J'ai des traces écrites début XVe si je me souviens bien (un chargement produit à Bordeaux et livré à Dieppe) [Histoire de Bordeaux d'Higounet].Ca reste quand même très anecdotique, et assez peu efficace contre une pluie de flèches. Les armures de chevaux que je connais sont plutôt fin XVe (sauf erreur de ma part, je n'ai jamais rien vu pour le début XVe)
Effectivement, c'est là que j'ai trouvé l'info. Pour l'engouement, c'est vrai que c'est un mythe national, j'y reviendrai.Quant au mythe de l'archer surpuissant tenace chez les Anglais, tes références ne viendraient pas d'un article de GAIER ? Il y fait une étude sur le mythe du grand arc anglais et il en ressort que jusqu'au XVIIe ou XVIIIe il y a des fanatiques de l'arc qui prônent un retour au mythique grand arc qu'ils trouvaient supérieur aux armes à feu... Ca peut expliquer en partie cet engouement des reconstitueurs actuels pour l'arc anglais.
Et bien en réalité, il me semble que l'impact a été assez limité à la chevalerie de Picardie, Ile de France et Normandie. Le reste du royaume n'ayant pu répondre dans les temps (et toute façon c'eut été impossible logistiquement) à la convocation de l'ost (puisque sous Charles VI on revient un peu en arrière en matière d'organisation militaire comparé à Charles V). Bref tout ca pour dire que oui il y a eu des tragédies dans certains lignages du nord, mais pas plus ou moins que dans les batailles méconnues du midi. D'autant plus que je rappelle, le grand débat sur Azincourt porte aussi sur le "massacre" des prisonniers français par les archers anglais. Donc y a t il eu massivement des rançons ou pas?Que s'est-il passé à Azincourt ? Pourquoi les registres Anglais font état d'autant de prisonniers (nobles) et les textes français des sacrifices qu'il a fallu faire dans la plupart des fiefs en région pour payer (parfois tardivement pour autant que je me souvienne de certains gars) la rançon ?
Ce qui s'est passé? Et bien un mauvais choix de terrain de la part des capitaines au lys, du moins lorsqu'ils ont laissé venir à eux les troupes d'Henri V. Ensuite, une mauvaise exécution tactique, puisque ce qui a vraisemblablement apporté la victoire à Henri V c'est le télescopage des batailles fleurdelysées qui ont fait que les troupes arrivant en renfort se trouvent fortement perturbées par la première vague qui reflue en mauvais ordre, elle même perturbée à la base par les arbalétriers qu'elle a bousculés. Or, l'ordonnancement des troupes, leur cohésion, c'est ce qui fait la force d'une armée médiévale.Que s'est-il passé ce jour-là ? Et me dites pas que les chevaux avaient mangés de la choucroute !
Là, c'est quelque chose de dramatique que beaucoup de jeunes (dont moi) historiens pointent du doigt. D'une part, une partie de l'historiographie anglaise a voulu se faire un mythe populaire à la John Bull, avec son héro archer venu de la campagne pour dézinguer l'arrogant français. C'est un mythe populaire, développé au XIXe siècle en partie, lorsque la GB n'a plus d'armée de terre digne de ce nom et qui pour se rassurer lors des "French's scares" se remémore son "glorieux passé". Côté français, il est dans la tradition républicaine de dézinguer l'aristocrate orgueilleux qui a bousculé ses propres troupes et qui en a été puni. Ces poncifs sont restés en vigueurs plus longtemps en France du fait que l'histoire militaire, en particulier médiévale, n'intéressait plus grand monde (c'est pas le sujet je m'étends pas là dessus). Donc il a fallu attendre ces 20 dernières années pour qu'on envisage de penser autrement. Et là, patatra, on se retrouve avec un vieux parisiano-centrisme qui a nuit à l'étude de la guerre médiévale (mais là encore, ce n'est pas le sujet).Alors c'est toujours possible que les Anglais déconnent et nous mentent mais alors pourquoi ça gueule pas chez nos historiens ?
Sur le reste je ne peux que t'enjoindre le Furet, pour la 3e fois, à lire Anne Curry, historienne anglaise, donc qu'on ne peut taxer de chauvinisme, qui est LA référence actuelle sur la bataille.
Mais ca on le sait depuis lurette en 1415. Courtrai s'était fait un plaisir de le démontrer bien avant si il en faut! Donc c'est un faux problème/questionnement.D'un côté, le furet qui dit qu'Azincourt est la preuve que la chevalerie française n'est pas indestructible
Là encore, ce n'est pas le plus important, ce qui est important c'est de souligner la course à la performance que se livrent alors fabricants d'armes de trait et fabricants d'armures puisque les armures les plus chères sont celles qui ont été "éprouvées".De l'autre, médiéviste, qui dit que l'armure pouvait protéger efficacement des flèches.