Déforestation au moyen-âge
Modérateur : L'équipe des gentils modos
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Les chiffres que tu donnes Vuillem sont élevés au niveau du rendement.Au milieu des des années 90 avec quarante kilos de minerai ,et du connu , du bon ,Andrieux et l'équipe présente avait sorti une loupe de 7 Kilos et en étaient très content.Pour ce qui est du charbon de bois tu peux doubler la mise sans problème .
nous sommes tous esclaves de nos actes, pourquoi en vouloir à d'autres?
Sauf que la recherche avance et Andrieux reste un archéologue dont les expérimentations en bas-fourneau sont remises en question. Il faut cependant reconnaître qu'il a fait un travail énorme.
Les chiffres que je donne sont un mix entre les rendements estimés à la louche pour un certain nombre de sites archéo et l'expérience de Régis Aranda qui est un des deux seuls métallurgiste à vivre en France de leur production de fer et d'acier de bas-fourneau. J'ai même participé à des réductions où on mettait moins de charbons que de minerai, et on a obtenu du métal.
Cette vision de la métallurgie du fer qui a consommé l'ensemble des forêts médiévales est aujourd'hui assez controversée. On sait qu'il y a eu des restriction au XIVeme XVeme dans certaines région pour la métallurgie, justement pour conserver du bois pour d'autres activités. Les forêts ont été très exploitées mais avec avec une certaine logique. Et quand on sait qu'entre les XIIeme et le XVeme on a construit des édifices religieux et militaire qui pouvaient consommer plusieurs tonnes voir dizaines de tonnes, on voit mal comment un clou pouvait nécessité plusieurs arbres.
Les chiffres que je donne sont un mix entre les rendements estimés à la louche pour un certain nombre de sites archéo et l'expérience de Régis Aranda qui est un des deux seuls métallurgiste à vivre en France de leur production de fer et d'acier de bas-fourneau. J'ai même participé à des réductions où on mettait moins de charbons que de minerai, et on a obtenu du métal.
Cette vision de la métallurgie du fer qui a consommé l'ensemble des forêts médiévales est aujourd'hui assez controversée. On sait qu'il y a eu des restriction au XIVeme XVeme dans certaines région pour la métallurgie, justement pour conserver du bois pour d'autres activités. Les forêts ont été très exploitées mais avec avec une certaine logique. Et quand on sait qu'entre les XIIeme et le XVeme on a construit des édifices religieux et militaire qui pouvaient consommer plusieurs tonnes voir dizaines de tonnes, on voit mal comment un clou pouvait nécessité plusieurs arbres.
Le monde est déjà saturé de passé, à tel point que le présent peut à peine y trouver ça place (L. Olivier/Le sombre abîme du temps)
- medieviste
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Pour en revenir aux boucliers archéo, les rares modèles parvenus jusqu'à nous sont essentiellement chez les Teutons, et sont la plupart du temps en multicouches (3 généralement) ou en planches assemblées les unes contre les autres (mais mes connaissances linguistiques ne m'ont pas permis d'en savoir plus sur le mode d'assemblage)
Reinhardt von Rappolstein
J'ai vu passer un jour un schéma montrant un assemblage à tenon et mortaise avec languette. C'est histo ça ?
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Grég le furet
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Miles britto-romain an 5OO.
Letavia <a href="http://letavia.canalblog.com/" target="_blank">http://letavia.canalblog.com/</a>
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- Yvan de Tergate
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Tu as des sources claires à ce sujet Medieviste ? Sur le multi-couche et les planches assemblées ?
Les lances le Roi
Membre de Bouvines 1214
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- Che Khan
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Pour ma part : je fais une différence entre le 'multiplex' et le lattage (même en trois couches).Snorri_svarti a dit :
Tu trouves des infos dans l'Antiquité chez les celtes. Ils connaissaient le "multiplex" ...
Le multiplex, c'est un assemblage de très (très) fine couche de bois (de quelques millimètres)collées les unes sur les autres.
Pour obtenir les couches de bois, le tronc est 'épeluché' sur sa longueur par une machine tout à fait spécialisée.
Je ne crois pas qu'au MA on débitait les troncs de cette manière.
Che Khan, archer 'tatar'
Ma période : Mongol de la "Horde d'Or" / 1350 - 1360.
