la vérité sur azincourt?

Modérateur : L'équipe des gentils modos

conrad von girsberg
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ven. sept. 01, 2006 10:40 am

donc enfait a azincourt les fleches anglaises on simplement réussi a démonter les quelques cavaliers en abbatant leurs montures
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enguerrand
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ven. sept. 01, 2006 11:21 am

Cela fait déjà plus de 5 ans que la théorie est avérée. Il en est de même pour les effectifs. Qui plus est, les recherches menées (par des godons!) amènent à penser, qu'au final, c'est véritablement plus une défaite française, qu'une victoire anglaise. Mais, je pense que la version Shakespeare d'Azincourt est encore loin d'être détronée dans l'esprit des gens.





EDIT: Fautes d'orthographe...
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rodoric
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ven. sept. 01, 2006 1:07 pm

Conrad Von guirsberg a dit : donc enfait a azincourt les fleches anglaises on simplement réussi a démonter les quelques cavaliers en abbatant leurs montures




C'est le moyen le plus efficace pour casser une charge : on tire dans le tas et le cheval touché tombe, les autres aussi .... et c'est la fin de la belle charge : le coup direct sur le cavalier éxiste surement mais est moins probable et peut etre moins efficace (le cavalier est plus blindé que le cheval )
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gamot
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mar. sept. 05, 2006 6:40 am

Les chroniques de l' époque insistent sur le fait qu' à Azincourt, le tir a davantage semé de confusion que de pertes véritables pour la cavalerie (le feu, qui semble avoir été bref, a été si nourri que les montures sont devenues incontrolables et se sont précipîtées dans les rangs démontés, renversant les seigneurs de France et permettant aux archers angloués de charger rapidement à pieds)
thierry de binch
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dim. oct. 01, 2006 11:55 am

bonjour , je suis nouveau sur le forum ;


comme je travaille en siderurgie , j'aimerais préciser uh point concernant le fer et l'acier ; l'acier fut élaboré fin du 19eme siècle par insufflation de l'oxygène dans la fonte , le fer provient du minerais naturel fondu et ensuite conditionne en barre pour être battu à la forge pour obtenir le fer forgé et ensuite durci par trempe successive
conrad von girsberg
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ven. nov. 10, 2006 1:17 pm

le dernier magazine "moyen age" a publier un grand article sur azincourt que je conseille
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enguerrand
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sam. nov. 11, 2006 9:05 am

thierrytoutcourt a dit : bonjour , je suis nouveau sur le forum ;

comme je travaille en siderurgie , j'aimerais préciser uh point concernant le fer et l'acier ; l'acier fut élaboré fin du 19eme siècle par insufflation de l'oxygène dans la fonte , le fer provient du minerais naturel fondu et ensuite conditionne en barre pour être battu à la forge pour obtenir le fer forgé et ensuite durci par trempe successive







??? [img]images/icones/icon12.gif[/img] ??? Tu dois confondre avec un acier spécifique, car il existe depuis l'antiquité même si on ne lui mettra un nom que plus tardivement. Pour s'en convaincre, il suffit de lire les analyses d'objets tels que les épées et les différentes pièces d'armures retrouvées, où l'on distingue très clairement les parties fer et les parties acier. A ma connaissance, le seul acier inventé au XIXème est l'acier damassé soudé qui fut utilisé pour les épées mais surtout pour les fusils.
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beraud de mercoeur
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mer. févr. 28, 2007 9:43 pm

Oh là, le thierrytoutcourt ! du calme sur l'acier et le fer.





Les celtes du IV° siècles en Val de Saone, Chalons et Tournus, fabriquaient des tranchants rapportés d'une dureté excpetionnelle.


Il n'y a qu'une quanrantaine d'année que l'on arrive à fabriquer des aciers aussi durs.


Ensuite, le fer ne se tremps pas, où très peu, alors comment fabriquait-on des épées mérovigiennes par exemple ? Puisque tu es métallurgiste tu dois connaître le corroyage, le woodz et le damas....


Ca ne date pas du XIX° c'est plutôt à ce moment là qu'on perdu les connaissances et secrets de fabrication. Et heureusement que quelques forgerons et autres métallurgistes passionnés s'y sont remis depuis quatre ou cinq décénnies, sinon nous ignrorerions tout ça...





Il faudrait que tu assistes à une réduction de minerais pour comprendre que tu fais fausse route complète sur l'existence de l'acier avant le XIX°.





