[Aide] méthode pour relever le bas d'une robe XIVè

Margaux · ven. juil. 30, 2010 8:56 am

Hello,

Je me suis lancée dans la confection d'une robe inspirée du Sloane 3983.
Il s'agit d'une robe dont le bas peut-être relevé :

(détail de cette page)

Ma question concerne la méthode pour relever le bas.
A première vue je pensais à des boutons mais vu qu'ils resteront visibles si je ne la relève pas, ça ne sera pas très joli. Ou en tout cas, lorsque la robe n'est pas attachée, je ne vois pas de trace de boutons sur les enlu à cet endroit.
Ensuite je me suis dis qu'il étaient peut-être épinglés. Mais les épingles ça glisse. Des petits fermaux alors ?
J'ai donc regardé les quelques exemples proposés dans le Sloane 3983 dans l'espoir d'y voir un détail mais rien : ni rond, ni trait. Donc j'ai cru qu'il s'agissait d'un point de couture.
Mais si je couds, je ne peux pas laisser pendre le bas facilement. Ni le remettre en 2-2 si je dois recoudre.
La robe ne serait-elle alors portée qu'en ayant le bas relevé ? J'en doute.

Ce qui me perturbe c'est la comparaison faite avec le codex Manesse où l'on peut voir des points noirs là où sont attachés les bords (et tissu doublé d'une autre couleur). Mais ni la date, ni le lieu ne correspondent à mes attentes, alors je n'ai pas fait de comparaisons bien approfondie sur cette source.

Je n'ai pas trouvé d'informations sur le sujet dans les livres dont je dispose, donc je me penche vers vos informations.
Merci.

aelys · mar. août 03, 2010 11:27 am

je ne vais pas etre d'une grande aide je n'ai pas la réponse à ta question....
et c'est pas faute d'avoir cherché, j'étais aussi tombée sur une enlu du sloane.

j'avoue que ça me turlupine parce que bouton ou épingle (même reflexion que toi à ce sujet) ça va prendre 3 plombes à mettre avant de commencer le travail, ourlet definitif ? à ce moment là pourquoi ne pas tout simplement couper la robe...
donc pareil si quelqu'un à la réponse je suis aussi très interessée

Margaux · mar. août 03, 2010 11:30 am

Ca reste un grand mystère cette méthode

aelys · mar. août 03, 2010 11:43 am

bon apres c'est peut etre aussi un effet de mode, vu qu'on voit cet ourlet un peu sur tous les types de robes (nobel/travail), après tout on a vu plus étrange et ça se fait encore des ourlets décoratifs...

yrwanel · mar. août 03, 2010 5:59 pm

C'est une idée ou le bord de la sous-robe est déchiqueté?

Himon · mer. août 04, 2010 9:09 am

Je crois que c'est une idée ,elle me semble plûtot être en dentelle un quelque chose de travaillé dans ce goût là

aelys · mer. août 04, 2010 9:18 am

hum...moi j'aurais tendance à penser comme yrwanel... cela dit si c'est de la dentelle on pourrait se dire que c'est fait pour etre vu et donc que le "relevage" est un effet aussi... vi, vi je sais ça fait beaucoup d'hypotheses tout ça...

Himon · mer. août 04, 2010 10:09 am

au vu de la ligne noire et de la régularité des échancrure cela me parait pas etre déchiqueté de facon accidentelle si toute fois c'est ce que vous vouliez dire

Ce qui irais dans le sens de ton hypotése

yrwanel · mer. août 04, 2010 12:30 pm

Pas faux Himon...

bref: nouvelle "piste" concernant les "dessous chics et coquets" du MA!

