[justice] Duel judiciaire

Vie, coutumes, institutions, pouvoir et organisation de la société au Moyen-Age

Modérateur : L'équipe des gentils modos

inquisiteur
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mar. janv. 25, 2005 11:28 am

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Dispo ici : http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2 ... 64-5393835

Bon bouquin sympas à lire et on apprend pleins de choses :clap:
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Mise à jour du blog le 14/06/06
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Yvan de Tergate
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mar. janv. 25, 2005 11:38 am

Je ne sais pas si l'on peut dire que le "combat des trente" est une ordalie. Dans l'esprit, on est proche de l'ordalie, 2 camps réunis dans un champs clos pour déterminer par un combat à mort qui emportera la ville de Ploërmel. Cependant, ici il n'est question ni de dieu, ni d'honneur, mais de 2 seigneurs s'affrontant pour une ville. Cet évènement se situe quelque part entre l'ordalie, la joute et le combat de conquète...

Toujours est-il qu'il existe des livres retracant ce combat qui pourront peut-être t'inréresser. Comme celui-ci par exemple :

http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2 ... 84-3380266
Les lances le Roi
Membre de Bouvines 1214
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alexandra
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mar. janv. 25, 2005 12:41 pm

Source pas historique du tout :

il me semble (il me semble d'ailleurs que je suis sûre) que c'est dans "One corpse too many" de Ellis Peters que Hugh Beringar (futur sherif adjoint de Shrewsbury) provoque en duel je ne sais plus quel seigneur de la suite du Roi Stephen (Etienne en français, appréciez la correspondance évidente des noms...) pour prouver que c'est lui le meurtrier par le jugement de Dieu (Hugh gagne, bien sûr, il est formidable...).
C'est au tout début des aventures de Cadfaël, dans les années 1140.

À noter que dans "The Holy Thief" (je crois, mais là, je me montre moins catégorique), les moines utilisent la Bible pour savoir qui est coupable (il me semble que c'est pour le vol des reliques de sainte winifred, donc dans the holy thief) : Saint Augustin (et ensuite Grégoire de Tours) préconisent d'ouvrir la Bible au hasard et de lire la première phrase, qui est supposée donner la réponse à toutes nos questions...
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oriabel
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mar. janv. 25, 2005 12:51 pm

Et bien me voilà servie [img]smile/eek.gif[/img]
Je ne m'attendais pas à une telle avalanche d'information. Michel, si cela ne te gêne pas je ferai figurer ta bibliographie dans celle du site, elle pourrait en intéresser d'autres. Cette demande concerne bien sûr tout ceux qui ont répondu à mon appel.

Maintenant...je me demande par quoi je vais commencer :??: S'il devait y avoir un ouvrage sythétique sérieux, lequel vous paraîtrait le plus apte à m'apporter des infos les plus rigoureuses ?
A moins que quelqu'un ait envie de collaborer au travail d'écriture de ce monument littéraire en préparation :top:
Prez, Lumière des Lumières, Sancta Domina, Muse du Savoir Médiéval et Chantre de la Reconstitution, Katochka !
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coldtracker
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mar. janv. 25, 2005 1:23 pm

effectivement le combat des trente ressemble à un duel judicaire de masse autour de deux protagonistes, le voici en détail; eh oui Oriabel encore une histoire de bretons; c'est plus fort que moi:

Le 26 mars 1351 entre Ploërmel et Josselin ....

le combat des Trente par Octave Penguilly Musée de Quimper
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Le fameux "combat des Trente" au chêne de Mi-voie entre Josselin et Ploërmel, où trente chevaliers bretons sous le commandement de Jean Beaumanoir l'emportèrent sur trente combattants anglais, allemands et quatre bretons, eut un grand retentissement.

LES CAUSES DU COMBAT

En 1317, le duc Jean III réunit au profit de son frère aîné, Guy, les comtés de Tréguier et Penthièvre. Le 30 avril 1341, Jean III mourut sans héritiers directs. Son demi-frère, Jean de Montfort marié à Jeanne de Flandre, et sa nièce Jeanne de Penthièvre, épouse du neveu de Philippe VI de France, Charles de Blois, revendiquent chacun pour son compte le trône ducal.

Le parti de Blois est soutenu par la France, les grands seigneurs bretons, le haut-clergé, le pays Gallo et les principales villes du Trégor. Le parti de Montfort est soutenu par l’Angleterre, la petite noblesse, les recteurs et leurs paroissiens du pays bretonnant.