C'est un gag j'espère ton truc ?
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beraud de mercoeur
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mer. févr. 28, 2007 9:50 pm

Pour les canons de fusil Enguerrand a raison par contre, les armuriers de St Etienne ont été les derniers a conserver jalousement le secret de ce que nous appelons damas... et cela fin XIX° justement...
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le furet
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jeu. mars 01, 2007 7:23 am

Admettons qu'une fléche ne puisse pas traverser un plastron, il reste bien assez d'endroit protégés par de la maille que les fléches type "Bodekin" peuvent percer de toute façon, sans compter les pieds, les jointures et les armures incomplétes.





De plus, la densité et la cadence des archers est telle que les fantassins sont au minimum fixés. Potentiellement, les 6000 archers peuvent tirer 12 fléches en une minute. Sachant que l'on admet 24 fléches par archer (mais que des valets ravitaillent en continu si possible), cela fait 144 000 fléches tirées par des gusses adroits en deux minutes si besoin. Et du temps pour ajuster, ils en ont eu. Patauger dans la boue (il a plu toute la nuit) je sais ce que cela implique. Imaginez alors en rangs serrés, à 5 ou 600 mini par vague...


Impossible de tenir une formation, quant aux chevaux, la manoeuvre devait être "hard", il y a déjà dû y avoir des chutes. Comment charger ? Sur sol sec, je pense que les Français aurait pu l'emporter.





Apparemment, (j'aimerai trouver la source originale) sur les 2000 attaquants français de la premiére vague, il en est resté 160 de vivants en quelques minutes sans corps-à-corps. Pour une arme qui n'agit guère que sur le moral, c'est dingue le nombre de cardiaques dans les rangs français. Si les Anglais avaient autant d'archers, formés dans le civil en plus, vu le potentiel meurtrier en cas de révolte (guerilla) du longbow, c'est pas pour faire peur à coups sûr.





Enfin, la préparation "mentale" des Anglais était certainement meilleure.


Pendant la nuit, le roi a rappellé à ses archers que lors de la prise de Soissons, quelques mois auparavant, les 300 archers de la garnison avaient été pendus par les Français. Du fait, des "endentures", ils n'étaient pas rachetables par rançon et au minimum, les Français leur couperaient trois doigts.





Encore aujourd'hui, lorsqu'une armée s'attend à se prendre une pilée, le comportement du "favori" vis-à-vis des prisonniers conditionne le degré de moral ou de loyauté de "l'outsider". Ces archers n'avait qu'un recours, vaincre ou mourir, n'oublions pas ça.


D'ailleurs, lorsqu'il fallut tuer les prisonniers français, les seuls qui acceptèrent de le faire furent des archers.





Enfin, pour ceux qui atteinrent le stade de la mêlée, je ne veux pas critiquer les armures de l'époque, mais vu leur manque de champs de vision, seule une extrême mobilité peut compenser ce désavantage. Je ne suis pas sûr qu'après avoir pataugé dans la gadoue sous les fléches et traîné 6 kilos de terre à chaque soleret (et en ayant peut-être fait la bringue la nuit d'avant...), ils aient eu assez de jus pour ça.





Edit : cause fôtes d'aurtaograf et style





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Grég le furet


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MONNETS20

lun. mars 05, 2007 10:25 pm

Je vous fais découvrir cette hypothèse de Ferdinand Lot sur le fait que l'armée française n'était pas supérieure en nombre à l'armée anglaise. Je vous joins donc tout le paragraphe qu'il a écrit sur ce sujet. Cette hypothèse date de 1946. Elle est donc à prendre avec précaution.


