Femmes et travail

Vie, coutumes, institutions, pouvoir et organisation de la société au Moyen-Age

Modérateur : L'équipe des gentils modos

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Estienne le Fouineur
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mar. juin 17, 2008 6:12 am

Le Moyen Âge au féminin, Marie Weigelt, Conférencière des Musées nationaux
http://www.sceren.fr/RevueTDC/872-67313.htm

La valeur émancipatrice du travail
Dans la bourgeoisie, si gouverner la maison reste sa principale activité, et si elle demeure soumise à son mari à qui elle doit respect, obéissance et fidélité, la femme n’en connaît pas moins une certaine promotion par le travail. En 1268, dans son Livre des métiers, Étienne Boileau, prévôt de Paris en 1261 sous Saint Louis, établissant la liste des métiers parisiens, nous apprend que, sur cent métiers, vingt-six sont ouverts aux femmes. Environ 1,5 % des médecins sont des femmes, même si elles n’ont pas accès à l’Université : l’indispensable sage-femme (la « ventrière ») apprend le métier par la pratique. En 1351, une ordonnance de Jean le Bon fixe pour les femmes, notamment dans l’artisanat, des salaires largement inférieurs à ceux des hommes : au XIVe siècle, une femme gagne par jour 12 deniers, un homme, 16 en hiver et 20 en été. Il n’en reste pas moins que le travail confère à la femme une certaine importance. En ville, elle exerce essentiellement des activités dans l’artisanat textile (peignage, cardage, filage), dans la cordonnerie, dans la vente ou dans les arts, comme Jehanne la Verrière qui réalisait des vitraux. À la campagne, elle s’occupe de la tonte des moutons, de la moisson, des vendanges, de la surveillance du troupeau, sans oublier le travail au jardin (« la terre natale des femmes » selon Abélard), très utile pour nourrir et soigner la famille. Ainsi Le Ménagier de Paris, ouvrage écrit par un anonyme parisien au XIVe siècle, est un véritable manuel d’éducation de la jeune femme, avec ses nombreuses recettes de cuisine, mais aussi ses « leçons » de bonne conduite.
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Estienne le Fouineur
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mar. juin 17, 2008 6:19 am

"Dissemblance, jeux et enjeux du genre"
Cécile Béghin le Gourriérec

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yrwanel
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mar. juin 17, 2008 6:56 am

Sinon, pour références: voir la biblio sur les femmes mises dans la sciptorium!

On trouve aussi des femmes dans le secteur "métal": orfèvres, chaudronnières, maréchalerie,...
Certains métiers sont même de très "haute technologie", suivant les endroits: le travail de la soie et la broderie (Italie nord) est essentiellement féminin et se débauche à prix d'or. Idem en bonneterie.
On sait que il y eu des femmes barbières (chirurgiennes).

Niveau "bourgeoise": dans le nord, il existe assez bien de testaments attestant l'activité de femmes marchandes (et banquières), MARIEES, qui pratiquaient en leur nom, et, à leur mort, laissait des activités et des capitaux non négligeables!
(PS: la femme au MA est toujours gestionnaire de ses biens propres, et sans devoir demander l'avis du mari!)

Secteur textile: si les femmes sont tisserandes à domicile et pour la "consommation du ménage", on les retrouve moins dans le secteur "tissage industriel" pour une raison très simple: tissage basse-lice et grossesse sont totalement incompatibles, surtout à partir du 5ème mois.

De fait, entre la femme de l'an Mil et la femme fin guerre de 100 ans, on assiste à diverses prises de mesures qui restreignent notablement leurs domaines d'activité, si pas les leur interdire purement et simplement.
Entre la montée des universités (et établissement de leurs "chasse-gardées") et le poids des guildes, les femmes sont relèguées à des activités secondaires, encore moins rémunératrices (en plus de la discrimination salariale pour une même fonction) et sont interdites, niveau guildes à reprendre, seule, la gestion des activités du mari.

La Renaissance aggrave le phénomène, le Siècle des Lumière y ajoute une couche, la Révolution française "finalise" le truc (interdiction aux femmes d'assister aux assemblées politiques, suppression, dans pas mal de ville du droit de vote existant sous Philippe le bel, ...) Napoléon met tout cela par écrit: minorisation totale de la femme, valable jusque aux années 1970 (eh oui!).

Rappel: les "gros titre" concernant la première femme acceptée et sortie major de promo de l'école de polytechnique, en France...
Rappel 2: Simple constat: les études salariales continuent à montrer que "à travail égal", les femmes gagnent encore et toujours 30% de moins que les hommes, actuellement.
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kalima
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mar. juin 17, 2008 7:06 am

Je ne sais plus dans quoi j'ai lu que les "règles" des brodeurs prévoyaient une rémunération de la moitié entre la brodeuse et le brodeur (stade "ouvrier qualifié"). Je me rappelle simplement que c'est "période Henri III".

Reste que j'ai lu de ci de là des cas d'ateliers de broderie appartenant à des femmes, pourtant mariées, et dirigés par elles.
Je ne me rappelle plus de la source (mea culpa)
Joieuse Aguille
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le furet
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mar. juin 17, 2008 7:37 am

Dans le livre "ces gens du Môyen-Age". On nous explique qu'au MA, la grande peur, c'est le feu. Le terme de "femme au foyer" prend alors toute sa noblesse avec un texte qui attribue une importance capitale à la capacité des femmes à confiner le feu dans le foyer et éviter l'incendie. Et ce texte de confirmer ensuite l'autorité de la femme dans sur le foyer (la maisonnée) et d'y reconnaître une tâche de l'importance d'un métier.
D'autre part, la loi Gombette des burgondes autorise les femmes à avoir une activité.

Wala, wala, comme ça c'est fait pour la femme au foyer des origines.

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Grég le furet


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yrwanel
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mar. juin 17, 2008 4:09 pm

Faut reconnaître, à notre époque du chauffage central, que l'aptitude d'entretenir un feu c'est très éloigné du BBQ entre potes!

Le feu est impératif pour faire à manger... et son usage nettement plus "subtil" qu'une vitrocéramique pour préparer les aliments, de la soupe au four en passant par les mijotés.
ET pour chauffer la maison.

Une expé en "live" de vie âge du fer a failli foirer au bout de 3 jours (en hiver): personne n'avait pensé au "détail" gestion du feu la nuit... [img]images/icones/icon15.gif[/img]
Et c'est un art, effectivement!

En plus, le bois et sa réserve, cela se gère...On gaspille pas.

Pas impossible, aussi, que reste la crainte sacrée (et archétypale)du risque du feu qui s'éteint. Même avec un briquet fer silex, faut AUSSI prendre son temps pour allumer un feu et le faire démarrer correctement.
(les vestales sont un exemple!)
Le feu est aussi, symboliquement associé à la vie...
Quand quelqu'un meurt on dit qu'il "s"est éteint"...
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