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Posté : lun. nov. 06, 2006 7:35 am
par Yvan de Tergate
Une question de néophyte de la lance de cavalerie : la lance de cavalerie est-elle une arme à usage unique ?

Je m'explique : un cavalier qui charge un ennemi lance baissée, s'il touche au but a de fortes chances de le transperser de part en part, ou au moins de pénétrer profondément. Et là, je ne vois pas d'autres solutions que de lacher la lance... Exact ?

Posté : lun. nov. 06, 2006 10:12 am
par malko
Si... faire des brochettes. [img]images/icones/icon15.gif[/img]
[img]smile/dejaout.gif[/img]

Posté : lun. nov. 06, 2006 10:16 am
par willem
Ou faire du saut à la perche par-dessus l'encolure du cheval ?

Posté : lun. nov. 06, 2006 2:06 pm
par Bouchard
Il y a de fortes de chances pour que l'usage soit unique ou de courte durée. Iln'y avait pas 50 charges de cavalerie non plus d'ailleurs...

Posté : lun. nov. 06, 2006 2:55 pm
par olivier de graharz
Oui c'est plutôt une arme à usage unique. Plantée dans un adversaire, il me semble difficile de la récupérer sans la briser, si elle ne l'est déjà...
Il y a pour la période sur laquelle je travaille (troisième quart du XVe) des listes de distribution de matériel après une bataille par ex. et l'on y trouve des fûts de lance...
De même en joutes, il était rare qu'une lance touche un adversaire sans se briser...(tout au moins au XVe S, cfr récits d'Olivier de la Marche)

Posté : lun. nov. 06, 2006 5:35 pm
par amaury
On va encore me reprocher de ne pas sourcer mais je soupconne fortement que la pratique de la lance courte en combat à pied soit une méthode comme une autre pour permettre de récupérer avantageusement un fragment de lance pas trop abîmé en cas de besoin dans a bataille.

Cela dit, no sources, no cry...

Posté : mar. nov. 07, 2006 2:48 am
par gilles xv
Oui, Yvan, il semblerait en effet que les lances de cavalerie n'est pas une durée de vie très longue... Je crois que tu fais de la reconstitution du début du XIIIe... Je te suggère donc d'aller voir dans La Chanson de la Croisade albigeoise pour avoir une idée de ce que nos ancêtres voyaient à la fin d'un champ de bataille... D'une part, les termes "asta" et "lancea" sont très fréquent, mais le termes "trencaz" (tronçon) également. Il apparait généralement après un premier assaut ou lors d'une descrïption de fin de bataille.

Ceci dit, il m'est venu des doutes sur l'aspect symbolique accordait à la lance de cavalerie par rapport à l'épée... Dans certains livres, il est grand ton de comparé lequel entre l'épée et la lance représente le mieux la chevalerie... Bref, ces auteurs comparent un élément militaire temporaire avec un élément qui se transmettait parfois sur plusieurs générations...

Posté : mar. nov. 07, 2006 3:39 am
par oriabel
Et n'y voit-on pas la même différence entre l'épée et l'arc ou l'arbalète ? ou encore l'épée et fusils ? l'épée est une arme de "corps à corps"..les autres permettent le combat à distance, lâche par définition...La lance va avec le cheval, ce qui peut expliquer son caractère symbolique de la chevalerie.

Posté : mar. nov. 07, 2006 6:59 am
par Bouchard
La lance comme l'épée prend parfois le nom de "gladius". A mon sens, aucune n'est dépréciée par rapport à l'autre, elles servent simplement dans des conditions différentes et symbolisent également le chevalier. Toutefois, l'épée a peut être une conotation plus "mystique" dans la mesure où il n'est pas rare qu'on lui donne un nom, que l'on mette des reliques dans la fusée...etc

Posté : mar. nov. 07, 2006 9:34 am
par gilles xv
Oui, Martial, c'est dans ce sens là que je parlais... C'est vrai qu'après relecture de mon post, je n'ai pas été super clair ce matin... Mea culpa (le déficit de caféine fait des ravages chez les étudiants)...