Une trêve avait été signée. Mais au mépris de cette convention les anglais, sous prétexte de soutenir la cause des Montfort rançonnaient et pillaient la Bretagne. Les paroisses qui ne pouvaient payer étaient détruites, incendiées et saccagées.

En 1351, un baron de la Bretagne, nommé Jean de Beaumanoir, capitaine du château de Josselin, eut l’occasion de reprocher aux Anglais leur conduite odieuse et de s’écrier en s’adressant à Brembo, gouverneur de Ploërmel, place forte anglaise « Dieu soit Juge entre nous ! Que chacun de nous choisisse trente à quarante champions pour soutenir sa cause. On verra de quel côté est le droit ». La rencontre eut lieu au « chêne de Mi-voie », entre Ploërmel et Josselin le 26 (ou le 27 ) mars 1351. Les conditions de la lutte furent celles du « combat à volonté », c’est-à-dire que chacun des soixante champions eut toute liberté de se battre comme il lui plairait, soit à pied, soit à cheval, avec les armes qu’il voudrait, sans autre obligation que d’observer dans ce combat les règles de la loyauté chevaleresque.

« Ainsi fut la bataille juré par tel point,
Et que sans nulle fraude loyaulment le feroint,
Et d’un costé et d’aultre touts à cheval seroint,
Ou trois, ou cinq, ou six, ou toutz, se ilz vouloint,
Sans élection d’armes ainscin se combatroint,
En guise et manière que chascun le vouldroint ».

Les anglais sûrs de leur victoire arrivent les premiers au « chêne de Mi-voie ». Le retard des bretons venaient du fait qu’ils s’étaient préparés à la bataille, s’étaient confessés, et avaient reçu l’absolution, la communion, et entendus plusieurs messes.


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LES DIVERSES PHASES DU COMBAT

Première phase

Après avoir parlementé quelque temps, les deux troupes reculèrent chacune de leur côté en se faisant face. Sur un signe, le premier choc entre les deux partis eu lieu. Se fut un corps à corps désordonné (une mêlée dans toute la force du terme). Dans cette mêlée, côté bretons, Jehan Rousselet, et un écuyer Geffroy Mellon furent tués. Even Charruel, Caro de Bodégat, tous deux chevaliers, ainsi qu’un écuyer, Tristan de Pestivien, furent blessés et faits prisonniers. D’ou une notable infériorité des bretons réduits à 25 champions contre trente anglais.

Deuxième phase

Suite à une courte trêve, les deux partis sont de nouveau face à face. Indigné par les insultes de Brembo envers Beaumanoir, l’écuyer Alain de Keranrais, lui crie:
« Comment, vil glouton, tu te flattes de faire prisonnier un homme comme Beaumanoir ! Eh bien, moi je te défie en son nom, tu vas sentir à l’instant la pointe de ma lance ».
Il lui en porte en même temps un coup en plein visage, la lance pénètre sous le crâne. Brembo s’abat lourdement. Pendant que les anglais se jettent sur Keranrais, le chef anglais d’un effort désespéré se relève et cherche son adversaire ; il trouve devant lui Geffroy du Boys, qui lui lance à son tour sa hache d’armes dans la poitrine.
Brembo tombe mort.

Cette mort imprévue jette une telle consternation dans les deux partis que la bataille s’interrompt quelques instants.

Troisième phase

Crokart, de nationalité allemande, prendra le commandement des anglais. Il change la technique de combat « Tenez-vous estroitement serrés l’un contre l’autre » pour combattre. Par suite de cette manoeuvre, le combat change de face. Jusqu’ici c’était une mêlée, une lutte par petits groupes, sans ordre ni plan. Désormais, c’est un combat régulier. Les 29 champions anglais, forment alors, une ligne de bataille impénétrable, contre laquelle les bretons se brisent en laissant de nombreux blessés. Beaumanoir décide alors d’attaquer en même temps de face et sur les deux extrémités. Dans cet assaut féroce, la bande de Crokart finit par céder ; quatre de ses champions (2 anglais, 1 allemand et le breton d’Ardaine) sont tués. Côté breton, Geffroy Poulart et Beaumanoir sont blessés. C’est alors que Geffroy du Boys lance à Beaumanoir assoiffé et affaibli par la perte de son sang, la fameuse apostrophe « Bois ton sang Beaumanoir, la soif te passera ».

