Reproduction où création ?
Posté : dim. déc. 23, 2012 5:02 pm
Je vais peut-être me faire incendier. Soyez indulgents, je suis nouveau*.
Je me pose (encore une fois) la question : création ou reproduction ? Je dis création dans sens artistique, implicitement valorisant, et reproduction dans l'idée de la reconstitution.
Au moyen-âge, les notions d'art et d'artisanat étaient intimement liées ; on ne les distinguait pas comme on le fait actuellement. L'art (ou la décoration) était forcément collées à un objet utilitaire. Une ceinture par exemple était décorée mais elle avait sa fonction. Une gargouille était sculptée mais elle servait à évacuer l'eau.
Autre exemple plus précis : le "maître d'ouvrage" d'une maison demandait une façade d'une certaine longueur avec une porte et des fenêtres. Le "maître d’œuvre" avait toute la latitude pour placer et dimensionner les ouvertures tel qu'il l'envisageait, dans un but fonctionnel. Il les décorait au passage sans que se soit précisé dans le contrat.
Actuellement un "artisan" travaille sur plan et il a peut de latitude. D'ailleurs quand il livre son produit, si ce n'est pas exactement conforme au cahier de charges, on lui fait refaire.
A l'opposé, un artiste se doit d'être inventif, quitte à être hors normes et ne doit surtout pas produire de l'utilitaire (untel qui ferait une chaise, même à la Picasso, ne serait pas un artiste - dixit la "Maison des Artistes" - car on peut s'asseoir dessus).
Alors revenons à l'artisan (professionnel ou pas).
Nombre d'entre eux ont de grandes qualités d’exécution qu'ils mettent en exergue et on peut leur faire confiance. Ils ne font d'ailleurs pas cette activité par hasard sinon ils seraient en usine ou feraient principalement du commerce.
Je trouve que comme au moyen-âge, on devrait laisser à cet artisan plus de latitude sans trop l'assommer du fréquent "c'est sourcé ?" qui revient à travailler sur plans. En le laissant libre, il adoptera naturellement les gestes de l'époque (c'est lui qui sait les faire) et produira obligatoirement un objet tel qu'il aurait pu être. De plus l'objet sera chargé de sa propre sensibilité (l'art de notre conception moderne).
Face à l'artisan, il y a le client (destinataire). Deuxième démarche qu'il faut aborder "à l'ancienne". On a laissé notre artisan libre dans sa création (pas de plan, pas trop de rigueur au niveau des références). Face à une commande il va l'interpréter pour façonner l'objet. Ensuite le client reçoit la chose telle qu'elle est, il découvre le produit une fois terminé (on n'a pas encore inventé le prêt à porter). Parfois on peut-être déçu c'est vrai… En tous cas, dans le temps ils faisaient avec ce qu'il y avait à proximité (sauf exception) un point c'est tout.
Ceci m'amène au régionalisme. C'est une question que je me pose.
A une époque d’extrême communication, quand on peut accéder à des informations de tous horizons, est-ce qu'on ne se perd pas dans tout cela au point de mélanger les origines ?
Un exemple pour illustrer mes propos : tel menuisier faisait des fenêtres d'une certaine façon (dimensions, profil, couleur...), pas tout à fait pareil que celui du bourg d'à côté. C'est cela qui faisait le régionalisme. De la même façon, tel artisan, dans son coin fait les choses à sa façon, pas pareil que les autres.
Personnellement, je trouve intéressant tout un tas d'expérimentations, de personnalisations et j'aime ce qui n'est pas forcément comme le reste (à la mode). Tout cela doit être fondées sur des bases solides, je l'accorde.
Cette réflexion est suscité par un topic de 2010 de "Benoit G" au sujet de l'un de ses casques et où "Médiéviste" disait : "Ca relèvera le niveau général des casques spangenGDFBisants !". C'est bien la preuve qu'il fallait faire confiance à l'artisan, pour inciter le reconstituteur/client à ne pas suivre le chemin de la mode et des stéréotypes même si le problème financier nous porte souvent à lorgner du côté de l'Inde. (viewtopic.php?f=12&t=7364&start=0&hilit=casque+XII)
Voila mes propos. Certains seront saoulés par mes pensées mal construites, d'autres intéressés, faut voir à voir...
