[idées reçues] Les mythes du Moyen Age

Vie, coutumes, institutions, pouvoir et organisation de la société au Moyen-Age

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beaujarret
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mar. sept. 23, 2003 3:58 am

Certains mythes du Moyen Âge

Une des épices qui aujourd'hui visite régulièrement notre table soit le poivre, se vendait au grain à l'époque.

Les épices étaient d'ailleurs un cadeau apprécié et un signe de richesse. En effet, il fallait se rendre en Orient pour les obtenir.

Contrairement aux croyances populaires, la ceinture de chasteté pour la femme n'a pas existée.

Les armures de plates qu'on peut observer dans bien des films médiévaux pesaient de 80 à 100 livres. Les chevaliers devaient donc être en forme !

L'hygiène était l'équivalent de ce que nous connaissons aujourd'hui. Les gens prenaient un bain tous les jours. Ce n'est qu'à la Renaissance que la malpropreté a pris de l'ampleur. Pour remédier à certaines odeurs persistantes, les gens bien nantis avaient recours aux poudres et parfums. À mentionner, Louis XIV n'a pris que trois bains durant toute sa vie et ce sur les conseils de ses médecins mais se lavait toutefois le visage et les mains à l'eau de Cologne tous les matins.

Le droit de cuissage n'était pas le droit du seigneur de dépuceler une jeune mariée mais celui de bénir le lit nuptial en y posant le pied.

La vie des rois était publique de la naissance à la mort : tous pouvaient assister à l'accouchement de la reine.

Le rôle d'un roi était surtout honorifique : son pouvoir lui venait de Dieu et il le transmettait à ses vassaux. L'Hommage au roi était la reconnaissance publique d'un noble envers le rôle divin du roi.

Il y avait beaucoup de nobles qui étaient plus riches et plus puissants que le roi. Ce dernier devait donc veiller à ce que ses " amis " lui soient favorables. Cette différence de revenus a été à l'origine de bien des guerres. À noter que ce n'est qu'au XXe siècle que la famille royale d'Angleterre est devenue la plus riche (elle ne payait pas d'impôt jusqu'en 1995).

La femme était "libérée" au Moyen Âge. Elle pouvait exercer tous les métiers, se marier selon son choix (sauf dans la noblesse mais il en était de même de l'homme), léguer ses biens à qui elle voulait etc. Elle n'a perdu ses droits qu'à partir de la Renaissance. La broderie était un métier traditionnel de l'homme bien que les femmes nobles s'y adonnent pour se divertir.

Une part importante de l'éducation des nobles consistait à apprendre à jouer d'un instrument de musique, les manières à table, la conversation courtoise et tout ce qui permettait de rendre agréable la vie.

La nudité n'avait pas de connotation sexuelle.

Les lits (objets de luxe) n'étaient jamais utilisés pour une seule personne.

La baignade se faisait au " naturel " peu importe l'âge ou le sexe.

Le passage du temps était calculé en heures canoniques, en saisons, années, règnes (de roi) pas en heures, minutes et secondes. Une des façons de faire cuire un oeuf à la coque était de "le faire cuire durant le temps que cela prend pour réciter trois Pater Noster".

Bien qu'aujourd'hui les chiffres arabes soient d'usage universel, les chiffres romains s'étaient exclusivement utilisés dans tous les documents au Moyen-Age. Durant longtemps, l'année ne débutait pas le 1er janvier mais à Pâques (résurrection du Christ) tout étant axé sur la religion chrétienne.

Les cartes géographiques représentaient souvent l'est en haut (à la place du nord). On voulait ainsi illustrer que Jérusalem (lieu de naissance du Christ) était supérieure à tout.

Le français était la langue universelle de la noblesse et des lettrés et ce même en Angleterre. Richard Coeur de Lion parlait donc français. Le latin était utilisé dans tous les documents officiels.

Une bonne partie de la noblesse ne savait ni lire ni écrire. Toutefois les femmes nobles étaient l'exception.

Les heures de travail n'étaient pas de durée fixe. Il était interdit de travailler à la lumière artificielle afin d'éviter la malfaçon. Les ouvriers et artisans travaillaient donc de plus longues journées l'été que l'hiver. Le nombre de jours travaillés était sensiblement le même qu'aujourd'hui : la majorité des jours fériés étaient cependant religieux. Le concept de vacances n'existait pas.

On mentionnait une date en fonction de la fête du saint et de la x ième année du règne du roi par exemple le jour de la Saint Patrice durant la troisième année du règne du roi Louis.

Un enfant avait plusieurs parrains et marraines soit autant de personnes que ses parents pouvaient en trouver puisque le taux de mortalité faisait en sorte que la plupart disparaissait avant que l'enfant soit adulte.

Les lépreux devaient se promener avec une crécelle et étaient obligés de faire du bruit à l'approche de toute personne. Ceci afin d'indiquer qu'ils étaient impurs et qu'il ne fallait pas les approcher. On ne leur apportait de la nourriture qu'à une certaine distance afin de ne pas les toucher.

