu'à défoncer les armures à coups de hache etc...). Donc, même dans le cadre d'un tournoi, il est difficile de dire qu'on fait comme à l'époque. D'où le fait de dire qu'il vaut mieux parler le combat sportif en armure que d'escrime médiévale.





L'autre problème concerne le rôle de la compétition. Si elle devient la finalité de notre activité, alors les techniques retrouvées ne seront plus que le fondement d'une pratique moderne. Notre position est de dire, que le sparring/ compèt n'est qu'un outil parmis tant d'autres pour approcher les AMHE. En en faisant une fin, tu risques de dévoyer l'art martial en "sport martial". On crée un bagage technique inspiré des manuscrits mais qui répond à la nécessité de respecter des règles d'engagement moderne.


C'est une pratique qui se diffuse de plus en plus y compris au sein même des amhe. Ceux qui gagnent les sparing sont forcément bon et sur la bonne voie. A dijon cette année, j'ai entendu trois instructeurs dire en substance "de toute façon les techniques des manuscrits ne fonctionnent pas en sparing". Au lieu de remettre en question nos pratiques on fini par remettre en question les sources. Finalement, celui qui développe une technique hyper épurée et efficace en sparring devient une référence. C'est dommage car le sparring en ce qu'il comporte des biais (liés au matériel et aux règles d'engagement) n'est pas l'exact reflet d'un combat au XVe siècle.


C'est pour celà que je parlais d'humilité des AM. Dès lors qu'on reconnait qu'on ne peut pas pratiquer à fond qu'il s'agisse des techniques pour tuer ou des techniques de "compétition" historique on adopte nos façons de travailler, et le sparring ne représente qu'un outil parmis tant d'autres.


Donc voilà où est à mon avis le risque dans ta conception du combat médiéval. En érigeant la compèt comme un étalon de pratique, tout va graviter autour de celà et on finira par appeler combat médiéval ou amhe, une pratique sportive moderne.





J'ai volontairement shématisé les positions pour essayer de mettre en relief les différences. Comme tu le voies mes craintes ne concernent pas le combat en armure sportif exclusivement, mais toute approche qui place au sommet de sa pratique la compétition.


Même si pour le moment vous faite l'effort de vous réferer aux sources, il y a bien un tyep plus malin que les autres qui finira par trouver une botte plus efficace que les autres et qui va faire jurisprudence. Cela finira par créer un corps autonome de technique de plus en plus déconnecté des sources. Tu pourrais me répondre qu'après tout vous ne faites que perpétuer une pratique disparue en innovant. Mais dans ce cas, on n'est plus dans le cadre d'amHe. C'est une autre pratique, tout à fait valable mais différente.
P.E.A.M.H.E
philippe l. de la r.
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ven. juil. 03, 2009 2:47 am

gaëtan a dit : Re Salut Philippe,
Re- à nouveau.


Je crois que la différence fondamentale entre nos approche tient à la place qui est faite à la compétition/ sparring.

Je crois comprendre que dans ton approche, l'archéologie du geste permet "d'excaver" des techniques qui peuvent être exploitées dans le cadre d'opposition telles que des tournois.



De notre point de vu, nous mettons en évidence deux choses. D'abord que le combat en armure pratiqué avec des techniques de blossfechten et en ayant les deux mains sur la fusée est a priori un non sens. D'autre part, même dans le cadre de tournois historiques en armure, les règles étaient différentes (ex: épées aiguisées dans le pas d'arme de sandricourt, dans le petit jean de saintré, les bretteurs vont jusqu'à défoncer les armures à coups de hache etc...). Donc, même dans le cadre d'un tournoi, il est difficile de dire qu'on fait comme à l'époque. D'où le fait de dire qu'il vaut mieux parler le combat sportif en armure que d'escrime médiévale.


De notre point de vue le "sparring" et la competition sont différents. Le "sparring" est une pratique d'entraînement, avec une personne qui va travailler et une autre (le sparring-partner) qui va devoir adopter un comportement spécifique à l'exercice. Le but n'est pas d'avoir un gagnant mais de permettre à un "étudiant" de "travailler" de façon à passer/ placer une technique particulière dans un cadre de condition spécifique. Il peut nous arriver de faire des sparrings "non-coopératifs", mais ça demeure un exercice (L'objectif de celui qui travaille est connu, sa ou ses positions de départs aussi,...).

