Ce serait peut-être une idée de consulter "S'habiller au MA" de Sophie Jolivet (en plus pas mal spécialisée pour la période).
Il semble que les textiles en fibre libérienne ont été plus courants que ce qu'on s'accorde à croire en matière de costume, et pas forcément uniquement pour les sous-vêtements. Les "métiers" des textiles végétaux sont repris dès le XIIIème dans le livre des métiers de Boileau. Ces vêtements persistent au XIVème.
Deux études, dans le livre de Mme Jolivet concernent la région de Bourgogne, certes (mais vu ce siècle, la Bourgogne n'était pas très "Plouc-city", du moins pour les classes très aisées!)..Ces inventaires, qui concernent majoritairement "toulmonde", mentionnent les vêtements (y compris les "couches du dessus") en toile de chanvre, de lin, de futaine, pour les couches les moins fortunées (ville et campagne) ET les vêtements utilitaires essentiellement. (p. 108 de l'ouvrage cité).
Couleur la plus répandue: le bleu.... (de travail, déjà!).
Suivant le statut de la personne: si la "nouvelle draperie" rend le textile en laine plus accessible à plus de monde, on a encore des draps de laine "grossiers" de production locale. Ce statut va se marquer par la qualité du textile (si on est indécemment riche, ce sera le drap à l'écarlate...), le type de fourrure (en bordure ou totalement doublé), les superpositions des différentes couches de vêtements qui constitue une "garde-robe" (voir Odile Blanc).
La période "moule au corps" est également un "marqueur social": si on prend de l’embonpoint.. on doit avoir les moyens de se faire un nouveau doublet ou pourpoint.. tissu, tailleur, etc.. c'est coûteux!
ET.. le tablier (toujours ces inventaires) peut être de toile ou.. de cuir!
(mais peut-être que les bourguignons avaient des habitudes vestimentaires complètement "spéciales" par rapport au reste de l'Europe! mon bouquin sur les métiers au MA, rédigé par un hongrois: il faut croire que les hongrois avaient aussi ce particularisme du vêtement de travail en lin ou chanvre... et des tabliers de cuir).
Concernant les gants de travail: est- ce que les miniatures représentent REELLEMENT la réalité des gens qui travaillent ou est-ce idéalisé?
Si on travaille du métal en fusion, je crains très fort que, à moins d'un miracle, l'humain médiéval se brûlait tout autant que maintenant. Et les mains étaient le gagne-pain essentiel à (sur)vivre.
Là, les squelettes trouvés en inhumation (quand le sol les préserve) viennent à notre rescousse grâce à la paléopathologie: OK, on va mettre en avant certains charniers retrouvés, dont pas mal, pour le XIVème, relèvent d'un phénomène d'épidémie.. la Grande Peste sur modification de conditions climatiques (bascule vers une période glaciaire) donc de famines périodiques locales + la guerre de 100 ans par dessus...Niveau pathologie de type traumatique, en grande moyenne (on exclut les charnier de bataille, bien sur), c'est assez.. "zen": des fractures, certes, mais le travail manuel amenait des os plus robustes (aussi).
(l'industrialisation a induit d'autres conditions de travail, nettement plus astreignantes, conduisant aux maladies professionnelles et accidents du travail sur très souvent une malnutrition endémique chez les ouvriers => des médecins qui se sont penché sur un phénomène devenu statistique)
Dans le cas de ce post, on peut envisager un vêtement de travail (commode à laver) + tablier en cuir (et gants si usage de métal en fusion) que on ôte (et on se débarbouille: le MA est très propre!) après le boulot pour enfiler des vêtements de ville...