L'université est une invention du Moyen-Âge. De quatre à sept matières étaient enseignées. À mentionner, les mathématiques étaient comprises dans les Arts et la théologie dans les Sciences.

Les oubliettes, comme on les imagine, n'ont jamais existé. Ce que l'on prend pour tel était des espaces pour ranger le grain. De même, le donjon n'était pas une prison mais le bâtiment principal du château.

Les tapis d'orient étaient tellement précieux qu'on les posait sur le mur en tant que décoration.

Les miroirs étaient faits de métal poli et étaient rares.

Certaines vérités du Moyen Âge

Fierabras était un redoutable guerrier sarrasin dans une chanson de Geste du XIIe siècle. Son nom à donc franchi les siècles pour devenir l'expression symbolique que nous connaissons.

Richard Coeur de Lion, le roi le plus connu de l'histoire d'Angleterre, ne résida même pas un an au total en Grande Bretagne. Il ne parlait même pas l'anglais et préférait de loin ses possessions d'Aquitaine, du Poitou et de Normandie. Mort à Chalus, il est enterré à l'abaye de Fontevraud (France) où on peut voir son gisant.
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beaujarret
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mar. sept. 28, 2004 3:43 am

Bien sûr, il y en avait aussi mais bien plus dans les cachots.
On gardait peu les prisonniers, il leur fallait quand même du pain aussi on se dépêchait de demander la rançon qui les ferait sortir de là.
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meddyetval
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lun. déc. 20, 2004 6:58 am

trés instructif tout ca!
j'affectionne les citations ou mots utilisés a cette periode et toujours prononcés a nos jours.
(je parle par exemple de fierabras)
j'ai pris connaissance récemment de la signification de "trier sur le volet" qui viendrait des échoppes medievales ou les volets ne s'ouvraient pas comme a nos jours mais a l'horizontale, servant ainsi d'étal. on y exposait les biens a vendre et l'on y "triait donc sur le volet"
si vous avez quelques expressions comme celle ci avec leur signification, je suis preneur.
laure de penhars
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mar. déc. 21, 2004 8:51 am

Merci Beaujarret toutes ces informations qui feront taire (on l'espère) une grande partie des inepties qu'on entend sur le Moyen-Âge :cry: Et notamment sur l'hygiène... Décidément les "Visiteurs" n'ont pas fait que du bien ! [img]smile/foire.gif[/img]
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dargaard2
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mar. déc. 21, 2004 10:34 am

pour les oubliètes, j'était resté sur la même interprétation que beaujarret, melisendre n'est pas de cette avis. alors, la vérité?
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oriabel
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mar. déc. 21, 2004 5:56 pm

Snorri a dit : Le plupart des 'oubliettes' sont des pièces pour stocker la glace...

C'est en effet l'explication la plus communément donnée. Il ne faut pas oublier que le romantisme du XIX est passé par les oubliettes. Rien que le choix du terme en dit long !
Mais ce post mène à d'autres questions que je me posais à propos de la notion d'emprisonnement et de son intérêt à l'époque. Vu son coût, il pouvait se justifier en attendant le paiement d'une rançon mais pour les autres ? la mort ? la mutilation n'étaient-elles pas plus économiques ? il y avait certes des prisons royales, mais qui connaît beaucoup d'histoires de prisonniers ? à une certaine époque il y eut les galères, puis l'Algérie pour "remettre" dans le droit chemin les récalcitrants. L'histoire de l'emprisonnement est sans doute une histoire très récente.
Prez, Lumière des Lumières, Sancta Domina, Muse du Savoir Médiéval et Chantre de la Reconstitution, Katochka !
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ulf
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mer. déc. 29, 2004 6:01 am

Bien qu'aujourd'hui les chiffres arabes soient d'usage universel, les chiffres romains s'étaient exclusivement utilisés dans tous les documents au Moyen-Age.
Ces chiffres "arabes" qui viennent de l'Inde...

En fait, dans le domaine des chiffres, les grands bouleversements qui allaient rendre le calcul accessible à tous sont survenus au IVe siècle de notre ère.

Une tradition tenace veut que les Arabes en soient les auteurs. C'est une grosse erreur. Selon toute vraisemblance, les chiffres que nous connaissons seraient nés en Inde entre le IVe et le VIIIe siecle.

En fait, les Arabes ont servi de courroie de transmission depuis l'Inde jusqu'en Occident au moment des croisades.

Première grande innovation des Indiens : remplacer chaque valeur de 1 à 9 par un symbole abstrait.

Les symboles que nous utilisons aujourd'hui en sont inspirés : le chiffre 6 se reconnaît facilement, le 8 va se fermer plus tard, etc.

Vers l'an 1000, le pape Sylvestre II a mis tout le poids de son autorité pour faire reconnaître ce système, non sans peine.

Selon Georges Ifrah, il a été très mal accueilli par ses pairs, car le conservatisme de l'Europe faisait que les chiffres romains constituaient pour eux les piliers de la civilisation dont ils étaient les héritiers. Se considérant les fidèles héritiers de la tradition de César, ils ne pouvaient utiliser d'autre chose que les chiffres grecs ou les chiffres romains.
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