Quatrième phase

Crokart voyant le défaut de sa première manœuvre, change de tactique. Il ordonne aux deux extrémités de sa ligne de bataille de se réunir en se recourbant l’une vers l’autre en faisant toujours face à l’ennemi. Guillaume de Montauban qui feint de quitter le combat saute alors sur le dos de son cheval, et le précipite sur le terrible rempart des piques anglaises, pendant que lui-même frappe sur les anglais à grands coups de lance. Manœuvre des plus téméraires, qui permit de renverser sept ennemis, puis revenant sur ses pas d’en écraser trois autres. Voyant cela, tous les bretons se précipitent dans la trouée pour se jeter sur leurs adversaires. Sous ce choc, quatre ou cinq des anglais sont tués, les autres sont faits prisonniers.

Telle fut la bataille des Trente

Les bretons dans cette journée ne perdirent, semble-t-il, que trois des leurs : le chevalier Jehan Rousselet, les écuyers Geffroy Mellon (ou Moëlon) et Geffroy Poulart. Du côté des Anglais, il y aurait eu, une douzaine de morts.

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LES COMBATTANTS

Les trente bretons supportant le parti de Blois Les trente anglais supportant le parti de Montfort

Le capitaine Breton est Jehan de Beaumanoir

Les chevaliers :

Jehan de Tyntyniac
Guy de Rochefort
Even Charruel
Robin Raguenel de Saint-Yon
Caro de Bodégat
Guillaume de la Marche
Ollivier Arrel (Harel)
Jehan Rousselet
Geffroy du Boys (du Bois)

Les écuyers :
Guillaume de Montauban
Alain de Tyntyniac
Tristan de Pestivien
Alain de Keranrais
Ollivier de Keranrais
Louys Gouyon
Le Fontenai ou Le Fontenois
Huet Captus (lisez Catus)
Geffroy de la Roche
Geffroy Poulart
Morice de Trezeguidy
Guyon du Pontblanc
Morice du Parc
Geffroy de Beaucours
Celuy de la Villon (lisez La Villéon)
Geffroy Mellon ou Moelon
Jehannot de Serrant (lisez Sérent)
Olivier Bouteville (Monteville ?)
Guillaume de la Lande
Symonet Richard

Les champions étaient tous des bretons.

Le capitaine Anglais est Robert Brambroch (ou Richard de Brandenburg, encore appelé Brembo)

Les combattants :
Canoles (lisez Robert Knolles)
Cavarlay (lisez Hugue de Calverly)
Crucart (lisez Crokart ou Croquart)
Jehan Plesanton
Ridele le Gaillart
Helecoq, son frère
Jennequin Taillart
Rippefort le Vaillant
Richart d’Irlande
Tommelin Belifort
Huceton Clemenbean
Jennequin Betoncamp
Renequin Herouart
Gaultier l’Alemant
Hulbure ou Huebnie le Vilart
Renequin Mareschal
Thommelin Hualton
Robinet Melipart
Isanay le Hardy
Bicquillay
Helichon le Musart
Troussel
Robin Adès
Dango le Couart
Le Nepveu de Dagorne (Dagworth?)
Perrot de Commelain (lisez de Comenan)
Guillemin le Gaillart
Raoulet d’Aspremont
D’Ardaine

Côté anglais, s’étaient joints six aventuriers allemands et quatre bretons du parti de Montfort.


si cela peut aider... [img]smile/yawn.gif[/img]
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le survivant
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mar. janv. 25, 2005 2:22 pm

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michel de waulsort
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mer. janv. 26, 2005 3:03 am

:clap: Merci Cold, je ne m'en lasse jamais de cette histoire-là..
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la torche
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mer. janv. 26, 2005 3:26 am

la torche pointe la tete par l'ajournement de la porte et dit

-et sa vous donne pas soif tout sa ?

une tomate medievale du 13iéme siecle s'envole et vient s ecraser sur le nez fort gros de l'impudent

je sais je sort :)
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Yvan de Tergate
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mer. janv. 26, 2005 4:14 am

Grand merci pour toutes ces précisions Cold !

Je vais pouvoir frimer en société maintenant :top:
Les lances le Roi
Membre de Bouvines 1214
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