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Posté : mar. janv. 20, 2009 11:01 am
par Anselme
Bonjour a tous , une question me traversai l'esprit , y a t il traces de ces chansonnette , paroles ? De telle source existe-t-elle ?

Merci,
Medievalement,
Arcange

Posté : mar. janv. 20, 2009 2:17 pm
par piffaro
A quelle époque?
Certains textes de Carmina burana sont ouvertement des "chansons de corps de garde" ... ou plutôt de veillées d'étudiants bien grivoises!
Quelques traces au XVe également ... mais les plus égrillardes n'étaient sans doute pas notées!
Tout dépend où commence le "paillard"!

Posté : mar. janv. 20, 2009 5:34 pm
par Sagiterra
Il y a ça:
"Des Chansons populaires chez les Anciens et chez les Français - essai historique"
par Charles Nisard
que j'ai trouvé en pdf sur une page (oublié le nom, mais spécialité de pdf de livres anciens)
C'est un gros truc de 470 pages environ, plus de 11Mo, et il y a une section "chansons bacchiques". Ce ne sont pas spécialement des chansons "paillardes", plutôt des chansons à boire. :/
A part ça, beaucoup de chansons "anciennes" répertoriées actuellement dans ce type de registre ne remontent pas au-delà du 18e siècle (et plus souvent du 19e).

Posté : mer. janv. 21, 2009 10:37 am
par vercoquin
Tout dépend où commence le "paillard"!
le paillard finit surtout... sur la paille !
Une chanson paillarde c'est une chanson qui se chante entre amis, certainement accompagnée d'un bon verre et de grasses mangeailles, non ? ... pas exactement le genre de chants qu'un clerc est porté à scribouiller, trop de travail pour pas grand-chose !!! ... Pourtant, oui, il y a les Carmina Burana...
Peut-être serait-il bon, cher Arcange, de préciser ce que tu cherches pour affiner les réponses... Veux-tu chanter entre amis des chansons médiévales ? Veux-tu mieux connaître l'imaginaire grivois de l'époque ? Dans ce cas, il y aurait bien des textes à te proposer...

Posté : jeu. janv. 22, 2009 1:16 am
par Anselme
ok merci , bien par chanson "paillarde" oui j'entend plustot chanson entre amis

Posté : jeu. janv. 22, 2009 5:50 am
par vercoquin
Companho, tant ai agutz d'avols conres
Qu'ieu non puesc mudar no-n chan e que no-m pes;
Enpero no vueill c'om sapcha mon afar de maintas res.

E dirai vos m'entendensa, de que es:
No m'azauta cons gardatz ni gorcs ses peis,
Ni gabars de malvatz homes com de lor faitz non agues.

Senher Dieus, quez es del mon capdels e reis,
Qui anc premier gardet con, com non esteis
C'anc no fo mestiers ni garda c'a sidons estes sordeis.

Pero dirai vos de con, cals es sa leis,
Com sel hom que mal n'a fait e peitz n'a pres:
Si queg'autra res en merma, qui-n pana, e cons en creis.

E sel qui no volra-n creire mos casteis,
An ho vezer pres lo bosc, en un deveis:
Per un albre c'om hi tailla n'i naison ho dos ho treis.

E quan lo bocx es taillatz, nais plus espes
E-l senher no-n pert son comte ni sos ses:
A revers planh hom la tala, si-l dampnatges no-i es ges.

Tortz es c'om planha la tala si negun dan no-i a ges.

...

Dans ce chant, le duc d'Aquitaine, Guillaume IX (fin XIè - début XIIè), s'étonne de ces maris qui gardent leurs épouses des autres hommes : il estime que, contrairement à la plupart des choses qui quand l'on en use se trouvent usées, le con (le conin, le lapin, le sexe) lui plus on en use plus il se bonifie !!! Et il compare cela à ses bois qu'on lui taille... Il ne fait rien pour l'empêcher, car plus on les lui taille, mieux ils repoussent... Il en conclue qu'il n'y a pas de raison de se plaindre de la "taille", puisqu'elle ne cause aucun dommage à qui que ce soit ! (la taille étant aussi le fait de soustraire à autrui son bien)... Donc, si on le suit : les maris ne devraient pas se plaindre s'il "culbute" de temps à autre leurs épouses : certainement, ils jouiront à leur tour des tours qu'il leur aura enseigné ; et le peuple ne devrait pas se plaindre d'être "taillé" : certainement il repousse plus dru !!! Le texte est admirablement tourné (je te donnerais volontiers ma traduction, mais elle est actuellement en re-travail)... La forme est subtile : des tercets avec cette métrique onze pieds, onze pieds, quinze pieds, comme deux alexandrins coupés, puis un vers qui s'allonge... Certainement, ses compagnons devaient se plier en deux (car alors on se plie en deux et pas en quatre ; l'inflation touche toute chose !) lorsque ce duc-histrion leur chantait ce chant... ou d'autres tout aussi bien tournés... Mais de là à parler de paillardise ? ... Paillard serait plutôt à rapprocher de goliard, et donc des Carmina Burana, oui.

Posté : jeu. janv. 22, 2009 8:58 am
par Estienne le Fouineur

Posté : jeu. janv. 22, 2009 10:28 am
par Anselme
Merci Estienne de Bailly et vercoquin