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Petronille, paysanne vers 1275…


…habite à côté de l'église Saint Nicolas, face à l'abbaye de Saint Maur. Veuve, elle dispose de maigres ressources que lui procure la vente de quelques pièces de laine tissées chez elle, sur son métier.

Son costume est donc fait de matières et de teintures simples, issues de son environnement immédiat : les chausses sont taillées dans de la laine non foulée et non teintée, et tissée au métier ; la chemise est de chanvre brut . Dessus Petronille porte une cotte de laine. Filée et tissée à la main (figure 1), la laine a ensuite été teintée au thym. A son encolure, un simple fermail de fer ferme l’amigaut (figure 2 ). La cotte est maintenue à la taille par une ceinture de laine teintée à la gaude et réalisée selon la technique du tissage aux cartes (figure 3 et figure 4). Petronille y suspend une petite aumônière de chanvre qu’elle a ornée de quelques broderies simples, réalisées en laine teintée naturellement (figure 5).

Quand elle travaille en extérieur, qu'elle se déplace ou qu’il fait froid, Petronille enfile un manteau qui ne la gêne pas dans ses mouvements. Rares sont les représentations des femmes en extérieur, encore plus rares lorsqu’il s’agit de les figurer en déplacement. La source iconographique exploitée ici est une enluminure représentant une famille de pèlerins (figure 6 : source) : le personnage féminin porte un manteau doté d’une capuche qui assure une bonne protection, sans manches, et fermé latéralement par des lacets. La réalisation est faite en laine, teintée à l’oignon (figures 7 et 8). Les lacets sont réalisés en laine (figure 9). Pour terminer sa tenue, Petronille porte un voile de laine tissée au métier, qu’elle maintient attachée par une épingle de fer (figures 10 et 11)

trame tissu

Figure 1 : cotte - détail de la trame de la laine

fermail

Figure 2 : cotte - encolure et fermail

 

ceinture

Figure 3 : la ceinture est portée simplement nouée

 

ceinture

Figure 4 : détail du tissage de la ceinture - laine naturelle peignée, mordancée à l'alun  et au tartre des vignerons, teinte à la Gaude (double extraction) en chaudron de cuivre puis nuancée à la pelure d'oignon (cuisson en chaudron de fer)... tissage : au cartons / 18 cartes à 4 trous / montage S/Z/S/Z ... et tous les 3 tours changement de sens de rotation


aumoniere

Figure 5 : l’aumônière et sa broderie réalisée au point de brique

 

mazarine

Figure 6 : source du manteau - Bibliothèque Mazarine – Bible latine : Livre de Ruth (départ de Noémi) vers 1250.

manteau
manteau

Figure 7 et 8  : le manteau est plus court que la cotte ce qui facilite la marche (vues de devant et de dos)

fingerloop

Figure 9 : le manteau est maintenu fermé sur les côtés à l'aide de lacets faits au fingerloop, en laine non teintée.

coiffe 13

coiffe

Figure 10 et 11 : port du voile (vue de devant) et fixation du voile par une épingle en fer

Petronille n'a effectué qu'un seul long et périlleux voyage, quand elle a accompagné son frère au prieuré de Saint Gilles. Guillaume voulait rejoindre les frères de l'ordre des Hospitaliers de Saint Jean, alors recentrés sur Acre, après la chute de Jérusalem en 1187. Pour cette occasion, Petronille a rajouté une besace (figure 12), reproduite d'après les formes présentes sur une fresque et une enluminure (figures 13 et 14), une calebasse servant de gourde (figure 12) et enfin un bourdon (figures 15 et 16). De ce voyage elle a rapporté l'enseigne du Prieuré de Saint Gilles qu'elle a fixée sur le rabat de sa besace (figure 17).

besace

Figure 12 : la besace, de forme trapézoïdale, a été cousue dans du chanvre tissé à la main. Elle est portée grâce à une sangle réalisée chanvre tissé aux cartes. La calebasse a été tapissée de cire d'abeille afin d'assurer son étanchéité.

source besace

Figure 13 : Détail de la besace - Fresque légende de Saint Gilles – Union de Milon et de Gisèle – Prieuré Saint-Laurent – Le Lauroux Boutterau -

besace
bourdon

Figure 14 : Détail de la besace - Bibliothèque Mazarine – Bible latine : Livre de Ruth (départ de Noémi) vers 1250.


Figure 15 : le bourdon a été taillé dans du frêne

bourdon

Figure 16 : Eglise de Sainte Magnance – sarcophage de Sainte Magnance (XIIème siècle)

enseigne

Figure 17 : l'enseigne est rectangulaire, figurant saint Gilles debout, de face, tenant la crosse abbatiale; à sa gauche, un animal dressé. C'est la biche venue de réfugier dans sa grotte. A sa droite, un grand végétal. L'original est en plomb, tandis que la reproduction est en étain.

La vie de Petronille est rythmée par de longues journées à filer et à tisser, par la corvée de bois ainsi que celle de la lessive dans un petit méandre de la Marne. Aussi admet-elle mal que les fils de son frère Guillaume, Bohémond et Janot abandonnent leurs corvées pour céder à l'oisiveté ...

 

Artisans :

Tissus

Chanvre de la chemise : « Aux Fils de l'Arz » http://www.auxfilsdelarz.fr/

Laine du voile et des chausses : Virges Armes. http://www.virgesarmes.com/

Tissage

Ceinture tissée : Julie Lorandeau http://duboudedoi.over-blog.com/

Lacets du manteau : l'Atelier de Julie http:/www.atelierdejulie.fr

Besace : lanière de chanvre réalisée par Micky http://mickytissages.files.wordpress.com

Accessoires

Enseigne : reproduite par Boutefeu http://www.boutefeucreations.com

Bourdon : taillé par De tours et détours : mjp-kaub@tiscali.fr

Catherine Lagier / Oriabel

08/06/2014