Posté : lun. juil. 06, 2009 2:07 pm
Je poste dans "Vos réalisations" mais ce n'est pas moi qui ai réalisé ça, je me fais le porte-parole de Gaël FABRE qui a réalisé cette petite merveille. Ce post est là pour vous faire partager ses réalisations, mais aussi expliquer une démarche de reconstitution de l’objet.
J'ai passé commande à Gaël il y a quelques mois d'une épée inspirée de la "Vigil" d'Albion. Au musée d'Unterlinden de Colmar, à côté de chez moi, il y a une épée « XIIIe siècle » dont la lame présente la particularité d'avoir deux cannelures parallèles. C'est assez rare, et vu que je défends toujours le côté régionaliste de la reconstitution, j'ai eu envie d'une épée calquée sur ce modèle-là. Sur l'original, la lame est brisée à 38 cm, et les cannelures sont quasiment invisibles à l'oeil nu, la lame est passablement usée par le temps et a perdu beaucoup de son épaisseur originale.
J'ai choisi de conserver le même type de garde droite et simple, mais d'y faire graver + IN NOMINE DOMINI + afin de pouvoir expliquer au public le côté religieux de l'épée, notamment en rapport avec le droit de rendre justice et le droit de faire la guerre "au nom du Seigneur" ; le choix de la gravure sur la garde est dicté par le fait que ça aurait été difficile de graver une devise sur une double cannelure : en effet, dans laquelle mettre la devise ? Ca n'aurait été ni judicieux, ni esthétique. D'autre part, je me suis basé sur l'épée du sacre d'Othon IV, la "Saint Maurice" conservée à Vienne (Autriche) dont la garde est gravée elle aussi ; on reste encore dans le régionalisme germanique !
Quant au pommeau, j'ai opté pour mon préféré : la forme dite "en noix du Brésil", massive, esthétique du fait de ses courbes. Le pommeau original qui a une forme aussi trapue et ramassée que celui-ci est au musée historique de Strasbourg, sur une épée datée "XIIIe siècle".
J'avais flashé sur cette forme il y a une dizaine d'années, lorsque j'ai pu étudier l'épée en question en mains propres.
Le choix des matériaux (laiton forgé pour la garde, bronze coulé pour le pommeau) s'est fait d'une part pour l'entretien futur de l'épée : il est bien plus facile d'entretenir du bronze que de l'acier ; d'autre part car de nombreux pommeaux ou gardes d’épées médiévales étaient dorés ("plaqué or"), pour frimer, certes, mais sans doute aussi pour des raisons d'entretien : l'or ne rouille pas du tout.
Ainsi aura-t-elle l'aspect de l'or sans pour autant vider ma bourse (je suis aussi sur un projet parallèle avec Ars Fabra pour faire dorer des pommeaux et gardes d'épées...Mais c'est en stand-bye pour le moment)
Petit "plus" : Gaël m'a fait un pommeau reliquaire : il a creusé un petit trou dans lequel il a inséré du sable provenant du mur des Lamentations de Jérusalem qu'il a récupéré récemment, puis il a scellé le trou de sorte que le rendu final soit totalement invisible à l'oeil nu.
On voit ici le pommeau sorti de fonderie :
Ici le trou-reliquaire (signalé sur la gauche par la petite barre de bronze qui dépasse)
Une vue de l'épée en cours d'assemblage dans l'atelier de Gaël :
Une vue de l'épée terminée où on peut apprécier le travail de la lame et des cannelures parallèles forgées à la main qui se réduisent vers la pointe.
On voit ici les détails de finition du pommeau, parfaitement poli, mais surtout la garde finement gravée, et les deux cannelures parallèles.
Les mensurations de la belle :
- lame de 74,3 cm de long, pour 6 cm de large, peu effilée.
- longueur totale : 90 cm
- poids : 1,4 kg avec un point d'équilibre à 9,5 cm de la garde.