AZINCOURT


"Le siége de Harfleur, malgré le succès final, causa de lourdes pertes, d’autant que la dysenterie sévit dans l’armée anglaise. Le comte de Suffolk y succomba, le duc de Clarence, les comtes de Marden, d’Arundel, de Nottingham se déclarèrent incapables de poursuivre la lutte. Henry V comprit qu’il lui était impossible de songer pour lors à conquérir le royaume de France et se décida à rentrer en Angleterre. Toutefois, pour voiler l’échec de son entreprise, il décida de traverser le royaume et d’aller embarquer à Calais. Plan téméraire, car le rassemblement d’une armée française s’opérait à Rouen. Aussi le roi d’Angleterre n’osa s’enfoncer dans le pays, mais décida à longer la côte à travers le pays de Caux. Parti de Harfleur le 8 ou le 9 octobre, il n’atteignit la Somme que le 13. il pensait la franchir au gué de la Blanque-taque, comme son ancêtre Edouard III, soixante-neuf années auparavant. Il reçut d’un prisonnier français l’information, certainement erronée, que le gué était gardé par des forces considérables. Il remonta alors la rive gauche de la Somme jusqu’à Abbeville. Là il trouva les ponts coupés. Il remonta encore plus haut. Près de Nesle seulement, entre Voyenne et Béthancourt, il put passer sur la rive droite du fleuve. Cependant son armée était épuisé de fatigue, souffrait de la faim, mais, et c’était pire, trouvait du vin en abondance. Tout cela avait pris du temps : le passage du fleuve était si malaisé que commencé à 10 heures du matin, il dura jusqu’au coucher du soleil.


D’autre part le rassemblement de l’armée française ne s’opérait pas vite. C’est le 10 septembre que Charles VI avait pris l’oriflamme à Saint-Denis, puis s’était porté sur Mantes, sans se hâter d’aller au secours de Harfleur. Quand la place tomba il n’était qu’à Rouen. Là il renouvela la convocation de l’ost. La haute noblesse fit son devoir : ducs de berry, d’Orléans, de Bourbon, d’Alençon, de Bar, duc d’Anjou, soi-disant roi de Sicile. Mais un grand personnage se déroba, le duc de Bourgogne Jean Sans Peur, qui intima l’ordre de ne pas bouger à son fils, le jeune comte de Charolais, le futur Philippe le Bon. Cependant un des frères de Jean, le comte de Nevers, se joignit à l’armée française, ainsi que la noblesse de Picardie et même de Flandre.


Un conseil de guerre se tint à Rouen. Par trente voix contre cinq il fut décidé d’aller attaquer les Anglais. Charles VI et le Dauphin voulaient prendre part à l’action. On se souvint de Maupertuis et le roi, avec l’héritier de la couronne, furent suppliés de renoncer à ce projet. Les ducs de Bourbon et d’Orléans envoyèrent au roi d’Angleterre le défi, avec demande de lieu et jour pour la bataille. Henry V le reçut à Monchy-Lagache, à deux lieues environ au nord de Ham, le dimanche 20 octobre. Il répondit qu’il se rendait à Calais et que de jour ou de nuit on le trouverait « aux champs ». Poursuivant sa route, Henry passa l’Authie à Acheux, la Canche à Frévent, la Ternoie à Blangy (jeudi 24 octobre). Là il aperçut à un mille, vers le nord, les Français qui lui barraient la route.


Depuis Ham l’armée française, passant par Bapaume et Saint-Pol, avait côtoyé l’armée anglaise à droite, et l’avait finalement devancée.


En dépit des conditions difficiles où il se trouvait, Henry V ne perdit pas confiance. Il rangea son armée entre deux massifs forestiers enveloppant le village de Tramecourt, à sa droite (à l’est), et celui d’Azincourt à sa gauche (à l’ouest). Lui-même passa la nuit du 24 au 25 au hameau de Maisoncelles, à environ 800 mètre en arrière du front.


Quand la bataille s’engagea, le 25 octobre, l’armée Anglaise était rangée sur une seule ligne, la cavalerie ayant mis pied à terre, selon sa tactique habituelle, sur quatre rangs de profondeur. Quant aux archers, ils étaient placés aux ailes, selon les uns (Jean de Wavrin Lefèvre) ; au contraire ils étaient répartis entre chacun des trois corps (droite, centre, gauche) selon Monstre et. Chacun d’eux était muni d’un pieu aiguisé aux deux bouts ; il le fixait en terre, obliquement, la pointe tournée vers l’ennemi de manière à blesser les chevaux si l’adversaire chargeait. Il était armé, outre son grand arc, du coutelas, de la hache ou de la masse. Chevaux et bagages furent rangés en arrière, à Maisoncelles, sous une faible garde de valets et de palefreniers.