*Je précise que j'ai consulté les trois sujets dans : Qu'est-ce que la reconstitution historique ?
Je me pose (encore une fois) la question : création ou reproduction ? Je dis création dans sens artistique, implicitement valorisant, et reproduction dans l'idée de la reconstitution.
Au moyen-âge, les notions d'art et d'artisanat étaient intimement liées ; on ne les distinguait pas comme on le fait actuellement. L'art (ou la décoration) était forcément collées à un objet utilitaire. Une ceinture par exemple était décorée mais elle avait sa fonction. Une gargouille était sculptée mais elle servait à évacuer l'eau.
Autre exemple plus précis : le "maître d'ouvrage" d'une maison demandait une façade d'une certaine longueur avec une porte et des fenêtres. Le "maître d’œuvre" avait toute la latitude pour placer et dimensionner les ouvertures tel qu'il l'envisageait, dans un but fonctionnel. Il les décorait au passage sans que se soit précisé dans le contrat.
Actuellement un "artisan" travaille sur plan et il a peut de latitude. D'ailleurs quand il livre son produit, si ce n'est pas exactement conforme au cahier de charges, on lui fait refaire.
A l'opposé, un artiste se doit d'être inventif, quitte à être hors normes et ne doit surtout pas produire de l'utilitaire (untel qui ferait une chaise, même à la Picasso, ne serait pas un artiste - dixit la "Maison des Artistes" - car on peut s'asseoir dessus).
Alors revenons à l'artisan (professionnel ou pas).
Nombre d'entre eux ont de grandes qualités d’exécution qu'ils mettent en exergue et on peut leur faire confiance. Ils ne font d'ailleurs pas cette activité par hasard sinon ils seraient en usine ou feraient principalement du commerce.
Je trouve que comme au moyen-âge, on devrait laisser à cet artisan plus de latitude sans trop l'assommer du fréquent "c'est sourcé ?" qui revient à travailler sur plans. En le laissant libre, il adoptera naturellement les gestes de l'époque (c'est lui qui sait les faire) et produira obligatoirement un objet tel qu'il aurait pu être. De plus l'objet sera chargé de sa propre sensibilité (l'art de notre conception moderne).
Face à l'artisan, il y a le client (destinataire). Deuxième démarche qu'il faut aborder "à l'ancienne". On a laissé notre artisan libre dans sa création (pas de plan, pas trop de rigueur au niveau des références). Face à une commande il va l'interpréter pour façonner l'objet. Ensuite le client reçoit la chose telle qu'elle est, il découvre le produit une fois terminé (on n'a pas encore inventé le prêt à porter). Parfois on peut-être déçu c'est vrai… En tous cas, dans le temps ils faisaient avec ce qu'il y avait à proximité (sauf exception) un point c'est tout.
Ceci m'amène au régionalisme. C'est une question que je me pose.
A une époque d’extrême communication, quand on peut accéder à des informations de tous horizons, est-ce qu'on ne se perd pas dans tout cela au point de mélanger les origines ?
Un exemple pour illustrer mes propos : tel menuisier faisait des fenêtres d'une certaine façon (dimensions, profil, couleur...), pas tout à fait pareil que celui du bourg d'à côté. C'est cela qui faisait le régionalisme. De la même façon, tel artisan, dans son coin fait les choses à sa façon, pas pareil que les autres.
Personnellement, je trouve intéressant tout un tas d'expérimentations, de personnalisations et j'aime ce qui n'est pas forcément comme le reste (à la mode). Tout cela doit être fondées sur des bases solides, je l'accorde.
Cette réflexion est suscité par un topic de 2010 de "Benoit G" au sujet de l'un de ses casques et où "Médiéviste" disait : "Ca relèvera le niveau général des casques spangenGDFBisants !". C'est bien la preuve qu'il fallait faire confiance à l'artisan, pour inciter le reconstituteur/client à ne pas suivre le chemin de la mode et des stéréotypes même si le problème financier nous porte souvent à lorgner du côté de l'Inde. (viewtopic.php?f=12&t=7364&start=0&hilit=casque+XII)
Voila mes propos. Certains seront saoulés par mes pensées mal construites, d'autres intéressés, faut voir à voir...
*Je précise que j'ai consulté les trois sujets dans : Qu'est-ce que la reconstitution historique ?