fabrication d'une serpentine...

discussions sur les machines de siège et armes à poudre au Moyen-Age.

Modérateur : L'équipe des gentils modos

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siegfried de tattenried
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mar. août 11, 2009 4:38 am

Salutations amis Artilleurs... Je suis à la rechercherche de documentation de plans de serpentine j'ai en projet d'en fabriquer une de calibre 50-60 mm... De quelles sources dispose t'on ? quelle matière privilègier pour le fut la fonte ou le bronze? l'acier ( pour raison de sécu ) ? l'éprouvage est-il obligatoire ou les calculs de résitance des matéraux peuvent être suffisants( en appliquant un coef de sécu de 3 par exemple)? [img]smile/xread.gif[/img] merci d'avance..
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bilbaron
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mar. août 11, 2009 11:32 am

le matériaux dépend un peu de l'époque..


ne monte pas trop haut dans les calibres, sinon, il ne passera pas au banc d'épreuve


oui l'épreuve est indispensable !!!!!





tu peux faire tout les calculs de résistance que tu veux, si il y a une "paille " dans la matière, ça te pète à la tronche et on passe encore pour des dangers publiques....


et en cas d'accident, l'assurance te dira NON !!!!





voilà, mais ce n'est que mon avis perso.....
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siegfried de tattenried
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mer. août 12, 2009 3:16 am

Salut bilbaron ! pour l'époque je pensais XV° siècle...l'association qui m'a demandé ça désire une pièce d'artillerie à poudre sur roues ( sans autre précisions)... Cela serait mon stage de fin de formation de bureau d'étude... Quel serait à ton avis un calibre raisonnable pour ce genre de pièce ? et par qui faire éprouver le "canon" stp ?
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brusledoictz
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jeu. août 13, 2009 4:30 pm

Par les bancs d'épreuve de Liège (en Belgique) ou Saint-Étienne (en France).
Brusle-Doictz, artillier aux Lances de Bretagne - Goafiou Breizh.
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snorri
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jeu. août 13, 2009 7:02 pm

Brûle-Doigts a dit : Par les bancs d'épreuve de Liège (en Belgique)




[HS On]

De 1672 à nos jours…



Bref historique de l'épreuve



En se limitant au domaine de l'armurerie, on peut dire que l'origine de l'épreuve remonte à l'époque de la fabrication des armures (XIIIe - XIVe siècle).



L'épreuve se faisait à la demande du client, ce dernier désirant - c'était bien compréhensible - s'entourer de garantie. Le niveau de l'épreuve dépendait de la qualité du produit. C'est ainsi qu'il y en avait à "demi-épreuve", à "l'épreuve" et à "toute épreuve".



L'avènement des armes à feu (XIVe siècle) pose avec plus d'acuité encore le problème de la sécurité des utilisateurs. Ne dit-on pas, en effet, que les premiers servants des pièces d'artillerie étaient des condamnés de droit commun. Il est établi qu'il était courant d'éprouver les pièces d'artillerie - toujours à la demande du client - en utilisant des charges supérieures à la normale.



En fait, la réputation de l'armurerie liégeoise remonte au XVIe siècle et repose essentiellement sur la fabrication des armes à feu portatives. Il est normal que l'habitude d'éprouver les pièces d'artillerie allait se poursuivre pour les armes à feu portatives. C'est ainsi qu'il y eut, à Liège, des dizaines de particuliers, des éprouveurs, qui, à la demande des acheteurs, éprouvaient les armes à feu. On peut évidemment supposer que bon nombre d'armes évitaient l'épreuve et surtout celles de moins bonne facture.



Ayant reçu des réclamations concernant la qualité des armes fabriquées dans la principauté, le Prince-Evêque Maximilien-Henri de Bavière décrète par ordonnance, le 10 mai 1672, que l'Epreuve de tous les canons d'armes à feu est obligatoire, doit se faire dans un lieu public par un éprouveur assermenté et porter après acceptation la marque de la cité, le Perron. Le but de l'ordonnance est énoncé: "pour le bien du commerce et la sécurité des utilisateurs" en d'autres mots, POUR LE RENOM DE L'ARMURERIE LIEGEOISE.



C'est, avec raison, que l'ordonnance du 10 mai 1672 est considérée comme l'acte de naissance de l'Epreuve officielle des armes à feu à Liège.



Il serait probablement inexact de dire que la décision princière entraîna immédiatement la disparition des éprouveurs particuliers et l'adhésion totale des armuriers, déjà connus à l'époque pour leur individualisme. Il est cependant certain qu'il existe des armes fabriquées à cette époque et portant la marque du Perron.