La situation des Français n’était pas si avantageuse qu’on eût pu le croire. Leur nombre, quoiqu’on ait dit, n’excédait pas probablement celui des Anglais, si même il l’atteignait, ainsi qu’on le verra. Le duc de Bourgogne, volontairement, s’était abstenu ; le duc de Berry n’avait pu rejoindre l’armée. Le duc d’Orléans était jeune et sans expérience. Surtout, il n’y avait pas d’accord entre les grands. Le connétable d’Albret ne jouissait que d’un faible prestige auprès des princes du sang. Lui et le maréchal Boucicaut, se souvenant du passé, opinaient pour une attitude défensive. Ils avaient détourné le roi et le dauphin de se porter au secours de Harfleur. Au moment même où la lutte allait s’engager, ils voulaient encore temporiser, croyant que la fatigue, la faim et la maladie leur livreraient l’armée anglaise sans combat. La jeunesse, au contraire, était pour une charge à fond et immédiate, et l’on se disputait âprement l’honneur de figurer à l’avant-garde.


Finalement on décida de rester sur la défensive. Le temps imposa, d’ailleurs, ce parti. Il plut toute la nuit et, au matin du 25 octobre, il fut évident qu’une charge générale de la chevalerie française était impraticable sur un sol détrempé. Et puis l’étroitesse du champ de bataille, 700 mètres tout au plus, rendait impossible le déploiement sur une seule ligne. On dut ranger l’armée sur quatre lignes : en arrière d’une avant-garde montée, deux lignes de cavalerie démontée, à l’imitation des Anglais, une troisième de cavalerie montée. Quant aux archers, on les fit tout de suite passer à l’arrière, de peur qu’ils partageassent l’honneur de la journée, car la chevalerie française ne doutait pas de sa victoire.


Elle en doutait si peu qu’elle repoussa, aux premières heures du jour, la demande de Henry de lui permettre de regagner Calais à l’amiable. Le roi d’Angleterre se décida alors à jouer son va-tout et, entre 9 et 10 heures, après avoir ouï trois messes, il ordonna l’attaque : « au nom de dieu tout puissant et de Saint Georges, bannière en avant ! » Le maréchal Thomas d’Erpingham jeta en l’air son bâton de commandant. L’armée s’agenouilla, puis baisa la terre. Redressée, elle commença aussitôt l’attaque, les archers nu-pieds, les bas de chausse retroussés au dessus du genou pour avancer plus légèrement à travers le terrain détrempé. Après avoir parcouru 600 à 700 mètres les Anglais se trouvèrent à portée de trait des Français. Rangés en forme de herse, les archers fichèrent leurs pieux en terre, jetèrent un grand cri et commencèrent à tirer.


Alors, des ailes de l’armée française sortirent quelques groupes de cavaliers qui chargèrent bravement et furent aussitôt mis hors de combat. Archers et arbalétriers français placés en arrière, ne purent rien faire contre l’archerie anglaise. Pour arrêter l’ennemi le connétable dut faire donner sa première ligne. Elle était formée d’hommes d’armes démontés ; accablés par leur lourde armure, ils avançaient péniblement s’enfonçant dans la boue « jusques au gros des jambes ». Néanmoins, sous leur pression, la chevalerie anglaise, également démontée, se mit à reculer. La situation, un instant critique, fut rétablie par les archers : ils sortirent de leurs abris, laissèrent leurs arcs, et prenant de flan la chevalerie française empêtrée, tombèrent dessus, armée de coutelas, de haches, de masses. Les Français étaient tellement serrés qu’ils ne pouvaient se servir de leurs armes. Les archers anglais les massacrèrent en tas. A ce moment Antoine, duc de Brabant, frère de Jean Sans Peur, retardé, arriva sur le champ de bataille et se jeta dans la mêlée ; il périt aussitôt."
MONNETS20

lun. mars 05, 2007 10:26 pm

la suite


"Restait la deuxième ligne française. Ebranlée par les fuyards à pied ou à cheval de la première ligne et des ailes, elle fut vite rompue et massacrée : le duc d’Alençon trouva la mort. De la troisième ligne seuls 600 hommes purent être ralliés pour une suprême et inutile résistance. Au bout de deux ou trois heures de combat tout était fini. Poursuivre les débris de l’armée française, il n’y fallait pas songer. Les Anglais s’occupèrent de ramasser des prisonniers. Soudain le bruit se répandit qu’un corps de Bretons, Poitevins et Gascons attaquait par derrière. Inquiet, Henry craignit que ses troupes ne s’attardassent à la cueillette des prisonniers et il ordonna de massacrer les captifs. Ce fut une boucherie qui ne cessa que lorsqu’on sut qu’il ne s’agissait que d’une bande de maraudeurs qui s’étaient glissés dans le camp anglais (à Maisoncelles) et qui s’enfuirent.


