Hermelind a écrit :
Tu as progressivement une perte d'autonomie qui se manifeste dans la conception même du costume
Ca devient flagrant au XVIème, où tu as les corsets... La bonniche devient un signe extérieur de richesse... Qui se manifeste par le boutonnage dans le dos au XIVème, par exemple
Pour cela, il faut une bonniche. Or, dans les siècles qui précèdent, la richesse, on la montre par ses cailloux et ses tissus. Plus, éventuellement, une tenue plus étroite en base, pour les tenues d'apparat. Par la suite, tu ajoutes de l'ampleur (prix du tissu), les pierres sont toujours là, mais, on t'en met une couche supplémentaire avec des tenues qu'on ne peut pas passer seule, et ça se voit ! Le boutonnage (comme le laçage) dans le dos n'a pas vraiment d'intérêt, par rapport à l'avant, en dehors de l'esthétisme. C'est juste un moyen de montrer qu'on a les moyens de se payer une nana -Angharad ou autre... Nessa, j'ose pas imaginer le résultat
- pour boutonner, ou lacer, tout ça.
Toutes mes robes de bourge pour le Haut Moyen Age, j'arrive à les mettre, et les enlever, seule. Même si c'est pas toujours évident pour la robe d'apparat (hop, on prend la méthode cotte de maille.) Mais uniquement pour celle là. Les robes de tous les jours sont gérables seule. Après, la bonniche, ça peut aider pour la coiffure, le drapé, les bijoux. Les vêtements en eux même, dans la quasi totalité des cas, c'est autonomie.
Les copines qui font du XIIème arrivent aussi à mettre leurs robes seules, même les riches, avec le laçage latéral. Il semble vraiment que c'est à partir du XIVème que ça change. Et c'est lié à la société, je crois bien. Et au rôle de la femme.
La chute libre de la place de la femme, il y en a des traces partout. Elle devient potiche et mère pondeuse, essentiellement. Et sa place dans la maison devient moindre (c'est pas que l'homme n'avait pas intérêt à la ramener avant dès qu'il mettait le pied à l'intérieur, mais presque
). L'exemple le plus marrant que je connaisse est la Sainte Famille, soit la représentation de la famille de Jésus. Tu as, encore au XVème, et même chez Vinci pour l'un des exemples les plus tardifs, ce qu'on appelle maintenant des Sainte Anne, la Vierge et l'Enfant. Ce sont en fait les versions médiévales de la Sainte Famille. Une vision très matriarcale. Joseph est exclu (après tout, il n'est là que pour l'état civil
) Au XVIème, exit Sainte Anne. Et hop, Joseph prend la place, avec en plus un rajeunissement. L'image d'une famille "normale" selon nos normes actuelles
La Vierge elle même est représentée de moins en moins souvent en train de lire. C'est la gentille maman, a l'air pas très futé, très éloignée des Vierge intello des siècles précédents...
Sinon, on note aussi une diminution progressive du thème de Judith, femme héroïque. Elle reste un peu, mais c'est juste parce qu'au XVIIème on aime les sujets gores et une nana qui montre ses seins. Alors, les 2 ensemble
Mais, le but n'est plus du tout de montrer qu'une femme peut se montrer héroïque, rusée, et risquer sa vie pour sauver les siens.
Voilà, quoi...
(pi les curés, ils arrêtent pas aussi de dire des méchancetés sur les femmes encore plus sur la fin du Moyen Age, mais c'est moins marrant que les oeuvres d'art
)