La principauté de Liège ayant été annexée en 1795 par la République Française née de la révolution de 1789, l'Epreuve des armes à feu de Liège allait s'aligner sur les prescrïptions imposées par le décret de Napoléon Ier, le 14 décembre 1810. Ce décret fixe non seulement la procédure d'épreuve mais également le mode de fonctionnement des Bancs d'Epreuves. Chaque ville de l'empire où se fabriquent des armes, doit avoir un éprouveur unique. L'éprouveur est choisi par le Préfet du Département sur présentation par le Maire de trois candidats proposés par les fabriquants d'armes. Le Préfet nomme également six syndics qui doivent assister, deux par deux, à l'exécution des épreuves.



Il est frappant de constater que le décret impérial de 1810 constitue toujours le chemin suivi pour la nomination du Directeur du Banc d'Epreuves et le fonctionnement de l'institution.



L'autorité du Banc d'Epreuves n'étant plus limitée aux armes fabriquées à Liège mais s'étendant à tout le pays, il est normal que le législateur belge allait, après 1830, prévoir que le Directeur serait nommé par le Roi (et non plus par le Préfet) sur présentation par le Gouverneur (et non plus par le Maire) de trois candidats proposés par les fabricants d'armes. Les six syndics sont encore maintenant, nommés par le Gouverneur (Préfet) et s'ils ne sont plus obligés d'assister à l'Epreuve des armes, la loi les charge cependant de rechercher toute amélioration à l'Epreuve des armes. Seul le rôle du Maire (Bourgmestre) a été modifié: il est devenu, de droit, le Président de la commission administrative.



Le 14 décembre 1810 est donc une date importante pour le Banc d'Epreuves. C'est en 1888 que la loi accorde au Banc d'Epreuves la personnalité juridique, lui reconnaît le droit de propriété sur ses immeubles et confie au Directeur de la Police la surveillance du commerce des armes sur tout le territoire.



Trois dates sont donc à retenir:



10 mai 1672

14 décembre 1810

24 mai 1888



Pour être complet, il faut signaler que c'est le Directeur du Banc d'Epreuves belge, Monsieur Fraikin, qui fut à l'origine de la convention internationale créant la C.I.P. (Commission Internationale Permanente pour l'Epreuve des armes à feu portatives), chargée d'établir des règles uniformes pour l'Epreuve des armes et des munitions afin d'assurer la reconnaissance réciproque des poinçons d'épreuve des états signataires de la dite convention. La convention prévoit que le siège du bureau permanent de la C.I.P. se trouve en Belgique et que son Directeur est nommé par le Gouvernement du Royaume de Belgique.



La convention a été signée en 1969 et à ce jour, 13 pays en font partie.



L'épreuve officielle est donc une très vieille institution dont la raison d'être, à l'origine et aujourd'hui, doit être:



"Pour le bien du commerce et la sécurité des utilisateurs"



http://www.bancdepreuves.be/

[HS Off]
Eitt sinn skal hverr deyja

The Horns Photography: http://www.facebook.com/The.Horns.Photography
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siegfried de tattenried
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ven. août 14, 2009 2:11 am

merci bien pour les renseignements :) suis toujours en recherche pour ne pas fabriquer un canon playmo!! pour des raisons de sécurité je pense me tourner vers l'acier (C40) pour le canon en histo je me demande ce que l'on a comme petits calibres(?) si Bilbaron pense que du 50mm c'est gros il doit avoir ses raisons...
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brusledoictz
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sam. août 15, 2009 3:43 am

Voici ce que j'ai à ce sujet :

List made by William Hickling, purveyor of the King's Ordnance, 31 december 1455 (E. 364/90/D)

[...]

Serpentine

Length in feet : 7½, 8½

Diam. Of stone shot in. : 3½ lbs. Lead



Length in feet : 7½, 8½

Diam. Of stone shot in. : 2¼ lbs. Lead

Burgundian Ordnance - late fifteenth century*

[...]

Serpentine : 3½ - 7 feet in length, calibre 2-6 inches. Usually breech loading and mounted on carriages with elevating arcs. Appear c. 1430.

-----------

(*) as defined by Nicholas Michael in Armies of medieval Burgundy 1364-1477







Ces deux entrées sont tirées des annexes de Gunpowder Artillery 1267-1603 - The development and employment of artillery in Britain and Europe de Jonathan Davies.





(Les diamètres indiqués me paraissent gros cependant... 2 pouces je veux bien, mais 6 ??)
Brusle-Doictz, artillier aux Lances de Bretagne - Goafiou Breizh.
huguenin_

lun. août 17, 2009 3:00 am

Attention également aux pouces employés dans l'artillerie bourguignonne ! Ce ne sont pas les mêmes qu'ailleurs... Il me semble qu'il y a un article de métrologie là dessus...
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siegfried de tattenried
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jeu. sept. 24, 2009 7:03 am

Tu as une adresse pour l'article huguenin stp ? merci
"Que les corbeaux chantent la gloire de nos épées !"
huguenin_

jeu. sept. 24, 2009 7:40 am

Je dois avoir ça quelque part, il faut que je le retrouve...
huguenin_

jeu. sept. 24, 2009 8:00 am

Vous avez de la chance je suis tombé dessus tout de suite.


