[politique] Art et politique

[Yaourt]

Quelles sont les choses que l' ont pourrait faire ressortir de la question: comment l' art servait il la politique au MA??
(art sous toutes ses formes...)
J' ai bien quelques idées mais j' aimerais vostre avis sur la question!

[oriabel]

L'art et la politique se sont toujours servi l'un de l'autre. - -- l'art est une forme de propagande.
- il sert à affirmer la puissance
- il sert à transmettre une idéologie
Je pense que pour le Moyen Age tu pourrais t'intéresser à l'architecture aussi bien civile que religieuse d'ailleurs. A mon avis c'est le domaine dans lequel l'art s'est en premier mis au service du pouvoir.
Tu n'avais pas mis un post à ce sujet ?

[Yaourt]

oui, en effet j' avais déjà ouvert le problème dans un autre sujet mais là, c' est pour mieux m' y retrouver! en fait je dois faire un site là dessus, donc ça prend en compte:
mode vestimentaire, iconographie, architecture, musique, textes, voir même cuisine!(et mettre en relation avec la religion)
Je dois faire un truc le plus complet et interessant possible, sans tomber dans la thèse ni dans le devoir de prépa!)

[tastevin, roy des pions]

Il n'est pas inintéressant de relever qu'à l'origine, le mot "art" signifiait "technique": ainsi la "teknè poïétiké" des grecs, devenue "ars poetica" en latin, correspondait-elle à une manière de mettre en forme les discours, et non à un contenu. Si on ne retrouve pas au M-A de traités d'"art poétique" - du moins, pas avant la fin du M-A (il s'agissait alors d'"arts de seconde réthorique", comme celui de Pierre Fabri) - c'est quand même cette conception qui présidait largement à la création littéraire et la poésie servait largement à la diffusion d'une idéologie.

Il existait par exemple un nombre considérable de poèmes religieux, moraux, qui reflétaient parfois de sévères polémiques entre ordres religieux (par exemple le dénigrement des ordres mendiants, la guéguerre universitaire au XIIIème siècle, ou la critique de leur gloutonnerie testamentaire dans le "Testament maistre Jehan de Meung").

Ou encore, les romans de chevalerie type Chrestien de Troyes peuvent-ils être lus comme la promotion littéraire de la noblesse parvenue à son âge d'or et qui cherchait à se définir par un idéal moral, militaire et amoureux (quoique les pauvres dames délaissées par des gugusses plus pressés d'aller broyer du félon que de leur conter fleurette ne l'entendissent point de cette oreille).

Un troisième élément vecteur de la littérature médiévale est la tradition de type "carnavalesque", que malgré le nombre restreint de témoignages anciens on peut considérer comme un prolongement sensiblement transformé des Saturnales. Cette forme de littérature, qui promeut l'esprit des périodes de fête où l'on avait le droit de manger de la viande rouge, de croquer la pie (="se bourrer la gueule à l'hypocras comme une grosse otarie" en argot parisien du XVème siècle) et d'autres choses dont je tairais la nature en ce forum fréquenté par de jeunes âmes pies, contribuait lui aussi à l'équilibre de la société, en permettant au bon peuple de décompresser un peu.

[tastevin, roy des pions]

Je condense au maximum pour ne pas écrire des messages de 30 km, donc n'hésite pas à me demander des éclaircissements si ces points t'intéressent...

[Yaourt]

voilà qui est fort interessant ! merci bien à tous (et toutes aussi!) Et bien oui, tout m' interesse! (et en plus j' ai interet à faire un truc sympa, car je me suis battu pour faire accepter ce sujet, celui de base étant le baroque... !!)
Si vous avez des truc plus précis et que vous ne voulez pas noyer le forum, n' hésitez plus, mailez moi!
encore merci à tous!