J'ai pas mal cherché dans les récits contemporains de batailles du XIIIème/début XIVème ce qui concernait le statut de miles à pennonceau, banneret, etc. Surtout en ce qui concerne les bannières, mais j'y ai aussi trouvé quelques références à des cris...
L'idée que je m'en suis fait est que le féodalisme pur et dur régit bien le fonctionnement des troupes en campagne dans nos régions ( je suis du Brabant... ).
Il y a bien une 'hiérarchie' vassalique qui implique qu'en fonction de la demande ( ducale, dans mon cas... ), chevauchée ou ost, le système féodal répondait d'une manière assez codifiée. ( Il semble y avoir néanmoins de nombreuses exceptions... Histoire de confirmer la règle...
).
Bref, sur un champ de bataille se retrouvent des bannerets regroupés par un 'chef reconnu', souvent un vassal direct du souverain, un allié, un membre de sa famille proche. Cette unité prend une position de départ stratégique décidée auparavant.
Chaque banneret a 'apporté' dans ses bagages ses vassaux, suivant les exigences de son rang de banneret ( cela varie de façon importante en très peu de temps dirait-on ). Donc on a un banneret avec sa bannière qui est entouré de, par exemple, 20 à 40 miles à pennonceaux, montés, armés selon les exigences de leur rang. Chacun de ces miles est suivi d'hommes du ban ( du penon ??? ) ( voire en cas de crise grave d'arrière-ban ), armés à ses frais ( il en fera facture au souverain ou au vaincu ensuite... ).
Le banneret a un cri de ralliement, souvent lié à son patronyme familial, qui sert en permanence à centraliser son 'contingent' autour de sa bannière. Une chute de celle-ci est redoutable dans le déroulement du combat car souvent déclenche la fuite du contingent si elle n'est pas relevée rapidement.
Les miles sont reconnus aux armes de leurs écus. Ont-ils aussi un cri ? Je n'en ai aucune référence ( privilège du banneret... ) Et leurs hommes les connaissent de vue...
En cette fin de XIIIème siècle, l'apparition des milices communales est souvent une cause de perturbation dans ce bel ordre féodal... Elles sont souvent placées sous la direction d'un officier du suzerain. Officier administratif, noble et fidèle... Dans nos contrées du nord, souvent le seneschalk ( sénéchal ), le schoutheete ( écoutête, bailli, amman ) ou le chatelain de la ville d'origine, qui portent la bannière de la ville voire ( plus tard ), de la corporation particulière...
Il ne semble pas, à Courtrai, par exemple, que des signes matériels d'appartenance à l'un ou l'autre des camps soient présents...
Et cela peut aussi se comprendre par le fait que de nombreux vassaux tiennent leurs différents fiefs de plusieurs suzerains et sont donc soumis à des liens vassaliques par rapport aux deux suzerains opposés...
Le parti pris n'est donc jamais définitif et les alliances changent souvent en fonction de l'évolution de la bataille... Cela se règlera plus tard, souvent financièrement...
Finalement, en suivant van Heelu ( Worringen 1288 ), de Dynter et d'autres témoins de batailles qui on laissé leurs chroniques ( chouette bouquin : Cl. Gaier, Grandes batailles de l'histoire liégeoise au Moyen-Âge, Eugène Wahle éditeur, Liège 1980 ) pour l'époque, je placerais dans l'ordre comme signe de reconnaissance : la bannière du banneret, son cri, ses armes, puis le pennon et les armes du fieffé dont on dépend...
Rien sur la tenue même du combattant donc... Sauf peut-être une vague uniformité de couleurs... Les brabançons ont très souvent dans les couleurs de leurs écus le gueule et l'argent, couleurs de la famille des comtes de Louvain/Duc de Lothier. 'Référence', donc, mais pas 'uniformes'...
En dehors de ça, si le gars qui arrive en face est menaçant... On frappe.