Mon site : L'Ordoo du Corbeau Rouge
Mon autre site : Ravélo - Randos
Enregistré sur ce forum le 27 Juin 2005.
Ma période : Mongol de la "Horde d'Or" / 1350 - 1360.
Mon site : L'Ordoo du Corbeau Rouge
Mon autre site : Ravélo - Randos
Enregistré sur ce forum le 27 Juin 2005.
Wikipédia est à prendre avec moult précautions mais, étant donné qu'il existe un article sur le défrichement des forêts au MA, je mets le lien pour info : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9frichement
Il me semble qu'à défaut de prendre le contenu pour argent comptant, ça permet au moins d'avoir quelques pistes de recherches.
Sinon, lien vers le site de l'Inventaire Forestier National (il s'agit de la France) avec des éléments mettant en avant la RE-forestation depuis le XIXème en France : http://www.ifn.fr/spip/rubrique.php3?id_rubrique=11
Je sais que c'est trop récent mais, en tous cas, ça met un peu à mal l'idée d'une déforestation contemporaine et qu'avant, c'était mieux.
L'IFN est un organisme officiel, on peut imaginer qu'il y a un fondement à ce qui est dit, même si toutes les sources sont à prendre avec précaution.
On trouve aussi des informations sur la "qualité" de peuplement : http://www.ifn.fr/spip/rubrique.php3?id_rubrique=78
Il me semble qu'à défaut de prendre le contenu pour argent comptant, ça permet au moins d'avoir quelques pistes de recherches.
Sinon, lien vers le site de l'Inventaire Forestier National (il s'agit de la France) avec des éléments mettant en avant la RE-forestation depuis le XIXème en France : http://www.ifn.fr/spip/rubrique.php3?id_rubrique=11
Je sais que c'est trop récent mais, en tous cas, ça met un peu à mal l'idée d'une déforestation contemporaine et qu'avant, c'était mieux.
L'IFN est un organisme officiel, on peut imaginer qu'il y a un fondement à ce qui est dit, même si toutes les sources sont à prendre avec précaution.
On trouve aussi des informations sur la "qualité" de peuplement : http://www.ifn.fr/spip/rubrique.php3?id_rubrique=78
Joieuse Aguille
Ce qu'on oublie... c'est que toutes les coutumes et lois déjà mises en place très tôt au MA fin mérovingien, carolingien sont des mesures de "protections" de ce bois et de sa faune et flore..
C'est aussi une forme de "domestication" de l'état sauvage.
=> cela a poussé à "rentabiliser" les surfaces cultivables aussi...
C'est aussi une forme de "domestication" de l'état sauvage.
=> cela a poussé à "rentabiliser" les surfaces cultivables aussi...
Fin XV° dans le Bray la métallurgie disparait justement du fait dela concurrence des verreries et surtout del'énorme besoin de Paris en bois....vuillem a dit : Cette vision de la métallurgie du fer qui a consommé l'ensemble des forêts médiévales est aujourd'hui assez controversée. On sait qu'il y a eu des restriction au XIVeme XVeme dans certaines région pour la métallurgie, justement pour conserver du bois pour d'autres activités.
Les infos sur les défrichements d'un site suisse très intéressant : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F7949.php
Citation :
"Au Moyen Age, les défrichements, forme de colonisation intérieure qui s'étendit à l'Europe entière, permirent de gagner à l'agriculture de vastes étendues. Ils modifièrent profondément le paysage et eurent des effets à long terme sur l'économie, la société et les liens politico-seigneuriaux.
En Suisse, ils commencèrent sans doute aux VIIe et VIIIe s. déjà, culminèrent aux XIIe et XIIIe s. et refluèrent aux XIVe et XVe s. Ils accompagnèrent une croissance durable, quoique irrégulière, de la population .
On estime (chiffres maximaux) qu'il y avait en Suisse 300 000 habitants au IXe s. et 600 000 au XIIIe. Vu les faibles moyens dont on disposait alors pour augmenter les rendements agricoles (comme le marnage, dès le XIIIe s.), tout essor démographique nécessitait la conquête de nouvelles terres cultivables, laquelle entraînait des mouvements migratoires (Migrations intérieures ).
Les défrichements n'apparaissent que ponctuellement dans les textes, la plupart de ceux-ci étant relatifs à des situations conflictuelles (Marchenstreit )
[...]
