pain perdu

[yrwanel]

Cela fait suite à une remarque dans la salle des Pas perdus....

J'ignore si c'est attesté "médiéval" avec cacheton sur la tranche droite.
Par contre, c'est sans doute très vieux, surtout si on retient que, autrefois, on ne jetait pas la nourriture et que accomoder les restes relevait de l'art....

C'est belge, en tout cas....

On utilise les tranches d'un pain de mie (et ça, France ou Belgique, c'est méd') un peu rassis.
Vous battez les oeufs dans un peu de lait, vous plongez chaque tranche de pain rassis dans cette mixture (imbiber chaque face) et vous les faites cuire, une face puis l'autre, dans une poelle avec une noix de beurre.

mangez chaud saupoudré de sucre cristallisé, de cassonade (ça je ne sais si cela existe en France)ou de miel (ça c'est méd').

[hellin]

Yrwanel tu m'a mise l'eau à la bouche...

C'est trop bon le pain perdu... J'habite dans le nord, et c'est vrai que c'est une spécialité bien de chez nous, même si je pense qu'on en mange sous d'autre forme dans le monde...

Cassonade, pense pas qu'on connaisse pas ça bien loin de chez nous par contre, j'en rapporte à une amie qui habite maintenant en Savoie...

Pour l'origine, j'ai trouvé çà sur un forum :

Le pain perdu est une recette brabançonne traditionnelle qui s’est répandu par la suite à travers le monde. On l'appelle aussi "pain crotté" (fait avec du pain boulot), "pain a la romaine", "croûtes dorées".

L’origine exacte du pain perdu n’est pas réellement connu…
Le premier lundi qui suit l’Epiphanie (fête des Rois Mages) est appelé le lundi perdu. En effet, des fonctionnaires du 15ème siècle prêtèrent serments ce jour là. Pour célébrer cette journée, les gens prirent par la suite un congé, sans solde à l’époque, c’est-à-dire un jour de salaire perdu, d’où le « lundi perdu ».
Et ce jour là les grand-mères faisaient du "pain perdu", pour le plaisir des papilles gustatives des enfants et petits-enfants.
Autrefois fait pour ne pas perdre de pain, le pain perdu se faisait avec les croûtes et les morceaux laissés sur la table. Il est aujourd'hui souvent fait avec du pain brioche, du pain de mie ou du pain noir.

(Je note : ne pas attendre la prochaine Epiphanie pour se régaler)

[sainte gudule]

En France on appelle la Cassonnade (la vraie celle de betterave) vergeoise, et plus ca va plus elle est infâme (du coup je me fais rapporter la mienne de Belgique).
"Cassonnade" est devenue l'appellation du sucre de canne. (On se fait avoir une fois pas deux !!!)

[sainte gudule]

J'avais pris de l'avance sur le sujet hier : je me suis mangée un platrée de crêpes à la cassonnade, justement ...

[aveline la floreresse]

On en mange aussi chez moi (Somme). Très simple et très bon ... on le fait avec les restes de tous les types de pain.

[hellin]

Sainte Gudule a dit : En France on appelle la Cassonnade (la vraie celle de betterave) vergeoise, et plus ca va plus elle est infâme (du coup je me fais rapporter la mienne de Belgique).
"Cassonnade" est devenue l'appellation du sucre de canne. (On se fait avoir une fois pas deux !!!)

Tiens, j'ai jamais fait attention...
J'utilise toujours la B*g*i* S*y, mais j'ai déjà goûté de la pure belge, de la G*a*f*e, incomparable... C'est de celle-là dont tu parles ?

[artémésia_]

je vais tester dès que j'aurai du pain pourri euh rassis sous la main
j'avais une recette de gâteau au pain perdu,mais je ne sais pas du tout c'était méd de el cuisiner ainsi... en tout cas, c'était très bon

[sainte gudule]

La beg*** ils font maintenant un truc bizarre qui n'est ni brun ni blond, surtout berk !
Celle que je me fais rapporter c'est de la cand**o, je devais déjà manger celle-là quand j'étais petite. Par contre le sucre candy j'aime pas ... y'a toujours de la ficelle dedans ?

[hellin]

Avec ou sans ficelle, au choix... Mais je laisse ça pour les gamins maintenant... Trop bouffé de bonbons plus jeune, un peu écoeuré maintenant...

[yrwanel]

Sinon, à Bruxelles, il existe le "bodding", sorte de flan fait avec les restes de pain, permettant de récupérer le pain, et d'en faire un dessert...

Faut que je remette la patte sur la recette.

[hellin]

Ben pour moi c'est du pudding...

