Voici une paire de gantelets de type hourglass qui auraient pu appartenir à un personnage un peu aisé de la fin du XIVème siècle. Plusieurs sources ont été mises à contribution pour le cahier des charges de cette paire, à savoir les gantelets hourglass de Churburg sur lesquels je me suis inspiré pour le bracelet et pour la présence de bandes de laiton simples au niveau des bords, l’effigie gravée de Sir Nicholas Dagworth (vers 1401) pour les doigts et les décorations sur le dos de la main et l’effigie gravée de Sir John Hauley (vers 1408) pour la bande avec les trilobes sur le bord de la garde.
Au niveau des matériaux, le gantelet en lui-même est en acier doux de 1,5mm, les bandes de laiton sont en 1mm, y compris les décorations du dos de la main. Les tuilettes des doigts sont en acier dur 1mm, les plaques des ongles sont en acier dur 0,8mm et les coques sont en laiton 1,5mm.
Le cuir des doigts est du tanné végétal finition huilé ce qui lui donne de la souplesse. Le cuir intérieur est du tanné végétal teinté en bordeaux et les gants sont en cuir (mais une version de meilleure qualité que ce que l’on trouve dans les magasins de bricolage habituels).
Au niveau des techniques, ils ont été forgés en une pièce à chaud par rétreinte. Les pattes de chat ont été affinées avec des bouterolles à tête ronde de l’intérieur mais les sillons ont été faits à chaud pour le dégrossissement. Les coques de laiton ont été faites par emboutissage comme d’habitude et les plaques des ongles ont été un peu embouties pour que ça soit plus esthétique. (faites en deux pièces assemblées par rivetage). Par rapport à la technique employée pour ces plaques d’ongles, j’avais deux solutions vues sur des gantelets ultérieurs (gothiques ou maximiliens). Soit faits en deux pièces superposées par rivetage, soit en une pièce avec un espèce de travail de rabaissement et de soulignage au burin mais je trouvais ça laid et en plus je ne savais pas faire donc comme ça c’était réglé…
Pour les décos du dos de la main, forgées par emboutissage dans une petite matrice faite exprès pour l’occasion avec la bouterolle mâle. Néanmoins mes outils n’étant pas assez précis, il fallait reprendre le tout après de l'extérieur au petit marteau pour affiner les angles. Ca a l’air facile décrit comme ça mais c’était chiant car c’est tout petit et ça se mettait rarement bien dans mon « outillage »… M’enfin bon, j’y suis arrivé !
Pour le bracelet, pareil, j’ai dû fabriquer un système mâle-femelle pour emboutir un par un chaque petite niche. Sacrée affaire ça aussi, heureusement qu’à la fin on peut remettre tout le monde à peu près d’à plomb en chauffant sinon ça paraissait foutu d’avance dès le début !
Et la bande avec les trilobes, beaucoup de temps d’ajustement pour la mise en place et le perçage des trous. Une petite ligne renfoncée parallèle au bord vient souligner le tout.
Sinon, la couture est faite au fil de lin poissé pour solidariser les gants et les gantelets, au niveau des doigts et de la garde.
J’ai passé vraiment beaucoup de temps sur ces pièces mais je crois que je peux remercier celui qui me les a commandés car c’est un secret pour personne que je suis totalement amoureux de ce type de gantelets et je n’aurais jamais pensé avoir l’occasion de faire un « chantier » d’une telle ampleur !
Les sources :

La réalisation :















Etapes :
