[OUVRAGE COLLECTIF] Guerre et société au Moyen Age

Réservé aux sources et documents historiques uniquement.

Modérateur : L'équipe des gentils modos

Répondre
Avatar du membre
ibn Fadlan
Messages : 42
Enregistré le : mer. avr. 18, 2012 6:55 pm
Localisation : Olivet (45)

sam. avr. 21, 2012 11:13 am

Guerre et société au Moyen Age - Byzance-Occident (VIIIe-XIIIe siècle), ouvrage dirigé par Dominique Barthélemy et Jean-Claude Cheynet, 2010.
Editeur : ACHCByz
Collection : Monographies
ISBN : 978-2-916716-22-0
EAN : 9782916716220
Poids : 390 g

L'honneur guerrier tient une grande place dans les sociétés médiévales. C’est une valeur partagée par beaucoup d’entre elles, exaltée seule ou en partage avec l'obéissance, la piété, la richesse, parfois donc mise en veilleuse, là notamment où la ville et l’État se développent – mais jamais sans retour. On trouvera ici de nombreux aperçus sur les idéaux et les pratiques de la guerre, avec leurs enjeux sociaux, dans l’Orient byzantin et ses confins musulmans, mais aussi dans un Occident dont la chevalerie se trouve en partie démystifiée – quoique pas entièrement mise à mal ! Les oppositions sont parfois frappantes sur la participation des clercs à la guerre en Occident ou sur la mortalité au combat en Orient. De quoi contribuer à une relativisation de la guerre à l'Ouest, et à une réévaluation de l'organisation militaire byzantine.

PREMIÈRE PARTIE : Byzance

John HALDON, La logistique de Mantzikert

Mikaël NICHANIAN, De la guerre « antique » à la guerre « médiévale » dans l’Empire romain d’Orient

Jean-Claude CHEYNET, Les officiers étrangers de l’armée byzantine aux xe-xiie siècles

Vivien PRIGENT, La politique sicilienne de Romain Ier Lécapène

Annliese NEF, Les armées arabo-musulmanes en Sicile et en Italie du Sud (IXe-Xe siècles) : composition des troupes et silences des sources


DEUXIÈME PARTIE : Occident

Michel SOT, Des évêques à la guerre (VIIIe-XIIIe siècle)

Bruno DUMÉZIL, « Prêcher avec une langue de fer » : les sociétés des marges de l’Empire carolingien face à la guerre missionnaire

Matthew STRICKLAND, Mise à mort ou clémence ? : la rançon, la chevalerie et la transformation de l’attitude à l’égard des ennemis vaincus dans les îles Britanniques et dans la France du Nord, VIIe-XIIe siècle

Dominique BARTHÉLEMY, La cour du prince et l’essor de l’adoubement chevaleresque, en Normandie aux XIe et XIIe siècles

Yves SASSIER, Les interventions de Louis VII en Bourgogne : guerres de « faire » ou paix du roi ?

Dominique BOUTET, Guerre et société au miroir de la Chanson d’Aspremont

Xavier HÉLARY, « Vous êtes du poil du loup ! » : genèse du récit de défaite, de Mansourah (8 février 1250) à Courtrai (11 juillet 1302)

Frédérique LACHAUD, Du combat spirituel à la survie sociale : l’allégorie de la panoplie des armes du chevalier (France et Angleterre, XIIe-XIIIe siècles)
Avant propos: Le Moyen Âge par excellence, c’est en Europe occidentale et c’est la féodalité, et celleci, selon Guizot (1830) ressemblait davantage « à la guerre qu’à la société ». De fait, la période ne commence-t-elle pas par l’irruption des Barbares, peuples tout à fait guerriers, dans les Empires romain, sassanide, chinois ? À charge pour eux, après cela, de se civiliser en mettant bas les armes ou en devenant des guerriers exemplaires, combattant pour de justes causes ou, du moins, de manière chevaleresque, dans le respect de l’adversaire et en évitant de le tuer, non pas donc en haine de lui mais en vue de donner d’eux-mêmes le plus beau spectacle possible ?

Les études médiévales sur les guerriers d’Europe, d’Afrique et d’Asie, y compris dans le présent recueil, ont toutefois dépassé quelque peu cette vision chère au XIXe siècle. Pour nous il n’y a plus, ou presque plus, de peuples purement guerriers, il y aurait plutôt, de la Germanie au Japon, des aristocraties aux allures guerrières, dont les armes peuvent symboliser le statut, la fonction théorique, la domination, mais dont elles ne constituent
pas la seule (pas la principale ?) source de pouvoir et de richesse.