Les pertes des Français étaient lourdes. De 4 à 11.000 tués selon les estimations. La fleur de la chevalerie était tuée ou prisonnière. Parmi les morts : le connétable d’Albret, l’amiral de Dampierre, Rambures, grand maitre des arbalétriers, trois ducs (de Brabant, d’Alençon, de Bar), sept comtes (de Nevers, Marle, Vaudemont, Blamont, Grandpré, Roucy, Fauquembert), 90 à 100 chevaliers bannerets. Au nombre des prisonniers (1500 dit-on), le maréchal Boucicaut, les ducs d’Orléans et de Bourbons, les comtes d’Eu et de Vendôme, Arthur de Bretagne, comte de Richemont.


Les pertes des Anglais auraient été plus légères : 13 hommes d’armes. Mais de grands personnages y avaient laissés la vie, dont le duc d’York, Edouard, cousin du roi ; le comte de Suffolk, etc. La lutte, un instant avait été chaude. Henry V avait dû sauver son frère Humphrey, duc de Gloucester. Lui-même avait été en danger : aujourd’hui encore, son heaume, conservé à Westminster, porte le témoignage du coup terrible de la hache d’armes qui le bossela et en détacha une partie des joyaux de la couronne royale qui l’ornait. Dix huit jeunes nobles Français s’étaient juré de pénétrer jusqu’au roi d’Angleterre et de l’abattre. Ils faillirent réussir. Tous périrent « mort et détranchés ».


Quoi qu’on est prétendu, la chevalerie française avait déployé le même bravoure que par le passé, mais aussi avait fait preuve de la même incapacité tactique.


Or, elle avait eu à faire avec un ennemi commandé par un chef incomparable. En dépit de la situation difficile où il se trouvait, coupé de sa retraite, disposant d’une armée numériquement faible, fatiguée, affamée, malade, Henry V ne perdit pas son sang-froid, ni sa confiance dans le succès, confiance raisonnée, fondée sur tout ce qu’il savait des luttes passées et sur tout ce qu’il savait de la valeur de son archerie. Celle-ci fut incomparable. Elle osa marcher à découvert sur l’ennemi, tirer avec une précision et une rapidité foudroyantes, puis lorsque l’avant-garde de la chevalerie française fut abattue, affronter, à l’arme blanche, la première ligne ennemie et la jeter à terre. L’archerie fit honneur à son chef et le chef savait que sa confiance dans le succès qu’elle lui vaudrait était justifiée. Le roi d’Angleterre et son armée furent dignes l’un de l’autre.


Le triomphe des Anglais n’en pose pas moins des problèmes auxquels on ne saurait échapper par des déclamations sur la prétendue dégénérescence de la chevalerie française. Le problème essentiel est le suivant : Pourquoi, si l’armée française avait la grosse supériorité numérique que lui attribuent les contemporains, s’est-elle entassée sur un front tellement étroit qu’elle n’a pu ni déployer sa cavalerie, ni poster son archerie, ni même se servir de ses armes ? Si elle avait été quatre fois plus nombreuse que l’armée anglaise, elle n’aurait même pas pu s’entasser follement sur un front de 700 mètres ; même sans le vouloir, elle eut par sa masse débordé et tourné l’armée adverse. Cela revient à dire que l’étude capitale est celle des effectifs des deux armées.


LES EFFECTIFS


Henry V s’était embarqué à Porchester le 11 aout 1415. Au moment où il entreprit le siège de Harfleur il disposait de 2.536 chevaliers, 4.128 archers à cheval, 3.771 archers à pied, en tout 10.435 hommes, non compris les coutilliers. Tels est, du moins, le total qu’on tire d’un document ( des Rotuli Parliamentorum) utilisé tout d’abord par sir Harris Nicolas ( History of the battle of Agincourt, 1831). Mais ce texte abonde en double emplois. Quand on est parvenu à les dépister, on n’arrive qu’à 2.000 hommes d’armes et 6.000 archers, en tout 8.000 hommes.