La compétition, c'est autre chose. Le but est de "gagner", pas de placer une belle technique (mais si les choses étant bien faites, ceux qui maîtrisent leurs techniques, gagnent plus souvent, notamment en plaçant leurs techniques).



Sur de plus en plus de tournois (notamment, FOREST l'année dernière,...), on alterne "des manches du tournoi" en armures et d'autres sans armures, pour "varier" les plaisirs et les techniques utilisables,...

nb : nous n'avons pas nos mains "coller" sur nos fusées (là encore,, viens voir les tournois de SERAING, de FOREST ou ceux organisés en France par EXCALIBUR IDF ou d'autres groupes "sérieux",...).



Nous avons sur les parties de tournois qui se font en armures (ou sans d'ailleurs), des contraintes similaires aux chercheurs martiaux médiévaux : les normes de sécurités et les conventions sociales nous obligent à "biaiser",... c'est vrai pour nous comme pour vous,...


L'autre problème concerne le rôle de la compétition. Si elle devient la finalité de notre activité, alors les techniques retrouvées ne seront plus que le fondement d'une pratique moderne. Notre position est de dire, que le sparring/ compèt n'est qu'un outil parmis tant d'autres pour approcher les AMHE. En en faisant une fin, tu risques de dévoyer l'art martial en "sport martial". On crée un bagage technique inspiré des manuscrits mais qui répond à la nécessité de respecter des règles d'engagement moderne.

C'est une pratique qui se diffuse de plus en plus y compris au sein même des amhe. Ceux qui gagnent les sparing sont forcément bon et sur la bonne voie. A dijon cette année, j'ai entendu trois instructeurs dire en substance "de toute façon les techniques des manuscrits ne fonctionnent pas en sparing". Au lieu de remettre en question nos pratiques on fini par remettre en question les sources. Finalement, celui qui développe une technique hyper épurée et efficace en sparring devient une référence. C'est dommage car le sparring en ce qu'il comporte des biais (liés au matériel et aux règles d'engagement) n'est pas l'exact reflet d'un combat au XVe siècle.

C'est pour celà que je parlais d'humilité des AM. Dès lors qu'on reconnait qu'on ne peut pas pratiquer à fond qu'il s'agisse des techniques pour tuer ou des techniques de "compétition" historique on adopte nos façons de travailler, et le sparring ne représente qu'un outil parmis tant d'autres.

Donc voilà où est à mon avis le risque dans ta conception du combat médiéval. En érigeant la compèt comme un étalon de pratique, tout va graviter autour de celà et on finira par appeler combat médiéval ou amhe, une pratique sportive moderne.


Le sparring n'est pas pour nous une finalité : c'est une catégorie d'exercices (Cf plus haut différences entre sparring et compétition). Comme notre but en sparring est d'étudier et non de gagner, nous organisons nos sparrings en fonctions de la technique à étudier,... Pas de risques de développer un cursus de techniques pour gagner un sparring (car ce n'est pas une compet,...)



Ce risque de developper un cursus spécifique, pourrait exister lors des competitions / tournois. Présent sur de précédentes éditions de l'HEMAC, je l'avais moi aussi observé, (d'où ma trés grande méfiance envers les shinaï,...)

Notre grande force est que d'un tournoi à l'autre, et même d'une édition d'un même tournoi à l'autre, les règles (touches, décomptes des points) et conditions de compétition ne seront pas (jamais) les mêmes, ce qui représente le meilleurs freins au developpement de techniques particulières :

* Il y a peu ou pas de tournoi se déroulant en un unique type d'épreuve

* Certains organisateurs vont privilégier tel ou tel type d'épreuves ("Mort subites", duel au points, avec un type d'armes imposée, avec des zones corporelles "à toucher" ou interdites, avec ou sans armure, dans un cercle, en prise de pont, à la barrière,....). Mais ces épreuves (où la manière de les décompter) vont varier d'un organisateur à l'autre,...