Il y aurait en fait deux types de sociétés médiévales : celle dont l’élite laïque est entièrement composée, rois en tête, de porteurs d’armes nobles tendant à la chevalerie – Europe occidentale – et celles, byzantine et musulmane, dont des guerriers plus spécialisés et souvent mercenaires ou étrangers, assez à part du reste de la société, ne forment qu’une partie de l’élite. L’objet de ce livre est d’en mener, ou plutôt d’en poursuivre ponctuellement l’analyse, en permettant au lecteur quelques réflexions comparatistes qui conduisent à corriger cette vision quelque peu caricaturale des armées orientales. La vraie
différence avec l’Occident, c’est que la guerre y est très meurtrière, ce que constatèrent les croisés lorsqu’ils vinrent combattre les musulmans en Orient. Les armées byzantines ou arabes recrutèrent en fait le plus souvent des autochtones, mais lorsque la situation économique le permit, ils firent appel à des professionnels chargés de combattre au nom de tous. Certes ces armées comportaient davantage de soldats spécialisés, souvent d’origine ethnique plus variée, surtout pour Byzance, mais le recrutement parmi la population
locale ne cessa jamais. Ces traits rendent-ils ces guerriers entièrement différents de ceux de l’Ouest, carolingiens, féodaux, croisés ?

Les deux coordinateurs de ce recueil, respectivement spécialistes de Byzance et de la France, ont donné carte blanche à leurs collègues ou élèves, réunis pour deux tables rondes dont ce livre constitue le recueil d’actes, paraissant aujourd’hui grâce au dynamisme des études et publications byzantines. On y trouvera une série d’aperçus, qu’on espère suggestifs. Ce sont des contributions dispersées, allant de l’infraction assez fréquente que représente, en Occident, un évêque en armes, jusqu’à la défaite de Byzance, en 1071, sur la morne grève du lac de Van, en dépit d’une impressionnante logistique.

Plusieurs d’entre elles évoquent des guerres saintes, ou du moins la pression des armes en faveur d’une religion particulière : l’un des grands problèmes que pose aux consciences d’aujourd’hui le comportement de « nos ancêtres » quels qu’ils soient.

La figure du chevalier proprement dit, qui est moins le croisé que le tournoyer, avec ses exploits individuels et son souci d’épargner l’adversaire de même rang, est apparemment mieux dessinée en Occident, face à un Orient aux armées apparemment plus ordonnées et composites, dont la condition et l’ethnicité sont peu à peu éclaircies par une érudition historienne très active. Cette opposition est en fait moins marquée qu’il n’y paraît. L’État byzantin, s’appuyant sur une fiscalité jamais défaillante, a enrôlé des armées à forts effectifs, payés régulièrement. Mais une élite militaire, peu nombreuse,
peut-être un ou deux milliers d’hommes, s’est forgée au cours des guerres contre les musulmans. Ces cavaliers d’élite qui partagent les valeurs héroïques de leurs adversaires les respectent, certes sans que cela les retienne de les abattre sur le champ de bataille, mais les prisonniers illustres étaient de part et d’autre hébergés confortablement dans les demeures des souverains victorieux, alors que les simples soldats connaissaient d’obscures
geôles ou la réduction en esclavage.

À partir du xie siècle, les Byzantins enrôlent de nombreux Francs, surtout des
Lombards et des Normands. Ces derniers, des mercenaires, trouvent sans problème leur place aux côtés des officiers byzantins. Les empereurs Comnènes adoptent l’hommage lige par lequel ils lient solidement les Latins qu’ils veulent retenir à leur service. Au XIIIe siècle, lorsque les chevaliers francs s’établissent dans les provinces conquises sur l’Empire, ils rencontrent les archontes locaux et trouvent sans difficulté un terrain d’entente. Ils enrôlent nombre d’entre eux pour défendre leurs nouveaux territoires. En
Orient c’est davantage le niveau social des combattants qui les différencie plutôt que leur origine ethnique. Les chevaliers français et les mamelouks se ressemblent à plus d’un titre, et se comprennent parfois, jusqu’au fort de la septième croisade. D’autre part la chevalerie « de référence », qui est française et européenne, n’a pas renoncé à tout désir de profit mercenaire ni à toute fierté nationale, en dépit d’un amour affiché de la gloire et d’un universalisme de principe.