Les pertes essuyées au siège de Harfleur (17 aout-22 septembre) furent lourdes. Des blessés et malades durent être renvoyés en Angleterre. Une forte garnison fut laissée à Harfleur : 300 chevaliers, 900 archers. Si bien que, lorsque le roi se décida, contre l’avis de son entourage, à aller se rembarquer à Calais, il disposait pour cette imprudente chevauchée de forces très réduites. L’inconnu qui a rédigé les « Gesta Henry V », auquel on a donné pour nom Elmhalm, le chapelain du roi, bien placé pour être informé, nous dit que l’effectif de l’armée anglaise ne dépassait pas 6.000 hommes : « sex milia vivorum non excessit ». De même le « Liber metricus ». si l’on réfléchit que l’armée avait dû être diminuée par une marche épuisante de Harfleur à Azincourt et affaiblie, en outre, par la dysenterie, on doit admettre que ce chiffre est plutôt au dessus qu’au dessous de la vérité. De fait, si l’on totalise le compte de Robert Babthorp, contrôleur de l’Hôtel du roi, présenté aux barons de l’Echiquier le 19 novembre 1416, on ne trouve que 812 hommes d’armes et 3.073 archers à pied, soit en tout 5.509 hommes, en admettant que chaque homme d’armes fut accompagné de 2 archers à cheval.





Le champ de bataille d’Azincourt, ou mieux Agincourt, bordé par deux bois, qui n’ont pas disparu, s’étendait entre ce village et celui de Tramecourt. La longueur du front est évaluée à 800 mètres au maximun. C’est dire, tout de suite, que, de part et d’autre, les forces engagées ont été des plus médiocres. On vient de voir que, du coté anglais, elles ne dépassaient pas 6.000 hommes, si même ce chiffre était atteint.


L’effectif de l’armée française ne pouvait être supérieur ni même égal à ce chiffre. Cette armée n’avait pas de piquiers. Elle était composée de cavaliers (hommes d’armes). Sur 800 mètres de front au maximum, étant donné que la cavalerie se déploie alors sur trois rangs, séparés par un espace de 50 mètres environ, on ne peut engager plus de 1800 cavaliers au maximum. Si l’on admet, par hypothèse, un nombre double d’archers ou d’arbalétriers, on arrive à la conclusion que l’armée française n’était pas supérieure, mais probablement inférieure en nombre à l’armée anglaise.


Ne pas s’en étonner. C’était une armée féodale, lente à se réunir, lente à s’ébranler. Quantité de nobles restaient chez eux, malgré supplications ou injonctions, ou se mettaient en marche que trop tardivement. En cette année néfaste, le duc de Bourgogne se déroba : ainsi les forces du plus puissant prince de France se tinrent à l’écart. Le duc de Bretagne demeura à Rouen. Enfin le maréchal de Longy ne rejoignit pas à temps l’armée combattante : il demeura à six lieues du champ de bataille."
thierry de binch
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mar. mars 06, 2007 4:27 pm

Toutefois, il fallut attendre les grandes inventions du XIXème siècle (les fours Bessemer, Thomas et Martin) pour que l'acier, jusqu'alors fabriqué en faible quantité à partir du fer, connaisse un développement spectaculaire et s'impose rapidement comme le métal-roi de la révolution industrielle.


voici un extrait de l'origine de l'acier tapé dans google........
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le furet
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mar. mars 13, 2007 7:54 am

Salut,





Normalement, les hommes de la prévôté ne participent pas aux combats. Or, à Azincourt, les Français les ont alignés. Un certain Gallois de Fougières qui y est mort est d'ailleurs considéré comme le premier gendarme mort au combat et enterré sous le bouclier d'airain de l'école des officiers de gendarmerie.





Ceci va effectivement dans le sens de l'hypothèse de Ferdinand Lot.
Grég le furet


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le grand faucheur
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mar. juin 12, 2007 7:45 am

ouvre boite a dit : Toutefois, il fallut attendre les grandes inventions du XIXème siècle (les fours Bessemer, Thomas et Martin) pour que l'acier, jusqu'alors fabriqué en faible quantité à partir du fer, connaisse un développement spectaculaire et s'impose rapidement comme le métal-roi de la révolution industrielle.

voici un extrait de l'origine de l'acier tapé dans google........







ouais je me suis un peu renseigné depuis 2005^^ ah jeunesse...





il semblerait que les haut fourneau ne soient apparu que peu après le Xvème, ou a la toute fin ej sais plus, ce qui ferait que la production de masse de l'acier ne soit pas si rescente... et les bas fourneau étaient déja bien présent pour une production, certe restreinte mais tout de même présente...
per deum et ferrum obtinui!





true and sure, ad metam diriget deus et recte colineo!





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