Bref, ce que je voulais dire, c'est que je ne trouve pas l'idée d'une comparaison entre la lance et l'épée très intéressante.
Tout simplement parce que d'après moi, ce n'est pas comparable... Bien sûr, la lance représente autant le chevalier (puis la chevalerie) que l'épée. Mais il existe d'autres éléments. Le cheval, tu l'as dit toi même Oriabel, ou encore le port du baudrier, les éperons, etc... Beaucoup de choses en gros qui se rattachent au combat à cheval (on pourrait même rajouter les possessions terriennes, les écuries, les chevaux, le fait deposséder un personnel qui s'occupe des chevaux, etc... la liste serait longue). Et tout celà ne font pas pour auatnt l'objet d'une comparaison avec l'épée.
Secondement parce que l'épée est permanente, la lance est temporaire. Là, je parle au point de vue personnel (ce qu'un chevalier ressentait), et non plus de symbolique générale. Et là, l'aspect permanent que je parlais ce matin à son importance. Une lance se brise à l'entrainement, en tournois, à la guerre, en tournois, voire à la chasse, c'est du consomable, du jetable quoi, alors qu'une épée se lègue, s'entretient, se reforge même en cas de brisure. Du fait de son caractère pérène, on lui donne un nom, la décore, la sanctifie (relique)... Sans oublier, qu'elle est cruciforme, qu'elle accompagne les adoubement à partir du XIIIe siècle (je mentionne cette date parce qu'à partir de cette date, c'est sûr. Avant, le terme d'adoubement est plus flou)... On pourrait rajouter que le chevalier la porte en permanence, que l'on en fait d'apparat, que c'est aussi l'arme que l'on sort quand la charge de cavalerie se "stabilise" (est arrétée) et que de ce fait on doit y avoir une grande confiance... Et on pourrait là aussi en rajouter...

Bref, pour faire simple, et ce que je reprocher à certains auteurs, c'est la comparaison hasardeuse d'éléments d'imaginaire collectif (auquel on pourrait rajouter un tas d'élément non militaire de la classe chevaleresque) avec des éléments plus personnels... De ce fait, je ne crois donc pas que la question soit très judicieuse... D'ailleurs, je ne crois pas que les mentalités médiévales se la posaient dans ce sens là ????????

Voila pour éclaircir, et désolé du foulli de mon cerveau matinal... J'espère avoir été plus compréhensible.

Posté : ven. nov. 10, 2006 3:06 pm
par ganelon le gascon_
Le frêne est un bois dur et cassant, ça donne une piste de non réutilisation pour des lances.

Posté : dim. nov. 12, 2006 4:27 am
par Che Khan
Ganelon le Gascon a dit : Le frêne est un bois dur et cassant, ça donne une piste de non réutilisation pour des lances.

Yo

Heu ????? pas vraiment, le frêne est un bois certes résistant mais surtout très flexible.

je pense même que c'est le bois le plus flexible que l'on trouve dans nos régions (et bien plus solide que le noisetier).

Il est d'ailleurs toujours utilisé actuellement pour les manches d'outils (pelle, rateau, bêche) ainsi que pour certains objets en sport (cross de hocket sur gazon par exemple). Il peut très bien être utilisé pour la confection des arcs !!!

Concernant les lances, j'ai déjà vu de nombreuses illustrations de pointes qui possèdent un arret afin d'éviter que la lame ne s'enfonce trop profondément (et pas que sur les épieux de chasse). C'est parfois une sorte de petit 'quillon'placé perpendiculairement à la hampe et parfois une boule.

Les Mongols avaient deux sortes de cavaleries. Une légère, armée d'arc et qui harcelait l'ennemi afin de le désorganiser. Une, lourde, cuirassée (armures lamellés) armée d'une longue lance.

Il y a de nombreuses illustrations montrant ses troupes poursuivrent un ennemi en déroute et les 'frapper' de leurs lances par derrière. On remarque bien qu'ils ne perdent pas leur arme dans le combat. De plus, certaines lances possédaient un crochet pour attraper l'adversaire et le faire tomber de cheval. Ici non plus la lance ne sert pas qu'une seule fois.

Bien à tous.

Posté : dim. nov. 12, 2006 7:10 am
par ganelon le gascon_
Heu ????? pas vraiment, le frêne est un bois certes résistant mais surtout très flexible.
Yoooo Che ! mais je peux te dire que ça pète comme du verre après flexion poussée. Un certain nombre de vers grecs parlent de lances en frêne noir qui cassent fastoche après avoir frappé le Perse percé.

Posté : dim. nov. 12, 2006 7:57 am
par olivier de graharz
Che Khan a dit :
Concernant les lances, j'ai déjà vu de nombreuses illustrations de pointes qui possèdent un arret afin d'éviter que la lame ne s'enfonce trop profondément (et pas que sur les épieux de chasse). C'est parfois une sorte de petit 'quillon'placé perpendiculairement à la hampe et parfois une boule.
A ma connaissance, c'était le cas chez nous uniquement sur les coustilles, au XVe S. Ces sortes de javelines parfois appellées demi-lances (car plus courtes) servaient notamment à achever les cavaliers désarçonnés et en mêlée. Les coustilliers en étaient dotés ; ceux-ci accompagnaient les hommes d'armes.

Posté : dim. févr. 04, 2007 12:02 pm
par bohemond
Pour ajouter mon grain de sel de beotien en matiere d'equitation, je relisais la Chanson de Roland et ils passent leur temps a fracasser des bouclier et autres armures en utilisant un "epieu". En quelques occasions il est specifiquement signifié que l'epieu se brise et que le chevalier utilise des lors son epée. Le terme "epieu" semble dans ce contexte designer un type de lance. Peut etre doté d'un systeme d'arret similaire aux pieux de chasse.