Partout d’ailleurs, la réussite en guerre, les victoires évidentes ou proclamées, sont de grande portée pour les souverains. Ce sont des atouts décisifs (quoique non uniques) dans ces jeux et enjeux du pouvoir médiéval que s’efforce de décrire et de décrypter l’équipe de recherche dirigée par Élisabeth Crouzet-Pavan. Faisant suite à un beau recueil sur la dérision au Moyen Âge, celui-ci voudrait contribuer à son tour à faire connaître et à rendre utile l’activité de ce groupe, au bénéfice de la communauté scientifique et d’un public éclairé.
أحمد بن فضلان بن العباس بن راشد بن حماد
Avatar du membre
bellabre
Messages : 1059
Enregistré le : jeu. avr. 30, 2009 11:00 pm

sam. avr. 21, 2012 12:57 pm

Merci! Pistons mes amis ces prochains mois, car avec le sujet de l'agreg sur la guerre médiévale, on devrait voir fleurir les publications! :)
Avatar du membre
ibn Fadlan
Messages : 42
Enregistré le : mer. avr. 18, 2012 6:55 pm
Localisation : Olivet (45)

sam. avr. 21, 2012 2:03 pm

Surtout que la Défense, par le biais de son Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM) se montre très friand d'études sur la guerre en général et au moyen âge en particulier. Ils veulent s'imposer avec leurs Cahiers comme la référence en la matière, demandant des contributions de chercheurs de tout bord.
أحمد بن فضلان بن العباس بن راشد بن حماد
Avatar du membre
bellabre
Messages : 1059
Enregistré le : jeu. avr. 30, 2009 11:00 pm

sam. avr. 21, 2012 4:35 pm

J'espère alors qu'ils accueilleront mon mémoire avec bienveillance car je concours pour cette année :)
Avatar du membre
ibn Fadlan
Messages : 42
Enregistré le : mer. avr. 18, 2012 6:55 pm
Localisation : Olivet (45)

mar. avr. 24, 2012 11:48 am

Pour l'IRSEM ? Tu leur soumets ton mémoire pour la bourse ou pour intégrer leur centre de recherche ?
أحمد بن فضلان بن العباس بن راشد بن حماد
Avatar du membre
bellabre
Messages : 1059
Enregistré le : jeu. avr. 30, 2009 11:00 pm

mar. avr. 24, 2012 5:33 pm

Non pour le Prix d'Histoire militaire. Après si ils ont des postes à pourvoir... :D
Avatar du membre
ibn Fadlan
Messages : 42
Enregistré le : mer. avr. 18, 2012 6:55 pm
Localisation : Olivet (45)

mar. avr. 24, 2012 7:29 pm

Quel directeur & quel sujet ?
Ils n'ont pas de poste à pourvoir en médiévale pour l'instant. Celui qui l'occupe est étudiant de Dominique Barthélemy.
أحمد بن فضلان بن العباس بن راشد بن حماد
Avatar du membre
cassecailloux LPDC
Messages : 414
Enregistré le : lun. janv. 30, 2012 1:39 pm
Localisation : Donzenac (19)

mar. mai 01, 2012 4:30 pm

ibn Fadlan a écrit :Surtout que la Défense, par le biais de son Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM) se montre très friand d'études sur la guerre en général et au moyen âge en particulier. Ils veulent s'imposer avec leurs Cahiers comme la référence en la matière, demandant des contributions de chercheurs de tout bord.
j'ai un ami qui va bosser pour eux, sur l'equipement , les armes et les protections défensives individuelles .
" ta ruine fait ma fortune "
Avatar du membre
enguerrand le baille
Messages : 1091
Enregistré le : mar. mai 29, 2007 11:00 pm
Localisation : Rouen
Contact :

mer. mai 23, 2012 10:52 am

Arf le volume s'arrête au XIIIe peut-être y aura-t-il une "suite" sur les XIVe et XVe (bon en même temps avec Contamine on a déjà de bonnes bases ^^)
Bellabre c quoi ton sujet?

cassecailloux ne serait-ce pas ce bon vieux Chris? ;-))
Avatar du membre
bellabre
Messages : 1059
Enregistré le : jeu. avr. 30, 2009 11:00 pm

mer. mai 23, 2012 12:02 pm

Envoyé en Mp :)
Avatar du membre
pierre al
Messages : 8471
Enregistré le : mer. mai 25, 2005 11:00 pm
Localisation : Versailles

sam. mai 26, 2012 10:31 am

Vivien PRIGENT, La politique sicilienne de Romain Ier Lécapène
Un camarade byzantiniste a tiqué sur celui là, me laissant entendre qu'il y a pas grand chose à dire... c'est une réalité ou c'est un aspect de Romain 1er récemment travaillé ?
Avatar du membre
bellabre
Messages : 1059
Enregistré le : jeu. avr. 30, 2009 11:00 pm

sam. mai 26, 2012 10:46 am

Je ne suis pas assez calé en Byzantine pour te répondre.
Répondre

Retourner vers « La bibliothèque »