Alors, vous devez trouver le Cahiers de Métrologie n°7. Le titre c'est Le médiéviste et la métrologie historique et dedans il y a un article qui s'appelle "les mesures dans l'artillerie bourguignonne au XVè siècle".


C'est très intéressant, j'espère que cela vous aidera.
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Ysengrijn
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jeu. nov. 05, 2009 4:07 am

Pour avoir une liste de canons à affût mobile bourguignons dont le calibre est détaillé, consultez le livre suivant :





The Artillery of the Dukes of Burgundy 1363-1477


Robert Douglas SMith and Kelly DeVries


The Boydell Press


ISBN 1 84383 162 7





Plein de photos aussi et descrïption détaillé des pièces qui ont survécu jusqu'à notre époque.





Pour les canons montés sur affût mobile, le calibre varie entre 35 mm (pour ceux datés première moitié 15ème) et 72 mm (pour ceux datés 1460 à 1470).





Pour notre canon, la volée a été réalisée en tube d'acier industriel destiné à fabriquer des conduites hautes pression. C'est du 50 mm. Deux photos ici :





http://www.letemeraire.be/francais/acti ... -58/canons
<a href="http://www.letemeraire.be" target="_blank"><img src="http://i19.servimg.com/u/f19/11/39/95/77/bannia14.jpg" alt="http://i19.servimg.com/u/f19/11/39/95/77/bannia14.jpg" style="border:0" /></a>





Plus vous trouverez de raison dans un homme plus vous trouverez en lui de probité. Diderot
huguenin_

jeu. nov. 05, 2009 4:51 am

Attention à ce livre ! Il est intéressant au premier abord mais Robert Smith est un anglais et il n'a jamais travaillé sur des sources écrites bourguignonnes de première main... Il faut donc prendre son travail avec un certain recul...





Vu que toutes les pièces d'artillerie étaient transportées, on trouve absolument tous les types de calibre avec des affûts mobile : de l'énorme Mons Meg à la plus petite "serpentine" (qui ne sont pas du tout des petites pièces fines comme on croit souvent).


Choisissez aussi judicieusement les matériaux de construction, les mots ont un sens.
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Ysengrijn
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jeu. nov. 05, 2009 6:02 am

Huguenin a dit : Attention à ce livre ! Il est intéressant au premier abord mais Robert Smith est un anglais et il n'a jamais travaillé sur des sources écrites bourguignonnes de première main... Il faut donc prendre son travail avec un certain recul...
OK mais je ne vois pas en quoi çà change les dimensions et descrïption des objets qui y figurent. Tous ces canons sont également décrits dans le Burgunderbeute...


Huguenin a dit :Vu que toutes les pièces d'artillerie étaient transportées, on trouve absolument tous les types de calibre avec des affûts mobile : de l'énorme Mons Meg à la plus petite "serpentine" (qui ne sont pas du tout des petites pièces fines comme on croit souvent).


Oui, d'accord,on trouve de tout les calibres, montés sur affûts.

Et une serpentine n'est, en effet, pas systématiquement un petit canon...Les inventaires distinguent les grosses serpentines, les moyennes et les petites. Le nombre de chevaux alloués à leur transport est même parfois indiqué.



Abrégé pour le fait d'artillerie. Sans date, vers 1468. "Advis fait par maître Woulters. Premièrement pour mener un bombarde convient d'avoir en temps d'yver 24 cheveaux ; la bombardelle : 14 chevaux ; le courtault : 8 chevaux ; la grosse serpentine : 8 chevaux ; les moyennes : 4 chevaux ; les petites : 2 chevaux"




Huguenin a dit :Choisissez aussi judicieusement les matériaux de construction, les mots ont un sens.

Je ne comprends pas cette dernière remarque. Peux-tu m'expliquer ce que tu veux dire stp ?
<a href="http://www.letemeraire.be" target="_blank"><img src="http://i19.servimg.com/u/f19/11/39/95/77/bannia14.jpg" alt="http://i19.servimg.com/u/f19/11/39/95/77/bannia14.jpg" style="border:0" /></a>





Plus vous trouverez de raison dans un homme plus vous trouverez en lui de probité. Diderot
huguenin_

ven. nov. 06, 2009 3:30 am

Je veux dire que les noms de cnons renvoient souvent à mon avis, à un matériaux précis. Il y a bien sûr des exceptions à cause du matériel de récupération.
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