Ingrédients (à la louche, c'est le principe du pudding)

- environ 150 g de pain rassis
- 3 oeufs
- 1/2 litre de lait
- 1 sachet de sucre vanillé
- cassonade (vergeoise)
- des raisins secs


Préparation :

Dans une casserole, faire chauffer le lait avec le sucre vanillé et la cassonade (ou du sucre, mais puisqu'on en parlait...). Dans un saladier, battre les 3 oeufs. Verser le lait chaud. Ajouter une pincée de cannelle puis le pain émietté. Bien mélanger. Ajouter les raisins secs (ou autres fruits secs, confiture)... Ma mère faisait macérer des raisins secs dans du rhum...
Verser le tout dans un moule et cuisson au four pendant environ 45 mn à 180-200°C.
Et régale toi Yrwanel...

[cornelia]

Avec les restants de pain, on peut aussi du "pain de 'tien"! Par contre je connais plus la recette exacte. Mamie, où es tu ?

[sainte gudule]

La mienne fait un caramel avant de verser la mixture dans le moule. Du coup c'est bien gluant et degoulinant de sucre quand tu le demoules ...

Hum ... sinon à part ca, le pain perdu serait donc medieval ?

[percemay]

Par chez nous, en Suisse il existe une version salée du pain perdu (c'est pas une AOC non plus, hein): le pain est mis à tremper dans du lait avant d'être passé au four avec un peu de fromage pour gratiner.
C'est pas mal non plus.

[hellin]

Sainte Gudule a dit : Hum ... sinon à part ca, le pain perdu serait donc medieval ?

Dans un recueil de vocabulaire de Haut-Maine (une grande partie du département de la Sarthe aujourd’hui il me semble) du XIXème, il est repris un mot de Du Cange : « une dorée » : tranche de pain frite avec des œufs (panis perditus).
On remonte déjà au XVIIème (rappel : Du Cange 1610 – 1688).

Ensuite j’ai trouvé une mention dans une copie d’un coutumier du nord de la France intitulé « Le livre des usaiges et anciennes coustumes de la conté de Guysnes » (aujourd’hui Guînes, près de Boulogne sur Mer, dans le Pas-de-Calais).
Pour résumé, Il semblerait que l’original, manuscrit, soit du XVème. Certaines lettres sont enluminées d’autres pas, d’où présomption que le manuscrit serait postérieur à l’invention de l’imprimerie. Dans un des folios de l’original, une charte est datée de 1423. Enfin l’auteur de la copie pense que ce manuscrit serait lui-même la copie d’un plus ancien.
Bref, l’expression « pain perdu » apparaît 2 fois, mais j’ai un doute sur sa signification et sur le rapprochement que l’on pourrait faire avec «notre » pain perdu :

Pour les bolengiers :

On a ordonné que chacun fasse son pain qui sera à vendre, bon et de droit poix par toute la terre de Guysnes, sur l’admende de XII sols parisis, à chacune fois qu’il sera trouvé en déffault, et le pain perdu qui n’auroit son droit poix l’an durant. Et en chescune ville et villaige en la dicte conté, soyent ordonner deux peseurs dudit pain.

L’ordonnance de poyser pain :

On a ordonné que chacun seigneur en sa terre doit prendre deux preudommes pour poyser le pain au poys de Guysnes sur l’admende de XII sols parisis, et le pain perdu qui n’aura son droit poix, hors du moys d’aoust.


Enfin, concernant la cuisine romaine j’ai trouvé sur le net quelques mots sur Marcus Gavius Apicius qui vécut sous le règne de Tibère (14-37 apr. J.-C.) et qui a laissé deux ouvrages. L’un traite des sauces, l'autre nous livre "ses" recettes, qui, dans la majorité des cas, n'est qu'une liste d'ingrédients, ne précisant ni le temps de cuisson, ni les proportions. Ces textes nous sont parvenus sous forme d'un traité de cuisine intitulé De re coquinaria, ouvrage qui serait une compilation tardive, datant probablement du IVe siècle apr. J.-C. Composé de dix livres, mélangeant recettes gastronomiques et prescrïptions médicinales, il est parfois intitulé "De opsoniis et condimentis sive de re culinaria libri decem", c'est-à-dire "Sur les victuailles et les assaisonnements, ou De la cuisine, en dix livres". D’où :
Le PANANEM : Recette du pain perdu à l'Antique : Faire tremper du vieux pain dans du lait (juste tremper sur les deux faces) ; faire revenir le pain dans de l'huile d'olive (le pain doit être doré sur les deux faces et non pas carbonisé !) puis arroser les pièces de pain de miel chaud. Servir chaud !

Voilà ce que j'ai pu trouver sur l’origine probable du pain perdu…