C'est clairement une épée de guerre, dont le poids et l'équilibre sont conçus plus pour fracasser les membres d'un chevalier protégé d'un haubert et d'un gambeson que pour réellement trancher.
Voilà ! A vos p'tits commentaires !
J'ai passé commande à Gaël il y a quelques mois d'une épée inspirée de la "Vigil" d'Albion. Au musée d'Unterlinden de Colmar, à côté de chez moi, il y a une épée « XIIIe siècle » dont la lame présente la particularité d'avoir deux cannelures parallèles. C'est assez rare, et vu que je défends toujours le côté régionaliste de la reconstitution, j'ai eu envie d'une épée calquée sur ce modèle-là. Sur l'original, la lame est brisée à 38 cm, et les cannelures sont quasiment invisibles à l'oeil nu, la lame est passablement usée par le temps et a perdu beaucoup de son épaisseur originale.
J'ai choisi de conserver le même type de garde droite et simple, mais d'y faire graver + IN NOMINE DOMINI + afin de pouvoir expliquer au public le côté religieux de l'épée, notamment en rapport avec le droit de rendre justice et le droit de faire la guerre "au nom du Seigneur" ; le choix de la gravure sur la garde est dicté par le fait que ça aurait été difficile de graver une devise sur une double cannelure : en effet, dans laquelle mettre la devise ? Ca n'aurait été ni judicieux, ni esthétique. D'autre part, je me suis basé sur l'épée du sacre d'Othon IV, la "Saint Maurice" conservée à Vienne (Autriche) dont la garde est gravée elle aussi ; on reste encore dans le régionalisme germanique !
Quant au pommeau, j'ai opté pour mon préféré : la forme dite "en noix du Brésil", massive, esthétique du fait de ses courbes. Le pommeau original qui a une forme aussi trapue et ramassée que celui-ci est au musée historique de Strasbourg, sur une épée datée "XIIIe siècle".
J'avais flashé sur cette forme il y a une dizaine d'années, lorsque j'ai pu étudier l'épée en question en mains propres.
Le choix des matériaux (laiton forgé pour la garde, bronze coulé pour le pommeau) s'est fait d'une part pour l'entretien futur de l'épée : il est bien plus facile d'entretenir du bronze que de l'acier ; d'autre part car de nombreux pommeaux ou gardes d’épées médiévales étaient dorés ("plaqué or"), pour frimer, certes, mais sans doute aussi pour des raisons d'entretien : l'or ne rouille pas du tout.
Ainsi aura-t-elle l'aspect de l'or sans pour autant vider ma bourse (je suis aussi sur un projet parallèle avec Ars Fabra pour faire dorer des pommeaux et gardes d'épées...Mais c'est en stand-bye pour le moment)
Petit "plus" : Gaël m'a fait un pommeau reliquaire : il a creusé un petit trou dans lequel il a inséré du sable provenant du mur des Lamentations de Jérusalem qu'il a récupéré récemment, puis il a scellé le trou de sorte que le rendu final soit totalement invisible à l'oeil nu.
On voit ici le pommeau sorti de fonderie :
Ici le trou-reliquaire (signalé sur la gauche par la petite barre de bronze qui dépasse)
Une vue de l'épée en cours d'assemblage dans l'atelier de Gaël :
Une vue de l'épée terminée où on peut apprécier le travail de la lame et des cannelures parallèles forgées à la main qui se réduisent vers la pointe.
On voit ici les détails de finition du pommeau, parfaitement poli, mais surtout la garde finement gravée, et les deux cannelures parallèles.
Les mensurations de la belle :
- lame de 74,3 cm de long, pour 6 cm de large, peu effilée.
- longueur totale : 90 cm
- poids : 1,4 kg avec un point d'équilibre à 9,5 cm de la garde.
C'est clairement une épée de guerre, dont le poids et l'équilibre sont conçus plus pour fracasser les membres d'un chevalier protégé d'un haubert et d'un gambeson que pour réellement trancher.
Voilà ! A vos p'tits commentaires !