Contrairement à ce que tu sembles croire, la compet n'est pas pour nous un "étalon de pratique", c'est juste une activité plaisante, comme peut l'être la reconstitution de mélée (même si des techniques histo, quand on est épaule contre épaule en mélée,... j'en voie pas souvent!!!).

Mais les gens qui s'entraîne le font pour plusieurs raisons à la fois : pour eux, pour la compet, pour animer un atelier "techniques" lors de prersta en public, etc...

Avec les techniques "retrouvées" par les chercheurs, il est possible de faire plusieurs choses non exclusives l'une de l'autre( y compris de la pratique martiale) et l'on ne s'en prive pas,...


J'ai volontairement shématisé les positions pour essayer de mettre en relief les différences. Comme tu le voies mes craintes ne concernent pas le combat en armure sportif exclusivement, mais toute approche qui place au sommet de sa pratique la compétition.

Même si pour le moment vous faite l'effort de vous réferer aux sources, il y a bien un tyep plus malin que les autres qui finira par trouver une botte plus efficace que les autres et qui va faire jurisprudence. Cela finira par créer un corps autonome de technique de plus en plus déconnecter des sources. Tu pourrais me répondre qu'après tout vous ne faites que perpétuer une pratique disparue en innovant. Mais dans ce cas, on n'est plus dans le cadre d'amHe. C'est une autre pratique, tout à fait valable mais différente.




Le phénomène dont tu parles, pourrait être à craindre, si les tournois étaient normés : partout les mêmes, avec le même équipement, les même règles etc,...


hors ce n'est pas le cas,... Comme je te l'ai dit, d'un tournoi à l'autre les règles changent et d'une année à l'autre aussi,... (*) Donc, les pratiquants doivent s'adapter en permanence et donc se doivent d'être polyvalent dans leur étude et maitrise eventuelle des techniques,...


(*)avec l'historicisation progressives des tournois, même les tenues des combattants vont devoir évoluer d'un tournoi à l'autre,... (Tournois début XIIIème, Fin XIIIème, Fin XIVème,....)





Moralité si dans un tournoi, ce type de comportement apparait de façon récurrente : charge aux organisateurs de corriger le tir.
Le loup, qui reste dans sa tanière, ne ramène pas de viande!!!<img src="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" alt="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" style="border:0" />
philippe l. de la r.
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ven. juil. 03, 2009 3:02 am

Je vais être sympa : je vous laisse le choix,...

Mais en échange j'espère du concret,...


Mais aucun souci, très cher. Le combat aux trois pointes est le type de tournoi le plus pratiqué dans l'italie du nord, et déborde sur l'aire francaise. Il consiste a s'affronter au cours de trois engagements, avec trois armes différentes. Classiquement, on a trois lances montées, trois épées et trois dagues. On a des divergences entre les cités. Parfois, l'épée est remplacée par la hache, parfois la dague par la hache. La règle est simple: Trois engagements successifs, et on compte celui qui s'en prend le plus dans la gueule.



On en a une belle descrïption dans une lettre du conseiller du duc de milan pour le duel d'un des élèves de Fiore, donc voici une traduction réalisée par moi:


« Oh mon Magnifique élevé et extraordinaire seigneur. Je me suis proposé pour décrire à votre magnificence ce qui s’est produit ici afin que votre magnificence puisse voir comme si cela était arrivés sous ses yeux. Il était proposé à l'allemand Sirano de donner trois coups de lance effilée, trois de hache, trois d'épée et trois de dague. Il choisit alors personnellement comme adversaire Giovannino de Baggio, de Milan, un jeune plein de courage, de belle contenance, pour qu'il satisfasse son désir…

…Ils courent ici et là sur le champ pour habituer les chevaux au parcours et à se mouvoir en toute sûreté. Le très illustre Duc, l'illustrissime dame Duchesse, et l’illustre seigneur et père de votre magnificence le Conte Antonio d'Urbino, regardaient cela dans une tribune revêtue d'or. A coté j'ai vu d’autres personnes qui ne valent pas peinent de se rappeler […]

Sirano, dont le cheval était sans protections, demande à ce que le destrier armé de Giovannino soit déshabillé. Après avoir ainsi perdu du temps il appelle au duel : Alors ils mettent le heaume, en saisissant les lances les armures et les boucliers rutilants, sans cacher leurs armoiries.