Sagiterra · dim. août 08, 2010 9:46 pm

Bon, alors cette histoire de robe "relevée", c'est tout simple.
C'est un peu l'histoire de la Tarte Tatin: une erreur. Ou plus exactement une erreur d'interprétation de la cliente.
Ou un coup de génie de ladite cliente, ou de la couturière: la raison exacte est sujette à contestations, suivant les versions (sources sur demande)
Elle avait commandé une robe chez la couturière, et le jour vient de l'essayage.
Vous savez (ou peut-être pas, mais c'est comme ça que ça se passe), quand on commande un vêtement sur mesure, le professionnel prend vos mesures, et vous dit de revenir tel jour pour un 1er essayage (épinglé), puis un 2e rendez-vous pour déterminer les finitions (tous les ourlets - manches, bas -, l'encolure... -, les boutonnières, les "reprises" - si la robe n'est pas bien ajustée -, etc.)
Le jour venu du 2e essayage, donc, la cliente se présente, et la couturière a cousu la robe, il ne reste que les "finitions" à faire. Sur la cliente, elle rabat le bas de la robe avec quelques épingles, pour déterminer la longueur exacte. Après bien entendu, elle a l'intention avec cette mesure, de faire l'ourlet en bonne et due forme. Et sur l'envers, bien sûr.
Mais voilà que la cliente trouve assez "craquante" cette espèce de fantaisie: elle n'a pas compris le sens de la manoeuvre, et croit qu'il s'agit d'une trouvaille de sa couturière. Du coup, la couturière en question - qui n'est pas bête - saute sur cette occasion de lancer un "nouveau style": sa cliente n'est pas n'importe qui, c'est la très jolie fille de l'échevin de Paris, elle a un cercle de relations huppées et si ça marche, la fortune de la couturière est faite.
Pari tenu : la mode a fait mouche, au point qu'on en a retrouvé les traces entre autre dans "Le roman d'Alexandre", diffusé dans tout le monde occidental.
L'histoire hélas ne dit pas quel point ou quelle astuce la couturière a utilisé pour fixer ledit ourlet, mais ce qui compte, c'est le résultat.
N'est-ce pas ?

(Je suggèrerais quelques boutons ou de petits fermails minuscules un peu comme les mini-boucles qu'on trouve sur les brides de chaussures.)

Sagiterra · dim. août 08, 2010 9:54 pm

Ah oui, pour la "dentelle", c'est autre chose, vu que la dentelle proprement dite n'est pas médiévale, à ma connaissance. (Elle aurait été "inventée" aux Pays-Bas au 16e ou 17e siècle - par une orpheline, mais ça c'est la légende...)
Je pense pour cette robe à ce qu'on appelait il y a encore 20 ou 30 ans, de la "broderie anglaise", c'est à dire que le tissu est brodé puis découpé de manière à former des motifs ajourés ( voir : http://en.wikipedia.org/wiki/Broderie_Anglaise ), mais qui, contrairement à ce que dit "wikipedia", existe déjà au MA, même si c'est sous un autre nom, puisqu'on voit des découpes bordées de point de bourdon, de feston, des jours, etc.

Quelques exemples modernes : http://www.rascol.com/mercerie/dentelle ... -anglaise/

Himon · dim. août 08, 2010 11:24 pm

pinaise

en v'la une reponse avec explication

yrwanel · lun. août 09, 2010 12:10 am

Niveau "dentelle", je plussoie Sage Itterra: on oublie trop souvent que sous le mot "dentelle" se retrouvent TOUTES techniques (diverses) qui fait que y a des tas de trous harmonieux dans le tissu que c'est décoré, brodé, etc.. exprès. Ce qui est repris sous le vocable "dentelle à l'aiguille" dont: jours sur toile, dentelle à fil tirés, ténériffe, dentelle anglaise, dentelle au lacet, filet rebrodé,etc..

On a dobc droit à de la dentelle... :-D
J'aime beaucoup le scénar niveau ourlet! excellent!

Sagiterra · lun. août 09, 2010 3:13 pm

yrwanel a écrit :J'aime beaucoup le scénar niveau ourlet! excellent!

von spessen · dim. août 15, 2010 10:30 pm

Bonjour tout le monde.
eh bien moi, il me semble que ce que vous prenez pour de la dentelle...n'est autre que le bas d'un pelisson.
J'ai constaté sur diverses enluminures que l'on pouvait le voir (apercevoir..) à l'occasion de l'attache du bas de cotte/surcotte.
Effectivement, c'est plus facile à repérer quand, ce que l'on distingue, ce sont les queux des fourrures, ce qui ne semble pas être le cas ici .

Pour ce qui est du système d'attache, ce qui me semble le plus plausible, ce sont de petits fermoirs, ou des aiguilles (du style que l'on met dans les coiffures, par exemple)
...mais voici une interprétation très personnelle et donc non fondée sur aucune preuve: s'il était simplement fixé sur l'extérieur de la surcotte une "boucle" de fils de la même couleur que la surcotte évidemment, à quelques 15-20 centimètres du bas, qui pourrait accueillir un simple petit bouton de tissu, celui-ci cousu à l'intérieur de la cotte, juste avant le bas du vêtement... En relevant la cote, il serait alors possible de l' "accrocher" à la boucle de la surcotte,
et le tout est pratiquement invisible, pratique, et simplissime à réaliser...à voir...
( soit dit en passant, ma femme et moi comptons réaliser ce système sur un kit à venir, pour tester l'idée que nous avons eu...)