Ribaudequin
1. Ribaudequin: n.m. XVIème siècle, de "Ribaud-de-Quint", enfant bâtard de Charles Quint. Le grand Charles fréquentait de nombreuses ribaudes, et l’usage du caoutchouc n’étant pas alors ce qu’il est aujourd’hui, il co-produisit un tel nombre d’enfants illégitimes que le passage de ce mot dans le langage courant fut largement justifié. Les enfants de Charles Quint étant également de joyeux lurons, ce mot connut encore de belles heures au XVIIème siècle, où le terme se changea en "Petit-Ribaud-de-Quint". Avec le temps, la contraction en "Petit-Rame-Quint", puis en "Ramequin" devint la plus usuelle et le sens premier eut tendance à se perdre. Le terme ribaudequin désigne donc aujourd’hui une petite tarte au fromage, qui peut se manger froide ou chaude. (Joana Bize)
2. (2e ex aequo) Ribaudequin: n.m. provenant de la contraction du néerlandais "ribaude" (canon) et de l’ancien français "brodequin" (altération sous l’influence de broder, de brosequin et de l’espagnol borcegue), qui désigne une chaussure d’étoffe ou de fourrure couvrant le pied d’une femme à la plastique irréprochable ou d’une grande beauté (déjà communément désignée sous les termes de "canon", "chassis" ou "plante"). Ce mot, assez inusité à notre époque, a cependant fait les beaux jours des commères d’Autriche tandis que le Duc de H. faisait rechercher partout l’éblouissante jeune femme dont il était tombé éperduement amoureux au premier regard et qui avait disparu de son palais, alors qu’il y donnait un bal en l’honneur du célèbre compositeur des valses viennoises, n’y laisant qu’un de ses ribaudequins de vair. Les jeunes filles en fleurs de jadis ne rêvaient plus que de la promesse, faite en place publique, de pouvoir épouser le Duc à condition de parvenir à enfiler un ribaudequin qui devait aller comme un gant à la damoiselle. Cette histoire vraie donna, par la suite, matière à Perrault pour écrire le conte de Cendrillon. Relevons que ce conte ne rend pas justice au ribaudequin puisque Perrault lui a préféré le terme de pantoufle de vair (et même de verre par une déformation de l’auteur, sans doute car le verdure plus longtemps), alors que le sens commun montre bien qu’il ne peut être question de se rendre au bal dans un tel accoutrement! (Gérard Contério)
3. (2e ex aequo) Ribaudequin: n.m. De "ribaud" et "baldaquin". Nom donné, au Moyen Âge, aux lits fermés par des tentures, et servant dans certains lieux de rencontre à procurer un minimum d’intimité lors de pratiques réprouvées par les biens pensants et les hypocrites. ".., et c’estoy une ribaude dans chaque bras, qu’ici j’alloy d’un pas fort décidé, conoytre doux plaisirs au sein de ce ribaudequin si accueillant." in Les mémoires d’un mousquetaire du Roy, par le Chevalier d’Arte d’Agnan. (Philippe Calvet)
4. Ribaudequin: n.m. (1534, de "ribaude", fille de petite vertu, et "quiné", qui va par cinq) Rare Pratique sexuelle en vogue au seizième siècle à la Cour de France et qui consistait pour une unique courtisane à satisfaire simultanément cinq gentilshommes. Ce mot est toutefois tombé en désuétude avec l’augmentation des partenaires lors des rapports multiples. (Philippe Perrret-du Cray)
5. Ribaudequin: n.m. (de ribaude et baldaquin). Le ribaudequin est un lit à baldaquin muni d’un mouvement d’horlogerie et d’une machinerie qui lui permettent d’avoir un mouvement vertical à fréquence fixe. Ce lit était principalement utilisé par les ribaudes, d’ou son nom. Il est à noter que la fabrication de ce meuble n’a duré que peu de temps à cause des difficultés de sa mise au point. Lors des premiers mois, il arrivait souvent que l’horloge soit réglée sur la fréquence propre de l’ensemble sommier-matelas et que les participants soient projetés hors du lit, parfois avec de sévères blessures. L’invention du caillou, puis de la machine à laver, ont achevé de faire tomber le ribaudequin en desuétude. (Fabrice Prost)
6. Ribaudequin: n.m. (de "Ribaude de Montfaucon", la cinquième du nom) Style artistique tout d’abord musical, puis pictural et sculptural, entre le VIIIème et le XIIème siecle, originaire des Flandres, et dont les premiers essais furent inspirés par les moeurs de ladite dame. Cette dernière, femme du comte Godefroy de Papaincourt, avait, dit-on, plus d’amants dans sa cour que d’abeilles dans un essaim. Le fait est que son mari étant un fier guerroyeur, il la laissait pour de trop longues durées à batifoler seule avec qui lui plaisait. Comme toutes les affaires de coeur, et pourquoi s’en cacher de cul aussi, attirent les mauvaises langues et particulièrement celles des chansonniers, les exploits et les frasques de la dame, qui remarquez-le donc portait un nom prédestiné, firent vite le tour du comté et des fiefs voisins, pour finalement s’étendre au reste de l’Europe latine. Citons en exemple quelques ballades: "La source au coeur de la forêt", "Quand il n’est point là", "Les bûcherons" et aussi les tapisseries de la chambre rouge du château de Montmirail. (Thierry Charrot)
7. Ribaudequin: n.m. de ribaude (XIIème, de l’ancien francais "riber", faire le, la débauché(e)) et quinte ("caprice" ). Devient "ribaudequint" au XIVème, puis ribaudequin au début du XVIème pour faire le pendant du terme "libertin(e)". Jeune noble, mais également personne issue de la haute bourgeoisie, qui s’encanaille, soit par pur ennui, soit pour se faire remarquer, mais le plus souvent par caprice. Par ext. 1. Gens de bonnes familles qui se livrent, par désoeuvrement, à toute sorte d’actes de débauche et de licence. 2. Pop. Personne d’apparence aisée qui choque la morale. 3. Dérèglement dans le moeurs, dans la conduite. (Gérard Contério)
Et la vraie définition:
Ribaudequin: n.m. Ancienn. Engin de guerre constitué par un chariot sur lequel étaient montées des pièces d’artillerie de petit calibre.
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