L'ennui, dans l'archéo-périssable, dont: cuir-fourrure-textile-bois, cela laisse assez peu de traces matérielles.
Est-ce à dire que, du coup, "cela n'existait pas"?
Dans une certaine mesure: pierre, métal: cela reste un peu plus, du moins quand cela n'a pas été recyclé.
Il est "plus facile" de refaire une cathédrale que la chaumine de la population moyenne.
Niveau textes et documents illustrés: cela reste des documents effectivement, mais sujet à analyse.
Ils sont faits par et pour des gens d'un certain statut, avec une "vision orientée" en fonction de leur éducation (menée par des clercs) et de leur "standing".
Là, nous avons effectivement des traces, mais au travers d'une certain "prisme". Ce prisme ne s'attarde que assez peu sur les 95% de la population.
Il y a le document de l'enquête de Montaillou, milieu rural d'un certain endroit et d'un certain moment, ET orienté plus vers qui est susceptible d'être cathare ou pas. Il éclaire sur les rapports des gens entre aux, RIEN au niveau du quotidien: vétements, cuisine, où on fait ses besoins...
=> on est dans l'inconnu le plus total et réduit à ce que tu qualifies de "supputations".
Or l'humain, pour survivire ou vivre, a des besoins indispensables.
Les primordiaux sont: se nourrir, boire, excréter, se reproduire, se protèger (des prédateurs, du climat, etc.).
Ceci ne peut se passer que en interaction avec son environnement: écologie, climat, etc...
Si il n'y arrive pas: soit il crève, soit il intervient sur son environnement en fonction de ce dernier, soit il déménage: réaction de "feed-back".
Cela passe, si il intervient sur son environnement en fonction des disponibilités fourni par ce dernier, effectivement par essais-erreurs, dont il est apte (en principe!) à en tirer expérience et enseignement...ET à transmettre cet apprentissage aux autres.
C'est la base d'un outil appelé "pyramide de Maslow": outil scientifique et validé.
La pyramide de Maslow envisage les "niveaux supérieurs" aux besoins de base répondant à la physiologie incontournable d'un corps vivant peu importe lequel.
Si on passe à l'humain: d'autres besoins moins "élémentaires" existent: relations sociales, etc. et: toujours en système de "feed-back".
Le système "feed back" du fonctionnement humain: là il y a l'analyse (validée) de Kielhoffner.
Dans tous les cas,animal ou humain a tendance à tendre à vivre en équilibre avec son milieu => à établir des stratégies psychologiques, sociales, physiques, technologiques, savoir-faire, etc. Dans le cas de l'humain, en principe, il a les aptitudes cognitives de bases et les habiletés fonctionnelles à: éviter de répéter des expériences "négatives" ou le mettant en danger, lui et/ou le groupe, et à transmettre.
"Décorticage" plus sophistiqué: la CIF (classement international du fonctionnement humain)qui envisage les paramètres personnels de la personne en interaction avec: son milieu, la géographie, l'écosystème, etc. ET de "décortiquer" quelles sont les "stratégies" que cet humain (ou groupe) met en place si modification de un ou plusieurs paramètres.(et avec les fameux "feed-back").
Dans tous les cas, l'humain tend (en moyenne) à "vivre en équilibre" en fonction de ces différents paramètres, et à installer des stratégies qui permettent de garder cet équilibre.
Admettons que d'aucun estime ces "analyses" débiles: la CIF a mis un certain temps à être élaborée, validée, et accessoirement, on peut effectivement traiter l'OMS de patate.
Maslow, Kielhofner et CIF sont parfaitement utilisables quelle que soit la culture, la civilisation... et dans le "temps" donc l'étude de l'humain dans l'histoire.
Les théories de B.Gilles pour la forge entrent sans aucun problème dans ces "méthodologies" que tu qualifies "non holistiques" et sont une "réponse" de l'humain en fonction d'une période donnée, pour un cadre donné, et une avancée technologique donnée, s'inscrivant dans une réponse à une évolution.
Je n'ai jamais dit que, effectivement, l'humain, dans ses expérimentations, ne se cassait pas régulièrement la figure, ni que tout choix impliquait des "feed back" porteur de points positifs ET négatifs.
Ou que, à terme, cela ne conduisait pas à un "cassage de gueule".
Actuellement, ici et maintenant, on est dans une civilisation TRES technologique, qui, si on y réfléchi, nous rends TRES dépendant de ces technologies!
Les vêtements: on les achète tout fait. Je renvoie à moultes post sur ce forum de demandes de reconstiteurs qui rament pour coudre à la main leurs vétements, question qui ne se serait même pas posée il y a 50 ans.
Les maisons en pur parpaings et béton n'importe où: il faut les crises d'énergie pour qu'on se repose la question d'architecture et des "soluces" pour économiser: trucs que les "vieilles maisons" avaient pas mal résolu.
ACTUELLEMENT, effectivement, on assiste à une perte assez dramatique de tas de savoir-faire de base élémentaire, même, dans certains cas (assez fréquent) de gens même plus foutu de faire autre chose que de réchauffer une boite ou un plat tout fait (je te jures! je vois cela avec la génération de mes gamins!).
Je me permets de rappeler le "ramdam" et certaines paniques face au risque du fameux "bug de l'an 2000" que tout risquait de "pédaler sévères" à cause des ordinateurs qui n'avaient pas prévu le passage du siècle! (morte de rire, moi, j'avoue!)
Libre à toi de me traiter de parfaite andouille qui ne connait rien (de fait, moi, la forge, je fais pas, même si cela m'intéresse).
Par contre, sur un même sujet, il peut y avoir plusieurs méthodes d'approche, qui se complètent (sans que l'une soit plus "nulle que l'autre" ou exclut l'autre).
Accessoirement, vu les méthodo évoquées supra, la démarche: quand on sait pas (sans voir POURQUOI on a pas l'info) qu'il n'y a pas de traces, ni textes, ni archéo, ni images, la démarche "cela n'existait pas" n'est pas plus "valide" ni cohérente.
Et je m'abstiens de tout commentaire face à certaines joyeuses supputations sur des débris auxquelles se livrent pas mal d'archéo quelquefois très en vue sur la place...et dont le "bon sens commun" n'est pas forcément la qualité première.
Là-dessus, je vous laisse continuer à phosphorer gentiment, j'ai du savoir en filage, tissage et couture à transmettre.