guillaumedebeaufort a écrit :
Et pour moi, un soldat n'est pas un assassin.
Ca dépend de quel côté de l'histoire il bascule à l'issue du conflit...
Un assassinat est défini en droit Français comme une homicide volontaire avec préméditation.
Cela me semble correspondre assez bien à la fonction d'un soldat... A cette nuance près que le rôle social du soldat implique qu'il perpètre ses homicides avec l'assentiment de toute une communauté organisée (de la tribu à l'Etat-nation). D'ailleurs les hommes de main des maffias se décrivent "soldats" sauf qu'il ne sont pas au service d'une autorité légitime ce qui fait d'eux des criminels.
Ca peut nous amener loin tout ça, y compris à reconsidérer la notion de "crime de guerre" dans certains contextes idéologiques ou sur des théâtres où toute autorité ayant disparue, la légitimisation de l'homicide (ajoutons les viols) n'existe plus. En état d'anarchie seul le constat d'homicide subsiste et difficile de préjuger de sa qualification ultérieure.
Cette question de légitimer ou pas l'homicide, voire le génocide, le viol et la rapine chez ses combattants se pose très tôt dans l'histoire. Son application en revanche est plus aléatoire. Les contextes de guerre (conquête d'accaparation, conquête avec génocide préalable, razzia, chantage au pillage, défense domestique, guerilla, existence d'une opinion publique influente, etc.) impliquent des réponses différentes dans chaque cas.
D'une manière générale (et pas automatique), on peut préserver les femmes de toute violence derrière des murs ou sur un vaste territoire pacifié. On se doit de les préparer à se défendre, sur de grands espaces turbulents, en cas d'intrusions fréquentes au sein de l'habitat, en cas d'absence longues et fréquentes des hommes, en cas de gros déséquilibres démographiques, etc.
Maintenant, j'ai lu dans Sport & vie que les hommes ont en moyenne 8kg de masse musculaire en plus que les femmes (à taille égale) et que les fibres musculaires masculines sont 40% plus puissantes que les fibres féminines. Donc, en terme de potentiel de combattant pour de la soldatesque, les femmes partent avec un gros handicap. De plus, avec 30% de mortalité en couche estimée tout au long du MA (Mi XIXéme à Buda, Semmelweis donne encore 14%)
Le déséquilibre démographique fait que tu vas effectivement chercher à préserver les femmes de la guerre parce que tu as aussi besoin de "potentiel de production démographique". Les Burgondes en étaient bien conscients et pour cause ils ont failli être exterminés par les Huns et l'identité "Alaine" en occident n'a pas survécu au massacre des derniers Alains de Sangiban lors des combats nocturnes aux champs catalauniques.
Donc, le combattant féminin est un combattant de défense occasionnel avant tout (tenir une arbalète lors d'un siège par exemple et certainement avec talent, la chasse des oiseaux de petite taille à l'arbalète à jalet au début de la renaissance est un loisir de dame) ou une exception (Jeanne d'Arc et les Jeannes de Bretagne...).
Maintenant, chez les scythes qui devaient protéger leur campement nomade de razzias de clans adverses, etc. on instruit les filles à l'arc et (la question ne se pose même pas) à l'équitation. On retrouve cette tradition chez les Perses Sassanides avec des archères à cheval parmi les troupes d'élite de l'empire.
Après, je ne veux pas paraître sexiste mais les femmes ont peut-être aussi été impliquées dans une forme de "guerre bactériologique médiévale". On m'a raconté une anecdote du XVéme siècle où à l'approche de son ennemi, un seigneur fait évacuer sa ville, n'y laissant que les "prostituées" malades.
L'effet sur l'armée adverse fut semble t-il notable... (si quelqu'un a plus d'info sur cette anecdote ou peut confirmer, ça m'intéresse)
A+