La dispersion des sources écrites, le fait que les toponymes appartiennent aux quatre langues nationales et l'insuffisance des travaux archéologiques expliquent l'absence de toute étude d'ensemble sur l'histoire des défrichements en Suisse."
Les effets sur le paysage, citation du même site : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F7949-1-1.php
"Sur le territoire de la Suisse actuelle, les défricheurs opérèrent surtout dans les vastes forêts qui cernaient au début du Moyen Age les terres d'ancienne colonisation. Ils négligèrent les rives inondables ou marécageuses des cours d'eau et des lacs (Correction des eaux ). Le relief empêchait une déforestation aussi poussée que dans d'autres régions d'Europe; partout des pentes escarpées, des rochers, des ravins mettaient des limites à l'extension des cultures aux alentours des anciens terroirs. Souvent les colonisateurs durent sauter les obstacles et défricher des clairières plus ou moins étendues au milieu d'une forêt intacte. Dans le Jura , dans les zones de collines du Plateau et surtout dans les Préalpes, les conséquences de cette pratique se perçoivent encore dans le paysage actuel. Dans les Alpes , en particulier dans les profondes vallées en auge où les forêts ont un rôle protecteur contre les avalanches et les éboulements, des règlements freinèrent les abattages dès 1300 environ (Forêt à ban ). Au-dessus de 2000 m, on défrichait la forêt de sa limite supérieure vers le bas, afin de créer des pâturages d'été, dont le besoin se faisait déjà sentir aux XIe et XIIe s.
Auteur: Werner Meyer / PM"
Citation :
"Au Moyen Age, les défrichements, forme de colonisation intérieure qui s'étendit à l'Europe entière, permirent de gagner à l'agriculture de vastes étendues. Ils modifièrent profondément le paysage et eurent des effets à long terme sur l'économie, la société et les liens politico-seigneuriaux.
En Suisse, ils commencèrent sans doute aux VIIe et VIIIe s. déjà, culminèrent aux XIIe et XIIIe s. et refluèrent aux XIVe et XVe s. Ils accompagnèrent une croissance durable, quoique irrégulière, de la population .
On estime (chiffres maximaux) qu'il y avait en Suisse 300 000 habitants au IXe s. et 600 000 au XIIIe. Vu les faibles moyens dont on disposait alors pour augmenter les rendements agricoles (comme le marnage, dès le XIIIe s.), tout essor démographique nécessitait la conquête de nouvelles terres cultivables, laquelle entraînait des mouvements migratoires (Migrations intérieures ).
Les défrichements n'apparaissent que ponctuellement dans les textes, la plupart de ceux-ci étant relatifs à des situations conflictuelles (Marchenstreit )
[...]
La dispersion des sources écrites, le fait que les toponymes appartiennent aux quatre langues nationales et l'insuffisance des travaux archéologiques expliquent l'absence de toute étude d'ensemble sur l'histoire des défrichements en Suisse."
Les effets sur le paysage, citation du même site : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F7949-1-1.php
"Sur le territoire de la Suisse actuelle, les défricheurs opérèrent surtout dans les vastes forêts qui cernaient au début du Moyen Age les terres d'ancienne colonisation. Ils négligèrent les rives inondables ou marécageuses des cours d'eau et des lacs (Correction des eaux ). Le relief empêchait une déforestation aussi poussée que dans d'autres régions d'Europe; partout des pentes escarpées, des rochers, des ravins mettaient des limites à l'extension des cultures aux alentours des anciens terroirs. Souvent les colonisateurs durent sauter les obstacles et défricher des clairières plus ou moins étendues au milieu d'une forêt intacte. Dans le Jura , dans les zones de collines du Plateau et surtout dans les Préalpes, les conséquences de cette pratique se perçoivent encore dans le paysage actuel. Dans les Alpes , en particulier dans les profondes vallées en auge où les forêts ont un rôle protecteur contre les avalanches et les éboulements, des règlements freinèrent les abattages dès 1300 environ (Forêt à ban ). Au-dessus de 2000 m, on défrichait la forêt de sa limite supérieure vers le bas, afin de créer des pâturages d'été, dont le besoin se faisait déjà sentir aux XIe et XIIe s.
Auteur: Werner Meyer / PM"
Joieuse Aguille