Après s’être assurés que le terrain était sûr, Ils éperonnent férocement les chevaux, se heurtent à toute bride mais inutilement. Au second et au troisième assaut Giovannino frappe Sirano à l'épaule sans provoquer quelque blessure. Au quatrième, Sirano, heurte férocement Giovannino sur son heaume, le forçant ainsi à pencher vers la jambe de son cheval.

Après ces assauts, en voulant d’un commun accord s’affronter d’une autre manière, et poussés d’une grande ardeur, ils augmentent la distance à parcourir et éperonnent les chevaux avec les pointes aiguës des éperons. Ils se lancent courageusement à bride abattue l'un contre l'autre. Le cheval de Sirano prit alors un chemin oblique, en se refusant de courir pendant que les deux courageux hommes se heurtaient. Le destrier de Sirano, plus par désir de sa propre ruine que par peur, sortit donc de la ligne droite et reçut le fer dans le flanc. Ceci lui arracha les viscères et ressortit par l’arrière train. Sirano gisait à terre pendant que la lance de Giovannino restait fixée dans le cheval et comme Giovannino ne pût l’ôter de son bras, il tomba à terre. Et ainsi, mon magnifique seigneur, voici la fin du combat à cheval. Dans au milieu du champ on place deux chaises couverte de soie où les adversaires se reposent, assis.

Peu après ils saisirent les haches et chacun traverse le champ en avançant l’un contre l'autre : Giovannino frappa Sirano à la tête et Sirano frappa avec le manche de la hache sur l’épaule (s’étant en effet trop approché de l'ennemi). A travers l’espace large de quarante pas, ils ne cessent de se rencontrer. Sirano blesse Giovannino au fémur et Giovannino blesse Sirano à la tête […] mais Giovannino, insensible à la blessure au fémur, par un coup semblable frappe Sirano au tibia, lequel estropie Sirano. Il frappe de nouveau Giovannino à la tête sans lui faire aucune blessure. Après un bref intervalle, ils prennent les épées.

La forme de leurs épées est différente de celles que l’on utilise d’habitude pour la guerre. En effet ces lames ont une de base robuste et large et ils jouent en blessant seulement d’estoc. Avec une grande force et un fort engagement de la même manière ils frappent par trois fois.

Après un autre intervalle de temps, ils combattent ensuite avec la dague ce qui provoque une très grande clameur. Ils sortent ensuite du champ après avoir loué Dieu qu’aucun d’entre eux n’ait répandu de sang.

Ceci, mon magnifique seigneur, est du aux armures protectrices du sang de l’homme, qui repoussent les coups, y compris ceux que certains portent avec de forts estocs! Je souhaite que vous en ayez de semblables, on dit que ceux qui l’ont ne craignent même pas la colère de Vulcain. »




On remarquera que les mecs n'arrivent pas a se blesser de tranchant ou d'estoc, et que c'est le choc de la hache qui les ébranle... Conclusion a laquelle est arrivé l'ami daniel lors de ses recherches sur les collections d'armures et d'armes d'allemagne et de suisse, ce qui a renforcé son argumentaire disant que le blossfechten n'est utile en rien lors d'un engagement en armure.







Bon, je synthètise :


Tu as l'occasion de nous présenter un tournoi avec des règles histo-sourcées, donc tu nous présentes un tournoi aux trois armes (Lance, épée/ hache, dague) où est désigné vainqueur celui qui a défoncé la tronche de l'autre,... (NB : Je ne conteste pas là l'intéret historique de la chose,...)





Merci Pierre-Al pour cette grande avancée,...





(ceci dit ça devrait pas etre compriqué à reconstituer, car à l'exception de la partie equestre, c'est déjà ce que font n'importe quelle troupe d'évocation XIVème-XVème après 2ou 3 bières,...)


Encore une fois, merci, ça va nous faire bien avancer ça,...
Le loup, qui reste dans sa tanière, ne ramène pas de viande!!!<img src="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" alt="http://pic.aceboard.net/img/12392/5050/1173547401.gif" style="border:0" />
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