vuillem a dit :
Tout à fait, justement pourquoi pas. Et pour sortir du pourquoi pas, il faut des documents, ce que j'essaye d'expliquer depuis le début de cette discussion. Ysengrijn a tout à fait raison de soulever ce dont on dispose.
Je te dirais que c'est là qu'est l'os!
Autrefois, "l'école", c'était tout simplement la vie, au quotidien, et sans manuels ou bouquins obligatoires, loin s'en faut, genre "la cuisine pour les nuls", "le tissage pour débutant", "allumer son feu sans se brûler", etc... (je sais: je me fous de la gueule de notre civilisation actuelle!).
Idem, et "phénomène actuel": peu importe ce que tu as appris par toi-même, par transmission de savoirs (parents, famille, voisin, autres): tu n'es "rien" face au monde du travail si tu n'es pas passé par la case "école" (=> bouquins, syllabus, etc.).
Si on prend les guildes, avec cursus d'apprentissage très spécialisé: on sait qu'il y avait apprentissage, on a pas de "bouquins de cours", encore moins les "recettes et méthodes", transmises par l'exemple et l'expérience, soit gestes et oralement.
Je ne pense pas que chaque personne, à chaque génération, fût obligée, seule dans son coin de chaque fois devoir "ré-inventé" l'eau tiède, auquel cas on en serait encore au stade clactonien de l'évolution "technologique".
Les savoirs du "quotidien" se transmettaient entre les personnes (quitte à ce que les plus doués se spécialisent en échange de services des autres "spécialistes" en d'autres domaines) et se transmettaient de génération en génération, que ce soit dans la sphère "familiale" ou par le voisin, ou...
Ces "savoirs de bases" (voir Maslow), niveau évolution de l'enfant vers l'adulte passe par la phase des "jeux symboliques" où l'enfant, par jeu, imite les activités des adultes. Il joue à l'arc...et est ravi si, d'aventure, il réussi à avoir un lièvre => il tentera de réitérer son exploit => etc.
Idem pour le reste (planter des graines, garder des animaux, aider à balayer ou faire la lessive, filer, aller chercher des plantes ou fruits...).
Petits, mes moutards ont participé à mes activités (quitte à aménager les activités en fonction de leurs possibilités vu leur âge), que ce soit: dessin, peinture, tissage, pâtisserie, planter des clous, jardiner, récolter des aromatiques en nature, etc.
On est dans une civilisation urbaine et mécanisée => effectivement, ces savoir-faire peuvent ne pas être "indispensables". N'empêche: un devient ébéniste, l'autre jardinier paysagiste (et va faire herboriste). Ces "spécialisations-là": effectivement le relais a été pris par une école. Au MA, cela aurait été une guilde ou une personne à "savoir-faire spécialisé" en apprentissage.
Ce que je sais en récolte d'aromatiques et médicinales, c'est le fameux berger qui me l'a appris...
Là aussi: pas de bouquins, pas de "traces" matérielles... MAIS transmission d'un savoir et d'un "savoir utiliser".
Il m'a aussi appris à tailler mes "navettes" à macramé, du reste. ;-)
pour situer: il me voyait "ramer" avec mes longueurs de fils (j'avais 10 ans): il a réfléchi et a goupillé une "navette" sur base des clavettes à collier. Il m'a montré comment faire sans m'entailler les doigts.
Le grand-père de Perline, dans les campagnes, polyvalent, est très loin d'être un "cas unique".
Et LA, se rencontre l'analyse du fonctionnement humain dans l'ensemble de son contexte (holistique) ET l'analyse de l'activité et ses requis (holistique).